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Le blog du Réseau Bazar BHV

Peindre dans la vallée de la Creuse 1830-1930 par Martine Mallein

29 Mars 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Art & Culture

Martine Mallein nous invite à découvrir une exposition étonnante à l’atelier Grognard, près du Château de Rueil Malmaison.

Nous voici toujours plongés dans cette tranche d’Histoire que nous vivons ensemble chaque semaine.  Et, qui mieux que Martine pouvait le mieux, dans notre réseau nous parler sur un plan historique de ce coin de France.

Merci Martine.

La peinture dans la vallée de la Creuse entre 1830 et 1930 avec la contribution de George Sand et de Maurice Rollinat au développement du foyer artistique de Crozant.

A cheval entre les départements de la Creuse et de l’Indre, les gorges de la Creuse invitent au voyage, gorges que l’on qualifiera plus tard de vallée des peintres " Tout y enflamme l’imagination… tout y serre le cœur " dira George Sand émerveillée.

Ce paysage est " si riche que le peintre ne sait où s’arrêter ". De l’éperon rocheux qui domine le confluent encaissé des deux Creuse (grande et petite), les rives de la  Sédelle et les restes du château-fort du XIIIè siècle, ces paysages vont inspirer les peintres une centaine d’année.

Peindre dans la vallée de la Creuse 1830-1930 par Martine Mallein

En effet si George Sand, a découvert, en compagnie de son fils Maurice et de Frédéric Chopin, cette magnifique nature sauvage, Nohant ne se situant qu’à une cinquantaine de km de la vallée de la Creuse, elle fit partager son amour du lieu, au poète Maurice Rollinat.

La Maison de George Sand
Maison de Georges Sand Le monde  illustré 16 août 1884

Maison de Georges Sand Le monde illustré 16 août 1884

Maurice Rollinat jouit encore de nos jours d’une grande notoriété en Berry. Fils d’un député de l’Indre, il naît à Châteauroux en 1846 et meurt à Ivry-sur-Seine en 1903.

Il écrit dans les années 1870 ses premiers poèmes qu’il fait lire à George. Celle-ci l'invite à tenter sa chance à Paris. Il y publie son premier recueil Dans les brandes (1877).

Gargilesse

Gargilesse

Seul au piano, le jeune poète exécute ses poèmes en musique. Ses textes, allant du pastoral au macabre en passant par le fantastique, valent à Rollinat une brève consécration en 1883.

Cette année-là, le poète publie Les Névroses, qui laisse les avis partagés. Génie ou sous-Baudelaire selon Verlaine ? Son ami Barbey d’Aurevilly écrira de son côté « Rollinat pourrait être supérieur à Baudelaire par la sincérité et la profondeur de son diabolisme ». Il qualifie Baudelaire de « diable en velours » et Rollinat de « diable en acier ».

 

Malade et fatigué, Rollinat, ce poète-musicien, qui aime décrire l’aspect si paisible de la nature berrichonne, décide en 1883 de quitter la vie parisienne et de « s’exiler » définitivement à Fresselines, petit village situé au Nord de la Creuse. Il s’y installe avec sa nouvelle compagne, Cécile Pouettre. Cette terre creusoise ne lui est pas inconnue.

Il y écrira cinq livres de poèmes : l'Abîme (1886), La Nature (1892), Le Livre de la Nature (1893), Les Apparitions (1896) et Paysages et Paysans (1899), ainsi qu'un recueil en prose : En errant (1903).

Quant aux peintres, dès 1830, ils seront inspirés par ce magnifique spectacle des gorges variant selon les saisons. La lumière changeante au fil des heures, les couleurs et les formes du paysage sont sources d’émotions nouvelles pour ces artistes.

 

De l’arrivée des impressionnistes jusqu’aux années 1930, les courants artistiques paysagistes vont ainsi se succéder au voisinage de la Creuse.

