Du Grand-Magasin Parisien à leurs œuvres sociales 10/22 par JP Franssens.
Retrouvons cette formidable histoire des grands magasins que nous conte JP Franssens.
Ceux, qui en congés ou déplacement n'auraient pas tout lu, peuvent reprendre les articles précédents sur le blog. N'hésitez pas à laisser un commentaire en cas de souci, ou pour apprécier ces articles.
CD
Nous allons voir maintenant que certains grands magasins, suivant leurs moyens financiers et leurs ressources sont venus en aide à l'enfant et se sont impliqués au niveau des naissances et de la petite enfance.
Mais, comme pour le développement des Magasins au cours des 50 dernières années du XIXème siècle, il me faut vous présenter le contexte.
Jean-Damien Leveau nous écrit :
« Du point de vue des pertes en hommes par fait de guerre, la France comptabilisa plus d'un million deux cent mille morts. Ces pertes directes allaient de plus être renforcées par des pertes indirectes enregistrées au niveau des naissances.
Durant 4 années, les hommes aptes à se battre avaient été au front et n'avaient pas été en mesure d'accomplir ce que certains se plaisent à nommer : " Le devoir conjugal ". Il allait ainsi être constaté un très lourd déficit des naissances dans les immédiates années d'après-guerre : plus d'un million quatre cent mille.
Les Grands Magasins traversèrent des moments très difficiles mais participèrent à leur manière à l'effort de guerre. »
Baisse des chiffres d'affaires, des hommes employés, envoyés au front et pourtant, ils aidèrent par des mises à disposition de locaux en infirmerie, création d'ambulances....
Des années fastes vont suivre, insouciance et prospérité tout au moins jusqu'en 1936.
Du Grand-Magasin Parisien à leurs œuvres sociales 9/22 par JP Franssens.
Le Louvre possédait deux sanatoriums, l'un à Bligny où étaient accueillis des hommes tuberculeux de plus de 16 ans et ce grâce à un don en argent d'une femme d'administrateur, madame Boursin,
L'autre sanatorium est à Tournan et il jouxte l'hôpital Pereire. Pendant un peu plus de 20 ans ces deux sanatoriums vont coûter plus d'un millions de francs à la direction, (Je ne possède pas le rapport de cette somme en francs, mais dans les années 20/30 cela semble énorme).
Le Bon Marché ne possédait pas de sanatorium, mais deux maisons de retraite. Une à Bellême (ville d'origine de Aristide Boucicaut) et une à Fontenay aux Roses, Dans chacune des maisons 8 à 10 lits étaient réservés, Difficultés en gestion , le Bon Marché doit aider souvent et malgré cela les deux maisons ont dû louer des parties de bâtiments pour couvrir les frais et éviter la mise en faillite.
Pour la Samaritaine, « ...celle-ci ne finança pas de sanatoriums, et ceci de par le fait que la fondation Cognacq-Jay possédait des structures médicales en nombre, dont des maisons médicalisées de repos et de remise en forme suite à des opérations. Les employés des magasins avaient droit, il faut le rappeler, en priorité, aux structures de la Fondation.
A Rueil-Malmaison se trouve à la fois une maison de retraite pour les employés Samaritaine et une maison de convalescence pour des personnes qui venaient de se faire opérer.
Cette maison a été fondée en 1900 par Ernest et Louise Cognacq-Jay,
Elle élargissait un peu le champ, mais n'acceptait que des postulants (anciens employés du commerce de la nouveauté) qui avaient exercé leur profession à Paris où département de la Seine, 115 lits en chambres de 2 à 6 lits et en chambres particulières. Les heureux admis pouvaient être mariés ou non, mais devaient avoir eu une « vie honorable ». 1200 francs 1 lit chambre commune, 1800frs chambre particulière et 2400 francs pour un ménage.. Distraction, théâtre, billard, bibliothèque...
La maison de convalescence à côté était prévue pour une vingtaine de jeunes filles et de jeunes femmes, employées de la Samaritaine et ce pour des courts et moyens séjours, Pour une durée de 3 semaines la pension était de 8 francs par jour.
