Les Galeries Lafayette vont-elles fermer des magasins?
Marianne Davril — 30/03/2015, Boursier.com
Les syndicats des Galeries Lafayette craignent le pire, alors qu'un comité central d'entreprise doit se tenir ce mardi 31 mars. A plusieurs reprises, la presse - dont Le Monde - a évoqué la possible fermeture de trois magasins : celle de Lille, Béziers et le centre commercial de Belle-Epine à Thiais, dans le Val de Marne.
Rumeurs persistantes
"L'effectif du périmètre historique du groupe va être touché de plein fouet avec en première ligne les salariés des magasins", craint la CFDT. "Des rumeurs insistantes (...) ne font qu'attiser les craintes des élus du personnel et des organisations syndicales d'une restructuration drastique des magasins et de fermetures", ajoute Force Ouvrière dans un communiqué, qui indique par ailleurs avoir alerté la maire de Lille, Martine Aubry. En novembre dernier déjà, 'La Voix du Nord' expliquait que le magasin lillois, situé en plein centre-ville était menacé. Ouvert en 2007, les galeries nordistes "n'ont pas gagné un euro depuis l'ouverture", indiquait alors une source proche du dossier. A Béziers, la ville a racheté en fin d'année dernière les murs du magasin pour 2,3 millions d'euros, dans l'attente de "trouver un investisseur qui s'engagera à préserver l'intérêt patrimonial du bâtiment et à maintenir une activité commerciale haut de gamme en centre-ville", avait déclaré le maire, Robert Ménard.
"Prospérité"
La CFDT déplore que cette décision - si elle est confirmée - intervient dans un "contexte de prospérité". L'organisation syndicale cite notamment l'arrivée d'un magasin sur les Champs-Élysées ainsi que la détention, depuis peu, de 9,5% du capital de Carrefour, "grâce aux liquidités de la vente Monoprix". En 2012, Casino a en effet racheté la part des Galeries pour environ 1,2 milliard d'euros.
Le Parisien le 30/03/2015
L'avenir des trois magasins de la célèbre enseigne des Galeries Lafayette, sur la soixantaine existants en France, pourrait se jouer dans les prochains jours, à commencer par le prochain comité central d'entreprise (CCE) dès mardi. Selon les syndicats, les magasins de Lille, Béziers ou encore Thiais dans le centre commercial Belle Epine (Val-de-Marne), pourraient subir un plan social d'ampleur ou, pire, une fermeture. Cette éventualité toucherait de plein fouet plus de 350 salariés, sans compter les démonstrateurs des marques extérieures.
Selon la fédération CFDT, «l'effectif historique du périmètre du groupe va être touché de plein fouet». De son côté, le syndicat FO du commerce affirme que l'entreprise «ne fait pas d'effort pour des magasins près de chez nous, mais on construit en Chine.»
En janvier, le patron des Galeries Lafayette, Philippe Houzé, avait reconnu dans Les Echos que plusieurs magasins étaient «déficitaires, notamment dans les petites villes». A chaque fois, l'enseigne est confrontée à la même équation : un chiffre d'affaires insuffisant pour un loyer trop cher. «Nous sommes une industrie de services et de main-d’œuvre. Nous employons cinq personnes pour générer un million d'euros de chiffre d'affaires. Dans la grande distribution ou sur internet, ce ratio est de un pour un», a-t’ il ajouté.
Des effets attendus de la loi Macron
A Thiais, le magasin dans le Centre commercial Belle Epine ouvert en 2005 perd selon les syndicats près de 3 millions d'euros par an. Cependant, les syndicats accusent la direction de ne rien faire pour sauver ce site en essayant de doper la fréquentation. «On nous laisse crever à petit feu, a dénoncé un délégué syndical de la CGT. On demande des grandes marques qui ne viennent pas alors qu'on sait très bien que c'est ce que viennent chercher nos clients.»
METRONEWS MIS A JOUR : 29-03-2015 17:34
Une réunion extraordinaire du comité central d'entreprise (CCE) des Galeries Lafayette va décider, ce mardi, de l'avenir du bail du magasin de la rue de Béthune à Lille. L'enseigne souhaite renégocier un loyer trop élevé, face à des clients trop clairsemés. Quelque 200 emplois sont en jeu.
