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Le blog du Réseau Bazar BHV

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Lu dans la Presse Médiapart :C'est ... les millions d’euros d’impayés du patron du BHV

21 Juin 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Lu dans la Presse, #BHV news

Après l'article de Challenges, très bien réalisé, on me demande de vous faire suivre celui de Médiapart.

 

Lu dans la Presse Médiapart :C'est ... les millions d’euros d’impayés du patron du BHV
Médiapart : 19 juin 2025 par Mathias Thépot
 « C’est le genre de gars qui tue le commerce » : les millions d’euros d’impayés du patron du BHV

Frédéric Merlin, patron du grand magasin parisien, a encore accumulé des retards de paiement en 2025 auprès des marques présentes dans ses rayons : près de 30 millions d’euros au printemps, selon ses propres chiffres. Interrogé par Mediapart, il dément pourtant toute difficulté financière.

Lorsque nous l’avions rencontré en décembre 2024, le jeune patron du Bazar de l’hôtel de ville (BHV), Frédéric Merlin (34 ans), nous l’avait pourtant juré : les retards de paiement qu’il avait accumulés les mois précédents – et que nous avions révélés – auprès des enseignes qui peuplent les couloirs du grand magasin parisien de la rue de Rivoli, c’était terminé.

Ces impayés étaient, nous disait-il, dus aux lourdeurs d’un changement de logiciel de comptabilité mis en place après la reprise pour des clopinettes, en novembre 2023, du fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette.

À partir de 2025, nous avait-il promis, il réglerait, certes pas rubis sur l’ongle, mais « sous quarante-cinq jours » les marques qui vendent dans les rayons du grand magasin et dont, rappelons-le, le BHV encaisse les ventes – et donc le chiffre d’affaires – avant de le leur rétrocéder, minoré d’une commission. Pour des commerçants de taille modeste dont la santé financière dépend beaucoup des ventes au BHV, l’accumulation d’impayés pouvait donc rapidement devenir mortifère. 

Hélas, à peine l’année 2025 avait-elle commencé que Frédéric Merlin se montrait de nouveau incapable de régler aux enseignes les ventes encaissées par le BHV durant la période des fêtes, mettant sous tension des dizaines d’entre elles, et plus globalement les quelque 800 personnes qui travaillent dans le grand magasin de la rue de Rivoli.

 « Le BHV a soldé nos factures en octobre 2024. Mais depuis, de nouveau, nous n’avons plus de règlement », déplore le patron d’une petite marque du rayon bricolage qui dit « lutter pour continuer à maintenir un savoir-faire artisanal malgré les difficultés ». Comme beaucoup d’autres, il a mis le BHV en demeure pour impayé.

Une autre cheffe de petite entreprise n’a pas perçu de règlement en 2025. Lassée, elle a décidé de partir : « Frédéric Merlin et ses équipes font peu de cas de notre situation. Alors que nous nous retrouvons contraints de licencier notre vendeur à cause des factures non réglées, ils ne montrent aucune émotion, ne décrochent même pas le téléphone malgré nos multiples relances. »

Une autre entrepreneuse dans la décoration de maison a carrément déposé le bilan. « Mon entreprise est exsangue », déplore-t-elle, totalement désabusée. Pour ces marques, les impayés grimpent jusque plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Jusque 750 000 euros de retard de paiement

Mais cela peut monter beaucoup plus haut pour les enseignes les plus importantes, jusqu’à 750 000 euros TTC pour une grande marque de luxe par exemple. Au rayon bricolage, une autre marque importante de peinture intérieure a même quitté les lieux le 4 juin, se fendant d’un mail à ses partenaires et client·es : « Nous tenions à vous informer que nos concessions BHV ferment leurs portes. Aujourd’hui est notre dernier jour au BHV Marais et demain sera le dernier au BHV Parly. » Selon nos informations, le BHV devait à cette marque 665 000 euros TTC. 

Autant d’argent non rétrocédé qui vient alimenter la trésorerie du grand magasin. « Ce n’est pas difficile de faire de l’argent en étranglant ses “fournisseurs” de la sorte », peste un patron déjà cité. Par conséquent, les rayons du BHV se vident à tous les étages et beaucoup d’enseignes ne se risquent plus à renouveler leurs stocks. « On n’a jamais vu aussi peu de camions de livraison depuis le covid », déplore une salariée.

 

La presse s’est fait largement l’écho de ce mal-être généralisé : « “Rayons vides”, “retards de paiements”, des clients qui “ne viennent plus” : à Paris, le BHV vacille-t-il ? », a titré Le Parisien. « “On a l’impression de voir un magasin d’après-guerre” : au BHV, fournisseurs et salariés inquiets », écrivait aussi France Inter. Sur LinkedIn, une flopée de témoignages en commentaire d’un post alertant sur les retards de paiement du BHV montre l’ampleur des dégâts. 

Cependant, contacté par Mediapart, Frédéric Merlin nie catégoriquement toute situation catastrophique : « Je ne peux pas laisser dire que le BHV va dans le mur et qu’il y a des fournisseurs qui n’ont pas été payés depuis six mois ou plus, alors même que j’ai au maximum quinze jours de retard de paiement en moyenne », nous a-t-il dit en guise de propos introductif.

Il ajoute : « Je ne nie absolument pas les difficultés concernant certains fournisseurs, qui sont d’ailleurs essentiellement de petits fournisseurs, mais nous avançons avec eux. Par ailleurs, j’ai toujours dit que le processus d’autonomisation des outils de comptabilité du BHV vis-à-vis des Galeries Lafayette durerait au minimum jusqu’à octobre 2025. Enfin, je veux être clair : le BHV est surcapitalisé – j’y ai investi 58 millions d’euros de mon groupe, la Société des grands magasins (SGM) –, il paie et paiera in fine ses dettes à ses fournisseurs. »

À l’inverse de l’ambiance pesante qui règne dans le grand magasin, Frédéric Merlin dit même avoir « le sentiment qu’il y a du mieux par rapport à décembre 2024 ».

Près de 30 millions d’impayés au printemps 

Voulant montrer patte blanche, il a même demandé au directeur général du BHV, Karl-Stéphane Cottendin, de nous exposer l’état réel des retards de paiement du BHV au 16 juin, documents à l’appui. Un effort de transparence à saluer.

On a ainsi pu constater que le BHV présentait une ardoise auprès de plusieurs dizaines d’enseignes de taille importante – principalement dans la mode (parfum, textile…) et les équipements de maison – dépassant les 100 000 euros.

La somme totale des retards de paiement inscrite sur le document atteint 17,8 millions d’euros TTC au 16 juin (le détail précis des chiffres est à retrouver en annexe de cet article), dont près de 13 millions d’euros sont au-delà de soixante jours, c’est-à-dire au-delà du délai légal.

Mais ces montants seraient en fait très faibles, selon Frédéric Merlin, qui les met en rapport avec le chiffre d’affaires annuel de 260 millions d’euros réalisé par le BHV. « Cela n’équivaut qu’à deux semaines de chiffres d’affaires ! », répète-t-il.

Selon Karl-Stéphane Cottendin, la situation du grand magasin vis-à-vis de ses fournisseurs s’améliore même nettement : courant avril, le montant des retards de paiement était d’environ 10 millions d’euros supérieur à actuellement, soit près de 30 millions d’euros.

Mais ce volume important, précise Karl-Stéphane Cottendin, « était aussi le reflet de la saisonnalité des ventes. Pour rappel, les deux derniers mois de l’année représentent près de 30 % du chiffre d’affaires annuel du BHV, ce qui explique mécaniquement que les sommes à devoir sont plus importantes, et ne signifient pas forcément une dérive ».

Le directeur général du BHV nous jure que lui et ses équipes travaillent nuit et jour pour remédier à la situation : « On a huit personnes dédiées pour répondre au téléphone aux enseignes dont les factures n’ont pas été réglées à temps. La tâche n’est pas simple : il faut savoir que le BHV a près de 2 000 fournisseurs et prestataires, dont beaucoup ont des retards de paiement qui représentent de très faibles montants. » Mais comme son patron, Karl-Stéphane Cottendin assure être « très confiant pour l’avenir ».

Mais après vingt mois d’atermoiements de Frédéric Merlin et de ses équipes, la plupart des enseignes présentes au BHV ne croient plus aux belles paroles. « Récemment, je me suis entretenu avec le service téléphonique dédié aux fournisseurs, nous dit l’un des chefs d’entreprise déjà cité. Mais on nous ressort toujours le même discours qu’en 2024 qui, pour moi, n’est plus entendable. Je considère ce procédé comme des méthodes de “voyou”. »

Mais alors pourquoi Frédéric Merlin met-il autant de temps à payer ? Est-ce uniquement par manque d’effectifs et de compétences en interne pour faire face au flot énorme de fournisseurs et de prestataires du BHV ? Cette hypothèse n’est pas à exclure.

Mais ce serait la preuve que le BHV était une marche trop haute pour celui qui était jusqu’ici à la tête d’une foncière immobilière commerciale – la Société des grands magasins (SGM) – possédant quelques magasins dans des villes moyennes. 

Un financier qui a déjà eu affaire aux équipes de Frédéric Merlin n’est pas loin de le penser : « Frédéric Merlin est dans l’entourloupe. C’est le genre de gars qui tue le commerce en France. On n’aurait jamais dû le laisser reprendre une affaire aussi importante que le BHV. »

Convaincre ses financiers 

Autre question : Frédéric Merlin a-t-il volontairement fait de la rétention de paiement pour combler un manque de trésorerie, et ainsi montrer patte blanche à ses partenaires financiers dont il doit obtenir l’aval d’ici au 30 juin pour racheter les murs du BHV rue de Rivoli – pour environ 300 millions d’euros – comme promis aux Galeries Lafayette ?

« Vous vous arrachez les cheveux », nous a répondu Frédéric Merlin lorsqu’on lui a formulé cette dernière hypothèse. « Je ne retiens pas le cash par plaisir », a-t-il précisé, martelant que tous les retards de paiement depuis novembre 2023 étaient dus à son souci de logiciel de comptabilité.

