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Le blog du Réseau Bazar BHV

france 5 centre

Aliénor d'Aquitaine et son divorce de Louis VII par Martine Mallein Leguedois

10 Avril 2020 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Echos des membres, #France 5 Centre

Martine et Gérard vous souhaite un excellent weekend de Pâques, malgré le confinement.

Petit repas sans doute amélioré, pour ce dimanche Pascal, après avoir célébré, pour les Catholiques la messe célébrée en Eurovision sur France 2, à 11 h, suivie de la bénédiction Urbi et Orbi par le pape François à 12 h. 

Nous retrouvons donc ce récit historique d'Aliénor qui reprend le jour de Pâques...

LE DIVORCE DE LOUIS VII ET D’ALIENOR

Pâques, le 3 avril 1149 : adieu Jérusalem !

Le couple royal a rejoint le port de Saint-Jean d’Acre. Leurs nefs les attendent, mais ils ne partiront pas ensemble.

Ils rejoindront le Saint-Père qui les attend à Monte Cassino.

Le pape Eugène III (1145-1153), ancien moine cistercien, avait reçu de son ami, Bernard de Clairvaux, un courrier le félicitant pour son accession au trône de Saint-Pierre, soulignant qu’il devait être : « l’ami de l’époux, le tuteur de l’épouse, la règle du clergé, le maître d’école des ignorants, l’avocat des pauvres, l’espoir des malheureux… ».

C’est dans ce sens qu’il avait, avec une très grande sollicitude, reçu au Mont-Cassin, haut lieu de la Chrétienté, terre de Saint-Benoît, les deux époux lors de leur retour vers Paris. Il semblait les avoir réconciliés.

De retour en France, où l’abbé Suger (1081-1151) surnommé par Louis VII « le père la Patrie » avait pendant deux ans assuré la régence en absence du Capétien. Le couple royal reçut le meilleur accueil au Palais de l’ile de la Cité, en novembre 1149. L’abbé a cherché à rajeunir la vieille demeure pour répondre au désir d’Aliénor.

La princesse Alix de France naît en 1152, mais rien n’est gagné.

Suger ne veut pas entendre parler de ce divorce, mesurant les conséquences qu’une telle décision aurait sur le devenir du royaume franc, la reine récupérant alors tous les fiefs qu’elle avait apportés dans sa dot et annulant ainsi l'influence des Capétiens dans la France méridionale.

La partie occidentale du royaume, soit environ un tiers de sa superficie, allait être perdue!

 Il tente d'en dissuader le roi. Ce n'est qu'après la mort  de Suger en 1151 que Louis VII met son idée à exécution s’en rapportant à l’archevêque de Paris.

Il faut chercher à mieux comprendre le caractère de Louis pour expliquer sa décision.

D’une part, il est le deuxième fils de Louis VI et d'Adélaïde de Savoie.

-Il a reçu une sévère éducation religieuse, élevé dans le cloître de Notre-Dame de Paris.

-A la mort de son frère aîné, Philippe, en 1131, tué accidentellement dans les rues de Paris, après avoir été désarçonné de son cheval par un cochon traversant inopinément la chaussée, il est sacré immédiatement roi et couronné, à Reims, dès le 25 octobre 1131, par le pape Innocent II.

-Plus tard, en 1137, à la mort de son père, il sera couronné roi de France, à Bourges. Voulant asseoir l'autorité royale, il s’appuie principalement sur les évêques, ce qui faisait dire à Aliénor qu’elle avait épousé : un moine !

D’autre part, les folles rumeurs qui avaient couru sur un possible amour charnel entre Aliénor et son oncle, Raymond de Poitiers, largement diffusées par l’évêque, historien de la Croisade, particulière mauvaise langue, Guillaume de Tyr, n’ont pu qu’humilier profondément l’homme dans sa chair et l’homme pieux dans les principes religieux qu’on lui avait enseignés et par conséquent l’amener à cette idée d’annulation de son mariage.

21 mars 1152, le second concile de Beaugency

Le concile se déroule dans l’église abbatiale Notre-Dame, située tout à côté de l’austère château, dominant la Loire. Pourquoi ce lieu, il semblerait que Beaugency ait été spécialisé dans les problèmes matrimoniaux, cas du grand-père de Louis, Philippe ler.

Sous l’autorité suprême de l’archevêque de Bordeaux, le concile rassembla nombre d’évêques du royaume ainsi que les principaux barons du côté laïc, pour statuer sur le sort de ce mariage mal assorti.

Une faille avait été trouvée motivant la désunion, la consanguinité : l’arrière-grand-mère d’Aliénor, Audéarde de Bourgogne, était la petite-fille de Robert ler le Pieux, arrière-arrière-grand-père du roi (au 5e degré).

Le verdict décisif : l’indissolubilité du mariage résultait des réformes du pape Grégoire VII, pour la séparation des époux : « l’impedimentum cogniationis », c’est-à-dire l’empêchement de parenté permettant l’annulation du mariage.  

Intérieur
Le déambulatoire

 

Aliénor d'Aquitaine et son divorce de Louis VII par Martine Mallein Leguedois

Ci-dessus l’abbatiale, extérieur et intérieur. A l’intérieur une plaque commémorative du concile

 

Au moment de la délibération, Aliénor reste dans le sombre château de Beaugency, Ce n’est pas la grande flambée qui pétille dans la cheminée de la salle austère où la reine attend qui va réchauffer son âme glacée. Elle joue un moment important de sa vie.

Les 15 ans de mariage avec Louis vont être gommés, malgré les deux filles qu’ils ont eues. Apparemment son ambition, sa forte personnalité, l’ont conduite à cette décision finale. 

On vient lui annoncer la nouvelle, rapportée par Boucher, dans les Annales d’Aquitaine : « Ils en prirent la charge à grand regret car bien savaient que la chose serait fort déplaisante à la pauvre reine, laquelle incontinent qu’elle en fut par eux avertie tomba évanouie d’une chaise où elle était assise et fut plus de deux heures sans parler pouvoir pleurer ou desserrer les dents » (Château de Beaugency, donjon ci-contre).

Peut-on le croire, car l’ambitieuse duchesse savait dès lors qu’elle pouvait épouser rapidement Henri Plantagenêt, l’héritier du trône d’Angleterre.

Elle semble avoir quitté ses deux filles sans avoir montré un réel chagrin. Quant au roi qui lui reprochait de ne pas lui avoir donné un héritier mâle, de sa troisième épouse, Adèle de Champagne, il aura comme successeur, Philippe-Auguste en 1165.

Et maintenant, le Mariage, très vite avec Henri Plantagenêt, futur roi d’Angleterre ! C’est une autre histoire.

Martine reviendra vers nous à l'automne pour la suite de cette belle histoire!

J'avoue que cette femme Aliénor m'interpelle . Depuis le Concile de Paris en 829, l'église interdit à un homme d'épouser une autre femme en dehors de la non consommation sexuelle du mariage.

Aliénor étonnante possède des pouvoirs étendus à l’égal d'un homme. Elle administre sa maison, ses domaines et ses terres. Elle participe avec d'autres femmes de son entourage aux croisades, comme guerrière, on la retrouve au Siège de St Jean d'Acre. Elle trouve le moyen de divorcer...

Elle va à l'encontre de l'image médiévale qu'on en imagine où la femme de la Chanson de Geste attend son amour chevaleresque, ôte l'armure de son chevalier, soigne ses plaies et s'occupe de la famille.

La réalité féminine d'Aliénor est surprenante, par les libertés qu'elle prend; Ne faudra-t'il pas attendre la révolution Française , pour parler de réforme du mariage et pour que la femme puisse jouir de ses biens propres.

