Nous ne reverrons pas la Syrie par Pierre GÉRARD-DEPREZ 2/2
19 Octobre 2017 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Voyages
Palmyre
Sur la route allant à Palmyre, une étape incontournable le « Bagdad Café »
Le lieu nous a servi de bivouac pour la nuit.
Palmyre, témoignage d'un passé florissant à l'est du pays, était la fin de la route de la soie. Nous y avons admiré les restes d'un temple dont on pouvait imaginer les façades cloutées de feuilles d'or, un théâtre antique qui accueillait plus de 1000 spectateurs, et une allée de colonnades sublimes en plein désert.
Les médias se sont largement fait l'écho de la destruction au canon de ce site archéologique par les troupes djihadistes, et de la reconquête «des ruines de ses ruines» par les troupes gouvernementales.
Le temple de Bel n'existe plus
Photo internet du temple détruit
Plusieurs mois de combats dans les ruines du site
La demeure de l'illustre reine Zenobie (début IIIème siècle)
L'artère principale
A posteriori, il est un peu difficile de refaire ce voyage en pensée.
Il ressemble désormais à un «chemin de croix» que nous n'avons pas vécu certes, mais dont on a presque quotidiennement suivi le cours. Tous les lieux où nous sommes passés ont été saccagés, meurtris par 7 années d'une guerre qui n'est pas encore terminée.
Et que dire des gens?
Nous en avons rencontré, de tous milieux et de toutes confessions.
Il faut reconnaître que Bachar al Assad avait laissé une grande liberté aux différents cultes et les syriens, qu'ils soient chrétiens ou musulmans, vivaient en parfaite harmonie.
Les croix et les statues de la vierge étaient choses courantes dans les rues ou sur les églises de la ville, et à Alep au moment de Noël, les crèches étaient aussi belles que dans tous les pays catholiques.
L'hospitalité et la générosité:
Ce ne sont pas de vains mots dans l'ensemble des pays du Moyen-Orient et notamment en Syrie, nous en avons eu maintes fois le témoignage.
Prendre le thé est une véritable cérémonie avec toute la famille et les voisins réunis, et il y a toujours un ou une jeune appelé à la rescousse pour tenir la conversation en anglais. Quant à l'heure de se quitter, des gens visiblement modestes venaient nous offrir deux tomates, trois œufs, un concombre, comment ne pas être émus?
Une famille Druze, le père colonel en retraite tenait une petite épicerie sur le bord de la route. Nous y sommes restés plus de 2 heures, la fille, institutrice, et le gendre ont été appelés pour pouvoir communiquer en anglais. Magnifique souvenir.
Sur la terrasse du château :la curiosité insatiable d'une classe de jeunes kurdes Irakiennes en visite à Alep !
Elles rencontraient pour la première fois une française et voulaient tout savoir, et les questions fusaient, futiles ou sérieuses au point d'estomaquer leur professeur confiant à Pierre «mais celle-ci, désignant une jeune fille, elle est incapable de sortir une phrase en anglais en classe !» Sans doute que les commentaires d'une française étaient plus distrayants!
Petite anecdote:
Lorsque nous arrivions le soir dans un village pour y passer la nuit, nous avions établi entre nous, une sorte de rituel, tant en Turquie qu'en Syrie : Pierre allait à la rencontre des hommes pour demander à quel endroit stationner, et il ne revenait souvent qu'une heure après, passée à bavarder...
Moi, je m'installais sur une chaise devant le véhicule avec un ouvrage, tricot, broderie, et je surveillais du coin de l’œil.
J'attendais que la plus curieuse et la plus hardie des femmes pointe son nez à l'embrasure d'une porte...Cela ne manquait pas d'arriver.
A son retour, Pierre me trouvait avec une «ruche» autour de moi qui était venue voir ce que je faisais et me montrait ses travaux en cours. C'était tout simplement le comble du bonheur!
Scènes de la vie quotidienne
Précieuses vaches, soigneusement habillées pour l'hiver
Promenade de dromadaires en 4X4
Et du mouton à mobylette
Bus à Damas
L'heure de la tétée dans le théâtre de BOSRA
Nous n'avons pu que penser à eux.
Dans tout le pays durant nos deux séjours, nous n'avons jamais eu l'ombre d'une inquiétude, mais plutôt ressenti une curiosité envers nous français, parés d'une aura flatteuse de citoyens du pays des Droits de l'Homme.
Nous n'avons à aucun moment suspecté les prémices de la guerre.
Sortie d'école à DEIR EZ ZOR comme dans beaucoup de pays du monde, uniforme obligatoire
Une sorte «d'omerta» ne permettait pas d'aborder certains sujets avec les gens avec qui nous pouvions parler. Mais ce malaise était perceptible, sans plus.
Il est compréhensible, qu'à notre retour en France, alors que le carnage commençait, notre cœur ait souvent saigné pour toute cette population, en particulier pour tous ceux qui nous avaient reçus et dont nous n'avons plus eu de nouvelles.
Nous sommes rentrés fin janvier 2011, la guerre a éclatée un mois après. Comme nous avons été bien inspirés de suivre les conseils de ces amis de rencontre un soir à Chimerea.
En septembre 2012, nous avons pris une autre direction, qui elle aussi nous a marquée mais de façon différente: l'Amérique du Sud. Nous y avons vagabondé du nord au sud et d'est en ouest pendant presque une année. Mais c'est autre histoire.
Merci Marie-Jo et Pierre pour tous ses témoignages, toutes ses remarques. Vous avez fait un voyage superbe, et ce que vous avez vu, nul ne pourra le revoir.
Les photos sont superbes !
On aura plaisir à vous retrouver pour un autre voyage... Amérique du sud peut-être.
En attendant profitez de votre belle région du Périgord !
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