Il nous a toutefois assuré que le rachat des murs du BHV, c’était pour bientôt, grâce à un accord trouvé avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC), une banque publique, qui lui sauverait donc la mise. « Je vous confirme que l’on va travailler avec la Caisse des dépôts », nous a-t-il dit. Côté Caisse des dépôts, on explique que, même si les choses avancent, rien n’est encore fait.

Un communiqué commun de la SGM et de la CDC a été envoyé à la presse le 17 juin pour annoncer que les deux parties entraient en négociation exclusive pour le rachat des murs du BHV. Mais l’accord final est encore « soumis à la mise en place d’un financement bancaire complémentaire ».

Si l’opération arrivait à son terme, il est en outre dit dans le communiqué que le futur BHV accueillerait « un marché alimentaire » haut de gamme, ainsi qu’« une salle de sport de nouvelle génération, pensée comme un espace de bien-être apaisant », tout « en préservant l’univers historique du bricolage à la maison, en passant par les arts de la table, la papeterie ou la mode »

Selon La Lettre et CFnews, le montage financier du rachat des murs du BHV devrait comporter une grande part de dette – environ 60 % : les banques Caisse d’épargne, BNP Paribas, la Banque postale et Bpifrance pourraient être des partenaires arrivants. Une de ces banques nous a cependant précisé que le dossier « était à l’étude » et donc pas finalisé.

Au total, les banques apporteraient 200 millions d’euros de prêts et Frédéric Merlin et la Caisse des dépôts 130 millions d’euros de fonds propres. L’homme d’affaires mettrait 70 millions de sa poche pour détenir une part majoritaire, tandis que la Caisse des dépôts, via sa filiale de la Banque de territoires, apporterait le complément de 60 millions.

Mais où Frédéric Merlin a-t-il pu trouver cet argent, lui qui traîne des pieds pour payer en temps et en heure ses fournisseurs au BHV ? En empruntant au niveau de sa société mère, la SGM. Début juin, il a en effet bouclé une levée de dette hypothécaire de près de 100 millions d’euros auprès de plusieurs banques (Crédit mutuel Arkéa, Bpifrance, BNP Paribas et des Caisses d’Épargne) gagée, selon CFnews, sur six de ses centres commerciaux basés à Lille, Roubaix, Mulhouse, Kremlin-Bicêtre, Châlons-en-Champagne et Metz.

Bref, Frédéric Merlin manie la levée de dette à tous les étages. Dette qu’il faudra bien rembourser un jour. Inquiétant pour le BHV ? Pas le moins du monde, nous assure Frédéric Merlin : « Le montant de la dette de mon groupe ne représente que 43 % de l’actif total, c’est très faible. Et toutes mes dettes sont amortissables : elles se remboursent tous les ans au moyen des loyers qu’on encaisse dans nos centres commerciaux. C’est ce type de modèle qu’on va mettre en place au BHV. Donc on ne pousse pas un mur de dettes. C’est le modèle de dette le plus sain possible. »

https://static.qiota.com/assets/qiotasession.gif?ts=1750432335Mathias Thépot

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« A tous les étages, des rayons sont vides » : dans les coulisses du BHV, la révolte des fournisseurs gronde

19 Juin 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news, #Lu dans la Presse

Lu pour vous dans la presse : Voici l'article de Challenges toujours bien documenté et analysé.

suivi  des articles des Echos et du Parisien.

Bonne lecture  et comme on dit : qui vivra verra.

CD

« A tous les étages, des rayons sont vides » : dans les coulisses du BHV, la révolte des fournisseurs gronde

Challenges : GUILLAUME ECHELARD 19 JUIN 2025 

« A tous les étages, des rayons sont vides » : dans les coulisses du BHV, la révolte des fournisseurs gronde

Alors que la Société des Grands Magasins (SGM) a annoncé cette semaine être entrée en négociation exclusive avec la Caisse des dépôts en vue d’acquérir les murs du BHV, certains fournisseurs se rebellent. Ils dénoncent les impayés qu’accumule la famille Merlin, à la tête de la SGM.

 « On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. » C’est par cette phrase que Frédéric Merlin, à la tête de la Société des Grands Magasins (SGM), a commenté sur le réseau social LinkedIn une enquête de Challenges sur son difficile rachat du BHV, parue en mai dernier. Un mois plus tard, la conclusion de l’entrepreneur, 207e fortune de France, est plus que jamais d’actualité. D’un côté, il a annoncé cette semaine entrer en négociation exclusive avec la Banque des territoires (Caisse des Dépôts) afin de racheter, via une forme de joint-venture où la SGM serait majoritaire, les murs du BHV. « Une bonne nouvelle », souffle une source proche des Galeries Lafayette, l’actuel propriétaire qui, depuis 2023, cherche à les lui céder pour 300 millions d’euros. De l’autre côté, la révolte des fournisseurs, dont les impayés s’accumulent, gronde contre Frédéric Merlin.

Car il n’est pas le seul à avoir commenté l’enquête de Challenges sur LinkedIn. Marion Carrette, à la tête de la marque de laine Anny Blatt, a expliqué publiquement début juin ses difficultés à être payée par celui qui exploite depuis peu le fonds de commerce de l’emblématique grand magasin parisien. Dans son texte, elle explique : « Demain, cela fera six mois que le BHV aurait dû nous payer le chiffre d’affaires du mois de décembre 2024 réalisé chez eux lors d’une boutique éphémère. […] Si tout va si bien au BHV, qu’attendez-vous pour nous payer, Frédéric Merlin ? »

Fronde sur LinkedIn

Si la situation a depuis été résolue pour l’entrepreneuse, sa publication a fait l’effet d’un électrochoc. En réponse à son texte, une série de fournisseurs ont réagi sur le même réseau social. « Le BHV doit vite cesser ce type de comportement sous peine de perdre toute crédibilité envers ses fournisseurs », estime ainsi Bernard Vanderschooten, à la tête d’un groupe de linge de maison. « Je passe plus de temps depuis un an à courir après les règlements qu’à animer mes équipes sur le corner », rebondit Christophe Verley, à la tête de la maison Serge Lesage, spécialiste du tapis. Cédric Stirling, cofondateur de la marque de bijouterie Gemstar Brands, enfonce le clou : « Depuis novembre 2024, notre marque est présente en corner permanent au BHV, et nous n’avons à ce jour jamais reçu le moindre règlement ».

 

Un fournisseur de longue date du BHV constate : « Tous les fournisseurs sont en train de se réveiller. » Pour ce commerçant, présent depuis des années dans le grand magasin de la rue de Rivoli à Paris, la situation date de l’arrivée de Frédéric Merlin aux manettes. Dès l’été 2024, Mediapart avait signalé des problèmes d’impayés de la part du BHV. La source anonyme a même entamé une action en référé, pour les dizaines de milliers d’euros de préjudices que lui laisse la SGM. « On va saisir le plus vite possible les fonds qui nous manquent, parce qu’on pense qu’il n’y en aura pas pour tout le monde », reconnaît-il, constatant la prise de conscience des fournisseurs.

 

Situation « réglée dans les prochaines semaines »

Du côté de la SGM, on assure vouloir agir. Selon l’entreprise de Frédéric Merlin, c’est toujours la bascule difficile du système de paiement des fournisseurs des Galeries Lafayette (anciens propriétaires) vers celui du nouveau locataire des lieux qui est en cause. La SGM a aussi dû monter de toutes pièces un service d’acheteurs, qui était jusqu’ici assumé par les fonctions centrales des Galeries Lafayette. Or le choc a été rude pour mettre sur pied cette équipe au plus vite. « Cette situation sera réglée dans les prochaines semaines, estime une source proche de la SGM. Cela prend du temps, mais nous prêtons une attention particulière aux petits fournisseurs. »

Si plusieurs marques expliquent avoir reçu des virements ces derniers jours, les règlements se feraient encore de manière sporadique et désorganisée. Certains s’agacent. « Ces non-paiements sont un moyen de montrer une trésorerie suffisante à la Banque des territoires, pointe Frank Halard, à la tête de la marque de papier peint Au fil des couleurs, présente au BHV depuis dix ans. La SGM prend 100 % de notre chiffre d’affaires au lieu de prendre une commission de 20 % ! » Si la taille de son entreprise (6 millions d’euros de chiffre d’affaires) lui permet de rester à flot, l’entrepreneur explique avoir dû fermer son corner au BHV, et par conséquent licencier trois personnes, en raison d’un impayé de 80 000 euros. « Et je renonce à un demi-million de chiffre d’affaires en fermant ma concession », soupire-t-il. Chez certains gros fournisseurs, l’ardoise se chiffrerait en centaines de milliers d’euros. « Je pense que la SGM laisse les paiements en attente le temps de dealer avec la Caisse des dépôts (CDC) et la Banque des territoires », espère un fournisseur qui raconte, chaque mois, recevoir une nouvelle promesse de paiement du BHV, jamais finalisée. « Une fois que le rachat des murs sera réglé, ils nous paieront », espère-t-il.

 

Agacement croissant du personnel

En attendant, la conséquence pour le personnel est concrète, explique un salarié : « A tous les étages, des rayons sont plus ou moins vides. Des clients viennent demander un article. On leur ment, car on ne sait pas quand on va être réapprovisionné, ce sont des situations invivables. » Et l’employé de longue date du BHV de décrire : « Au 2e étage, le rayon des cadres est vide. A la papeterie, il n’y a plus de stylos. Au 4e étage, on avait l’un des meilleurs points de vente de tringle à rideaux : il est vide ! » En mai, Frédéric Merlin assurait toutefois à Challenges que le sous-stockage n’était que de l’ordre de 4 %.

Une explication insuffisante en interne. La semaine dernière, les syndicats – CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, Sud – ont distribué un tract. Ils y dénoncent pêle-mêle : « les produits manquent et l’image du magasin s’effondre » ; « les clients s’énervent et ce sont les salariés qui subissent leur insatisfaction » ; « notre charge de travail explose » ; « certaines marques ont déjà quitté le magasin » ; « on nous pousse à bout ». Le tract s’attaque également à un projet d’extension des horaires du magasin. L’intersyndicale conclue : « Le silence n’est plus une option. L’inaction non plus. »

Vers un BHV centre commercial ?