Je suis étonnée de ne pas avoir trouvé Aliénor,  dans les deux tommes du Féminisme Français que mes collègues du rayon MN m'offrirent à un anniversaire...  pour me taquiner. ( Clin d’œil à Myriam, Martine, Raoul et Jean-Claude).

Joyeuses fêtes de Pâques!

Prenez bien soin de vous

 

Christine D

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Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens

6 Août 2017 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 5 Centre

Les Halles, c'est le centre économique de la ville. Charpente en châtaignier très bien conservée et quatre locaux attenants, dans lesquels vers 1727 étaient stockés des tonnes de sel car la région est totalement marécageuse.

Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP FranssensRichelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens

Les marchés étaient tenus 2 fois par semaine le lundi et le vendredi et se vendaient des étoffes, des grains des animaux, porcs, veaux...volailles. Des eaux de vie issues du pays et bien d'autres denrées.

Les 4 foires commerciales annuelles débutèrent au début du XVIIIème et à ce moment Richelieu, la ville, disposait d'un grand nombre de petits commerçants et artisans. Exemples : 10 menuisiers, 16 boulangers, 22 cordonniers, 6 maçons, 10 maréchaux, 6 selliers-bourreliers, 10 tisserands et dans un autre genre, 22 cabaretiers et hôteliers, notons 8 barbiers -à nouveau à la mode- sauf qu'ils étaient aussi perruquiers..... (D’après un document de 1750)

Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP FranssensRichelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens

Richelieu était une ville privilégiée du fait de son châtelain célèbre ; exemption de la « taille » et des « aides » de la « gabelle » qui est un impôt sur le sel. Tous ces privilèges rendent les villes voisines jalouses car ceux-ci lui apporte le rang de « bonne ville » comme Tours ou Angers et ce sont-elles, les voisines qui payent. De plus paysans et commerçants viennent élire domicile à Richelieu de façon à bénéficier des avantages. (On se croirait au XXIème S.).

Toujours par rapport au cardinal, sont ouvertes de nombreuses institutions civiles, religieuses et culturelles et en 1638, la ville est érigée au rang de cure sous le vocable de Notre Dame.

Saint Vincent de Paul a été chargé par le cardinal d'organiser la nouvelle paroisse. Des lazaristes sont venus à l'aide. En aide aux nécessiteux, une maison de charité, genre Hôpital, est mis en place, et les filles de Notre Dame implantées depuis 1648 sont aux soins.

Enfin, une imprimerie est implantée ainsi qu'une école destinée aux garçons de la noblesse. Celle-ci voit le jour en 1640 sous forme d'une « académie » à laquelle s'ajoute un collège royal. 30 professeurs et en 1641 la rentrée s'effectue avec 200 « gentilhommes étudiants ». Tout cela a fonctionné jusqu'à la révolution. C'est la place des religieuses qui regroupait ces établissements.

Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP FranssensRichelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP FranssensRichelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens

Je vous propose un "p'tit" tour au Musée du 1er étage de la Mairie avec quelques photos (discrètes ou impossibles) et ce avant de sortir par la porte de Chinon côté nord.

Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens
Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens
Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens
Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens
Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens
Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP FranssensRichelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens

 

Nous venons de quitter cette ville intramuros par la porte de Chinon.

Il y a toujours autour de 2000 habitants et depuis les années 60, du XXème siècle, des constructions se sont élevées à l'extérieur de l'enceinte, autour du moulin à vent et du château d'eau.

A l'extérieur un stade municipal, une piscine de plein air, un gymnase, une maison de retraite et des nouveaux logements HLM.

Au sein de cette ville classée et protégée depuis 1960 puis de par la Loi Malraux de 1962, « secteur sauvegardé » en 1965 et uniquement pour l'intérieur des remparts. Il y a de nombreuses foires et animations mais surtout un « Espace Richelieu » en la Grande rue n°28, qui propose de présenter au public des films en 3D en virtuel, en reconstitution et appelé « Itinéraire d'un Homme, d'une Ville » ; Site inauguré par Frédéric Mitterrand en 2010.

 

 

Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens

Le petit train d'abord à vapeur, puis Diesel, puis supprimé en 2005 devrait être remis en service, sa gare n'attend que cela. Il faisait Richelieu-Chinon et permettait le transport de passagers mais aussi des marchandises et animaux. Il y a tant de choses à raconter sur ce site que l'on a du mal à arrêter.

Cette petite ville perdue au milieu de marais mérite votre visite et il y a un beau camping à portée de pas, des restaurants, des hébergements, un office du tourisme efficace place du marché.

Richelieu 3/3 : Une ville à ,la campagne par JP Franssens

Bibliographie : Laville de Richelieu et son château des origines à nos jours par Marie Pierre Terrien

Richelieu -petite histoire- de Fabrice Mauclair - Geste éditions-

Office de Tourisme du Pays de Richelieu/ - -www.tourisme-richelieu.com

 

Mille mercis Jean-Pierre, pour ce magnifique reportage. Chapeau!...

Soyez sympas! envoyez nous vos témoignages . Un lieu qui vous a plu en vacances. Quelques lignes et des photos  : Provence, Corse, Normandie, Bretagne.... 

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Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens

27 Juillet 2017 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 5 Centre

Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens

Entrons maintenant en cette cité idéale,

 

par la porte de Châtellerault- nord, face à la porte du parc avec au centre la statue du Cardinal et découvrons la structure l'urbanisme et l'architecture voulus par celui-ci.

 

Construite par Jacques Lemercier la ville est établie selon une symétrie, représentant la répartition des pouvoirs. La cité idéale de la Renaissance a trouvé une application dans la construction des places fortes militaires.

Vitry le François date de 1545 est divisé en 16 ilots par 6 rues qui se coupent à angle droit et tout cela autour d'une place du Marché.

BROUAGE, fondé vers 1550 est un carré à plan orthogonal, mais dépourvu de centre. Au début du XVIIème siècle ce type d'ordonnance se prolonge avec Charleville, décidé par le neveu d'Henri IV, un Gonzague, qui propose, en 1606, une ville entourée d'un rempart percé de 4 portes et deux axes principaux qui se coupent à angle droit.

 

Vont suivre en 1609 la création d'Henrichemont enfin, et ce qui nous concerne, RICHELIEU en 1631 qui comporte, comme vous pouvez le constater sur le plan ci-joint, une Grande Rue sud-nord de porte à porte et traversant deux places de noms, Marché et Religieuses.

 Cette bourgade forme un quadrilatère de 610 mètres x 390 mètres soit 24 hectares environ. Elle comporte 6 portes, 1 au sud, 1 au nord, 1 à l'ouest et 3 à l'est sur la rivière « le Mable »-Dont 1 seule visible et condamnée aujourd'hui. 

L'actuelle place du Marché se nommait place du Cardinal et la place des religieuses, place Louis XIII. L'artère principale grande rue, ex rue Royale fait le lien entre ces deux places et c'est sur son long que se sont élevés 28 Hôtels particuliers appartenant à des notables, proches de l'autorité et qui y logèrent peu. La Fontaine en 1663 a dit en y passant ;

«Ce sont des gens de finance e sont tous identiques du conseil, secrétaires d'état, attachées à ce Cardinal qui ont fait faire la plupart de ces bâtiments par complaisance ou pour lui faire la cour ».

Ces Hôtels sont identiques : larges de 20 mètres, cinq travées de fenêtres sur deux niveaux et toits en ardoise, percés de lucarnes. Murs en moellons enduits et les chaînages et croisées en pierres blanches. Un fronton avec armoiries et ouvertures sur rue et cour.

Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP FranssensRichelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens

Lors de notre visite nous avons pu entrer par les porches ouverts, car ces « hôtels » pour la plupart ne sont plus, particuliers et l'intérieur des cours a été exploité soit en habitation, soit en commerce assez rapidement dès la mort du cardinal en 1642. Une chapelle a été bâtie à l'intérieur de l'un d'eux et est ouverte à la pratique et son fronton indique « Reconnaissance-Gloire Louanges- à la très Sainte Trinité ».

Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens

Le château de Richelieu était intégré dans un cadre de verdure, où se mêlaient, le paysage, l’architecture et l'eau. L'eau était omniprésente. La rivière « le Mable » canalisée baignait les douves du château puis les douves de la ville avant de se jeter dans la Veude, puis dans la Vienne.

A la sortie du parc, un système d'écluses permettait de réguler le niveau des eaux du Mable, évitant ainsi les eaux stagnantes. Le Cardinal a fait amener l'eau de la fontaine de Bisseuil située à un demi-lieu de là. Grâce à un système ingénieux, de canalisations, cette eau potable traversait le parc avant d'être distribuée dans la ville, où elle alimentait cinq fontaines publiques. « Le droit à l'eau » qui lui a été reconnu est né avec la ville et il était inséparable d'elle.

Et pourtant la séparation parc et ville s'est effectuée en 1870. L'hydraulicien Bollée s'en est chargé.

Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP FranssensRichelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens

Richelieu veut pour sa ville nouvelle une église imposante pour montrer la grandeur de l’Eglise catholique. 40 mètres de long, deux imposants clochers, une façade à deux niveaux influence de l'Art Antique et de Santa Maria Novella de Florence. La nef est inspirée du Théâtre de Marcellus à Rome. Chœur baroque, l'édifice est consacré à la Vierge Marie.

Elle a été édifiée par Pierre Lemercier, frère de Jacques l'architecte et achevée en 1629.

Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens

L'orgue de « Notre Dame » a été mis en place et construit en 1853 par Louis Bonn, un facteur d'orgue bavarois immigré en France. Cet orgue est classé « Monument Historique » en 1991 et rénové en 1994. Il est dit ; que cet instrument est le seul du facteur d'orgue, Louis Bonn, à n'avoir jamais été modifié depuis sa construction.

Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens
Richelieu 2/3 ou La Cité idéale Renaissance par JP Franssens

A suivre : RICHELIEU, une VILLE à la CAMPAGNE.

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« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens

19 Juillet 2017 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 5 Centre

Nous sommes au sud de Tours dans la direction de Chinon, puis plein sud, la bourgade de Richelieu, qui lors d'un premier passage m'avait intriguée, de par son nom « qui de l'œuf ou de la poule.... », Mais surtout par ses murs d'enceinte, fossés et portes qui m'ont fait penser à Brouage. Une autre histoire de bourgade avec le cardinal de Richelieu relatée en ce site précédemment.

« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens
« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens

En un campement jouxtant la ville, nous nous sommes fixés la découverte de cette bourgade si bien protégée. Nous n'avons pas été déçus de cette visite car l'histoire en est copieuse et riche. Je resterais donc  dans l'essentiel et le raccourci.

« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens
« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens

Tout d'abord au XIIème siècle un nommé Hugues de Mosson acquiert la terre de « Richeloc », Dives Locus au Moyen Age qui veut dire Riche lieu.

Plusieurs cessions au long des siècles et un château

est bâti, avec chapelle par les Clerambault qui, léguerons le tout a une lignée Plessis, dont Armand Jean du Plessis, grand prévôt de France qui avec Suzanne de la Porte son épouse donneront à la France cinq enfants aux destinées diverses, dont Nicole, que nous avons rencontré à Brézé épouse de Urbain de Maillé-Brézé et un Armand Jean du Plessis né en 1585 à Paris ou ici au château ?

« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens

Eh bien oui, c'est bien notre futur Cardinal qui ; très attaché à ces terres en Touraine devenues sous Louis XIII un « Duché paierie » et dont il prendra le titre « de Richelieu » 1631.

Ce serait au sein des années 1620-1630 qu'aurait débuté la construction d'un nouveau château au bord du Mable, la rivière et autour de la demeure familiale.

Ce travail est confié à l'architecte du Roi, Jacques Lemercier. Pierres blanches de Touraine « Tuffeau » pour les murs et ardoises bleues d'Angers pour les toitures.

« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens
« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens

Un chef-d’œuvre à la hauteur des ambitions du Ministre d'Etat, Cardinal de Richelieu, un espace de 500 hectares fermé par un mur de 12 km, visible aujourd'hui sur 7 km. Le château, les parterres, les bosquets s'étendent sur plus de 700 m de long. Le visiteur passait plusieurs cours pour parvenir aux bâtiments, 144 m pour la première,  124 m pour la seconde et enfin une dernière cour de 70 m.

Il a été dit et écrit que ce palais aurait servi de modèle à Versailles et à Vaux le Vicomte. De la richesse, de l'or, des œuvres d'art rares, du marbre et qui a fait dire à La Fontaine, en visite en 1663

« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens

                      « Il y avait tant d'or, qu'à la fin je m'ennuyais ».

La galerie de batailles mesurait 70 mètres de long, 8 mètres de haut et comportait 20 tableaux grands formats, des batailles de Louis XIII et Richelieu. Versailles les a récupérés, puis rétrocédés aux musées de Tours et d'Orléans. La ville de Richelieu en a récupéré 6 exposés en salle 1er étage de la mairie transformé en Musée.

Ce château n'est plus, il a été cédé à la Révolution  à un marchand de biens  nommé Alexandre Bontron, car les ducs de Richelieu ne pouvaient plus racheter ce bien national. Il a été démoli au début des années 1800, vendu pierre par pierre et seul est resté les bâtis nommés « pavillon du Dôme » et « la grotte de Bacchus ».                 

 « grotte de Bacchus »                                                     Pavillon du Dôme                                                 

Tout d'abord,  quelques vues du parc actuel Pavillon du Dôme      avec les vues à partir du point de croisement des lignes virtuelles Nord-Sud et Est-Ouest nommé perspective axiale. Celle-ci a pour objet de permettre au regard de traverser, par exemple, la ville de part en part ou de ce même point permettait au regard de découvrir le château, toutes ses cours, très longues jusqu'au portail d'entrée.

En voici un plan retraçant cet aspect particulier de l'urbanisme de Richelieu.

« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens
« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens
« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens
« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens
« AU PAYS de RICHELIEU » 1 / 3 par JP Franssens

 Nous avons visité le parc et les extérieurs,

et nous allons découvrir l'autre caractéristique de cette ville entièrement créée et édifiée par Jacques Lemercier à partir des années 1631. Louis XIII accorde à Son Eminence le droit de 

« Faire construire autour ou proche de sa Maison de Richelieu, un Bourg de la grandeur et espace qu'il avisera bon être, fermé de murailles et fossés ».

La ville aura l'autorisation de quatre foires annuelles et deux marchés par semaine. Elle aura l'exemption totale d'impôts jusqu'à ce que 100 maisons soient construites.

Le Roi lui-même va participer en payant 12 maisons.

On ne sait pas à ce jour où sont celles -ci                                           

A suivre : RICHELIEU ou La Cité idéale Renaissance.

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"César Borgia, une idylle à Issoudun" par Martine Mallein Leguédois

10 Mai 2017 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 5 Centre, #Livres et poésies

C’est avec plaisir que nous retrouvons notre collègue Martine Mallein-Leguédois et des nouvelles de ses romans.

Martine continue à écrire, à fouiller l’histoire, c’est une vraie passion.

Elle a publié un nouveau roman en  2016 dont nous n’avions pas encore parlé.