Il faut souligner que ceux qui vont résider sur place ou être simplement de passage vont bénéficier d’une révolution de la peinture non négligeable car apparaissent dès 1841 les premières couleurs industrielles prêtes à l'emploi.

L'invention du tube souple compactable, fermé hermétiquement à l’aide d’une pince permet aux peintres de transporter des tubes de peinture déjà préparés, pouvant ainsi plus facilement leur permettre de s’évader de leurs ateliers pour travailler en plein air.

Maurice Rollinat, amateur d’art, va attirer ainsi dans sa maisonnette de La Pouge à Fresselines, de nombreux peintres.

C’est ainsi qu’il ouvre sa porte à Claude Monet (1840-1926). Au printemps 1889, du 5 ou 6 mars au 19 mai, Claude Monet effectue, à l’invitation de son ami, un séjour en Creuse.

Le peintre déclare dans une lettre de 1889 à Alice Hoschédé : « A force de regarder, je suis enfin entré dans la nature du pays. Je le comprends à présent et vois mieux ce qu’il y a à en faire ». Il réalisera une série sur le site du confluent des deux Creuses et produira 23 toiles dans la vallée, dont le célèbre pont de Vervy. 

Pendant un siècle, plus de 400 artistes sont venus chercher l’inspiration dans ces paysages entre Berry et Limousin. On peut citer entre autres Théodore Rousseau, l’un des maîtres de l’Ecole de Barbizon, Armand Guillaumin, Anders Osterlind, Francis Picabia, Othon Friesz, Eugène Alluaud

Chacun aura fait preuve d’une observation minutieuse de la nature, étudiant attentivement les effets changeants de la lumière. Les journaux parisiens se font l’écho du travail des peintres. Il en résulte un engouement touristique certain. Mais en 1926, la construction dans le département de l’Indre du barrage d’Eguzon, créant un lac de retenue, ce qui va modifier considérablement le caractère sauvage des gorges, la forêt envahissant les vallons.

 

Une très belle exposition à ne pas manquer vient d’ouvrir ses portes à l’Atelier Grognard de Rueil-Malmaison jusqu’au 26 mai 2019 : « Peindre dans la vallée de la Creuse 1830-1930 »

Martine Mallein

Du mardi au dimanche de 13h30 à 18h

6, Avenue du Château de Malmaison, Rueil-Malmaison

Réservations et renseignements

Téléphone : 01 47 14 11 63 Internet : https://www.villederueil.fr

 

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Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n° 9

22 Mars 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV d'hier

En France :

1881 : Un nouveau président : Jules Grévy est élu par le Congrès réuni à Versailles.

Il succède à Mac Mahon démissionnaire.

Nous sommes dans la pérennisation de la République.

 Le 14 Juillet devient la date de la fête nationale et la Marseillaise est reconnue comme notre Hymne National. (La première fois ne dura que 9 ans entre 1795 et 1804) le 14 juillet 1881 sera célébré  à Longchamp.

Jules Grévy  permettra le droit de réunion et la liberté totale pour la Presse (Loi du 29/07/1881). Il décidera en 1884 du vote pour élire les maires dans les communes.

Il sera réélu en 1885, mais  sera obligé de démissionner suite aux malversations de son gendre.

Dans ce pays calmé, le 1er Ministre J Ferry obligera les enfants à aller en école primaire de 6 à 13 ans

Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire  n° 9

A Paris le magasin du Printemps créé par Jules Jaluzot en 1865 subit un grand incendie; une partie du magasin a résisté et quatre mois plus tard, les travaux de reconstruction commencent. La partie donnant sur la rue du Havre ouvre à l’automne 1882 et la partie de la rue de Provence ouvre au printemps 1883. Étonnant, ce magasin est illuminé uniquement à l’électricité !

 

 

Les Ruel :

1882 :  Le couple décide d'acquérir une villa : la villa des Enfants ou Villa Louise Ruel, bd de la Croisette afin de recueillir  40 à 50 jeunes filles malades, poitrinaires, comme on disait autrefois, qui vont chaque année reprendre la santé et la vie.