Une source proche du dossier estime que la méthode de Frédéric Merlin serait surtout un moyen de renouveler rapidement l’offre du magasin. En poussant des marques vers la sortie (en ne les payant pas), il permet à de nouveaux acteurs de prendre leur place, notamment de plus grosses concessions, et ainsi se rapprocher de ce que la SGM connaît le mieux : les centres commerciaux. Tout l’enjeu pour le dirigeant est de renforcer sa rentabilité, alors que son excédent brut d’exploitation (hors frais de siège) est déjà revenu dans le vert en 2024.

Frédéric Merlin prévoit également d’augmenter l’offre de restauration avec la création d’un « marché alimentaire ». Il veut aussi installer une salle de sport. Les loisirs et la restauration ont été les clés du succès des centres commerciaux en province de l’entrepreneur de 33 ans. Cette fois, suffiront-ils à relancer le cargo BHV, en perte de chiffre d’affaires et déserté par certains fournisseurs ? Pour l’instant, tous les regards sont tournés vers la Caisse des dépôts. Selon une source proche du dossier, l’alliance avec la SGM est quasiment actée. A l’inverse, à la CDC, on garantit que rien n’est encore joué, les tractations battant encore leur plein. Dans tous les cas, la date de bouclage du deal avec les Galeries, prévue pour la fin juin, devrait être une nouvelle fois reportée. Elle était initialement prévue en mars 2024.

2 e article : La Caisse des Dépôts prête à aider à racheter les murs du BHV |

18/06/2025  Les échos Philippe Bertrand           

La Banque des Territoires, l'une des directions de la Caisse des Dépôts et Consignations, a annoncé ce mardi être entrée en négociations exclusives avec la SGM en vue « d'un partenariat stratégique ». Ce partenariat vise « l'acquisition de l'actif immobilier du BHV Marais dans le cadre d'un ambitieux projet de transformation ». L'opération complète la vente par le groupe Galeries Lafayette du fonds de commerce du grand magasin situé face à l'Hôtel de Ville de Paris opérée mi-février 2023.

Lors de cette cession, le repreneur, la foncière Société des grands magasins (SGM) de Frédéric Merlin, devait aussi acquérir les murs du bâtiment ainsi que plusieurs immeubles des rues avoisinantes appartenant également aux Galeries Lafayette.

Marché alimentaire

La brusque remontée des taux d'intérêt avait rendu impossible l'obtention d'un financement à un prix raisonnable. Les Galeries Lafayette s'étaient alors résolus à céder les lots immobiliers situés autour du BHV à d'autres investisseurs.

 Le groupe de la famille Moulin-Houzé avait accordé un délai pour les murs du magasin, délai qui arrive à échéance à la fin du mois de juin. L'opération s'élève à un montant de 300 millions d'euros. Le partenariat avec la Banque des Territoires consiste, selon nos informations, à créer une foncière qui achèterait l'immobilier du BHV.

 Selon La Lettre, qui a la première évoqué ce montage, la SGM serait majoritaire dans la nouvelle structure.

Pour autant, le processus de rachat n'est pas encore achevé. Il reste « soumis à la mise en place d'un financement bancaire complémentaire », indique le communiqué. La Lettre évoquait un apport en fonds propres de 100 millions par la foncière ad hoc créée par les deux partenaires, auquel devaient s'ajouter 200 millions d'emprunts. Mais les négociations pourraient porter sur un ajustement des montants. Le nom de la Caisse d'Epargne a été évoqué pour le financement complémentaire. Dans son communiqué commun avec la Banque des Territoires, la SGM précise aussi son projet commercial. « Ce 'nouveau' BHV accueillera un marché alimentaire permanent au cœur du bâtiment, véritable vitrine du savoir-faire gastronomique français. Ce marché réunira les sept métiers de bouche emblématiques - boucherie, poissonnerie, boulangerie, fromagerie, épicerie, primeur et cave », indique le texte qui rappelle que les rayons bricolage historiques seront préservés. « Nous voyons dans ce projet […] une opportunité unique de faire de ce lieu emblématique un moteur du dynamisme commercial du coeur de Paris », a déclaré François Wohrer, directeur de l'Investissement de la Banque des Territoires.

3e article

Le BHV en plein Bazar

2025 06 18 Le Parisien : Paul Abran

« Bonjour, avez-vous des patins pour mettre sous les pieds d’un meuble ? » À la question de cette cliente, une salariée du BHV répond : « Oui, ça, nous avons. » Moins de chance pour ce Parisien qui refait sa douche. « Je n’ai pas trouvé de flexible », souffle-t-il. « Les gros fournisseurs en robinetterie n’approvisionnent plus », explique une vendeuse au sous-sol.

Cette semaine, nous avons déambulé dans les étages du célèbre grand magasin de la rue de Rivoli (IVe) qui connaît une période tumultueuse. Au bricolage, des rayons sont clairsemés. Un corner de décoration d’intérieur plie bagage. « Je me rends au BHV pour des besoins spécifiques, en électricité, ainsi qu’aux beaux-arts. Mais l’offre diminue », observe cette habituée.

« Situation intenable »

Ce fleuron du commerce parisien vacille-t-il ? Cédé par le groupe Galeries Lafayette à la Société des grands magasins (SGM) présidée par Frédéric Merlin fin 2023, le site fondé au XIXe siècle fait face à une « situation intenable », selon l’intersyndicale. Cette dernière ne veut pas voir le beau bazar des passionnés et ses 38 000 m2 de surface commerciale « mourir en silence ».

. De nombreuses références manquent dans certains rayons, notamment au sous-sol.

Car « les clients ne viennent plus », observent plusieurs salariés rencontrés ce début de semaine — certains comptant plusieurs décennies d’ancienneté et réclamant l’anonymat. « Des collègues n’ont pas été payés depuis des mois, des corners quittent les lieux… Ces départs se comptent en dizaines », poursuivent-ils, illustrant un climat social tendu.

« Courir après les règlements »

La patronne d’une enseigne française de pulls a récemment partagé sa situation sur le réseau LinkedIn. « Ça fait six mois que le BHV aurait dû nous payer le chiffre d’affaires de décembre 2024 réalisé chez eux lors d’une boutique éphémère. Notre contrat prévoyait un paiement sous dix jours, (…) nous en sommes à 180 », écrit-elle.

Alors « après moult relances auprès de la comptabilité, envois de lettre recommandée, messages au patron, je me suis décidée à déposer une injonction de payer auprès du tribunal de commerce de Paris », annonce-t-elle. Un gérant d’une marque de tapis d’ajouter : « Je passe plus de temps à courir après les règlements qu’à animer mes équipes sur le corner ».

Équilibre économique

Des retards de paiement avaient déjà été observés au cours de l’été dernier. À l’époque, la direction reconnaissait des « perturbations » et assurait qu’il ne s’agissait que d’une « période transitoire » marquée par la mise en place d’un nouveau mode de gestion comptable. Rappelant au passage que l’enseigne enregistrait, avant la reprise, des pertes de 15 millions d’euros annuels.

La SGM a récemment évoqué un « retour à la rentabilité » sur l’année 2024 et le rétablissement de « l’équilibre économique » communiqué en avril 2025. Alors la situation tend-elle à se résoudre ? Les syndicats, eux, déplorent toujours des « rayons vides ». « Les produits manquent et l’image du magasin s’effondre », alertent-ils dans un récent tract.

Des enseignes vendant des produits au BHV déplorent des impayés depuis plusieurs mois.

Des clients du BHV lui sont pour autant toujours fidèles. « J’ai préféré venir ici, comme dans les années 1990, au lieu d’aller à Leroy Merlin pour acheter un judas de porte », commente Martine, la soixantaine. « La situation évolue dans le bon sens et aucun élément nouveau ou aggravant n’est à signaler », rassurait il y a quelques jours la direction dans un communiqué, tout en assumant « pleinement cette situation temporaire liée au passage progressif de l’ancien exploitant vers notre autonomie complète en matière de gestion administrative et financière. »

Quid des ruptures dans certains rayons ? Celles-ci « résultent d’une réorganisation stratégique profonde de notre assortiment », assure la direction dans cette même déclaration. Et de rappeler ses ambitions à court et moyen termes avec « de nouvelles marques, l’ouverture prochaine d’espaces de restauration, de halles alimentaires et d’espaces sportifs ». Une démarche impliquant « d’écouler certains stocks », justifie-t-elle.

« Transformation en profondeur »

La SGM veut-elle rassurer quant à la santé économique du BHV ? Elle annonce en tout cas ce mardi engager avec la Banque des territoires (filiale de la Caisse des dépôts) « des négociations exclusives en vue de l’acquisition des murs du BHV Marais » auprès des Galeries Lafayette, ancien propriétaire de la marque et du fonds de commerce, et aujourd’hui encore propriétaire du bâti. L’opération de rachat serait estimée à 300 millions d’euros.

Ce partenariat « a pour objectif une réhabilitation patrimoniale et commerciale », et « prévoit une transformation en profondeur pour répondre aux nouveaux usages urbains et modes de consommation », tout en préservant « l’univers du bricolage à la maison, les arts, la papeterie et la mode ».

« Le BHV est un commerce très ancien avec une identité forte, commente Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint (PCF) d’Anne Hidalgo en charge du commerce qui a reçu l’intersyndicale l’an passé. La Ville y est très attachée. Dans une récente étude sur la rue de Rivoli, le BHV est le deuxième lieu d’attractivité derrière les Halles. Tous les commerces alentour profitent aussi de leur clientèle. 

 

 

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Lu pour vous dans la Presse : Le BHV en plein bazar financier

11 Juin 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news

Info ou Intox ... C'est un article étonnant !...du Canard Enchaîné.

