bhv d'hier
Le quartier du Marais & BHV, évolution 2/6
Henri IV revient à Paris en 1594 et décide de « rendre cette ville belle, placide et pleine de toutes les commodités et ornements qu’il sera possible… rétablissement des fontaines… »
C’est alors qu’Henry IV et Sully ont l’idée de faire construire cette superbe place, des Vosges que vous connaissez bien, appelée alors : Place Royale.
Ce qui est très important, c’est que pour la première fois à Paris, on installe un quartier pour flâner !
Mais au XVème siècle, Paris est sale, la grande partie des eaux usagées se déversent dans les cloaques que forment les caniveaux. On y jette tout : les ordures, le sang des animaux de boucherie, les déjections des animaux domestiques, les crottins des chevaux qui traversent Paris, laissant une odeur pestilentielle avant de s’écouler dans la Seine.
Alors en 1539 et en 1550 : Obligation est faîte aux propriétaires de paver devant leur maison et de nettoyer. Sous Louis XIV (1638-1715), grâce au Préfet François Miron (dont la rue existe à côté de l'Eglise St Gervais, St Protais ci-dessous), Paris comptera 9,6 km d’égouts.
Au XVIIème siècle, ce quartier se transforme pour devenir un quartier à la mode. Nous assistons au développement urbain avec d’autres Hôtel particuliers : Hôtels de Sully(1624), de Saint-Aignan, de Beauvais ou l’hôtel Salé….
A suivre.....
Le quartier du Marais & BHV, évolution 1/6
Nous allons reprendre cette année 2014, l'histoire de ce marais qui donne le nom au BHV depuis octobre 2013.
Nous reprendrons à la suite l'histoire des grandsmagasins, la petite histoire détaillée de la famille du créateur, les oeuvres sociales des grand magasins à leur origine ( par Jean-Pierre Franssens et une série d'articles vous éclairera, sur plus d'un siècle de créations et d'innovations qui ont permis au BHV de se développer.
Vaste programme où nous serons toujours heureux d'avoir des compléments d'information, des photos et des commentaires.
Bien sûr nous entrecouperons les séries par d'autres articles. CD
Un peu d’histoire….
A l’origine de Paris, la ville était divisée en 4 (Quart), d’où l’origine de mot quartier.
Le mot « Quartier » resta, et Paris évolua. Le 12 décembre 1702, on créa 20 quartiers qui n’ont rien à voir avec nos arrondissements d’aujourd’hui.
Nous sommes au moyen-âge, l’emplacement de ce qui sera un jour le Grand-Bazar se situe dans le quartier de la Grève. Il est bordé par les quartiers de la Cité (Notre-Dame), St Jacques de la Boucherie (Tour st Jacques), le quartier St Martin et le quartier de Ste Avoye ou de la Verrerie.
Ce quartier du Marais prend ses limites avec la construction d’une enceinte créée par Charles V (1367-1383). Au moyen âge, les marais désignaient les terrains consacrés à la culture des légumes, c’est ainsi que nous retrouvons le terme de maraîcher.
Cette surface du Marais était traversée par l’ancienne voie romaine (rue st Antoine) où sur les buttes non inondables, on construisit des églises : Saint Paul ou même : Saint Gervais, que vous connaissez, place Lobau.
Le XIII siècle est marqué par l’installation de nombreuses communautés religieuses ou même des Templiers. On y compte :
- Le Prieuré et couvent des Blancs manteaux (En 1258 : serviteurs de la Vierge Marie sous l’ordre de Saint Augustin, puis de l’ordre de Saint Benoit, nommés ainsi car ils portaient un long manteau Blanc. Le prieuré fut bâti au 17éme siècle, le couvent fut détruit en 1802 : il reste aujourd’hui l’église reconstruite de 1685 à 1690),
- Le Prieuré Sainte Croix de la Bretonnerie créé en 1259 ; Les religieux accusés de malversations ont vu le prieuré fermer en 1778 et il sera démoli en 1790, pour laisser place au square sainte Croix de la Bretonnerie qui abrite le restaurant d’entreprise du BHV.
Cette ancienne rue du Marais « Bretonnerie » fut d’abord appelée rue du « Champ au Breton » !
(Image BnF)
- Les Billettes dont le cloître est toujours existant et donne lieu à des expositions.
- D’autres encore, plus éloignés du quartier qui nous préoccupe : Sainte Catherine du Val des écoliers ou le petit Saint-Antoine.
- Les templiers sont alors très actifs et vont lotir des terrains au-delà des remparts de Charles V. La rue du Chaume est ainsi ouverte : Toute petite partie de la rue des archives.
Le XVIème siècle voit apparaître dans ce Marais de beaux hôtels, tel l’hôtel Carnavalet, l’Hôtel Barbette, Lamoignon ou de Donon, etc…
A suivre...
Courrier client BHV 1968
En cette soirée de réveillon, et de premier jour de l'année, nous commencerons sur une note d'humour avec un courrier client de 1968. Cela ne s'invente pas!
Très bonne année à tous; Meilleurs voeux de santé et de bonne humeur, et que ceux qui sont dans la peine retrouvent rapidement le réconfort. Au plaisir de vous lire.
Bien à vous. CD
J'avais renoncé à déchiffrer ces courriers très sympathiques d'un client datés de 1968 que Jean Delefosse m'avaient confiés, lorsqu'une collègue du réseau s'est proposé de me les transcrire dans le même langage, avec en partie, les mêmes fautes. Ce genre de courrier devait être lu et traité par le service Client. Bonne lecture.