Les Ruel avaient pour habitude de prendre des congés à Cannes, on retrouvera des traces de leur passage à l’Hôtel des Pins, grand édifice de style néoclassique de 3 étages de plus de soixante dix chambres et vingt salle de bains ! Les fenêtres de la façade principale s’ouvrent vers la mer.

Construit en 1880, l’établissement se verra ajouter une rotonde aménagée  en jardin d’hiver et un superbe jardin.

Des illustres personnages y passeront : Tolstoï, Stravinski, Fénelon ainsi que le baron Pierre de Coubertin.

L’hôtel fait faillite, acheté en avril 1889 par un créancier, il est acquis ensuite par Xavier Ruel qui possède déjà l’hôtel beau Rivage et  la villa des Enfants   ou Villa Daigremont achetée en 1881, qui d'Asile Louise Ruel deviendra un lycée de jeunes filles. A présent, il est remplacé par le collège André Capron, 6 avenue de Madrid à Cannes.

La famille Ruel vendra l'Hôtel des Pins en 1939.

En France :

Politiquement, le temps des expériences s’achève avec la pérennisation du régime républicain. À la fin des années 1880, la  IIIe République est dans sa phase d’enracinement.

A l’ère des grandes avancées industrielles, de nombreuses nouveautés techniques apparaissent et se démocratisent.

Ainsi la photographie, est désormais pratiquée par un grand nombre, juste pour le plaisir. Cette activité s’inscrit dans le vaste mouvement de développement des loisirs.

Ci-dessous : Photo de l'Hôtel de Ville en reconstruction en 1880 et le Grand Bazar de l'Hôtel de Ville la même année.

et

Bien que l’inauguration officielle du nouvel Hôtel de ville ait eu lieu le 13 juillet 1882, le programme de la décoration picturale des nombreuses salles d’apparat n’est arrêté qu’en 1888, et son exécution se poursuit jusqu’en 1906.

 

Paris : devient de plus en plus propre!

Les 24 novembre 1883 et le 7 Mars 1884,   Eugène  Poubelle, préfet de la Seine décide par arrêtés préfectoraux  l'enlèvement des ordures ménagères, à condition qu'elles soient stockées dans un récipient fait de bois et de fer blanc. Il s’agit de récipients mis à disposition des concierges d’immeuble ou propriétaires afin que chacun y dépose ses ordures. Monsieur poubelle suggérait même une forme de tri collectif pour la vaisselle et les coquilles d’huitres. Ce qui semble être raisonnable sur un plan d’hygiène apparaît comme insupportable pour les usagers et les chiffonniers qui ne pouvaient plus trier sur le trottoir !

Xavier Ruel :

En 1883 : (le 26 novembre) Xavier Ruel achète le 60 rue de Rivoli à Monsieur Roguet.

Son mandat de conseiller municipal qui lui étaient confié pour la première fois en 1884 par le quartier Notre-Dame  lui fut renouvelé quatre fois

Avec ce mandat il entre de plein droit dans toutes les grandes commissions de mairie, ne s’en regardant que comme plus obligé encore à s’occuper de ceux qui souffrent.

1885 : 

en avril et mai, Xavier Ruel prend possession du n°56  et du n° 62 de la rue de Rivoli.

 

Entre le milieu du XIXe siècle et l’aube de la Belle Époque, la France poursuit ses profondes mutations économiques et sociales produites par l’industrialisation et la croissance qui en découle. Les classes moyennes vont bientôt dépasser, en nombre, les ouvriers.

De 1884 à 1886 les Grands magasins se développent et lancent des publicités et affiches.

La mode séduit toujours!

 

 

 

 

Paris  1886 :

Nous arrivons en 1886, une décision importante est prise : Paris créera l’Exposition Universelle en 1889, qui donnera naissance à la célèbre Tour Eiffel. La Capitale va préparer pendant 2 ans cette exposition.