« Charlotte d’Albret,
une Borgia en Berry »

Si vous le pouvez, lisez son livre, mais mieux encore ... pour ceux qui ne seraient pas loin d'Henrichemont, assistez à sa conférence!

"César Borgia, une idylle à Issoudun" par Martine Mallein Leguédois

Lors de son récit, basé sur des faits et des personnages historiques, Martine évoque la vie de Charlotte d’Albret (1480-1514).

 

Cette princesse, née en 1480 était l’une des filles d’Alain d’Albret. Objet d'une tractation : Elle fut mariée d’office  à Blois à l’âge de 19 ans  à César Borgia, homme sanguinaire, fils illégitime du pape  Alexandre VI,  par Louis XII. Louis XII devenu roi en 1498, fit annulé  son mariage par le pape Alexandre VI afin d’épouser Anne de Bretagne. Ce mariage politique permettait à Louis XII de renforcer l’union entre la France et la Bretagne.

 

Elle vécut avec César,  le temps de l’amour en Berry à Issoudun, puis César repartit en Italie pour mener une vie de grandes aventures...

Charlotte quatre mois à peine, après son mariage, enceinte, ne revit jamais son mari . Sa solitaire et  courte vie (décédée à 34 ans) s’acheva dans la piété et le recueillement, auprès de la duchesse de Berry ex-femme de Louis XII, fréquentant le couvent de l’Annonciade à Bourges.

Puis elle se retira avec sa fille au château de la Motte-Feuilly (Indre).

"César Borgia, une idylle à Issoudun" par Martine Mallein Leguédois

L'association MML a le plaisir de vous inviter le samedi 13 mai à 17h à la Mairie d'Henrichemont pour assister à la conférence donnée par Martine Mallein-Leguédois :

"César Borgia, une idylle à Issoudun"

L’ancienne petite principauté de Boisbelle, située au cœur du Berry, vécut un temps sous l’égide de la puissante famille d’Albret.

Découvrir lors d’une promenade dans l’Indre, au détour d’un sentier, l’imposant château de la Motte-Feuilly et le cénotaphe renaissance de la belle Charlotte d’ Albret, nous interpella. Qui était-elle ? Apporter la réponse à notre interrogation fut l’occasion d’un ouvrage romancé sorti en juin 2016 « Charlotte d’Albret, une Borgia en Berry». (1)

Borgia n’était-ce pas le nom d’un pape dont la noirceur de l’âme et de toute sa famille nous fait encore frémir ? Certes. C’est ainsi que César Borgia, fils de pape, épousa la jeune Charlotte à Chinon et passa sa lune de miel et quelques mois à Issoudun, en Berry.

Martine Mallein-Leguédois vous présentera, lors de sa conférence, les raisons de cet incroyable mariage et les conséquences qui en résultèrent.

(Prix d'entrée: 5€)

 

  1. Ouvrage de l’auteur : « Charlotte d’Albret, une Borgia en Berry » de 200 pages

En savoir plus

Contact : association Maintenir la Mémoire Locale – 19, rue G. de Maupassant – 92500 Rueil-Malmaison – amml180@yahoo.

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LA BORNE, un village potier depuis le XVIe siècle par Martine Mallein

6 Décembre 2012 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 5 Centre

Nous sommes heureux de retrouver Martine Mallein Leguédois, dans "son Berry".Je crois qu'un grand nombre d'entre vous, aura envie de découvrir cette belle région. Après Henrichemont, prenez le temps de flâner à "La Borne" qui rappelons-le, a inspiré notre auteur à écrire le livre : « Souvenir d’une famille Bornoise de la Belle Epoque ».

Si Henrichemont (Cher) possède un patrimoine bâti exceptionnel datant du XVIIe siècle, le village de La Borne, situé au cœur de la forêt, à la limite orientale de l’ancienne  Principauté souveraine de Bois-Belle (hameau dont les habitants se répartissent sur les communes d' Henrichemont et de Morogues) constitue un pôle culturel hors du commun, autour d’un art particulier né de la terre et du feu : la poterie.

La Borne bois La Borne route

Les potiers en terre, installés sur place depuis des générations, étaient favorisés par la présence du bois de chauffage et de taillis à portée de mains ainsi que par l’abondance d’un filon de terre à grés d’une qualité exceptionnelle, le plus riche de la région, situé avantageusement à une faible profondeur. Cet argile à grès ainsi propre au tournage et au modelage fournissait alors des objets de première nécessité, saloirs, bouteilles, bonbonnes à huile, vinaigriers, faisselles à fromage, pichets… indispensables aux villageois, mais aussi aux contrées voisines ainsi qu’aux provinces plus lointaines Touraine, Poitou-Charentes, Massif central, Champagne, jusqu’en Belgique.   

La Borne village

Présentée depuis le XVIème siècle sous l' aspect  d' une production utilitaire avec des dynasties de potiers comme les Talbot, Bedu, Bernon, Foucher, où l' utile avait souvent une marque artistique, elle connut au XIXème siècle la période imagière de Jacques Sébastien Talbot et de la subtile Marie Talbot, très appréciée de nos jours.

Potier tour et ansiéres

L'entre-deux-guerres et l’occupation allemande avaient semblé compromettre la pérennité de la poterie de grès. Les efforts fournis par les familles de potiers, l' installation de Paul Beyer,  en 1941 puis l' action conjointe de François Guillaume, marchand d' objets d' art à Bourges, du céramiste Jean Lerat, l' arrivée en 1943 d' André Rozay,  ont relancé la production de la céramique Bornoise, rénovant les traditions pour aboutir à un art moderne original. En 1945, Vassil Ivanoff, artiste bulgare, s'installe au village. Tourneur et sculpteur à la fois, il produisit une œuvre remarquable visible au musée qui lui est consacré.

De nos jours, La Borne est devenue un haut lieu de poterie comptant près de 50 potiers et céramistes qui renouvellent sans cesse leur création et attirent des artistes venus nombreux de l'étranger, ce qui assure au village une réputation internationale.

 centre ceramique BorneLe « Musée de la poterie » installé dans la chapelle St Jean-Baptiste est consacré à la poterie traditionnelle.

ccclb La borneLe Centre de Création Céramique de La Borne (CCCLB) présente la création des ateliers de ses nombreux adhérents et des expositions temporaires. La construction d’un nouveau bâtiment donne un nouvel outil aux céramistes et apporte un rayonnement supplémentaire à la réputation de La Borne.

la Borne expo permanente

Quatre fours à bois traditionnels ainsi que l'atelier-four de Vassil Ivanoff sont inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques dans un but de protection architecturale et patrimoniale de ce village original.                

 

La principauté fut vendue en 1766 au duc d’Artois ce qui souleva un mécontentement certain car les habitants étaient jusqu’alors exemptés d’impôts. Elle fut rattachée définitivement à la France à la Révolution.

 

 

                La Borne entre tradition et modernisme

La Borne Contraste

Merci Martine, de nous faire découvrir la richesse de notre patrimoine Français.

Lecteur du "Réseau-Bazar" ou non, laissez vos commentaires à Martine Mallein.

 

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Charbon de Bois, extrait de Souvenirs d'une famille Bornoise...par Martine Mallein.

22 Novembre 2012 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 5 Centre

Je viens aujourd’hui vous parler d’un sujet étonnant, traité dans le nouveau livre en préparation de Martine Mallein. Vous avez rangé vos barbecues et pourtant, un seul d'entre-vous, s’est-il posé la question comment fabrique t'on du charbon de bois ?

Je vous avoue que ce sujet, à partager en famille, qui intéressera petits et grands, m’a beaucoup appris.

Un deuxième article suivra sur la Borne, ce petit village du Berry où il se passe tant de choses.