Mr Mamadou D----- Dactylographe DAKAR le 12/9/68
S/C D------ Malamisse
17 rue Blanchot 17
DAKAR
à
Monsieur la Chef du Bazar
de l'hôtel de Ville Rue de
Rivoli-Paris à
FRANCE
Monsieur,
J’ai l’honneur de venir très respectueusement sollicitant auprès d’une Correspondance pour vous informer mes nouvelles
Quand a moi Dieu merci, et vous demande une Guitare que je viens de perçevoir dans vos Catalogue Gratuite d’une photo Géante de vos vedettes préférées. J’aime beaucoup des musiques comme quoi et veux avoir une Guitare mais pas drajent, epuis je ne travaille pas, je suis un Dactylo, mais je me suis pas encore travailler pour le moment. Ici d’un jauneur ne pourra pas acheter d’une Guitare. Y a les guitares qui coutes 10000 frs, 8000 frs et 9000 frs, pas de Guitare moins non n’y a pas plus ici à Dakar.
Cher Chef, je Compte sur vous pour toujours, et pour vous souhaite de faire du bon Dieu de m’aidé une Guitare.Si je reçu l’emploi je vous envoyerai vos francs que vous déciderez pour vous pays . Oui ou non doit y aura une Grande Correspondance entre nous pour toujours.
Ayant une formation suffisant à ce métier je crois êtres en mesure de remplir toute tâche qui me sera dérervée. Je Contes sur vous jours et nuits sans dormir ni cesse ni fatigué. Cher Chef oui ou non réponse sera urgente.
Dans l’attente d’une suite favorable, Veuillés agréer. Monsieur le Chef, l’expression de mon profond respectueux et dévouées.
Monsieur Mamadou D-----
Le BHV a envoyé gracieusement la guitare qui n'est jamais arrivée à son destinataire!
Notre client a écrit, à nouveau, voir ci-dessous, et nous n'avons jamais su, s'il avait reçu le deuxième envoi!
Mr Mamadou D---- DActylographe
S/C D-----Malamisse
17 rue Blanchot
17Sénémerger DAKAR le 26/12/68
DAKAR Sénégal
à
Monsieur la Chef du Bazar
de l'hôtel de Ville Rue de
Rivoli-Paris 4e
FRANCE
Monsieur le Chef -
Monsieur,
J’ai un grand plaisir de vous adressé cette lettre pour vous transmettre de mes nouvelles. Je suis en bonne santé. J’ai reçu vos lettre sa ceriteriarie (ndlr : secrétariat ?). Je l’ai bien comprise. Je vous remerci beaucoup. J’ai montré la lettre les douaniers et les postiers mais ils ont refuzer complettement.
J’ai ????? est bon. Cher Camarade, jusqu’à présent je pense mettre de m’aidé encore a m’envoyer la Guitare par Bateau au port de Dakar Bel-aire . Je vous donne nom de mon Tuteur douanier, s elle vienné par part il me donneri la Guitare. Mon Tuteur s’appelle Arry Sambon douanier au port de Bel-aire Ché ni père ni mère ni grand frère faisait du Bon Dieu de m’aidé, j’ai beaucoup honte de mes Camarades ???
ils entraines de rigoléspas petit, ils ont dit que je *** un faut cadeau, Cher Camarade Si vous m’aiderer pas, au nom du Créateur chaque jours je fauserai la Bataille avec mes camarades sans mantir.
Je veux vous envoyer une photo comme souvenir mais j’ai pas l’argent pour la prendre. Mais Vous la souhaiteris du Créàateur. pardonner moi beaucoup je salue tous tes camarades sans oublier personne Chez Vous, je compte sur vous jusqu’à ma fin de ville. Et Vous permettre de me répondre un peut vite pour que mon esprit sra tranquille ????? si je vous envoye une lettre tous mer?????? tête et mes oreilles souléves comme celles du lapin. Je pleure sur vous jour et nuit sans cesse ni fatigué ni dormir.
Veuillez agréer , Cher Camarade de mes sentiments respect
D----Mamadou
Adresse de mon Tuteur
Mr Mamadou Di----
S/C Airy S----- douanier au port
de Bel-aire Dakar Sénégal
Merci Martine et Alain d'avoir retranscrit ce courrier. Merci Jean pour ce document.
Il était une fois l’Union Sportive du B.H.V (n° 4) d'Aimé Calandri
C'est avec joie, que nous retrouvons Aimé calandri dans la grande aventure de l'US BHV.
En 1977 Jean Pierre BOULOT me confia les clés de l’U.S. Concis dans ses directives, il était profondément humain souhaitant faciliter la pratique du sport pour le plus grand nombre. Il m’en donna les moyens.
J’allais à la suite de cela vivre vingt années très denses . Je continuais de pratiquer le sport tout en animant Installation Service ; la réussite dans l’évolution des activités sportives a récompensé mes efforts. Mais cette réussite fut, il faut le dire, l’œuvre de toute une équipe soudée et efficace qui fut à mes côtés durant toutes ces années ! Tous leurs noms apparaitront au fil de mes évocations, mais il serait étonnant que je n’en omette pas quelques-uns, aussi je vous remercie de me le faire savoir le cas échéant.