En mai, 107 projets furent exposés à l’hôtel de ville.

Le 26 décembre 1886 on peut lire dans la petite Presse : L’exposition 1889, conférence de M Berger.

M Berger  souligne que les expositions précédentes avaient péché par un manque d’organisation. «  Nous aurons d’abord le palais des machines qui aura 42 m de haut où sera installé une force motrice de 2500 chevaux-vapeur. De chaque côté, il y aura le palais des Arts libéraux et le Palais des Beaux-arts. Près de la Seine, on installera une sorte de rue des Nations. En face du pont, on installera cette fameuse tour Eiffel, tant critiquée mais dont Monsieur Berger ne craint pas de se déclarer partisan. Au Trocadéro, on installera une exposition florale ; sur l’Esplanade des invalides, celle des ministères. Voici notre but, s’écrie M Berger et nous espérons que tous les industriels français nous aideront dans notre tâche. 1889 ne sera pas un anniversaire politique, mais simplement la célébration du centenaire de l’égalité civile qui a donné à la France son expansion industrielle et commerciale. Inutile de dire que ce discours a été fréquemment applaudi par l’auditoire. »

Paris a fait un recensement par arrondissement : Le  1er et le 4e arrondissement comptent 68 800 et 98 500 habitants (le 11e et le 18 e étant les plus peuplés avec 200 000 habitants chacun).

La France vit dans le calme.

Paris flâne.

 

 

 

 

 

Paris vit au rythme des déplacements par le chemin de fer .

Paris invite aux festivités des réveillons.

La France aide ses pauvres. Dans le bulletin municipal du 29 juin 1886, on peut lire : Invitation au Préfet de Police de dresser un état de la mendicité à Paris.

" …Il faut croire que le nombre de mendiants a sensiblement augmenté pour que le conseil s’en inquiète. Nous savons que, parmi ces malheureux qui tendent la main au coin des rues, il y a des ouvriers sans travail, des enfants sans pain. Mais il y a une autre catégorie de mendiants qui pullule.  Ce sont les frères et amis à la recherche de places qui assiègent à chaque séance l’Hôtel de ville et le Palais Bourbon…"

Xavier Ruel

1887, Xavier Ruel ouvre un premier dispensaire au 44 rue Ste Croix de la Bretonnerie destiné aux enfants. Plus de 3000 enfants seront reçus après son ouverture. Les enfants prennent un bain et reçoive du lait, des sous- vêtements et des vêtements.

 

1887 En France :

A  la suite de la démission du Président Jules Grévy, les élections du 3 décembre 1887 virent la victoire de l’ancien ministre des finances Sadi-Carnot . Il restera président jusqu’à son assassinat, en juin 1894.

La fée électricité arriva dans  les demeures très progressivement et des ampoules de faible intensité remplacèrent les  lampes à pétrole ou à gaz. Le poste T.S.F à galène ou à lampes,  prit une place importante dans la cuisine.

On se retrouve bientôt pour la suite de cette histoire!

CD

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Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n° 8

14 Mars 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV d'hier

Hélas à  l’automne 1870, la France entre en guerre, Paris est assiégé par les Prussiens.

C’est la défaite et Napoléon III. Il est fait prisonnier à Sedan le 1er septembre 70.

PARIS :

« Des forces révolutionnaires hostiles à la capitulation souhaitent alors instaurer à Paris une Commune insurrectionnelle. Celle-ci va naître peu après l’armistice, le 18 mars 1871.» (Citation Lettre du BHV)

En 1871, des élections pour une nouvelle assemblée constituante sont organisées. Les résultats sont clairs : les Français majoritairement ruraux votent pour les monarchistes et la paix. Adolphe Thiers devient le chef du nouveau gouvernement, s’installe à Versailles bien que le parti de Gambetta souhaitait continuer la guerre.