L'avenir des Galeries Lafayette de Lille va se décider, ce mardi, à l'occasion d'une réunion extraordinaire du comité central d'entreprise (CCE). Ouvert en grande pompe en 2007 sur 10 000 m² dans la très fréquentée rue de Béthune, au cœur du centre-ville de la capitale du Nord, le magasin n'a jamais pu gagner d'argent, alors que 16 millions d'euros avaient été investis.
Concrètement, la réunion statuera sur une remise en cause du bail valable jusqu'en mars 2016. Le but : déposer un préavis pour négocier un loyer moins élevé avec le bailleur Prémarcia ou aller vers une résiliation le cas échéant. Car, en plus de ce loyer élevé, les clients se sont clairsemés avec la crise. Résultat, la plupart des autres magasins du centre commercial le "31", où est hébergé le grand magasin lillois, ont déjà mis la clé sous la porte (Adidas, Grand Optical, La Grande Récré).
200 emplois menacés
"La rotation des commerces montre que les loyers sont trop chers pour être rentables", observe Alain Flipo, président de la commission commerce à la CCI Grand Lille. Quelques 200 emplois sont menacés (en comptant les intérimaires et les démonstrateurs). Inquiets pour leur avenir, plusieurs délégués syndicaux ont rencontré, mercredi, Martine Aubry. La maire PS de Lille dit suivre ce dossier de près.
"C'est plus que des rumeurs, il faut arrêter de se voiler la face", a déclaré un responsable syndical FO, en évoquant des "salariés à Lille en grande souffrance". "On ne fait pas d'effort pour des magasins chez nous mais on en construit en Chine", a-t’ il dénoncé. Pour le moment, les Galeries Lafayette refusent tout commentaire. Signalons, enfin, que les commerçants de la galerie du "Passage 57", situés aussi dans la même rue de Béthune, ont récemment fait savoir qu'ils souffraient également d'une désaffection des consommateurs.
La Tribune | 30/03/2015
Dirigeants et représentants du personnel des Galeries Lafayette ont prévu de se réunir mardi dans la matinée pour évoquer la "situation économique" du groupe. L'avenir de plusieurs magasins est en jeu.
Des "questions économiques" au menu d'un Comité central extraordinaire aux Galeries Lafayette le 31 mars. Tel est l'ordre du jour officiel de cette réunion prévue mardi dans la matinée, ont confirmé des sources syndicales à la Tribune.
Le sort de trois magasins à Lille, Thiais (Belle Epine) et Béziers pourrait y être évoqué d'après l'AFP qui cité également des sources syndicales. Ce que la direction des Galeries Lafayette n'a pas souhaité confirmer ce lundi.
Trois magasins en question
A Béziers, le maire d'extrême-droite Robert Ménard a décidé début novembre de préempter les murs des Galeries Lafayette (qui compteraient 80 salariés) pour 2,3 millions d'euros. Il craignait le rachat du bâtiment "par la société holding sans aucune garantie sur la pérennité commerciale de l'activité."
Des bruits courent depuis plusieurs mois sur l'avenir de deux autres adresses.
A Lille, où l'enseigne emploierait directement 150 salariés, le renouvellement du bail avec la foncière Pramerica serait en suspens selon La Voix du Nord.
Des questions se poseraient également sur le renouvellement du bail à :
Belle Epine en région parisienne, voire à l'inverse, sur une éventuelle extension du travail dominical dans ce magasin qui compte 200 salariés hors personnel employés par les marques, signale le Monde daté du 13 mars.
1000 créations d'emplois si Haussmann ouvre le dimanche?
Pour l'heure, Philippe Houzé, le président du directoire du groupe, a seulement assuré qu'une extension au boulevard Haussmann, à Paris, de la zone touristique lui permettant d'ouvrir le dimanche, génèrerait 5 à 7% de chiffre d'affaires supplémentaire. Ce qui, a-t’ il affirmé aux Echos en janvier "équivaut à la création de 500 emplois directs et 500 emplois indirects".