Cependant, je ne saurais aller plus loin sans rendre hommage et remercier profondément Roger VANEUR qui nous a quitté, il y a quelques années .Toujours disponible, il fut Commissaire Général de nombre de manifestations : le foot, le vélo, l’omnisport…il pratiquait tous les sports efficacement …un stylo en main !!! Discret et pondéré, il fut de ceux sans qui cette aventure n’aurait pas été possible.
Je vous invite donc à revivre toute cette histoire en revenant tout d’abord sur les grandes manifestations qui virent le jour à la fin des années soixante-dix.
La première, fut l’organisation des brevets cyclotouristes réservés aux membres du personnel et à leur famille. La première édition se déroula en 1977 aux Bréviaires, en forêt de Rambouillet. Soixante-dix vélos parcoururent les distances proposées de 25 à 100 kilomètres . Une « médaille souvenir » était décernée à tous les arrivants qui fut remise cette fois par Jean Paul PIEDELIEVRE (à l’époque PDG du BHV).
Commentaire d'Aimé ! Match des anciennes G………….
l'ensemble des participants+supporters avant le pot de l'amitié
(prenez une loupe vous en reconnaitrez quelques un même 35 ans après)
Match des anciennes Gloires contre cycliste décembre 77
A cette époque où il existait dix magasins en Ile de France, il fut décidé que l’organisation « tournerait » de manière à éviter de longs déplacements toujours aux mêmes participants. Ainsi nous connûmes les routes autour de Grisis les Platre au Nord, La Chapelle Gautier ou Presle en Brie à l’Est, Brière les Scellés ou Clairefontaine au Sud.
Tous les ans au mois de Juin les « brevets » devinrent un rendez-vous incontournable, mobilisant tous les sportifs des différents établissements car un « challenge » de groupes avait été créé.
A chaque fois, un directeur nous faisait l’honneur d’être présent à la remise des récompenses. Jean Pierre BOULOT tint à être là, pour le dixième anniversaire aux Bréviaires et pour le vingtième au château de Courson.
Mais l’affaire avait pris une telle envergure avec300 à 350 participants que l’organisation nécessitait la location d’une salle disponible dès 7h le matin pour les toilettes et pouvant recevoir au moins 150 convives pour le repas qu’un traiteur servait vers 13h alors que d’autres pouvaient pique-niquer à leur gré suivant les caprices de la météo !!!
La journée se terminait par une tombola géante, tellement géante d’ailleurs que nous avions dû renoncer à transporter les lots sur place (les tickets gagnants étant à retirer au siège de l’US.)
Voilà qui comblait les cyclistes mais nous ne devions pas oublier les autres disciplines sportives.
En 1978 fut créé le championnat Omnisports des Sections, organisé à un moment creux des calendriers sportifs. Il se déroulait début Janvier.
Le règlement était le suivant : chaque section engageait une équipe qui se mesurait aux autres dans toutes les disciplines sauf dans la sienne par souci d’équité.
Cette épreuve connu immédiatement un assez grand succès auprès des différentes sections. Mais le problème majeur pour l’organisation était de trouver des installations Etaient nécessaires : un gymnase (minimum) avec vestiaires, un terrain de football, une piste d’athlétisme, une piscine et un restaurant car l’épreuve se déroulait sur une journée.
La ville de Paris nous concéda le stade du lycée Paul Valéry proche de la porte Dorée facilement accessible par les transports en commun. Une piscine couverte, toute proche, et un restaurant universitaire répondirent à nos besoins….pour les premières éditions. Il y eut bien quelques couacs comme ce dimanche où nous attendîmes le gardien près d’une heure sous une tempête de neige à ne pas mettre dehors un « préposé » antillais !
Grace à l’appui de Jacques LEGAND patron du PUC la fête pris une autre dimension. Le stade Charlety nous accueilli pour le plein air - on put même organiser un cross, un tour de piste en relais étant trop éprouvant en début de journée- et je gymnase Bulhier au métro Port Royal pour les sports en salle. Une piscine jouxtait le gymnase-et le restaurant du Crouss fut ouvert exceptionnellement un dimanche. Tout allait pour le mieux même s’il fallait se déplacer d’un arrondissement à un autre et cela dura pendant quelques années.
Si la formule de rencontre Intersection correspondait à l’idée d’une motivation hivernale de nos sportifs elle menait ceux-ci à s’opposer à des collègues de leur magasin. La formule évolua donc vers un Championnat Inter Etablissements. La natation fut alors abandonnée et remplacée par le tir à la corde infiniment plus ludique.
Ce championnat devint véritablement un évènement majeur au calendrier de l’U.S lorsque, grâce à mes relations j’obtins l’accès à l’Institut National des Sports au Bois de Vincennes. Un vrai miracle pour nous « modestes sportifs ». Tout y était : vaste parking, métro et bus, plusieurs gymnases, terrains, parcours de cross, vestiaires et bien sûr restauration pour « champions » !
Le titre de champion » Inter-magasins » était fort envié. Je citerai au palmarès « Belle Epine »emmené par Gilbert FRADIN et Philippe BOUVIER qui fit triompher par la suite SNA. Egalement Créteil avec J.M. LEPARMENTIER… etc, etc…Un titre individuel récompensait le plus éclectique des participants. Cette récompense revint à Laurent TEYCHENNE et Cyril ROULLIER
Cette grande « messe » poursuivie par mes successeurs Michel BINDAULT et Jean Pierre FRANSSENS se déroula pendant un quart de siècle à l’époque où « l’esprit Bazar » n’était pas seulement une publicité.
Match des anciennes G………….
Michel MASSUN tente de dribbler Aimé CALANDRI, celui ci le plaque en touche.