C’est la révolte entre les conservateurs et monarchistes de Province et les républicains de Paris, le peuple de la Capitale qui dénonce l’Armistice avec l’Allemagne, se révolte

Les ouvriers souffrent de la famine pendant le siège de Paris, ils ont beaucoup de difficultés à trouver des vivres.

1871 Entrée des légumes venant de banlieue

 

1871 Boucherie Canine et féline Quartier St Germain

Ils ont résisté aux attaques prussiennes et veulent : continuer la guerre et s'opposer à la nouvelle assemblée.

Ils se cotisent pour s’armer et défendre Paris, ils achètent des canons.

Thiers pressent la  révolte des Parisiens et veut les désarmer. Mais les Parisiens « communards » vont se battre contre l’armée de Thiers. Ils montent des barricades.

1871 Mars Construction d'une barricade
1871 Barricade fermant la rue de Rivoli à la Concorde

Pendant une semaine Paris est en feu et à sang.  (Bombardement des Versaillais sur le Champ de Mars et sur le Ministère des Finances). 

Les magasins sont brûlés, mais le Bazar de l'Hôtel de ville est épargné.

L’Hôtel de Ville est incendié par les Communards.

1871 Hôtel de Ville incendié (Marville)

Après une semaine sanglante, (massacres, condamnation à mort, déportations) du 21 au 27 mai 1871, la Commune fut renversée.

 C’est terrible : 25 000 parisiens fusillés, plus de 10 000 condamnés ou déportés.

La période  du siège de Paris et de la commune 1871 est une époque  difficile.

Xavier Ruel, homme philanthropique qui se souvient de son enfance, fait distribuer chaque matin 1000 livres de pain aux indigents de son quartier.

Il organise des caisses de prêts de secours et de retraite pour ses employés.

Xavier Ruel s’occupe des déshérités, il s’intéresse aux familles de ses employés, il fait des dons pour les naissances et les mariages.

Il fera distribuer aux nécessiteux de nombreux secours : charbon, couvertures, vêtements et chaussures.

En France :

Nous sommes dans une France  ébranlée par cette succession de conflits. La population parisienne est humiliée et affamée. Paris est endommagé,  les Tuileries furent incendiées et la colonne Vendôme abattue, les travaux d’embellissements d’Haussmann, arrêtés

La colonne Vendome détruite

 

 

 

 

 

 

 

Le 10 mai 1871, le traité de Francfort oblige le pays à abandonner l’Alsace et la Lorraine.

Le 4 septembre 1871 le député républicain Gambetta proclame la fin de l’empire et proclame la 3ème République.

En 1873, le Maréchal  Mac Mahon succède à Thiers (décédé le 24 mai,) pour une durée indéterminée

Son mandat de Président de la république sera prolongé le 20 novembre 1873.

Les Républicains reviennent en force et ils pousseront le Président Mac Mahon à démissionner en 1879 !

 

 

A Paris :

1875 : L'opéra Garnier est inauguré par le président Mac Mahon. L'opéra choisi est La Juive, opéra en cinq actes dont l'air le plus connu est "Rachel quand du Seigneur" 

1877 L'hôtel de ville de Paris est en reconstruction depuis 1874 (Il sera achevé en 1882).

1877 : Dans les mairies Françaises, le buste de Napoléon III est remplacé progressivement par notre "Marianne". Avec son bonnet phrygien : Elle symbolise la Liberté comme l'esclave libéré dans l'Antiquité.

 

Xavier Ruel

Le 5 novembre 1877, Xavier Ruel  ouvre,  rue de la Verrerie,  une  pension alimentaire pouvant accueillir 400 personnes où l’on paie 40 centimes (6 euros environ en 2012) le repas à 4 plats. On achète le ticket chez les buralistes.  Après enquête, il faisait distribuer aussi des cartes gratuites.

(Connu aujourd'hui comme atelier pour le couturier Alaïa)

 

 

 

 

Pendant des mois, à grands frais, il la maintient, mais les commerçants du quartier se plaignent et la pension ferme.