Bonne lecture

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 Extrait du livre : Souvenirs d'une famille Bornoise de la Belle-Epoque de Martine Mallein Leguedois

On construit la meule

Alexandre va jouer l’instituteur, il fait un clin d’œil à Léon, pour expliquer à sa famille comment il construit une charbonnière. Les fillettes Jeanne et Anita écoutent attentivement, Léon, Marie et la grand-mère Eugénie Thirot en font autant. Il insiste bien, il est le maître du feu qu’il domine avec dextérité.

D’une manière simple, nous allons retranscrire ses propos. C’est une véritable alchimie dont il faut parler car il détient le pouvoir de transformer le bois en charbon. La technique de fabrication du charbon de bois est connue depuis l'Antiquité. Elle a peu évolué au cours des siècles, excepté qu'avec la modernité, des fours démontables en fer se sont substitués aux meules en bois.

 Le premier travail d'Alexandre est de trouver un bon emplacement qu'il défriche avec sa pioche, nivelle avec son râteau à longues dents en bois. Il tasse le sol, prépare une surface circulaire horizontale de 4 à 6 mètres de diamètre. Il élimine toute végétation sera systématiquement laissant la terre complètement à nu. Cette aire où la charbonnière est installée sera réutilisée indéfiniment.

 La méthode très ancienne adoptée à cette époque pour faire du charbon de bois est donc celle de la charbonnière en meule qui constitue un système très adaptable et qui correspond à la nature du sol. Le bois à carboniser est enfermé dans un espace clos dont l'étanchéité est assurée par de la terre. Première étape, le bois qui sera carbonisé, châtaigner, chêne, charme, noyer sera récolté par Alexandre petit à petit au fil des mois. Il l’empilera sur place, regroupé en stères et séché pendant deux à trois mois. Cela s'accorde bien avec le mode de vie de notre charbonnier qui peut ainsi ramasser pendant plusieurs mois des déchets de bois, des branches. Il fera naturellement appel aux bûcherons, ses collègues, pour les grosses pièces, les grumes.

Le boisCommence alors la construction de la meule. Sur le sol, Alexandre plante un piquet d’environ 2 mètres au centre de l’aire pour aider à l’empilage du bois. Il dépose des copeaux sur le sol. Il dispose une claie formée de rondins entrecroisés d'une dizaine de centimètres de diamètre sur le sol pour former un cercle. Il monte tout autour une sorte de cage en croisant des morceaux de bois d’environ 50 centimètres, la charbonnette. Les bois, les plus longs, sont alors disposés verticalement.                    

La meule de bois ainsi construite mesure un mètre cinquante à deux mètres de hauteur et revêt une forme hémisphérique. Bien plantée, il retire alors le piquet central et ouvre ainsi une cheminée d'environ 20 cm de diamètre au sommet par laquelle il jettera la braise brûlante qui enflammera copeaux et rondins. Cette cheminée permettra à la fumée de s'échapper lors de la carbonisation, ouverture qu’il complètera par six à dix entrées d'air « les évents » ménagées à la base de la meule pour pouvoir surveiller la  cuisson. L’ensemble est alors recouvert de feuillages, d'une épaisse couche de terre, de mousse pour empêcher toute prise d’air. 

Fumée Bleue

Fumées bleues sortant du renard (trou)

 On lance la calcination

Alexandre explique encore qu’il s'efforcera que tout son bois brûle, bien caché sous les rondins de la charbonnière, à une température s’élevant autour de 300 °.

Il va procéder à l’allumage tôt le matin, aux premières lueurs de l'aube. Il monte par une échelle sur la meule et jette une pelletée de bois et de charbon enflammés dans le trou laissé par le piquet ôté du sommet de la meule. Des braises bien rouges coulent par la cheminée et enflamment les copeaux et les petits bois qui ont été posés au sol.

 Les enfants suivent attentivement la préparation, aident au passage et retiennent leur souffle lors de la mise à feu. Que c’est beau cet embrasement de la meule ! La famille repartira ensuite pour laisser Alexandre et sa femme en toute tranquillité poursuivre leur ouvrage

 Toute la journée, toute la nuit, comme les autres ouvriers du feu, Alexandre et sa femme pendant quasiment une petite semaine veilleront en continu sur leur précieuse charbonnière, en se relayant et entendant « ce grillotement imperceptible, ce pétillis follet qui jouait aux entrailles de la meule et cet élan de flamme qui jaillissait dans le jour » (Maurice Genevoix). C’est Antoine, son père, qui  lui a transmis le savoir pour obtenir un beau charbon bien dur, compact et sonore comme du cristal.

OutilsLa combustion sera complète au bout de 18 heures environ lorsqu’une fumée blanche se dégage après rechargement régulier de  bois par la cheminée. Toute fuite d’air se remarque par l’éruption d’une fumée bleue qu’il faudra immédiatement colmater, arrêter en projetant de la terre dessus. Au fur et à mesure que la charbonnière cuit, elle s’enfonce, s’écrase et prend de plus en plus la forme d’un œuf au plat. « Après une journée de cuisson Alexandre, le charbonnier, monte alors sur la meule avec son échelle pour la piétiner. Il détecte les zones cuites, les zones restées en bois et tasse la couverture » et quand le feu sort des trous faits au ras du sol, la cuisson est achevée. Il aura fallu 48 heures pour que la masse de bois soit en incandescence. (Ci-dessus les outils, brouette, râteau, pelle, échelle …)

C'est un moment crucial. Un coup de vent violent peut tout embraser, finie la meule. La cuisson se poursuivra encore trois jours et trois nuits.

La combustion achevée, le travail se fait alors au râteau, pour enlever la terre. Alexandre doit éteindre le feu et l’étouffer définitivement. Lorsque la meule est refroidie, il peut l'ouvrir en veillant à ce que le feu ne se rallume pas. Les morceaux de charbon carbonisés sont extraits et roulés dans la terre, puis séparés du poussier et des charbons mal carbonisés. Dès qu’ils seront froids, les enfants l’aideront pour s’amuser à les trier puis les adultes le chargeront jusqu'à la gueule dans des sacs en jute. Le charbon de bois est enfin prêt à être livré.

Alexandre explique aux enfants que, pour être de bonne qualité, le charbon de bois doit bien sonner, être irisé et cassant. Il ajoute qu’il pèse cinq fois moins que le bois dont il provient.

Phase finale : extinction de la meule et récupération du charbon de bois

Prépa Charbon de Bois

Les deux fillettes se divertissent avec le charbon, se barbouillent, le tout dans un grand éclat de rire. Attention les parents vont leur tirer les oreilles si elles salissent leurs vêtements !               

  La fumée bleue est signe de flamme, la jaune, la paille prend feu et la blanche, la bonne fumée est signe de vapeur d’eau.

Epatant, cette description dans ce cadre de petit village du Berry que nous découvrirons ensemble prochainement avec Martine. Inutile de répéter que le style est agréable à lire.... Merci beaucoup Martine Mallein

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Les comices d'Henrichemont par Martine Mallein

17 Octobre 2012 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 5 Centre

Un peu de culture... nous fait du bien ! Merci Martine

 Lorsque les propriétaires et fermiers agricoles se réunissent afin d’améliorer les procédés de l’agriculture dans le cadre d’une fête de village avec chars fleuris, élection d’une reine... on parle de comices agricoles. Devenues rares, elles existent encore et Martine Mallein vient chaleureusement  nous en parler.

 Le Comice agricole, grande kermesse des agriculteurs, où tradition et modernité s’allient à Henrichemont

 Au cœur du Pays Fort, en Berry, dans le Cher, au milieu d’un paysage de collines verdoyantes, se trouve Henrichemont, la cité fondée ex nihilo en 1609 par Maximilien de Béthune, duc de Sully, ministre du roi Henri IV. Après avoir connu une heure de gloire au XIXè siècle avec l’essor de l’industrie du cuir, ce chef lieu de canton a gardé sa tradition d’élevage et d’agriculture. Il lui appartenait cette année d’organiser le Comice agricole, fête de la ruralité.