Publié le 11 juin 2025   Par Hervé Liffran

En dépit de ses déclarations à la presse, Frédéric Merlin n’a toujours pas le feu vert de la Caisse des dépôts pour racheter les murs du grand magasin aux Galeries Lafayette. Il lui reste moins d'un mois pour boucler cette opération à 300 millions d'euros indispensable à la survie de sa boîte…

Quoi qu’elle en dise, la Société des Grands Magasins (SGM), qui, depuis décembre 2023, exploite le Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV), situé rue de Rivoli, à Paris, n’a toujours pas assez de sous pour racheter les murs de son navire amiral. Une situation plutôt gênante pour Frédéric Merlin, le jeune patron de la société, qui a jusqu’au 30 juin pour trouver les 300 millions d’euros réclamés par les Galeries Lafayette pour cette opération ­immobilière.

Début juin, Merlin a pourtant expliqué aux journalistes que l’affaire était dans le sac, grâce à l’appui de la Caisse des dépôts : sa filiale, la Banque des territoires, allait lui fournir une part minoritaire mais décisive des 300 millions recherchés. Il a même assuré qu’il allait faire, autour du 19 juin, une communication conjointe avec la Caisse pour officialiser l’accord. Le problème, c’est que cette annonce était prématurée, pour ne pas dire totalement bidon.


Bidonnage enchanteur.
Contactée par le Canard enchaîné , la caisse des dépôts avoir donné son accord. Ses dirigeants ne confirme qu’une chose : la SGM a bien déposé un dossier de financement. Mais les experts maison n’ont même pas commencé à vérifier et à auditer ses comptes–une étape pourtant obligatoire avant que la caisse des dépôts décide d’allonger, l’oseille ou pas… Réponse, gênée du jeune PDG : « c’est la position de la Caisse… ».
Si l’affaire ne se fait pas avec la Caisse, les Galeries Lafayette pourraient bien chercher un acquéreur plus solvable que Merlin. Du côté des promoteurs immobiliers par exemple, qui rêve de transformer les 100 000 m² du BHV en hôtel de Grand luxe et en galeries commerciales haut-de-gamme.

 

Lu pour vous dans la Presse : Le BHV en plein bazar financier
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Constat alarmant sur la situation du BHV

5 Juin 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news

Constat alarmant sur la situation du BHV et peut-être un accord pour le rachat des murs. 

Il est parfois difficile de concilier la réalité que nous observons au sein du BHV avec les messages relayés dans certains articles de presse, qui tendent à présenter une image optimiste de la situation de la société SGM. Malheureusement, notre quotidien témoigne d'une tout autre réalité. 

Voici quelques images récentes , (Photos du 22 mai 2025) qui illustrent ce qu’était autrefois l’âme du BHV : le Bricolage.

Aujourd’hui, ce secteur emblématique est en perte de vitesse. Les ruptures nous laissent une impression de magasin en période de guerre.

 

 

 

 

À titre d’exemple, le seul fournisseur de papiers peints : "Au fil des Couleurs" a quitté le magasin après avoir dû licencier son personnel, faute de paiements reçus. Il attend encore le règlement de ses factures. Son dirigeant nous dira:

"le BHV ne paye pas ses fournisseurs, ce n'est pas une question de logiciel, j'ai intenté une assignation en référé pour non paiement au TC de Paris, fin juin 2025 . Cette situation malheureuse est due, aux multiples promesses de paiement avec échéancier, jamais respectées...

Les conséquences : licenciements de 3 salariés et clôture de la société."

Autre exemple significatif :

L’un des deux stands de peinture "Farrow & Ball" a cessé son activité dans des conditions similaires en ce 5 juin. Les clients sont désormais redirigés vers une autre adresse dans le quartier.

Le stand Farrow& Ball bâché, entouré de corde pour ne plus y accéder et l'information pour les clients !

 

Constat alarmant sur la situation du BHV
Constat alarmant sur la situation du BHV Constat alarmant sur la situation du BHV
Constat alarmant sur la situation du BHV Constat alarmant sur la situation du BHV

De nombreux fournisseurs quittent le BHV après plusieurs mois — parfois jusqu'à neuf — sans avoir été payés. Résultat : des rayons parfois vides à 30 %, voire 50 %. (Brico, Cadres et dessins, bagages etc.. Les rares rayons encore bien approvisionnés le doivent souvent à des réassorts encore livrés par les Galeries Lafayette.

On ne peut s’empêcher de penser à Monsieur Rueil, fondateur du BHV, qui, s’il voyait ce qu’il en est advenu, désapprouverait sûrement les décisions actuelles de la direction.

Nous voulons croire à un redressement, à un avenir meilleur. Chaque signe d'amélioration est accueilli avec espoir.

Un article de presse "La lettre.fr "vient de paraître le 4 juin. 

Que dit l’article ? En voici un résumé.

Frédéric Merlin, président de la Société  (SGM), a trouvé un accord avec les Galeries Lafayette pour racheter les murs du BHV qu’il exploite déjà depuis novembre 2023.

Cette acquisition, évaluée à 300 millions d’euros, serait été rendue possible grâce au soutien de la Caisse des Dépôts et Consignations (via sa Banque des Territoires) et de trois banques, dont la Caisse d’Épargne. Une foncière serait créée pour l’occasion, majoritairement détenue par Merlin. Le financement sera réparti entre environ 140 millions en fonds propres et 160 millions en emprunts (revus à la baisse à la demande des banques).

Malgré des difficultés financières passées (notamment des retards de paiement), Merlin a rassuré ses partenaires en injectant 58 millions d’euros pour redresser le BHV. En 2024, le magasin a réalisé un bénéfice de 10 millions d’euros avant frais de siège, contre une perte de 15 millions en 2023, malgré un chiffre d’affaires en baisse de 8 % à 430 millions.

Mais lorsque la presse évoque des situations similaires, comme celle des Galeries Lafayette de Dijon, en justifiant les ruptures de stocks par de simples « renégociations de marques », cela prête à confusion, voire à désillusion. Cela soulève aussi de véritables questions sur la transparence de la communication autour de ces enseignes en difficulté.

CD

En voici 2 extraits sur les GL de Dijon :

Dans le bien Public, on peut lire :

Marques qui vont et viennent, trous dans les rayons… Que se passe-t-il aux Galeries Lafayette ?

Cela fait plusieurs mois que les Galeries Lafayette semblent rencontrer des difficultés : entre des rayons peu fournis et des stands qui disparaissent avant de revenir, des vendeurs avancent que le magasin ne paierait plus les marques. Depuis quelques mois, il se passe quelque chose d’étrange aux Galeries Lafayette de Dijon, qui appartient au groupe Société des Grands Magasins (SGM, propriétaire de sept Galeries).

Actu.fr Dijon. Des rayons vides aux Galeries Lafayette : "Ils mettent la clé sous la porte ou quoi ?"

Les Galeries Lafayette de Dijon connaissent des difficultés avec certaines marques. Il ne serait pas question de problèmes financiers mais de renégociation avec les marques….

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Lu pour vous dans la Presse Les échos et le Figaro du 27 janvier.

27 Janvier 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news

Je vous laisse le soin d'apprécier ces 2 articles parus ce jour concernant le BHV et la SGM.

Tout est dit pour rassurer...

Les échos 27 janvier 2025.

Article de Philippe Bertrand

Le rachat des murs du BHV reste à finaliser.

La société des grands magasins de Frédéric Merlin s’efforce toujours d’acquérir les murs du BHV, au cœur de Paris.

Les galeries Lafayette se sont résolues à accorder des souplesses à son acheteur.

Il y a « des choses qu’on dit et les choses qu’on fait », raconte le cinéaste, Emmanuel, Mouret. Mi-février 2023, les Galeries Lafayette annoncé la vente du BHV à la foncière, société des grands magasins, (SGM) du jeune Frédéric Merlin. Le lyonnais de 32 ans, signé une promesse d’achat pour le fonds de commerce de l’ancien, bazar de l’hôtel de ville et 80 000 m² de bâtiment au cœur de Paris : les murs du grand magasin, des boutiques et des appartements rue du temple, de la verrerie et des archives.

Deux ans plus tard, l’entrepreneur au col roulé et son associé dans l’affaire, l’ancien industriel, Lorrain Jean-Paul Dufour n’ont rien payé des 500 millions d’euros que prévoyait l’accord hormis le droit d’activité du BHV, qui valait peu en raison de ses pertes. Frédéric Merlin avait réussi à convaincre Natixis, dit-il, mais à des taux d’intérêt élevé, incompatibles avec le modèle économique d’un grand magasin.

« À l’époque, les taux d’intérêt remontaient, les liquidités s’asséchaient » explique un expert de l’immobilier. Un an auparavant lorsque la SGM avait racheté sans tracas sept Galeries Lafayette de province, le contexte financier était plus favorable. Les Galeries Lafayette se sont donc résolues à accorder un report de la promesse de vente et une facilité : la possibilité d’un rachat des immeubles. (Plus les murs du BHV du centre commercial, Parly 2, près de Versailles, dans les Yvelines.) par des investisseurs autres que la SGM. Le délai courait jusqu’en mars 2024 et a été de nouveau prorogé jusqu’à l’été 2025.

Relance commerciale.

La foncière 6e Sens, lyonnaise aussi et proche de la SGM, s’est substituée à Frédéric Merlin pour l’acquisition du bloc des rues de la Verrerie, du Temple, et des Archives. La ville de Paris a repris l’immeuble du numéro 42 de la rue de la verrerie. Restent l’immeuble du 13-15, rue de la Verrerie et des locaux du BHV Homme dont les rayons seront déménagés dans le bâtiment numéro un du BHV. La SGM n’en aura plus besoin et ne voit plus d’intérêt à son rachat.

Reste surtout l’immeuble principal. Frédéric Merlin annonce aux échos avoir bouclé un plan de financement. Il ne cite aucune banque mais plusieurs sources affirment que la Caisse des Dépôts regarde le sujet. Selon un proche du dossier pour que la transaction à environ 300 millions d’euros, soit effectuée fin juin, la Caisse devra donner son accord de principe en mars, ou en avril, afin que les autres banques suivent. Une fois cette étape franchie, si elle l’est, le patron de la SGM pourra se consacrer à la finalisation de la relance commerciale du BHV.