Une cantine est ouverte pour les employés « Pension des Dames »

Une Société Sportive est créée à l’usage de ses employés.

En 1877, le 16 décembre, les Ruel perdent Marie Louise, leur fille de vingt-deux ans, d’une tuberculose à Cannes.

 

Aristide Boucicaut, créateur du Bon Marché décède; Ce fut un homme remarquable, simple avec un esprit analytique.

Il chercha quelles étaient les réformes qui pouvaient être utiles d'apporter dans les habitudes commerciales et, les changements qu'il fallait opérer dans le commerce de cette période : Comment attirer la clientèle, mais surtout la fidéliser...

 

 En 1878, Les acquisitions de Xavier Ruel  s’accélèrent….

De locataire, Xavier Ruel devint propriétaire de tout l’immeuble du 54 rue de Rivoli et du 1 rue des Archives.

 

 

1878 :  Paris ouvre une nouvelle exposition universelle . Elle eut un immense succès et marqua le relèvement de la France dans tous les domaines.

 
Exposition Universelle 1878
Exposition Universelle 1878Exposition Universelle 1878

Exposition Universelle 1878

Paris change, Paris se reconstruit.Quelques rues de Paris de notre quartier Hôtel de Ville .

 

 

 

 

A suivre...

CD

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Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n° 7

7 Mars 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV d'hier

La mode en 1869 :

Grève dans les magasins.

1869 verra les premières grèves en France.  Le repos hebdomadaire depuis longtemps la revendication unique des employés  sera l’idée maîtresse des grèves des magasins.

La chambre syndicale des employés qui comprenait les employés des magasins de Nouveauté, après une réunion de 2000 employés, vote la grève de tous les employés, si les commerçants refusent de fermer le dimanche.

Un comité de Grève fut nommé donnant comme date butoir le dimanche 23 mai, où les employés n’iraient pas travailler.

Devant ce risque, le samedi 22 mai, les  «  Grands magasins du Louvre » et de « la ville de Paris » adhéraient à la fermeture hebdomadaire.  Le mot d’ordre fut observé et les patrons des autres magasins qui avaient décidé d’ouvrir furent obligés de fermer, faute de personnel. La grève ne dura que cinq jours.

Mais la chambre syndicale début octobre 1969  ne s’en tint pas là et demanda que la journée de travail fut limitée à 12 h par jour : 8 h du matin à 20 h le soir. Les patrons refusèrent et une nouvelle grève commença. Elle démarra dans le sentier  et s’étendit. Les commis, les caissiers, les acheteurs firent cause commune avec les grévistes. Sur 12000 commis  occupés dans le commerce de détail, 8000 avaient cessé le travail.

Pour soutenir les grévistes, la chambre syndicale délivraient des bons de nourriture et de logement. La Presse soutenait les grévistes.  Certains patrons négocièrent une fermeture à 21 h en été et 20 h en hiver, ce qui fut accepté.  Les Grands Magasins continuèrent leur résistance. Pour remplacer les grévistes, les grands magasins du Louvre acceptèrent d’embaucher une centaine d’orphelines proposée par  l’Assistance Publique.

Les employés réagirent et résistèrent, en créant des magasins concurrents coopératifs : « Grands Magasins de l’Union, association des employés du Commerce ». Solidarité oblige : un fabricant de toiles offrit pour 50 000 francs de Marchandise, l’association des tailleurs fournit un rayon de confection, les messageries françaises proposèrent leurs chevaux, camions et facteurs pour transporter colis et marchandises.

En décembre, la grève était terminée. Entre temps, un certain nombre d’employés avaient repris leur travail.  Beaucoup d’employés perdirent leur place, sans qu’aucun résultat n’ait été obtenu.

La satisfaction des employés pour éviter la grève ?!