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L’histoire fait remonter l’organisation du premier comice agricole henrichemontais en 1896.

En 1851, la Seconde République avait fait en effet connaître qu’elle souhaitait « favoriser les différents intérêts de l’agriculture et de les diriger dans la voie du progrès et du perfectionnement. C’était confirmer la volonté de l’Etat d’encourager ce secteur d’activité, décision déjà assurée au temps de Louis XVI qui avait créé en 1788 un grand prix de l’agriculture.

Les 35 agriculteurs, les 6 petites villes du canton, Henrichemont et tous leurs habitants se sont donc mobilisés pour réussir ce 10è comice d’après guerre, organisé une fois tous les 7 ans et cette année les 10, 11, 12 août 2012 avec pour thème fédérateur la gastronomie.

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 Henrichemont qui recevait son canton s’était paré de ses plus beaux atours, décoré de gâteaux et plats, de pommes, citrouilles, raisins, poireaux, carottes et autres légumineuses avec des corners inspirés par la basse-cour, le moulin et les immanquables moutons du Berry.

Cette grande kermesse agricole mariait à la fois l’opération portes ouvertes de quelques fermes ainsi que le traditionnel concours de labours avec douze concurrents, le site étant encerclé par un marché goûteux avec animations foraines et la présentation de très belles bêtes. Pour la mise en bouche, tout commençait par un débat-dégustation portant sur les vins régionaux de Menetou-Salon et Sancerre présents dans le canton qui précédait la table avec un dîner-dansant dont le plat principal se voulait être un bœuf à la broche !

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Menetou-Salon:  Vin et village

Ces agapes devançaient, le dimanche matin, la messe du comice  avec la présence des Reines, suivie de la grande cavalcade multicolore où chaque commune présentait fièrement un char longuement et minutieusement imaginé et construit dans le plus grand secret.

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 Les officiels présents étaient conviés à la remise des prix de labours et assistaient au discours du Maire d’Henrichemont qui entre autres rappelait qu’historiquement il s’agissait du 16è Comice depuis sa création. Un magnifique feu d’artifice clôtura les festivités.

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 Les origines :

 L’histoire de la création du comice vaut la peine d’être rapportée. Aubigny-sur-Nère chef-lieu du canton voisin avait été la première commune à se lancer dans l’aventure des Comices : grande fête du monde rural se répétant annuellement et subventionnée par le Conseil général du Cher.

 Dès 1892, Henrichemont cherchait à célébrer également ses agriculteurs. De longues négociations aboutirent enfin en 1896 à la création de la circonscription comiciale

d’Henrichemont comprenant les communes de Achères, La Chapelotte, Humbligny, Montigny, ,Neuilly-en-Sancerre et Neuvy-deux-clochers. Les autres cantons du Haut Berry s’y associèrent également, étant entendu qu’Henrichemont serait le premier chef-lieu à organiser un Comice avec une rotation pour l’époque de tous les six ans.

 1902, pour Henrichemont, fut l’année d’un nouveau comice très réussi. M. le Comte de Voguë, qui le présidait précisait dans son discours officiel du dimanche 10 août : « De toutes les fêtes qui viennent troubler pour un jour la grande paix de nos campagnes, il n’en est pas de plus attrayantes que les réunions de nos Comices … » 

 Le Comice du 16 août 1908 peut être considéré, pour l’époque, comme l’apothéose de cette grande fête du monde rural. Par les cartes postales très abondantes qui rapportent l’événement, on vit encore et découvre la tente des officiels, les responsables politiques, la parade des sapeurs pompiers, la très riche décoration de la ville ainsi que la foule considérable qui défilait dans les rues de la ville.

 Les participants ,  tels Alain Fournier ("Le grand Meaulnes") et ses Parents, étaient nombreux à ce comice comme nous l’avons déjà souligné car à cette époque s’ajoutaient à la population locale les journaliers et tâcherons à l’occasion des « louées » dans la commune.

Mais, ils ne savaient pas que ce serait le dernier comice de la Belle-Epoque, avant la Grande Guerre.

 

Le comice du 15 août 1914 n’aurait bien entendu jamais lieu. Le cycle des comices reprendra en 1920 et s’interrompra à nouveau en 1938 dans l’angoisse d’une nouvelle guerre qui se profilait à l’horizon.

 Dès la fin de la guerre, ce fut un éclatement de joie, un moment privilégié d’échanges et de festivités que les organisateurs et acteurs du Comice de 1950 réussirent à Henrichemont avec un immense succès et une foule inouïe venue des quatre coins de notre belle région. Les bénévoles oeuvraient partout en secret dans leurs quartiers respectifs dressant pour le Grand Jour des arcs de triomphe à l’arrivée de toutes les rues de la place et aux entrées de ville.

Le cycle actuel des comices est depuis 1963 de 7 ans et aura lieu les années suivant 2012 dans les autres cantons du Haut-Berry.

 Martine Mallein-Leguédois

Octobre 2012

 Voilà les comices racontées dans un style parfait, agréable à lire, en nous faisant partager la fête à Henrichemont. Nous te remercions, Martine pour cet étonnant récit. 

Sachez aussi que c’est en 1840  à Angers que le Comice Horticole effectua des semis de poiriers qui en 1848 donnèrent leurs premiers fruits qui s’avérèrent  excellents. C’est ainsi  que vous trouvez des poires « comices » dès la fin septembre sur les étals.

 

 

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Extrait de: " l'architecte et la reine" de Martine Mallein-Leguédois ; Les Androuet du Cerceau

15 Septembre 2010 Publié dans #France 5 Centre

Les journées européennes du patrimoine des 18 et 19 septembre prochains ont pour thème cette année « Les grands Hommes : quand femmes et hommes construisent l’Histoire ». Le Ministre de la culture Frédéric Mitterrand  a voulu « saluer ainsi la mémoire des figures de notre Histoire ».

 

Le patrimoine que j’ai eu la chance de découvrir dans mon village du Berry m’a donné le plaisir de rencontrer dans le temps, sorte de dialogue intemporel, une famille de grands architectes du XVIème siècle et du début du XVIIème, les Androuet du Cerceau et de lier connaissance, si je peux dire, avec l’épouse du roi Henri IV,  la florentine, Marie de Médicis.

Je vous entraîne avec plaisir dans leur sillage, occasion de réunir l’Homme et les Lieux.

 Je vous invite tout d’abord à nous rendre à l'enseigne du Cerceau, rue des Petits Augustins, à Paris  !

Sous François ler, autour des années 1535, on vient boire chez ce cabaretier, marchand de vin,  dénommé Androuet, dont l'enseigne est un cerceau de tonneau. On vient s'y amuser, rencontrer les amis de toujours, des compagnons de passage et discuter du « petit » qui a tiré sa révérence pour découvrir l’Italie. Sa besace sur le dos, à  23 ans, le jeune Androuet, un petit pécule en poche, ses carnets de croquis à la main, va traverser la péninsule, par étapes, et y demeurera en tout 7 ans à la découverte des trésors antiques dont il a tant entendu parler.

Toute son existence sera marquée par les souvenirs qu'il rapportera de ses deux voyages italiens. Il gardera toujours en mémoire ces édifices qu'il a contemplés, sources de son inspiration future. Il fera donc partie de ceux qui initièrent la Renaissance en France et tout particulièrement en architecture. Le style gothique sera remis en cause, on parla même de "vilaine et folle carapace faite par et pour un monde barbare".