En septembre 2024, Mediapart relayait les plaintes de quelques fournisseurs et enseignes locataires du BHV. Les factures n’étaient pas payées et le reversement du chiffre d’affaires, des boutiques tardait. Les Galeries Lafayette s’inquiétaient pour le paiement du loyer d’un bâtiment qui lui appartient encore.

En situation de difficulté, le retard de paiement est un classique, cela soulage la trésorerie. Cela exerce aussi une pression sur des enseignes dont on souhaite le départ, confirme un connaisseur des grands magasins. Frédéric Merlin, met les retards sur le compte du débranchement de l’informatique de l’ancien exploitant et la nécessité de recréer un service comptable. Il assume aussi tirer les délais de paiement vers le maximum autorisé à savoir 45 jours.

Le patron de la SGM poursuit également la refonte de l’offre. La suppression du rayon enfant au cinquième étage a notamment été actée. L’espace du 7e étage a été libéré pour accueillir un grand espace de restauration.

L’entrepreneur n’a pas masqué le creux que les Jeux olympiques ont provoqué : effondrement du chiffre d’affaires de 10 % en juillet et de 20 % en août. Le BHV se situait pendant les compétitions au cœur de la zone rouge d’accès difficile. Les affaires ont repris en septembre. Le trafic a augmenté de 5 % à la fin de l’année 2024. Celle-ci s’est néanmoins achevé avec un recul des ventes de 8 %, à 260 millions d’euros, mais un résultat positif, quand il avait été négatif pendant 20 ans.

La SGM a de nouveau procédé à une recapitalisation du magasin. 20 millions d’euros ont été ajoutés à la première injection de 38 millions. Les impayés ont été purgé. La SGM peut se concentrer sur les murs du BHV. Une source indique qu’en cas de nouveaux problèmes plusieurs investisseurs institutionnels seraient prêts à reprendre le bâtiment en gardant le BHV comme locataire.

 

Nous construisons un modèle rentable fidèle à l’ADN du grand magasin.

 

Deux ans après votre rachat aux Galeries Lafayette, où en est le BHV ?

Nous avons atteint notre objectif en étant rentable dès cette première année, même si 2024 a été contrasté en termes d’activité. Au premier semestre, la météo a été plutôt défavorable. Pendant l’été, de mi-juin août, les ventes ont plongé de 25 %.

Notre clientèle, à 90 % parisienne, a déserté la ville lors des Jeux olympiques. Notre situation dans une zone difficile d’accès ne nous a pas permis de capter la des touristes. Et la refonte en cours de notre offre a aussi affecté nos ventes de manière transitoire. À cause de tout cela, nous avons terminé l’année avec un chiffre d’affaires de 260 millions d’euros, en baisse de 8 % même si notre trafic a augmenté de 5 % d’octobre à décembre.

Mais il faut bien comprendre que notre stratégie ne repose pas sur la croissance à tout prix. Nos ventes sont en légère baisse sur l’année, mais nous enregistrons un résultat positif et en hausse. En 2024, nous aurons dégagé 9,6 millions d’euros d’Ebida avant frais de siège, et de 5 millions après frais de siège. Il faut se souvenir que le BHV perdait 15 millions par an depuis une vingtaine d’années.

Mi 2024, une polémique est née autour du fait que le BHV ne payait plus certains fournisseurs, qu’en est-il aujourd’hui ?

Dans la réalité, en août, une dizaine de fournisseurs sur 2000 ont voulu alerter la presse au sujet des délais supplémentaires de paiement, et cette médiatisation a été alimenté par certaines organisation syndicale. Ces délais sont liés à l’autonomisation progressives du BHV vis-à-vis des Galeries Lafayette, qui nécessite de développer un nouveau service de facturation. Ces problèmes ont été largement réglé, même si notre système est encore perfectible. Nous avons dû recruter des comptables et nous n’en avons encore que 30 quand il nous en faut 50. Mais j’assume aussi le fait de renégocier certaines conditions commerciales, notamment quand les contrats prévoyez des délais de paiement de 10 jours alors que la plupart de nos concurrents, règle dans la limite légale des 45 jours, nous devons nous battre à armes égales.

Comment fait pour redresser la rentabilité de ce magasin ?

Nous avons procédé à un travail drastique de contrôle et de diminution des frais généraux. Et nous n’avons pas remplacé une partie des départs à la retraite et des CDD. Les effectifs ont ainsi diminué d’une centaine d’unités sur un total de 1100 sans plan social, mais dans le même temps, nous avons recapitaliser la société à hauteur de 20 millions d’euros qui s’ajoute aux 38 millions injectés lors de la reprise. Et nous avons alloués 9 millions d’euros aux travaux.

Quand s’achèvera la transformation et quelles en seront les grandes lignes.

Nous avons supprimé des rayons non rentables, comme le rayon enfant. Nous allons déménager l’Homme de la rue de la verrerie vers le bâtiment principal. Nous avons aussi arrêté la collaboration avec certaines marques et en avons intégré 200 autres. Nous allons faire du septième étage qui est vide aujourd’hui le plus bel espace de restauration de Paris, avec des restaurants abordables et une offre plus haut de gamme, dans la lignée de ce que nous propose aujourd’hui au sixième, avec les Tables Perchées d’un côté et la Table Cachée de Michel Roth de l’autre.

Pour le reste de l’offre, j’entends rester fidèle à l’ADN du BHV. Pas question de toucher au bricolage et à l’aménagement de la maison, qui représente presque la moitié de nos ventes. Nos bastions, ce sont la maison, la décoration, la mode, la culture et les loisirs. Je souhaite aussi ajouter des offres originales, plus saillantes et en phase avec la clientèle du Marais, sur le modèle d’un concept store. Nous voulons aussi être un acteur de la consommation du quotidien avec une offre alimentaire, un fleuriste… Tout cela nécessite d’importants investissements. Il nous faudra trois ans pour mener à bien cette transformation.

À l’origine, il était prévu que vous rachetiez les murs du BHV, ainsi que tout un ensemble immobilier dans les rues adjacentes. Selon nos informations vous n’avez encore rien acquis. Où en est cet aspect du dossier ?

Nous avons toujours eu le projet de reprendre les murs des bâtiments exploités par le BHV. le projet comporte plusieurs étapes. D’abord, la reprise du fonds de commerce, puis la partie immobilière. Nous avions obtenu début 2023 un financement mais les taux était alors très élevé et nous avons jugé qu’ils étaient incompatibles avec notre modèle économique.

Avec l’accord des Galeries Lafayette, nous avons donc négocié un nouveau délai. Et nous avons organisé l’acquisition de la partie résidentielle par une autre foncière, 6e Sens, un partenaire de longue date du groupe. Le nouveau délai court jusqu’à l’été 2025. Je peux dire que nous avons bouclé notre financement avec des partenaires solides.

Votre groupe ne se résume pas au BHV, comment se porte-t-il ?

En 2024, le groupe SGM a atteint son objectivité de rentabilité sur l’ensemble de ses activités. Nos 11 centres commerciaux, implantés dans le centre de villes de toutes tailles ont généré 27 millions d’euros de loyer. Nous y renouvelons notre offre, ce qui renforce l’attractivité des sites et le trafic. Nous avons ainsi ouvert 41 nouvelles boutiques en 2024, dont des locomotives comme Primark à Mulhouse. Nous en ouvrirons 45 en 2025, le tout a généré 600 millions d’euros de volume d’activité.

Nos 7 Magasins Galeries Lafayette franchisé sont également tous profitables, même si le chiffre d’affaires a légèrement fléchi, à 116 millions d’euros, contre 119 millions en 2023. Car, comme au BHV, nous y avons fait le choix d’un commerce rentable, renouvelé et tourné vers les nouvelles tendances. Nous y avons réalisé 30 millions de travaux et accueilli 50 nouvelles enseignes. Ce pôle dégage un Ebida de 14,5 millions d’euros. Au total, le groupe réalise 430 millions d’euros de chiffre d’affaires consolidé avec un EBITDA de 33,7 millions.

Lu pour vous dans la Presse Les échos et le Figaro du 27 janvier.

Le Figaro du 27 janvier 2025.

 

Le BHV renoue avec la rentabilité, selon la Société des grands magasins

Par Le Figaro avec AFP Elena Dijour / stock.adobe.com

Le magasin enregistre « un résultat positif, et en hausse » selon le président du groupe SGM Frédéric Merlin.

 Le groupe a affirmé dans un communiqué lundi 27 janvier que « toutes les entités du groupe », y compris le célèbre Bazar de l’Hôtel de Ville parisien avaient été « rentables » l’an dernier.

La foncière Société des grands magasins (SGM) a affirmé dans un communiqué lundi 27 janvier que « toutes les entités du groupe », y compris le célèbre Bazar de l'Hôtel de Ville parisien sur lequel ont plané des inquiétudes en 2024, avaient été « rentables » l'an dernier. Le BHV a « enregistré en 2024 un Ebitda [bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, ndlr] avant frais de siège de 9,6 millions d'euros contre une perte de 15 millions d'euros en 2023 », indique la SGM dans un communiqué. L'Ebitda est un indicateur de rentabilité, mais la société n'a pas publié de résultats exhaustifs.

Dans un entretien aux Echos, le président du groupe SGM Frédéric Merlin précise que les ventes du BHV « sont en légère baisse sur l’année », mais il affirme que le magasin enregistre « un résultat positif, et en hausse ». Il y détaille que le BHV a dégagé un Ebitda « après frais de siège » de 5 millions d'euros. Au global, le groupe revendique un chiffre d'affaires qui « avoisine les 430 millions d'euros et permet d'atteindre un Ebitda avant contribution au siège estimé à 33,7 millions d'euros, conforme à nos prévisions ».