L'arbitre Manuel DA COSTA lui infligera un carton……..violet!!
Toujours dans l’esprit de défendre les couleurs de leur « boutique » les footballeurs demandèrent à en découdre dans leur spécialité. Un tournoi fut donc mis sur pied en fin de saison.
Toujours tributaires de la Ville de Paris nous arrivions à obtenir deux terrains avec tribunes –pour le pique-nique-aux portes de Paris. Nous nous attachions les services d’un trio d’arbitres officiels car la lutte était parfois virile !
En général huit équipes étaient admises et réparties en deux poules, les premiers de chacune d’elles disputaient la finale de la coupe du Président, les seconds celle du Secrétaire Général.
La liste des vainqueurs m’échappe, les différents coaches s’en souviendront et nous le feront savoir j’en suis sûr !
Un grand moment de foot fut, à cette époque, la victoire de Belle Epine dans la coupe de France des Nouvelles Galeries contre Montargis à Angoulême.
Philippe BOUVIER saura nous rappeler l’année et le nom des équipiers. (Par la suite Rivoli de Samy BENBOURICHE remporta cette même coupe qui avait perdu beaucoup de sa notoriété)
Toujours dans le domaine du foot une réunion d’anciens recueillit un grand succès comme le montrent les photos de groupe. A cette occasion les anciennes « gloires footballistiques » de l’U.S rencontrèrent les cyclistes et personne ne voulait manquer ces retrouvailles. Si les jambes n’y étaient plus, ou n’y avaient jamais été, dont les miennes…l’esprit était plus que jamais présent et le pot d’après match n’en finissait pas tant les souvenirs étaient nombreux à évoquer !
Certains reconnaitront
Serge DESSENNE , Fernand TETARD ,Georges BORDAIS,Philippe BOUVIER, CHAUMETTE
Aimé CALANDRI, Bernard MALLET, PETER,Gilbert FRADIN,Gerard TERMOLLE,CHAUMETTE Freres, Claude BARBIER, Michel massun, André Michelin
Nous évoquerons bientôt la vie des sections…. A suivre
Encore une fois Merci Aimé, pour ce beau reportage de l'US BHV et grand merci à ceux qui pourront compléter.
Une réclamation au B.H.V, dans les années 60.
Nous sommes dans les années 1960…
Jean Delefosse a eu le plaisir de nous communiquer cette réclamation-client au sujet de sa baignoire. Notre client poète pragmatique est plein de talent…
Peu d’hommes, aujourd’hui, nous enverraient, sans perdre son sang-froid, sans injures, ni énervement et langage incendiant, une réclamation mise en vers !
C’était le client d’hier !....
La Baignoire
Je vais vous raconter une histoire de fous
Qui cependant est vraie et digne de chez nous ;
Il s’agit de bidet, de plombier, de Bazar,
De baignoire à changer et de ses avatars.
Venons aux faits plutôt… Ils sont déconcertants,
Et je vous vois d’ici rire, en les écoutants.
Une brave bourgeoise, au nom de Callé,
S’en fut au BHV le bec enfariné
Choisir une baignoire aux fins de propreté
Pour remplacer la sienne à l’émail édenté.
Le plombier fut d’accord et le jour arrêté
On livre la baignoire en sa virginité
Après qu’elle eut passé la nuit dans le salon,
En sa robe de paille et de raide carton.
Le matin du grand jour, dans la salle de bain
On arracha sa sœur d’un effort surhumain
Et l’on mit à sa place, à grands coups de marteau,
La nouvelle venue en son neigeux manteau.
Tout se passa fort bien, et la dame Callé,
Fut heureuse de voir le plombier s’en allé.
Le lendemain matin, le carreleur venu,
Travailla tout le jour à préparer le mur nu
Puis le soir arrivé, à l’instant des adieux,
Le carreleur ému n’en put croire ses yeux ;
La baignoire fêlée en forme d’une étoile
Ecartait sans pudeur le secret de son voile.
Dame Callé marrie au bout du téléphone
Avisa le Bazar et en devint aphone
Car chacun renvoyait la dame à son confrère,
Chacun ignorait tout et fuyait ventre à terre…
Cependant la musique accompagnait le temps
Que passait la patiente à cracher son tourment.
Enfin, tout s’arrangea… une voix forte aimable
Osa s’intituler, enfin la responsable.
On reprit la question, on choisit un matin
Pour conjurer le sort de cet affreux destin.
Dame Callé, revit au sein de son salon
Trôner une baignoire, en robe de carton.
Bon enfant, le plombier revint donc un matin
Réparer le délit d’un sacré coup de main…
Hélas, Hélas, Trois fois…Bien qu’il fut philosophe,
Il ne put éviter une autre catastrophe :
La baignoire n’avait pas la largeur requise :
Il repartit pantois à huit heures précises.
La dame de céans, suspendue à son fil,
Passa la matinée à cuire sur le gril…
La musique jouait entre chaque propos
Que le Bazar coupait pour aider son repos.
Les rayons défilaient au rythme fou des heures ;
Le Bazar déployait la gamme de ses leurres.
C’était l’hiver : Janvier saupoudrait ses frimas…
Février, mars, avril, glissaient à petits pas…
Toujours rien de nouveau, la baignoire restait
Sans autre compagnie qu’un stupide bidet.
Entre temps téléphone et musique alternaient :
La musique était douce et Callé patientait…
La voix se faisait tendre en venant du Bazar
Pour camoufler le temps d’un si fâcheux retard.