Dès lors, il va mener une vie très active et bien remplie entre Tours, Orléans et Paris. Il obtient du roi François ler, le 28 juin 1545 des lettres patentes lui accordant pour 3 ans une complète protection contre la vente de copies non autorisées de ses « … ouvraiges  et figures d’architectes, corniches, moresques et compartiments… ». C’est  dire qu’il est bien en cour ! Il est vrai que son amie, Renée de France, duchesse de Ferrare, entretient des relations privilégiées avec la duchesse d’Angoulême, mère du Roi. Jacques Androuet du Cerceau sera très vite séduit par la Religion prétendue réformée.

 Les années passent, il devient incontournable en tant qu’architecte, créateur d’ornements, publie des recueils ayant trait aux arts décoratifs, il sera surtout un extraordinaire descripteur et illustrateur de 30 châteaux français, à la demande de Catherine de Médicis et de Charles IX, ce dont témoigne avec un raffinement certain son ouvrage « Les plus excellents Bastiments de France », recueil très précieux, photographie de la France au XVIè siècle, parvenue jusqu’à nous.

 Le siècle d’Androuet du Cerceau fut aussi celui des guerres de religion. Jacques Androuet se trouve au milieu de la tourmente. Il quitte Orléans pour Verneuil-en-Halatte, petite ville de l’Oise,  centre de ralliement protestant. Il s'y réfugie un premier temps. La petite communauté de Verneuil regroupant architectes et artisans représentant tous les corps de métier, vit tranquillement au pied du magnifique château en cours de construction commandé par Philippe de Balainvilliers.

Ainsi fut créé à Verneuil un véritable « cabinet d’architectes » bâti sur les Antiques, préconisant une meilleure distribution des espaces : « Commodités du dedans et symétrie du dehors ».

 Sa plus belle réussite, trois fils, une fille mariée à Jehan Brosse et pour leur plus grande gloire, nous ne retiendrons de leur immense travail, que :

            Baptiste et le Pont-Neuf à Paris

            Jacques et la Grande galerie du Louvre

            Charles et le pont Henri IV de Chatellerault   

 

Trois petits-fils célèbres :

            Jean et Fontainebleau

            René, voyer fidèle de Sully, en Poitou

            Salomon de Brosse et le Palais du Luxembourg

           Et, toujours Verneuil pour eux tous.

 

Jamais il n’abandonnera sa religion.  La vieillesse venue, il part dans le pays de Calvin, à Genève. Il s’éteindra en 1585 ou au début 1586 à Genève ou Annecy

 L’histoire de Jacques ler Androuet du Cerceau ne s’arrête pas à sa mort, en 1586. Il a formalisé les grands principes qui fondent l’architecture à la Française.

 

Si je vous ai convaincu sur l’importance de cet architecte, un peu oublié certes, mais qui a fait récemment l’objet d’une très belle exposition à la Cité du Patrimoine et de l’Architecture au Palais de Chaillot, vous pourrez par un bel après-midi vous rendre à Verneuil, tout près de Chantilly et faire une agréable promenade. La petite ville située en lisière de la forêt d’Halatte vous permettra de découvrir des vestiges gallo-romains, un musée, unique en Europe, qui retrace l'histoire en relief rapportant les traces et la mémoire de la pierre du néolithique jusqu'à la seconde guerre mondiale, mais vous pourrez surtout aller voir les restes du château de Verneuil, seuls les soubassements n’ont pas été détruits par les Condé, jaloux de la beauté du site, faisant concurrence à Chantilly et le Manoir de Salomon de Brosse.

 

Martine MalleinJe me tiens à votre disposition si cette aventure à Verneuil vous tente.

Eh ! oui, la maison de Salomon de Brosse existe encore, alors suivez-moi dans cette direction. Qui est Salomon de Brosse, cet architecte protestant dont on ne parle pas souvent et dont je me suis fait le défenseur avec mes amis Mr et Mme Sarrazin qui ont créé l’association des Amis du Vieux Verneuil.

 Pourquoi le défendre me direz-vous ? Il est en fait l’architecte de la petite ville nouvelle d’Henrichemont, créée en 1608 par Sully, dont ma famille est originaire. J’ai eu la curiosité de mieux le connaître ou plutôt de le découvrir et pendant deux ans avec Gérard nous avons sillonné la France, jusqu’à Sedan. Pas de chance pour les châteaux, ils sont presque tous détruits, mais, il reste encore quelques merveilles architecturales.

 

Né à Verneuil-en-Halatte en 1570,  très tôt, il va travailler avec son grand-père puis ses oncles, son père et toute leur parentèle à la construction du château de Verneuil.

A la suite du décès du roi Henri IV, Brosse va grandir en notoriété.  En fait, il bénéficiera de la manne de la régente, Marie de Médicis, de la réputation qu’elle lui a faite et les Grands suivront. Après Henrichemont, ce seront six beaux hôtels parisiens, puis les châteaux de Blérancourt, de Coulommiers et bien d’autres encore, comme le Parlement de Rennes, la façade de Saint-Gervais-Saint-Protais à Paris, la salle des Pas perdus au Palais de justice de Paris. En quinze ans, Salomon, architecte à la mode, a considérablement travaillé s’appuyant largement sur Charles du Ry, le fidèle des fidèles, « rationalisant » le style des demeures, ouvrant la porte à l’architecture qui s’épanouira avec François Mansart et Jacques Lemercier.

 Hôtels et châteaux dégagent les mêmes caractéristiques, la symétrie, l’horizontalité, le corps de logis ouvre sur cour et jardin, l’équilibre est donné par les pavillons. Il  joue avec la superposition des trois ordres, abandonnant l’ordre colossal, il ornemente les murs entre les pilastres par de simples panneaux. Il crée des galeries en demi-cercle, surmontées de terrasses, invente le pavillon d’entrée qui devient porte-cochère dans ses réalisations parisiennes. Progressivement, il voudra oublier la brique au seul profit de la pierre qui deviendra le matériau privilégié utilisé à l’époque de Louis XIV.

 Mais son fleuron sera le Palais du Luxembourg. Je ne peux que vous inviter à vous promener en cette période automnale dans les jardins de notre Sénat, vous trouverez bien l’occasion de le visiter.

 Petit histoire des deux contrats signés pour « la maison » de Marie de Médicis.

… L’accord passé entre la Reine et de Brosse prévoit un contrat d’architecte, classique, rémunéré selon la somme forfaitaire annuelle convenue de 2400 livres. Rien à dire à ce sujet.

 Par contre, aucune entreprise ne veut  répondre à l’adjudication lancée au prix de 750 000 livres. Des proclamations sont faites, des affiches de l’appel d’offres sont apposées à Paris, l’architecte relance l’adjudication en septembre puis en décembre 1614. En vain. Les entrepreneurs généraux connaissent le sous-sol, ce sont des carrières qui le jonchent, ce qui explique leur prudence. Ils ne savent pas ce qu’ils vont trouver pour arrimer sérieusement au sol la future construction. L’architecte, qui lui aussi a fait office de maçon  et a connu tous les corps de métier pendant sa jeunesse  lors de sa formation auprès de

son grand-père, est plus téméraire. A plusieurs reprises lorsqu’il lance les chantiers, il ne tient pas compte de la qualité du sol. Il imposa ses plans.

Faute d’entreprises, il décide de devenir lui-même le maître d’ouvrage du chantier. Il crée à cet effet une association entre son neveu, Jean, son fils, Paul, et lui-même. Il assumera ainsi la faisabilité de son projet, arrêtera  l’enveloppe financière, son coût d’investissement est ferme et définitif. Grosse erreur ! Sa responsabilité d’entrepreneur est majeur et couvre tous les corps de métier.