Des retards de facturation « réglés » selon la direction

L'entreprise ne donne pas plus de précision mais son dirigeant assure que « toutes les entités du groupe sont rentables », grâce précise-t-il dans le communiqué à «une gestion optimisée des frais, à la recherche permanente des meilleures organisations» ou encore «à un travail de fond sur la transformation des sites». Les représentants du personnel avaient alerté durant l'année 2024 quant à la santé du BHV, arguant notamment que certains fournisseurs rencontraient des difficultés à se faire payer depuis le changement de propriétaire. Le précédent propriétaire, le groupe des Galeries Lafayette, avait multiplié les refontes pour relancer un magasin qui connaît des difficultés depuis plusieurs années, mais avait fini par le céder fin 2023 à la foncière lyonnaise SGM.

« Une dizaine de fournisseurs sur 2.000 ont voulu alerter la presse au sujet de délais supplémentaires de paiement, et cette médiatisation a été alimentée par certaines organisations syndicales », a réagi Frédéric Merlin lundi dans Les Echos, évoquant un problème de logiciel de facturation. « Ces problèmes ont été largement réglés même si notre système est encore perfectible », a-t-il ajouté. Il précise par ailleurs que les effectifs du BHV « ont diminué d'une centaine d'unités sur un total de 1.100, sans plan social». Il était auparavant question d'environ 1.300 salariés, chiffre ne comptant pas les nombreux démonstrateurs employés par les marques présentes en magasins.

 

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Le BHV en détresse : Une situation inquiétante!

24 Janvier 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news

Le BHV en détresse : Une situation inquiétante à l'approche de son 170e Anniversaire !

Le BHV, qui fêtera en 2026 ses 170 ans d'existence, traverse une période difficile.

Les perspectives sont loin d'être joyeuses. Le « Bateau Amiral », surnom du BHV Rivoli, semble être en train de sombrer, et les inquiétudes grandissent parmi les équipes.

Le BHV en détresse : Une situation inquiétante!

Une situation qui dérive : Un manque de visibilité et de leadership

Après l'événement festif de Noël au BHV, nombreux étaient ceux qui espéraient une évolution positive. Mais, en ce début d'année, la situation est marquée par un sentiment de désillusion parmi les managers de vente.

Mais, où sont passés certains cadres supérieurs ?

En effet, trois membres du comité de direction (CODIR) ont été suspendus en « mise à pied conservatoire » : la directrice commerciale, la directrice des achats, et la directrice logistique/facturation.

Des problèmes techniques qui aggravent la situation

Outre la crise de direction, des dysfonctionnements techniques viennent s’ajouter au chaos.

En effet, 2 des 3 ascenseurs du magasin sont en panne. Le contrat de maintenance avec la société Koné a été résilié, et une nouvelle entreprise a été engagée, mais les réparations tardent.

Le BHV en détresse : Une situation inquiétante!Le BHV en détresse : Une situation inquiétante!

De plus, 4 des 6 monte-charges sont hors service,

(Pour ceux qui connaissent le magasin :

le 4 et le 9 dans le magasin et

les 16 et 17 du BHV Homme)

et un escalator situé entre le 2e et le 3e étage

ne fonctionne plus.

Ces pannes, bien que techniques, ont un impact direct sur l'expérience client et sur la fluidité des opérations du magasin, alimentant encore un peu  plus le climat d’incertitude.

Suppression des rayons Enfant et Jouets : Une réorganisation Imminente

Face à cette situation, la Presse :( le parisien, Actu etc...) a récemment révélé que plusieurs rayons emblématiques du BHV, notamment ceux dédiés aux enfants et aux jouets, allaient être fermés

Rayon jouets
Rayon jouetsRayon jouets

Rayon jouets

rayon Enfants
rayon Enfantsrayon Enfants

rayon Enfants

Cette réorganisation semble être une tentative de libérer de l’espace pour rapatrier les rayons du BHV Homme.

Les bâtiments du BHV Homme et ceux le jouxtant ont été vendus par les Galeries Lafayette à une société immobilière lyonnaise, "6e Sens", dirigée par Nicolas Gagneux. Ce promoteur, connu pour acheter des immeubles afin de les revendre par morceaux, a désormais la main sur ces espaces, soulignant encore l'orientation immobilière du groupe plutôt que commerciale.

Approvisionnement : situation critique

Les rayons bien approvisionnés sont ceux, dont le stock demeure aux Galeries Lafayette, pour les autres rayons dont l’approvisionnement est en direct par les fournisseurs, de nombreuses ruptures subsistent.

La Situation Financière des Galeries Lafayette et de SGM ; leurs conséquences .

Les galeries Lafayette ont besoin d’argent pour rénover Haussmann, on parle de fermer les 2 magasins de Marseille fin 2025. Les GL attendent d’être payé par Frédéric Merlin, pour la vente du BHV, mais jusqu'à quand ?

Le magasin de Dijon appartenant au groupe SGM depuis 3 ans semble se retrouver dans la même situation que le BHV. Les marques des différents Corners ne livrent plus, faute de paiement.

Que penseraient Xavier Ruel, Fondateur du BHV , René, Gérard, Jean-Pierre Boulot qui lui ont succédé en voyant cet exceptionnel Grand Magasin s'effondrer ?

Pour nous tous, qui avons vécu une partie de l’épopée BHV, c’est difficile à accepter !

Christine D.

Le BHV en détresse : Une situation inquiétante!

additif pour ceux qui veulent en savoir plus : L'article Médiapart du 19 décembre 2024.

Le flou persiste sur l’avenir du BHV, malgré les promesses de son patron

Médiapart Mathias Tbêpot - 17 décembre 2024 à 10h25

 

Après des mois à payer par intermittence ses fournisseurs, le nouveau dirigeant de l'enseigne, Frédéric Merlin, assure à Mediapart qu'il est rentré dans les clous. Mais il lui reste racheter les murs du grand magasin parisien. Trouvera-t-il les fonds ?

En trompe-l'œil. Dès le 6 novembre, le Bazar de l'Hôtel de Ville {BHV), grand magasin emblématique du centre de Paris, inaugurait en grande pompe, rue de Rivoli, ses vitrines et illuminations pour les fêtes de fin d'année. Afin de marquer le coup, son nouveau patron, Frédéric Merlin, 33 ans, qui a repris l'affaire fin 2023, avait convié quelques noms connus du grand public tels que Léna Situations, Adriana Karembeu, ou Marc Lavoine, qui a chanté avec la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Une ambiance bon enfant qui contrastait avec celle des derniers mois, éreintants pour les 1000 personnes qui travaillent aux BHV de la rue de Rivoli et de Parly 2. Comme nous le révélions le 12 août, à peine Frédéric Merlin avait-il repris le fonds de commerce aux Galeries Lafayette qu'il accumulait les retards de paiement envers les boutiques et les marques qui peuplent les allées des deux magasins.

Depuis, les doutes peinent à être levés sur sa capacité réelle, financière comme opérationnelle, à faire tourner le BHV et ses 250 millions d'euros de chiffre d'affaires. Les interrogations sont tout aussi nombreuses sur les solutions qu'il pourrait apporter pour remettre d'aplomb ce symbole du commerce parisien, qui accumule les pertes depuis des années, avec 15 millions d'euros de déficit annuel en 2023.

Les syndicats du magasin ont déposé un droit d'alerte économique au printemps, qu'ils ont prolongé ensuite. « Depuis le début, Frédéric Merlin nous ment », s'indignait alors un représentant des salariés, qui attend encore aujourd’hui des réponses claires. Les craintes se multiplient pour l'avenir du grand magasin, censé fêter ses 170 ans en 2026. La mairie de Paris suit le dossier de près : l'adjointe chargée des entreprises, Afaf  Gabelotaud, a notamment  rencontré l'intersyndicale.

Confronté à ces doutes, et aux nombreuses questions que Mediapart lui a adressées, le nouveau patron du BHV a décidé de s'expliquer longuement. Rendez-vous est donné dans les locaux de la rue de Rivoli. Adoptant une posture très courtoise, Frédéric Merlin admet d'abord un certain nombre d'erreurs dans sa relation avec les marques partenaires de son enseigne :« Qu'il y ait eu des loupés dans tous les sens avec les fournisseurs du BHV, c'est vrai je m’y suis mal pris sur la méthode et il y a a eu des relations difficiles », concède-t-il.

Processus comptable défaillant

Pour une part significative des boutiques installées dans les « corners » du BHV, c’est le magasin qui encaisse les achats des clients, puis rétrocède leur dû aux commerçants, après avoir prélevé une commission. Et durant les neuf premiers mois de 2024, Frédéric Merlin ne rétrocédait que par intermittence aux marques le fruit des ventes, ignorant leurs plaintes et relances répétées.

Il a ainsi laissé s'installer l'idée qu'il ne disposait pas des ressources financières suffisantes pour faire tourner la machine. Pour nombre de petites boutiques installées dans le grand magasin depuis plusieurs années, la situation économique est devenue Intenable et même « insupportable », selon un des patrons concernés. Certaines enseignes ont baissé le rideau en guise de protestation, et d'autres, plus petites, sont carrément parties, voire ont déposé le bilan :au total, une trentaine de fournisseurs » ont coupé les ponts avec le BHV depuis le rachat par Frédéric Merlin.

Ce dernier le promet, les retards de paiement n'auraient cependant rien à voir avec des difficultés financières personnelles ou de son groupe. « J’ai mis38 millions d'euros d'argent frais de mon groupe au capital du BHV, qui perdait 15 millions d'euros par an en 2023. Ce qui me permet potentiellement d'assumer jusqu’à 'à deux ans et demi de pertes. Après avoi mis autant d'argent, quel serait mon intérêt de retenir volontairement le paiement des fournisseurs ?», interroge-t-il.

 « Je suis libre de la gestion contractuelle avec mes fournisseurs. Libre ensuite à [eux] de l'accepter ou pas. » F Merlin

 Comme il l’avait expliqué en aout, les dysfonctionnements seraient liés à un système de double facturation hérité du temps des Galeries Lafayette. Concrètement, une partie des factures des fournisseurs sont envoyées au siège du BHV, et une autre partie au siège des Galeries Lafayette. Un processus comptable que les nouvelles équipes dirigeantes n'auraient pas réussi à bien appréhender, laissant ainsi les retards de paiement s'accumuler au-delà des quarante-cinq jours maximum prévus par la loi.