Après une restructuration du BHV entamée en 2006, le groupe a entrepris sous l'égide de Nicolas Houzé, le fils du président du directoire, un plan baptisé Ambition 2020. Celui-ci se fonde notamment sur l'e-commerce.
Le développement des Galeries Lafayette passe également par de nouvelles ouvertures de magasins, notamment à l'étranger, à Doha, Istanbul et Milan, après des inaugurations à Pékin et Jakarta en 2013
En France, un magasin de déstockage a ouvert ses portes dans le centre commercial One Nation à l'ouest de la capitale. Des inaugurations sont enfin prévues sur les Champs Elysées à la place du Virgin Megastore en 2018, ainsi qu'à Marseille dans le quartier du Prado.
LES ECHOS : CHRISTOPHE PALIERSE LE 30/03/2015
Le CCE du groupe se réunit ce mardi. L'enjeu : l'avenir des magasins de Lille, Béziers et Thiais.
Semaine cruciale pour les Galeries Lafayette. L'avenir de ses trois magasins de Lille (Nord), Béziers (Hérault) et Thiais (Val-de-Marne), qui emploient respectivement 150, 80 et 200 salariés, devrait en effet être évoqué ce mardi lors d'une réunion du comité central d'entreprise (CCE), a indiqué l'AFP sur la base de sources syndicales. L'éventualité de mesures d'économies au siège parisien, avec réduction de postes à la clef, pourrait également être évoquée. Contactée par « Les Echos », la direction n'a pas souhaité faire de commentaires.
Le maire de Béziers a déjà préempté les locaux
De fait, l'hypothèse d'une fermeture des magasins de Lille et de Béziers, ces deux derniers étant situés en plein centre-ville, ainsi que de Thiais, implanté dans le centre commercial Belle Epine, circule depuis des mois. A Lille, les Galeries Lafayette locales, un complexe de 10.000 mètres carrés sur trois niveaux, n'ont, il est vrai, jamais gagné d'argent depuis leur ouverture, en 2007. A Béziers, le maire - soutenu par le Front national -, Robert Ménard, a déjà préempté les locaux de l'établissement pour 2,3 millions d'euros et assure chercher une solution alternative. Une initiative saluée aussi bien par la CGT que par le président de la chambre de commerce et d'industrie.
Dans un entretien paru dans « Les Echos » du 26 janvier, le président du directoire du groupe Galeries Lafayette, Philippe Houzé, avait lui-même reconnu que « plusieurs » des quelque soixante points de vente exploités en province étaient « déficitaires, notamment dans les plus petites villes ». « Nous cherchons toutes les solutions pour les faire vivre. Pour cela, nous devons réduire nos coûts de fonctionnement et les aider à repenser leur vocation. Nous sommes une industrie de services et de main-d'oeuvre. Nous employons cinq personnes pour générer 1 million d'euros de chiffre d'affaires. Ce ratio n'est que de 1 pour 1 million dans la grande distribution et dans l'e-commerce ! » avait-il ajouté.
Renégociation du loyer
A Lille, le sauvetage du magasin pourrait dépendre d'une renégociation du loyer, qui serait trop élevé, avec le bailleur, la foncière américaine Pramerica, détentrice des murs depuis juin 2009. Le bail arrivant à échéance en mars 2016, les Galeries Lafayette ont anticipé l'échéance avec la volonté de sauvegarder l'activité. Si le bailleur restait inflexible, d'autres hypothèses pourraient être envisagées : le déménagement vers une autre adresse moins coûteuse, ou alors une fermeture avec la nécessité de trouver un repreneur.
Le concept du grand magasin n'en reste pas moins porteur. Les Galeries Lafayette s'implanteront d'ailleurs sur l'avenue des Champs-Elysées, à Paris, à l'horizon 2018. Ce magasin d'une surface de 9.000 mètres carrés, qui doit s'installer en lieu et place de l'ex-navire amiral de Virgin Megastore, sera une nouvelle vitrine mondiale du groupe français, avec l'aval d'une société qatarie propriétaire des murs.
C. P. avec P. B., Les Echos