Enfin juillet choisi pour cette opération,
On livra la baignoire avec précaution,
Mais les livreurs ayant l’instinct de possession
Ne voulurent jamais la laisser dans le salon
Sans remporter sa sœur la première baignoire
Qui, sur le mur, collée faisait son purgatoire.
Alors Dame Callé, sans force et sans raison
S’affala sur la terre après la livraison.
Le silence se fit, et désormais vaincue
Dame Callé comprit qu’elle n’était plus qu’un cul !
Mais les livreurs soumis aux ordres du Bazar
Revinrent plusieurs jours après tout ce pétard,
Rapporter, l’engin blanc au milieu du salon.
Dame Callé tonna, je ne sais quel juron
Et la baignoire encore regagna le camion.
On n’entendit plus rien… ni plombier, ni Callé…
On pensait pour toujours le colis envolé.
Mais le Bazar écrivit une lettre de pleine de tendresse
Demandant le jour H… *Pour livrer la baignoire
Continuant d’ignorer cette grotesque histoire.
(* Le client précise :
avec mes excuses pour l’omission du B et du V …Baignoire Volante)
Il faut dans ces propos être impartial pourtant
Et ne pas oublier le dédommagement
Offert par le Bazar à Callé gentiment.
Pour tout son temps perdu, ses heures de chômage,
Le Bazar proposa un subtil arbitrage :
Cinq mille francs anciens pour la dédommager
De n’avoir pu dans l’eau doucement s’allonger.
Cinq mille francs d’aumône, après toutes ces peines
Ne donnaient aucun poids à cette offre inhumaine.
L’ascenseur arraché, les heures sans raison
Passées au téléphone pour la livraison…
Tout cela devenait grotesque et bien peu sage :
Le travail de Callé valait qu’on l’envisage !
…………………………..
Maintenant, c’est octobre qui verra peut-être
Dans le salon de Callé, la baignoire renaître…
Ne désespérons plus ! Ces neuf mois, justement,
Sont toujours adoptés pour un accouchement
Qu’aucun Docteur ne fait pour cinq mille vieux francs.
MORALITE
Si vous avez besoin d’accoucher lentement,
Allez au BHV pour cinq mille anciens francs.
Merci Jean, de nous avoir fait participé à ce courrier.
Il était une fois l’Union Sportive du B.H.V (n° 3) d'Aimé Calandri
Ainsi que je l’ai écrit précédemment, l’Athlétisme et la gymnastique ont toujours constitué les disciplines de base de tous les clubs sportifs. L’U.S B.H.V n’échappe pas à cette règle en engageant ses sociétaires dans nombre d’épreuves officielles.
Michel MASSUN (qui a écrit sur ce blog :La mécanographie le 24 02 2012)raconte : « A mon retour du service militaire, récemment entré au B.H.V, je me suis inscrit à l’U.S. Mes week-end étaient bien remplis : athlétisme le dimanche, tennis le lundi matin et football le lundi après-midi.
Coaché par PENARUN vendeur au rayon « ménage » nous avons remporté en 1954 le critérium corporatif organisé par la Fédération Française d'Athlétisme au stade de la Marche à Vaucresson.
Il s’agissait d’un relai un peu particulier ; y participaient SIMON sur 800m, BOULOC sur 400m, MASSUN sur 200m et XX sur 100m…un grand souvenir de ma carrière sportive !
Jacques BOULOC: Notre aventurier, (Ruée sur l'or en Guyane, fev 2011, sur ce blog) deviendra le plus performant d’entre nous : 8 fois international en équipe de France. Il deviendra ensuite marcheur de « grand fond » participant à 3 Strasbourg-Paris. Il remportera les 24 heures de Rouen en 1982 ! »
A cette époque, et pour 2 décennies environ la section fut dans les (bonnes) mains de Marcel BARS : ancien militaire il était un chef d’étage redouté à une époque où un bon de circulation était obligatoire pour se déplacer dans le magasin pendant les heures de travail ! L’homme « sectaire » dans sa vie privée était un animateur sportif infatigable.
Il était membre du bureau fédéral des dirigeants, spécialisé dans les organisations de cross-country. A ce titre il lui fut confié la mise sur pied du championnat régional de cross. Résident à Draveil il obtint l’accord des Eaux et Forêts pour que l’épreuve se déroule dans la forêt de Sénard et (comme je le ferai maintes et maintes fois) ,il sollicita le ban et l’arrière ban des bénévoles de l’U.S pour l’aider dans cette organisation : distribution des dossards, accès aux vestiaires, signalisation aux carrefours, etc…
Pour ouvrir la route, un motard était nécessaire et c’est au secrétaire général de l’U.S Henri de VAUGELAS que revint cette tâche.
Dès le coup de pistolet les meilleurs se portent en tête et un petit groupe se détache nettement avec DE VAUGELAS pétaradant à l’avant ! Tout va allegro jusqu’à une fourche où notre motard prend la mauvaise direction…plus de balises, plus de signaleurs…les coureurs font demi- tour et les premiers sont les derniers !!!
Henri de VAUGELAS, remonte les groupes et reprend la tête de la course comme si de rien n’était…sauf qu’à l’arrivée les « victimes » l’ont cherché et il ne dut son salut qu’à la poignée des gaz de sa moto !!!