Frédéric Merlin jure avoir tout fait pour remédier à cette situation, notamment en investissant « 12 millions d'euros dans un progiciel de gestion afin de gagner en autonomie » vis-à-vis des Galeries Lafayette. Surtout, martèle-t-il, les retards de paiement à n'en plus finir, c’est terminé.

« Il n’a plus de facture payée au-delà de quarante-cinq jours », affirme-t-il. Selon nos informations, il est vrai que les relations commerciales avec ses fournisseurs se sont apaisées à l'automne. « Il a fini par nous régler en octobre », confirme la gérante d'une enseigne, qui reste toutefois sur ses gardes.

Cela dit, il n’est pas question pour Frédéric Merlin de revenir aux pratiques vertueuses des Galeries Lafayette, qui payaient sous dix jours les marques du BHV : « Je suis libre de la gestion contractuelle avec mes fournisseurs : si mes concurrents, par exemple le Printemps, paient à quarante-cinq jours, j'ai le droit de définir une nouvelle règle pour m’adapter. Libre ensuite à mes fournisseurs de l’accepter ou pas ».

Les Yeux plus gros que le ventre ?

Tout aussi préoccupant pour l’avenir du grand magasin, les relations entre Frédéric Merlin et le groupe des Galeries Lafayette se seraient dégradées au fil du temps selon la lettre. Fâcheux alors que les GL sont toujours propriétaires des murs et le soutiennent financièrement pour faciliter la continuité de son activité.

Origine trouble des fonds

 Mais où Frédéric Merlin trouve-t-il l’argent pour grandir autant ? A ce stade, on sait qu’il a à ses côtés un partenaire financier décisif, Jean-Paul Dufour, un ami de sa famille qui résiderait fiscalement en Belgique. Ce dernier est notamment majoritaire au Capital du BHV, même si c’est Frédéric Merlin qui en a le contrôle au sens juridique du terme. Mais au-delà, l’origine de fonds de celui qui dit avoir monté son groupe à partir d’un prêt étudiant reste trouble

.....

Le ton devient plus sec lorsqu'il s'agit d'évoquer les critiques sur sa gestion financière cavalière. « Le ratio dette sur actif de mon groupe est d’à peine plus de 40 %, c'est-à-dire un niveau conforme au standard d'une entreprise saine financièrement », justifie-t-il, sans donner d'élément qui permettrait de vérifier ses dires.

Sur le profil d'endettement de son groupe, il assure même « gérer son entreprise en bon père de famille ». Il ne trouve cependant pas d'explication convaincante pour justifier qu'en 2022, il a souscrit pour plus de 20 millions d'euros d'emprunts obligataires pour le compte de la SGM, au taux d'intérêt prohibitif de 10 %, comme l'indiquent les comptes officiels du groupe.

300 à 400 millions à trouver

En substance, Frédéric Merlin assure qu'il est sur le chemin de la réussite. Mais il lui reste toujours à franchir la marche la plus haute : parvenir à réunir les fonds restants pour reprendre les murs du magasin de la rue de Rivoli, soit entre 300 et 400 millions d'euros. À Mediapart, il dit d'abord avoir réussi à repousser de six mois la date butoir du rachat, initialement convenue avec les Galeries Lafayette pour le 31décembre.

Officiellement. Aucune inquiétude. « Le tour de table est bouclé », nous a-t-il lancé d'emblée. Comprendre : le patron estime qu'avec le concours de son associé Jean-Paul Dufour, l'apport en capital serait déjà suffisant pour que l'opération se fasse. Impossible de vérifier ses dires.

Et reste toujours à trouver les prêts nécessaires pour boucler le montage. Il n'a pour l'instant réussi à convaincre que la banque Natixis. Frédéric Merlin ne serait pas opposé à accueillir au capital un autre investisseur institutionnel, pour donner de la crédibilité au projet. Mais les fonds privés ne se bousculent pas au portillon pour investir dans le modèle du grand magasin.

Alors, Frédéric Merlin s'est tourné vers des banques publiques. La Lettre a dévoilé que la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et Bpifrance avaient été approchées. Bpifrance a indiqué à Mediapart avoir décliné la proposition. Côté CDC, « on regarde le dossier, mais aucune décision n'est prise à ce stade », déclare-t-on, précisant que l'institution pourrait « privilégier un financement sous forme de prêt à un investissement au capital ».

 

Mais pourquoi une banque publique irait-t-elle sauver un entrepreneur aux reins peut-être pas suffisamment solides pour assumer sa folie des grandeurs ? « Le BHV est un actif emblématique pour la mairie de Paris, qui souhaite que le magasin reste sous pavillon français, décrypte une source interne à la CDC. Le bâtiment de la rue de Rivoli est très bien placé [en face de l'hôtel de ville)] et risque d'attirer des fonds étrangers qui ne seraient intéressés que par l’immobilier. C'est donc presque un sujet de souveraineté. »

Contactée, la mairie de Paris réfute être « à l'origine » de la demande à la Caisse des dépôts de sauver le BHV. Un peu agacé par le fait que l'on puisse penser que le dossier prenne une tournure politique, et donc qu'il ne soit plus seul maître à bord, Frédéric Merlin tient à l’affirmer : «je ne suis pas un pantin. »

Nous attendrons donc de voir comment réagira la famille Houzé qui s’impatiente lorsque nous arriverons au mois de mars.

 

 

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LU pour vous : BHV : Frédéric Merlin au pied du mur pour payer les Galeries Lafayette

23 Novembre 2024 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news

LU pour vous : BHV : Frédéric Merlin au pied du mur pour payer  les Galeries Lafayette

Rédactrice : Sophie Lecluse

Chacun pourra penser ce qu’il veut, mais la situation semble toujours aussi préoccupante.

Frédéric Merlin réussira t’il à obtenir les prêts nécessaires ?

Le journal d’information : La lettre publiait cet article le 15 novembre dernier, bien clair et bien structuré.

L'Événement BHV :

Frédéric Merlin au pied du mur pour payer les Galeries Lafayette

Le jeune entrepreneur Frédéric Merlin, que personne n'avait vu venir sur le rachat du BHV, a bien du mal à boucler son plan de financement pour en acquérir les murs. Il cherche aussi la martingale pour relancer l'exploitation du grand magasin. La famille Moulin-Houzé s'impatiente.

Frédéric Merlin a pris tous les autres grands magasins parisiens de court en lançant dès le 6 novembre les illuminations de Noël du BHV. Le patron de la Société des grands magasins (SGM), qui exploite l'ex-Bazar de l'Hôtel de Ville depuis un an, a paradé en compagnie de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et a posé pour la photo avec les stars du soir Adriana Karembeu, Marc Lavoine et l'influenceuse Léna Situations. Mais ce jeune entrepreneur de 32 ans se fait beaucoup moins véloce et bien plus discret quand il s'agit d'honorer ses engagements financiers auprès des Galeries Lafayette, toujours propriétaires des murs du BHV.

La famille Moulin-Houzé, à la tête de la holding Motier, détentrice des Galeries Lafayette, de La Redoute, de Mauboussin et aussi de 7,7 % du distributeur Carrefour, commence d'ailleurs à sérieusement s'impatienter. 

100 millions déjà récupérés

 À la suite de la signature de l'acte de vente en novembre 2023, la SGM a jusqu'au 31 décembre 2024 pour payer la facture d'un ensemble comprenant le BHV Marais, rue de Rivoli (Paris 4 ), celui de Parly 2 (Yvelines) et le BHV L'Homme, rue de la Verrerie (Paris 4 ). Soit un peu plus de 400 millions d'euros pour les murs et l'exploitation.

 Les Moulin-Houzé ont déjà récupéré 100 millions d'euros de la vente de quelques adresses supplémentaires, rue de la Verrerie et rue des Archives, auprès de Frédéric Merlin, associé au marchand de biens lyonnais 6e Sens Immobilier. Mais l'entrepreneur peine vraiment à boucler son plan de financement pour le gros morceau restant, alors que les transactions immobilières sont à l'arrêt et les taux d'intérêt encore hauts.

Il a, selon nos informations, approché récemment Bpifrance et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) pour compléter son apport en fonds propres et le prêt de BPCE, via sa filiale Natixis. Les négociations seraient encore en cours avec ces institutions, qui apporteraient par ailleurs un cachet de crédibilité au projet.

Cette crédibilité manque cruellement au jeune Frédéric et à sa sœur, Maryline Merlin, dont la fortune et les moyens de financement restent obscurs. Ensemble, ils ont lancé leur foncière à Lyon en 2018 avec des prêts étudiants investis dans le rachat de centres commerciaux de province qu'ils ont réhabilités. Ils ont ensuite mis un premier pied dans la porte de la holding des Moulin-Houzé en rachetant sept magasins Galeries Lafayette de province, fin 2021.

 Les conseillers immobiliers missionnés

 Au-delà du plan de financement, les Merlin cherchent aussi la formule magique pour l'exploitation des 40 000 m du magasin amiral, face à la mairie de Paris. La rentabilité s'est dégradée au fur et à mesure de l'avancée des travaux de la rue de Rivoli, désormais interdite aux voitures, et de la prise de pouvoir du e-commerce sur les achats non alimentaires.

Les pertes du magasin s'élevaient à plus de 15 millions d'euros en 2023. Frédéric Merlin a d'abord planché sur une reconversion des étages supérieurs en hôtel de prestige. Il avait l'intention de confier ces espaces avec vue sur la Seine à une chaîne internationale comme The Standard, référence à New York. Mais la configuration des lieux et l'absence d'autorisation de la mairie a mis le projet en sommeil.

Le grand magasin, qui vit de ses concessions sous forme de corners à quelque 300 marques, reste néanmoins trop spacieux et doit être optimisé. Frédéric Merlin a missionné au printemps l'ensemble des grands groupes de conseil en immobilier, tels que CBRE, Cushman & Wakefield et JLL, sur un plan de valorisation de l'espace. JLL tiendrait la corde. Food court, espaces confiés en location-gérance à des marques (comme actuellement Boulanger), pop-up stores, toutes les hypothèses sont sur la table.