En Haute Savoie à Monnetier-Mornex, ville savoyarde d'où était issue Louise Jay existait une maison de rétablissement destinée aux jeunes filles de 15 à 25 ans, anémiées ou convalescentes, employées Samaritaine, ça va de soi. 18 francs par jour dans les années 30, plus le coût des médicaments.
Du Grand-Magasin Parisien à leurs œuvres sociales 8/22 par JP Franssens.
BHV : En 1893, rue du cloître Notre Dame sur 800m2, sont construits des écuries et grange pour les nourritures, au rez-de chaussée, une salle des fêtes et à l'étage un dispensaire- dont on vient de parler ci-dessus.
C'est aussi l'année où il est procédé à l'acquisition d'un maximum de boutiques sur la rue de Rivoli. Le bazar se développe.
Accords pour la Samaritaine avec l'hôpital St Joseph pour 7 lits et avec l'hôpital Bon Secours 3 lits en service chirurgie.
Aux Galeries Lafayette, pas d'accords passés ni au privé, ni au public. Par contre les employés pouvaient compter sur les antennes médicales qu'il y avait en magasin. En cas de maladie grave, l'employé ne pouvait compter que sur lui-même où l'aide de ses proches.
Au Printemps, il y a une infirmerie et un médecin en service médical attaché au magasin, Ce médecin peut effectuer des consultations quotidiennes et il est aidé d'une infirmière, Il y avait à ce stade une prise en charge. Les médicaments étaient payés par les directions. Aucune précision en cas d'hospitalisation.
Aucune indication à ce stade pour les Trois Quartiers.
Années après-guerre, la Mode...Le vent...le soleil et l'eau… les Thermes.
La Bourboule, Lamalou les Bains, Evian, Vichy....
Le Louvre et la Samaritaine, propriétaires d'établissements, envoyaient leur personnel, si besoin,
Ces deux magasins ainsi que le Bon Marché ont fondé aussi des maisons de repos médicalisées.
Du Grand-Magasin Parisien à leurs œuvres sociales 7/22 par JP Franssens.
Structures hospitalières et prise en charge médicale du personnel.
Accords avec l'hôpital Boucicaut pour le Bon Marché et l'hôpital Saint Joseph pour la Samaritaine en passant par la possibilité de pouvoir se remettre d'opérations ou de maladies graves, en sanatoriums ou maisons de repos. Le Louvre n'a pas d'accords avec un hôpital mais, il a la possibilité du suivi en sanatorium ou maisons de repos.
Le Louvre et le Bazar effectuent aussi la prise en charge des enfants d'employés en maisons médicalisées ou colonies de vacances,
Revenons sur l'hôpital Boucicaut qui a été fondé grâce au testament de Marguerite Boucicaut qui, à défaut de successeur- son mari et son fils, décédés avant elle, lègue sur un testament dit « mystique » daté de 1886 (Marguerite est décédée en 1879) sa fortune à l'Assistance Publique avec conditions, Construction d'un hôpital, rive gauche, non loin du Bon Marché.
De plus, réserves sont faites, sous l'autorité du conseil d'administration du magasin, de tenir à disposition permanente 6 chambres et 6 lits, pour le personnel du BM.
Le Président Félix Faure inaugurera l'hôpital le 1er décembre 1897, Il était bien entendu, le seul grand magasin de Paris à pouvoir fonder par ses propres ressources un hôpital.
« Au BHV, toute personne qui avait besoin de soins hospitaliers se rendait à la clinique de l'espérance en banlieue parisienne, Au sein de cette clinique, les employés souffrants du Bazar pouvaient recevoir des soins qui étaient pris en charge par l'Assistance Publique, En cet établissement était présent aux côtés des malades, un médecin du magasin, Les familles pouvaient aller voir leurs proches qui étaient hospitalisés...
Le BHV, disposait aussi d'un dispensaire, qui prenait à sa charge une partie des frais médicaux, chirurgicaux et pharmaceutiques, Le passage au dispensaire était obligatoire pour pouvoir ensuite bénéficier des soins au sein de la clinique de l'espérance.