La période 1960/1980 ne fut pas pour autant qu’il m’en souvienne la plus féconde de notre association. Les sections d’un nombre réduit tiraient les crédits à elles. Les concessions d’installation faisaient amèrement défaut. Le tennis se pratiquait dans un club privé ce qui en limitait l’accès, la piscine se trouvait dans un autre arrondissement.
Certains établissements s’en tiraient un peu mieux comme Ivry où une ou deux tables de tennis permettaient de jouer aux heures de table. Les « petites » sections comme le groupe artistique vivotaient.
Image parue dans une lettre sur l'US BHV
C’est encore le cyclisme qui était le plus représentatif. Sous la houlette de Jean PIETERS, qui savait « comment s’y prendre » des équipes conquérantes se succédèrent sous le maillot vert et blanc. Elles furent d’abord emmenées par Jean CABART rouleur courageux ; puis pendant plusieurs années le duo MARCELAN/DILOARD domina aussi bien sur route que sur piste.
Enfin l’ère « corpo » se termina par la mainmise de 6 coursiers éclectiques et complémentaires. Georges BORDAIS grimpeur « aérien » Jacques BOURGEAUD rouleur « surpuissant » Alain LE FLOCH, Jacques ROULLIER, Bernard RUSIN « performers » tout terrain et enfin Alain TEYCHENNE « redoutable » sprinter.
Leurs très, très nombreuses victoires faisaient souvent « sauter la banque » des primes en fin de saison.
Une époque s’achevait, d’autres aventures suivront que je vous raconterai bientôt
Aimé CALANDRI
Le clin d'oeil d'Aimé!...
Ci-dessous: Philippe Benadiner ... notre collègue et ambassadeur Ile de France... en pleine compétition!
Merci Aimé, pour tous ces souvenirs.
Il était une fois l’Union Sportive du B.H.V (n° 2) d'Aimé Calandri
Comme promis, une suite à l’aventure de l’Union Sportive du BHV de la part d’Aimé... et nous en attendons d'autres!
Merci Aimé
Le grand événement de l’hiver dans les années 50 était le Gala de l’U.S. qui se déroulait au Palais de la Mutualité.
Gérard BOULOT grâce à ses relations dans le monde artistique (le show-biz dirait-on aujourd’hui) notamment avec Pierre Louis GUERIN (patron du Lido) parvenait à offrir des spectacles de music-hall exceptionnels. Il le fallait pour remplir la salle de 1600places !
Outre les grands numéros du Lido détachés à cette occasion, la première partie était assurée par des artistes en « devenir », ceux-là mêmes qui deviendront par la suite Roger Pierre, Jean Marc Thibault, Charles Aznavour, Gloria Lasso ; la seconde partie était assurée par de grandes vedettes : Charles Trenet, Gilbert Bécaud, les Compagnons de la Chanson…
Les places étaient offertes aux fournisseurs qui étaient « invités » à soutenir l’Union Sportive et un concours tacite se déroulait entre les acheteurs pour désigner le meilleur « placeur » ….concours que remportait régulièrement Georges Petit chef du rayon chauffage ( alors 1er rayon du magasin).
Dans les jours qui suivaient Claudie Bruère (future Mme Legrand) pour la Publicité et Madeleine Cessac (qui deviendra ma femme) pour la Comptabilité faisaient le décompte des recettes qui une fois les frais payés laissaient un profit substantiel au profit de l’U.S
Outre la subvention patronale ce profit était le bienvenu car l’U.S. avait passé la « surmultipliée) en alliant Sport et Publicité, l’un promouvant l’autre !
Cette époque fut marquée par le recrutement d’athlètes de haut niveau- souvent d’anciens professionnels- pour renforcer les équipes « maison » et les résultats ne tardèrent pas à être à la hauteur des espérances !
L’équipe de football engagée dans le championnat de « Paris-Corpo » atteignit la finale de la coupe de France « Corpo » battue d’un petit but)!
Il faut dire que » la formation vert et blanc » avait belle allure coachée par Jacques Foury (dont le père Fernand était à l’époque secrétaire général).
Elle alignait en attaque Ed Ignesta (ancien pro espagnol), Jean Bourlon au centre… Noêl dans les buts …André Michelin, François Paris, D.Dillinger, Gérard Strobel, faisaient également partie du tableau… (Jean, André, François et Gérard sont tous membres du réseau)
Un autre bon joueur, Jean Bousquet deviendra célèbre dans un autre domaine en créant la maison de couture Cacharel !!!
Les cyclistes pointaient également leurs dossards en tête des pelotons « Corpo » en raflant la même année les titres de champion individuel et par équipe et de plus, pas moins d’une quinzaine de « bouquets !!!
Des anciens » pro » étaient également arrivés :
- Jean Pieters qui avait participé aux « six jours »,
- Marcel Laloyau routier-pistard efficace et
également des 1ers catégories :
Robert Naizon, René Cassel, Robert Debrand et quelques « seconds couteaux » dont moi-même.
Ci-dessous Aimé Vainqueur en 1954
ans le même temps d’autres sportifs mettaient leurs qualités au service de l’U.S B.H.V :
- Jacques Bouloc, international sur les haies,
- Jacques Rouleau escrimeur de valeur( qui ne fit qu’un bref passage parmi nous),
- Stephen Caffiero champion du monde par équipe en tennis de table et enfin
- Louis Godard fils (vendeur à plein temps à Rivoli) qui remporta Strasbourg-Paris à la marche en allant à la limite de ses forces et en faisant preuve d’un courage et d’une volonté hors du commun !