En 1883 un Directeur du Bon Marché déclara :

« En 1869, nous avons eu cette grève : c’était avant la fondation de la Caisse de prévoyance ; Cette grève avait un caractère particulier qui ne se reproduira plus. Les grèves sont impossibles dans notre maison, parce que les chefs de comptoir et de services sont intéressés dans les bénéfices réalisés. En outre, les employés qui font partie de la caisse de prévoyance ont, pour la plupart, un capital trop important dans cette caisse pour faire quoi que ce soit qui le leur ferait perdre et de plus le chiffre  des appointements qui leur sont alloués retient encore les employés dans la maison ».

Depuis 1868, le peuple cherche à se distraire : on se promène dans les nouveaux parcs, on fréquente les cabarets, les guinguettes, on va voir les courses à l'hippodrome ou plus plus sportif encore : on découvre le canotage, et le vélo.

Nouveaux loisirs à la mode :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Vélocipède!  Le prix : 150 francs les petits, 200 francs les moyens et 300 francs les trois roues. Ce nouveau véhicule qui date de 1808 charme tous les parisiens et joint l'utile à l'agréable.

 

Les jeux de raquette du style Badminton , appelé aussi la Vole.

 

Nous nous retrouverons en 1870 !...

A bientôt.

CD

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Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n° 6

28 Février 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV d'hier

Paris 1860 :

Paris se modernise, des quartiers entiers sont démolis pour être reconstruits.

Tel le quartier latin ci-dessous.


1860, année mémorable pour Paris, le 1er janvier en application de la loi du 28 mai 1859, les limites de Paris sont reculées jusqu’aux fortifications. Les communes d’Auteuil, Passy, Batignolles, Montmartre, La Villette, Couronne, Bercy, Vaugirard, Grenelles, sont incorporées dans l’enceinte de Paris.

Le bois de Boulogne y est ajouté et Paris est divisé en vint arrondissements, divisés en quatre-vingt quartiers.
Paris est  agrandi à 7 088 hectares.


 En 1860 : Le Baron Haussmann décide de construire deux théâtres : le Châtelet et le Théâtre Sarah Bernhardt, portant actuellement le nom de Théâtre de la Ville. Son architecte, Gabriel Davioud est à l’origine aussi de nombreuses fontaines et jardins de Paris. 
1861 : dix ans de pouvoir ont augmentés la prospérité de la France.

Victor Hugo vend à l’éditeur Lacroix : Les Misérables

 

Les Parisiennes suivent la Mode et ont soif de changement  et de couleurs; elles dépensent beaucoup,

Avec humour, la petite histoire raconte qu’un industriel, inventa la jarretière « tue-puces ».

Une femme Madame Olivier de Rocourt  lance même une fondation protectrice de la Femme !
 

Paris : Août 1862, le Théâtre Impérial du Châtelet est inauguré par l'impératrice Eugénie.

Deux magasins émergent, Au Bon Marché (créé en 1852) et  Au Louvre (1855), qui inspireront Emile Zola à écrire son livre au Bonheur des dames. Sous la gestion de Boucicaut, le chiffre d'affaires du Bon Marché de 452 000F en 1852, passe à 7 millions en 1863. (Citation Bernard  Marrey)

D’un million d’habitants à Paris en 1850, la ville  passera à 2 millions, 25 ans plus tard pour atteindre 5 millions d’âmes avec la proche banlieue en 1920.

Pendant ce temps-là, le commerce se développe, les grands magasins s’activent; partant d’une simple échoppe, ils s’agrandissent progressivement. 
Ces créateurs des grands magasins sont souvent d’origine modeste, ils ne peuvent avancer qu’avec la bonne marche des résultats de leur boutique.
 Ils sont presque tous autodidactes et volontaires.
Un nouveau commerce apparaît :
Les prix sont affichés.
Le choix s’étend, des comptoirs sont créés dans des rayons.
L’acceptation du « Rendu », le client peut se tromper, on reprend la marchandise.
C’est la création du libre-service, on peut rentrer, regarder et ne pas se sentir obligé d’acheter.
On découvre les « Réclames », qui deviendront Promotion des ventes ou PLV (Publicité sur le lieu de vente).
Lancement des catalogues.
Lancement des premières publicités : « Encarts » dans la presse, affiches.