 

Les travaux commencent et la Reine vient poser la première pierre, le 2 avril 1615. Il déménage et s’installe au Petit Luxembourg pour coordonner les travaux.

 A son grand dam, ce qu’il ignore encore dans l’euphorie de l’ouverture du chantier, c’est qu’il devra subir d’une part, un arrêt non programmé des travaux pendant les trois années d’exil de la souveraine à Blois, puis, d’autre part, à la reprise du chantier, l’intransigeance de Richelieu qui fera pression sur la Reine-mère, pour ne lui octroyer aucun crédit supplémentaire en dépit de l’augmentation flagrante des prix, et qui plus est, ira jusqu’à lui faire un mauvais procès.

 Marie de Médicis, nous la connaissons souvent d’une manière scolaire. C’est l épouse italienne d’Henri IV. Ses crises d’autoritarisme sont fréquentes, les disputes avec le roi innombrables, Sully se doit souvent d’intervenir pour calmer le jeu, on la connaît jalouse, et il y a de quoi. Bref, à quoi correspondent ces trois ans d’arrêt du chantier du Luxembourg ? On peut parler de la tragi-comédie de Blois !

Concini et son épouse Léonora Galigaï sont morts. C’est la première crise entre Louis et sa mère. Les négociations vont bon train. Marie, par l’intermédiaire de Richelieu adresse un certain nombre de suppliques au Roi. Il demeure implacable. Luynes lui confirme la position irréversible du Roi. Il va même jusqu’à interdire à ses sœurs, à Gaston, de dire adieu à  leur mère. Il lui signifie qu’elle doit se retirer à Moulins et, en attendant que le château y soit  remis en état, qu’elle aille à Blois !

L’ex-régente part en vaincue à Blois, grossièrement bafouée par la foule. Elle laisse Paris, le 3 mai 1617.

 Elle a pris soin de cacher ses bijoux, tout près d’elle. Elle ne verra plus son cher « Meller » comme elle l’appelle, son bijoutier qu’elle a fait venir de Florence, tout spécialement, Mellerio, qui lui a dessiné et exécuté tant de merveilles. Ses cassettes sont avec elle, elle y veille personnellement.

A Blois, elle s’ennuie. Elle a fait appel à Salomon de Brosse pour lui construire une petite extension du château. Elle intrigue. Dans la nuit du 21 au 22 février 1619, un simple valet de chambre s’insinue dans le château, convainc Marie de le suivre. Telle une héroïne de roman, elle s’échappe par sa fenêtre du second étage, atteint péniblement, grâce à une échelle, la terrasse, et, de là, attachée par des cordes » - elle a le vertige, elle a trop d’embonpoint -, on la pousse, on la tire pour passer par la fenêtre, mais néanmoins se fait glisser le long du terre-plein jusqu’au sol. A son grand dam, elle perd au cours de cet exercice périlleux, l’une de ses précieuses cassettes de bijoux qu’elle avait cachée dans son lourd manteau. « Enfin, bras dessus, bras dessous, entre deux compagnons, comme une grosse ribaude en bonne fortune, elle traverse la ville, » puis le pont sur la Loire. Un cocher l’attend, son carrosse file sur Loches où elle retrouve le duc d’Epernon.

 Et la suite, me direz-vous, vous la découvrirez si je vous en ai donné envie, dans le livre que j’ai écrit « L’architecte et sa reine » et qui reprend la vie de ces trois personnages, Jacques ler Androuet du Cerceau, Salomon de Brosse et la Reine Marie de Médicis.

 Je conclurais en reprenant les propos de M. le Ministre de la Culture à l’occasion des ces 27 èmes journées européennes du patrimoine : « Le temps n’efface pas les traces des grands hommes » « l’Andromaque d’Euripide déjà portait cette conviction intime et fondamentale, dont le patrimoine porte jusqu’à aujourd’hui le témoignage. »

 



[1]  Les 750 000 livres représentent en gros le vingtième du budget de la France à cette époque.

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Berrichon dans l’âme !... Toute l’Histoire! par Martine Mallein !

13 Juillet 2010 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #France 5 Centre

L’Histoire de France vous intéresse un peu… beaucoup …

avec Martine et Gérard Mallein, vous allez l’adorer.

Les Parisiens du groupe BHV-GALERIES LAFAYETTE, n'ont pas manqué de passer près du Pont Sully ou admirer l'Hotel de Sully en cours de rénovation.

Pont Sully

 Hotel de Sully

 

 

   

 

 

 

Martine est passionnée d’Histoire et s’intéresse principalement à la période de la Renaissance et du XVII éme siècle.  

Ecrit et dessiné par Martine, maquette et photographies par Gérard, vous découvrirez une partie de l’Histoire comme vous ne l’avez jamais connue.

Une série de petits livres dont le premier est paru « Carnet d’Histoire de la Principauté »…toujours orientée sur cette terre Berrichonne d’Henrichemont  dont Sully fut le prince fondateur et où sont bien ancrées les origines de notre amie et collègue Martine.

Henri 4Cette année a fait grand bruit à l'occasion de l’anniversaire de la mort d’Henri IV, il y a 400 ans.

 Notre "bon roi", assassiné à l’âge de 56 ans par Ravaillac, est l’homme qui sut mettre fin aux guerres de religion, instaurer la paix et permettre à la France des nouvelles années de prospérité…

C’est là qu’intervient  Martine dans son n° 1 .

Pourquoi Sully ne s’est pas rendu au Louvre ce jour là ?

Dessin M Mallein

Sully MML496  « L’entrevue manquée de Sully … ce 14 mai 1610 » va vous faire apparaître : « Sully, ou plutôt Rosny, - il ne sera Duc de Sully qu’en 1606- dans sa prime jeunesse avait éprouvé des heures terribles auprès du futur Henri IV….Il connut les horreurs de la Saint Barthélemy en 1572, mais aussi les atrocités des huit guerres de religion ou catholiques et Huguenots s’affrontèrent sans merci...

Admirable soldat, artilleur hors pair, fabuleux stratège….fougueux guerrier aux cent blessures... »

Mais martine ne s’arrête pas là, elle vous parlera de ce roi  « …au Vert Galant. Selon certains, il aurait compté plus de soixante-dix maîtresses officielles, historiquement reconnues. ».

Quand à Sully, qualifié de cœur dur et ambitieux, il ne manquait pas de s’encanailler, vêtu à l’ancienne mode, car il adorait danser en faisant venir les filles du faubourg dans son Hôtel du Marais (Hôtel de Sully actuel, en rénovation), à Paris.

Vous allez vous  trouver beaucoup de plaisir à lire ces carnets d’histoire! C’est vivant, on se trouve projeter 4 siècles en arrière !

 A découvrir absolument.

  Au sommaire du numéro 1 :

« - Ce matin là…14 mai 1610

- Sully, un fougueux guerrier aux cent blessures

- La veille au soir le jeudi 13 mai … le sacre de Marie de Médicis

- Seize heures, ce 14 mai 1610 : un certain François Ravaillac.

- Des lendemains alarmants pour le duc »

Numéro 1  

Blog 1er couv carnet histoire500

 Prix de 3,50€ + 1€ de frais d’envoi, le numéro 1 ou et le numéro 2 qui paraît  sur juillet.

 Prendre contact avec martinegerard.mallein@yahoo.fr

 Numéro 2 :

 Urbanisme et Architecture d'Henrichemont au XVIIeme siècle2 e couv carnets archi henrichemont Merci Martine et Gérard de nous faire partager avec joies, ces moments d’Histoire.

 Et rendez-vous très prochaînement, pour parler du livre de Martine Mallein Leguédois:

  "L'architecte et sa Reine. "

  Que de talent chez nos membres! Bravo!

 

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