Comme nous étions aux débuts des reportages télé sa performance creva l’écran avec les 3 lettres B H V mises en évidence.
Longtemps au bord des routes et sur les stades on entendit, non pas des encouragements individuels mais des:
« vas-y le B.H.V ou le B.H.V est en tête, le B.H.V mène etc… » et le but poursuivi était ainsi atteint .
Michel Bindault, Serge Roussart et Aimé Calandri
A suivre…
Les Mémoires de l’US BHV par Jean-Pierre Franssens 6/6 dernière partie
Avec Jean-Pierre, Imaginez la fête et l'election de la Reine du BHV!
Oui ! Cela a existé!.....
DES LOISIRS POUR LE PERSONNEL.
Les fêtes et les œuvres sociales feront l’objet d’un autre récit de mémoires. Toutefois, pour suivre l’année 1936 évoquée lors du précédent paragraphe, j’évoquerais simplement une fête de Noel 1937 qui concernait l’US BHV.
Je reprends pour ce faire le texte de Jean Damien. « …Cette fête, qui se tint le 10 janvier 1937 à la salle des Sociétés Savantes, était organisée par les membres de l’Union Sportive du BHV et voyait la distribution de jouets aux enfants des membres de l’Union Sportive. Comme pour les fêtes enfantines, les jouets distribués devaient tous avoir la même valeur.
Pour la direction du BHV cette fête avait une dimension sociale certaine, comme le prouve cette phrase extraite de la réunion du comité sportif de l’US BHV du 1er décembre 1936 : ».
Proposition de Monsieur Lemoine au point de vue œuvre sociale, il demande l’organisation d’un arbre de Noel au profit des enfants des membres actifs de l’US. »
Autres grandes fêtes mises au point au Bazar, les fêtes d’hiver. En 1929, la fête d’hiver se déroula Salle Wagram, le 9 mars. Bien que réunissant des membres du personnel et surtout des membres de l’US BHV, l’entrée était payante (Les billets d’entrée coûtaient 5 ou 15 francs). Une tombola fut organisée, uniquement pour les sportifs du Bazar, et trois prix principaux furent mis en jeu : Un 1er prix équivalant à 1000 francs et deux autres prix qui équivalaient à 500 francs. Ces prix étaient constitués par des bons d’achat.
Après la fête, les membres du comité de l’Union Sportive du magasin se regroupèrent lors d’un souper qui fut donné à partir de 2 heures du matin.
Nous tenons à remercier Jean-Pierre pour ce travail de recherche et de résumé sur ce qui a fait l'histoire d'une société: Notre Grand Magasin BHV.
A bientôt, Jean-Pierre pour d'autres articles.
Impressions d'un néophyte cyclo par notre collègue François Clerget
Nous voici en Mai 1999 !....Quand François devient grand sportif !....
Jean-Pierre Franssens se souviendra!... Merci François.
N'oubliez pas son invitation à venir vous promener en voiture ancienne au Vesinet le 16 juin
« Comme beaucoup, ma matinée du dimanche a quelque chose de « sacré ». certains vont à la messe, d’autres à la pêche, d’autres au marché ou faire un footing… Moi, je dors !... C’est ainsi que tous mes dimanches matin se passaient tranquilles, calmes et douillets jusqu’au jour où Michel Bindault avec qui j’avais eu plaisir à travailler dans les années 70-80 m’appelle pour prendre de mes nouvelles.
Ma vie, plutôt, mon dimanche matin en fut bouleversé. Car Michel, lui, le Dimanche, il fait du vélo. Et pas seul !.... Ils sont des dizaines à enfourcher leurs vélos dès l’aube chaque dimanche que Dieu fait, qu’il pleuve, qu’il vente ou même qu’il fasse beau.
Et comme Michel est convaincant, je me retrouvais officiellement membre de l’US BHV, faveur probablement due à ce même maillot que j’ai beaucoup porté lorsque j’étais à Rivoli, inscrit à la sortie Cyclo du dimanche suivant avec un rendez-vous à 7h30 à Saclas, petite ville absolument inconnue sauf des cyclos, située au fond de l’Essonne.
Comme toujours, Michel et Jean-Pierre Franssens avaient bien fait les choses. J’étais préalablement passé prendre mon paquetage et c’est habillé d’un cuissard US BHV, , de gants US BHV, et d’une casquette Pastis 51, que je retrouvais mes anciens collègues, toujours aussi joyeux et sympathique ;
Ce petit moment d’émotion passé, il fallait enfourcher nos montures car nous avions quand même 90km à parcourir. Nous avions à peine fait 4 km que notre petit peloton s’engouffre dans une propriété privée pour une pause petit déjeuner. Ce début de matinée me parut très sympathique. En fait toute la famille Franssens s’était mise en quatre pour que nous puissions pédaler sainement alimentés et vitaminés. Toutes les bonnes choses ont une fin, il a fallu repartir et attaquer les côtes, se protéger du vent, surmonter les coups de pompe, oublier le mal aux fesses, ne pas se laisser distancer ! Une pensée sur la matinée tranquille que j’aurai pu avoir me traversa l’esprit dans cette maudite côte !
Et puis enfin l’arrivée ! Quel bonheur ! L’effort a ceci d’irremplaçable qu’il vous laisse toujours le gout de la victoire. Douche froide et repas chaud ! Ce repas bon, copieux et arrosé dans une auberge réputée de Saclas fut l’aboutissement logique d’une fantastique matinée de vélo et de fraternité sportive.
Nous sommes désolés de ne pas avoir des photos plus nettes.