La concurrence :

Les magasins « Au Louvre » deviennent en 1863 : « Les Grands Magasins du Louvre » sans aucun agrandissement, juste une réplique à l’agrandissement de leur concurrent « Au Coin de rue » et c’est ainsi que naît ce terme de Grands Magasins.
On peut penser que les frères Péreire , qui sont liés à la construction du Grand Hôtel du Louvre, ou de la Grande Maison du Blanc(1863) , aimant le mot « Grand » soient à l’origine du nom « Grands magasins »

En France :

L’état se libéralise à compter de 1860. Le droit de grève sous conditions apparaît en 1864. ..Naissent les syndicats.

Hôtel de Ville 1860 . (Carnavalet)

 

Pour Xavier Ruel :

En 1865, Xavier Ruel se lance, en plus de son activité de détail, dans le commerce de gros : jouets, articles de Paris, de tabletterie, avec ses deux frères Xavier et Victor-Etienne. Cette société fut dissoute le 31 décembre 1868.
En 1866, Xavier Ruel commence sa véritable expansion
Cette année là, il prend le bail de l’immeuble du 54 rue de Rivoli  (dont le propriétaire était Monsieur Cibiel) et le  1 rue des Deux Portes saint Jean et nomme son magasin : Le Bazar de l’Hôtel de Ville. 
Avec le n° 1 de la rue des deux portes Saint Jean, aujourd’hui comblé par l’édifice, il réserve à la vente : l’entresol, le RDC et le premier étage et loge du personnel  dans les étages supérieurs.
Il y vend de la bimbeloterie, de la quincaillerie, des chaussures et des articles de Paris. Son épouse l'aide.

Vie sociale des employés:

A cette époque : La jeune fille après un stage d’apprentie au pair chez un commerçant peut se présenter dans un Grand Magasin. « Les demoiselles des magasins » sont payées avec un fixe et une guelte selon le type d’article. Elle gagne 150 à 200 F par mois. Ce salaire peut être amputé d’amendes : pour retard, erreur de chiffre, de son code vendeur etc…
Ces amendes seront abolies en 1892 par la chambre des députés, mais le Sénat vote alors une loi qui limite le montant des amendes au quart du salaire perçu.
Le mariage d’un vendeur avec une vendeuse est une cause de licenciement. On ne tolère pas les femmes enceintes, celle-ci serrent leurs vêtements pour cacher leur état. Zola nous fait vivre dans son roman le Bonheur des Dames, la vie de ces femmes.

Concurrence :

Une lutte  concurrentielle existe entre plusieurs magasins .

Les Magasins Au coin de Rue, Le monde Illustré 1864

Le Coin de rue retient de plus en plus une clientèle populaire alors que la clientèle plus huppée fréquente les Grands magasins du Louvre.

Lors de l’exposition universelle de 1867, les deux magasins cités reçoivent  tous les deux une médaille de bronze.

Mais le rapport du jury de l’Exposition précise les produits du Coin de Rue sont destinés principalement à la classe moyenne car d’un prix avantageux, alors que les confections des Grands Magasins du Louvre sont en général riches et destinées principalement à la classe élevée de la société.

1868 : Il fait très froid en ce début janvier: -10°pendant 3 semaines. La Seine est gelée, on la traverse à pied ou en patinant!

1869  Les grands magasins du Louvre s’agrandissent, ils vont progressivement envahir tout l’Hôtel. On peut y acheter de la Literie et des meubles, puis au rayon Robes et costumes s’ajoutent la Mercerie, les rubans, la passementerie  et articles de Paris. Un an plus tard le rayon Modes et Coiffures…

Le Louvre

1869 : Les Boucicaut  posent la première pierre du nouveau Bon Marché. Les travaux seront retardés à cause du siège de Paris et l’ouverture ne se fera qu’en avril 1872.

A suivre
 

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