Merci François d'être venu nous faire partager ce bon moment.
Les Mémoires de l’US BHV par Jean-Pierre Franssens 5/6
Rendez-vous avec Jean-Pierre, comme prévu, pour la suite de cette série sur l'union sportive...
L’INTER MAGASIN SPORT
L’I.M.S était un groupement des sociétés sportives des grands magasins de nouveautés de Paris. Sa fondation remonte à l’année 1894. Sa direction était assurée par un président qui était secondé par trois vice-présidents, un trésorier, un archiviste et des censeurs. Les différents sports étaient représentés par des présidents de commissions.
En juillet 1933, suite au décès d’un Monsieur dénommé Fras qui était président IMS et aussi dirigeant de l’Union Sportive du Louvre (magasin) et d’un vice –président, les statuts de l’organisation furent modifiés. Quatre vice-présidents au lieu de trois. L’un chargé du cyclisme, le second de l’Athlétisme, du cross et du tir, le troisième de l’escrime et du tennis et le quatrième du football et de la natation.
Le financement : Celui ci était assuré par le versement des cotisations de la part des grands magasins de nouveautés.
Lors de difficultés financières les cadres dirigeants se permettaient de faire effectuer, par qui de droit, quelques placements pour le bien général.
Le 2 février 1936 il est dit que : « Le trésorier fait savoir qu’il a placé 10.000 francs en bons de la défense à 2 ans 4% à la date du 28 janvier »….de façon plus intéressée fut décidé d’autorises le port de maillots publicitaires par les cyclistes, contre finances, bien que cela se soit fait après d’âpres discussions et réunion de comité de l’I.M.S du 4 janvier 1934 : « A la suite d’une controverse de Monsieur Lemoine ( tout à la fois le dirigeant de l’époque de l’I.M.S et de l’US BHV), le comité décide d’autoriser la publicité sur les maillots cyclistes. » .
On assistait à la naissance de ce que nous nommons de nos jours, pour reprendre un anglicisme répandu, le « sponsoring ».
En 1925, de nombreux magasins parisiens de nouveautés participaient à l’I.M.S. Le BHV, le Louvre, le Printemps, la Samaritaine, le Bon Marché, les Galeries Lafayette. Il y avait aussi la présence d’équipes sportives de, la Belle Jardinière, Esder’s, Halte-là, les Magasins Réunis, le Palais de la Nouveauté et Pygmalion.
En 1938, cette liste était considérablement étoffée et des équipes de Sociétés industrielles participaient alors aux compétitions. (Il serait ardu de vouloir les citer toutes en ce récit). Entre autres, Dunlop-sport, Roger et Gallet, Palmolive, Pyrex, Gibbs, Révillon…..etc……..
Pour encourager l’esprit de compétition, l’I.M.S, avait institué un calendrier de challenges dans tous les sports qui faisaient se rencontrer les différentes équipes sportives des grands magasins.
Lors de ces rencontres, les sportifs défendaient l’honneur de leur employeur… A l’US BHV, chaque futur licencié avait « l’obligation morale de faire tous ses efforts pour aider à son développement » et devait « coopérer de tous ses moyens et proposer au comité toutes les mesures qui lui paraîtraient propres à accroître la prospérité du club. » Les sportifs ne recevaient pas d’argent en cas de victoire, mais ce qu’on nommait à l’époque des « breloques », à savoir des médailles, des coupes ou des maillots. Seul le sport devait compter, il était hors de question que l’argent fasse parler de lui.
Le SPORT
Par le sport l’Homme (grand H) entretenait sa forme, par l’éducation physique se faisait en quelque sorte une partie de l’éducation générale des personnes. Contrôler la pratique sportive de ses employés, c’était pouvoir influer sur une partie de leur vie privée.
On renforçait par ce biais la cohésion de son personnel. Chaque personne trouvait de la sorte sa place au sein d’un groupe et avait l’impression d’avoir une réelle utilité, d’être plus qu’un simple agent ou un simple travailleur de grand magasin.
Pouvoir se mesurer à armes égales avec l’un de ses supérieurs donnait à une personne une autre vision de son mode quotidien, de son univers de travail. Tout à la fois on transformait un être en une partie disciplinée d’un seul corps au travers du principe de l’équipe et tout à la fois on faisait de lui une personne bien distincte, avec des qualités propres qu’on lui permettait de cultiver au travers du sport pratiqué, mais toujours dans l’optique de l’intérêt du groupe.
Assurer le bien être physique revêtait donc une grande importance pour les diverses directions de grandes enseignes parisiennes. Et quand le physique ne suivait plus, que la maladie frappe, là aussi on intervenait. Choyer et soigner son personnel était un devoir moral et une obligation structurelle : un travailleur en forme est un travailleur qui va assurer une bonne rentabilité à son employeur(….) Il valait mieux payer pour assurer la santé de ses employés que rechigner à le faire et perdre de l’argent de manière indirecte.
Dans le droit fil de cette volonté de faire le bien furent aussi pris d’autres types de décisions qui avaient pour but d’assurer l’éducation de jeunes personnes, de distraire son personnel, de venir en aide à des associations caritatives et de secourir les nécessiteux. Ces dernières mesures ne concernaient pas exclusivement les employés des magasins, mais assuraient une publicité certaine à ces derniers.
Se faire de la publicité tout en se donnant bonne conscience fit partie d’une politique mûrement pensée de la part des différentes directions, politique qui faillit en 1936.