 Les syndicats reçus à la mairie

 En attendant, le costume de directeur général de grand magasin semble un peu trop large pour Frédéric Merlin. Le nouveau patron a accumulé les retards de paiement aux marques en concession depuis un an, comme l'a relaté Mediapart en août. Ce qui révèle de sérieux problèmes de trésorerie. À Parly 2, une dizaine de marques ont plié bagage pour aller dans le magasin Le Printemps situé dans le même centre commercial.

 L'intersyndicale CFDT, CFTC, CGT et Sud a émis un droit d'alerte en mai, reconduit en septembre, et s'inquiète pour l'avenir des 975 salariés, dont environ 800 au BHV principal. Les représentants syndicaux ont été reçus le 5 novembre par Afaf Gabelotaud, adjointe à la maire de Paris chargée du commerce et de l'emploi, qui n'a rien pu leur promettre. La situation est d'autant plus préoccupante que novembre et décembre représentent le quart des 280 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel du 52 Rivoli. Face à ces manquements, la famille Moulin-Houzé trépigne. Elle croule sous plus d'un milliard d'euros de dettes (LL du 28/02/23).

 La Redoute souffre avec le secteur du meuble, le cours de Bourse de Carrefour ne décolle pas, les Galeries Lafayette Haussmann reviennent tout juste à leur niveau de vente d'avant-Covid (mais pas au même niveau de rentabilité), tandis que le magasin des Champs-Élysées accumule les pertes.

Dissensions au sein de la famille

 Le sujet du BHV fait donc office de caillou supplémentaire dans leur chaussure. Il occasionne même des dissensions au sein de la famille. La descendante des fondateurs, Ginette Moulin, 97 ans, soutenue par son petit-fils le président du groupe Galeries Lafayette, Nicolas Houzé, reproche à Philippe Houzé, nouveau président de la holding Motier, de s'être trop vite jeté dans les bras de ce jeune loup de Frédéric Merlin, sans avoir perçu qu'il n'avait sans doute pas les reins assez solides.

 La famille rappelle donc régulièrement à la Société des grands magasins la date butoir du 31 décembre, même si leur contrat prévoit un report à fin mars, assorti d'indemnités compensatoires. D'autant qu'il n'y a pas vraiment de plan B.

 Certes, la vente des murs seuls rapporterait environ 700 millions d'euros, soit 200 millions de plus que la transaction actuelle, négociée aux alentours de 500 millions pour les murs et l'exploitation. Mais elle impliquerait de tirer un trait sur l'existence du grand magasin actuel, et il faudrait alors endosser la pénible responsabilité d'éteindre une dernière fois ses belles guirlandes de Noël.

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Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre

7 Novembre 2024 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news

Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre

En ce 6 novembre 2024, le BHV était le premier à communiquer sur ses vitrines de Noël.

Voici un petit reportage, photos grace à nos collègues.

 

 

Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre

Le spectacle de rue a réuni l'influenceuse Lena Mahfouf (Léna),

la mannequin Adriana Karembeu et le chanteur Marc Lavoine en présence de la Maire de Paris, .

Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembreInauguration des vitrines du BHV le 6 novembreInauguration des vitrines du BHV le 6 novembre

Frédéric Merlin, le repreneur du BHV était présent.

 

Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembreInauguration des vitrines du BHV le 6 novembre

Sur l’angle de la rotonde, Rivoli et de la rue du Temple : un spectacle avec d’immenses lutins lumineux dansent sur la coupole et dans la rue, à la grande joie des spectateurs.

Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembreInauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembreInauguration des vitrines du BHV le 6 novembre

Marc Lavoine chante : "je ne veux qu'Elle"

Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre

Noël et ses vitrines se sont éclairées en cette soirée.

Merci beaucoup à ceux qui m'ont aidée pour ce reportage, par leurs photos.

 

Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
Inauguration des vitrines du BHV le 6 novembre
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A propos du Comité Social et Economique du BHV le 13 septembre dernier

10 Octobre 2024 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news

A propos du Comité Social et Economique du BHV le 13 septembre dernier
La rue de Rivoli , résolument sans voiture, sauf bus et taxis ... grâce à la Mairie de Paris

La rue de Rivoli , résolument sans voiture, sauf bus et taxis ... grâce à la Mairie de Paris

Vous êtes nombreux à me demander si on en sait un peu plus...

Que savons nous aujourd'hui ?

Le CSE du 13 septembre a évoqué quelques points.

La Direction précise que le BHV a une Culture Chiffre d’affaires et qu’il va falloir changer, en pensant Rentabilité.

L’acquisition immobilière du BHV sera finalisée pour mars 2025.

Fréderic Merlin cible surtout sur la baisse des effectifs, en réduisant les effectifs du back office de 10 points, c’est-à-dire de passer de 45 % à 35%, ainsi, la vente représentant 55% actuellement pourrait voir son effectif augmenter.

Les retards de paiement aux fournisseurs de 30 à 45 jours étant autorisés, Frédéric Merlin précise que certains sont réglés à 60 jours de manière exceptionnelle. Les problèmes liés aux règlements fournisseurs pourraient encore durer 10 mois.

Bref rien de bien nouveau pour calmer la situation, si ce n’est qu’on peut croire que Frédéric Merlin a de bonnes intentions puisqu’il investit dans l’informatique !

Mais « L’enfer est pavé de bonnes intentions »  disait St Bernard de Clairvaux, expliqué par:  la volonté d’agir ou le vœu de faire bien, ne sont pas suffisants si les actes ne suivent pas...

L’avenir nous le dira !...

Le sous-sol est toujours avec des gondoles bien vides, même si certaines sont achalandées.

Les fournisseurs non payés ( on parle d'une centaine), ne sont pas décidés à reprendre leurs activités.

Photos du 8 octobre2024
Photos du 8 octobre2024Photos du 8 octobre2024
Photos du 8 octobre2024

Photos du 8 octobre2024

photos du 8 octobre
photos du 8 octobrephotos du 8 octobre
photos du 8 octobre

photos du 8 octobre

C'est évident que nous préférons voir ces gondoles remplies ! quelques photos de la même date !

A propos du Comité Social et Economique du BHV le 13 septembre dernierA propos du Comité Social et Economique du BHV le 13 septembre dernierA propos du Comité Social et Economique du BHV le 13 septembre dernier

A ce jour, la SGM de Frédéric Merlin n’est pas propriétaire des murs du BHV ; Elle exploite le fonds de commerce du grand magasin depuis son accord de rachat en 2023 avec les GL, mais il faut que les banques suivent !...

Les autres immeubles que vous connaissez bien :

Le 14 rue du Temple, le 11 rue des Archives, le 34 rue de la Verrerie et BHV Homme et le Square Saint-Croix-de-la-Bretonnerie ne font pas partis de l’accord avec Frédéric Merlin.

A propos du Comité Social et Economique du BHV le 13 septembre dernierA propos du Comité Social et Economique du BHV le 13 septembre dernier

C’est le promoteur immobilier Lyonnais : « Sixième Sens » qui semble avoir jeté son dévolu sur l’ensemble sauf :

- l’immeuble de la Niche, (Photos ci-dessous), au 42 verrerie, 

sur le point de déménager au sous-sol du magasin, car l'immeuble est repris par la ville de Paris pour en faire des logements sociaux !

La Niche, telle que vous ne la verrez plus !
La Niche, telle que vous ne la verrez plus !La Niche, telle que vous ne la verrez plus !

La Niche, telle que vous ne la verrez plus !

et

- le BHV Homme dont l’acquéreur reste anonyme pour le moment.

Il ne restera plus que le centre artistique : "Lafayette Anticipation",  de la rue du Plâtre, ancien service Formation qui restera aux Galeries Lafayette.

Nous pouvions lire le 20 septembre dernier dans le canard enchaîné, cet article signalé par un de nos lecteurs :

Le BHV se noie dans le béton  Par Hervé Liffran

Les actifs les plus rentables du grand magasin parisien échappent à son nouveau proprio. Au risque de plomber un peu plus son avenir…

Le voile se lève peu à peu sur la super-partie de Monopoly qui est en train de se jouer au cœur de Paris, au milieu des vestiges de la splendeur du BHV. Le grand magasin était censé avoir été intégralement revendu, l’an passé, par les Galeries Lafayette à la Société des grands magasins (SGM), dirigée par le Lyonnais Frédéric Merlin. Au moment de son emplette, ledit Merlin promettait au personnel d’enchanter le chiffre d’affaires. Un an plus tard, les salariés déchantent.

Ils constatent que leur nouveau taulier, faute de moyens, n’a pas acheté grand-chose. Les 12 000 à 13 000 m2 de commerces et de logements que le BHV possédait dans une dizaine d’immeubles voisins ont ainsi été cédés par les Galeries Lafayette non pas à Merlin mais au promoteur Sixième Sens (pour la bagatelle de 94 millions d’euros en comptant les 40 millions de travaux de rénovation prévus par l’acquéreur, ce magot immobilier devrait lui revenir - hors frais bancaires - à moins de 10 000 € le mètre carré un prix plutôt sympa pour ce secteur très couru du Marais.

Quant au très rentable, BHV homme, (un magasin annexe situé rue de la verrerie), il est en cours de session par les Galeries Lafayette, à un investisseur dont le nom reste secret.

Frédéric Merlin était quand même censé acquérir que les 38 000 m² du magasin principal, rue de Rivoli… Hélas ! aujourd’hui, l’affaire n’est toujours pas conclue. Comme le raconte, le site Business Immo, la SGM a dû repousser plusieurs fois l’acquisition du navire, amiral, faute de disposer de financement suffisant. Aux dernières nouvelles, l’échéance a été reporté à la fin de l’année. Avec la possibilité de jouer encore les prolongations, mais en échange de confortable, aux indemnités payées aux Galeries Lafayette.

Pour calmer ses banquiers, le nouveau patron du BHV a par ailleurs dégainer un gros plan d’économies. Les Stands les moins rentables, comme la mode enfantine, vont purement et simplement disparaître. L’intégralité du septième étage va être transformé pour accueillir des Restaurants et d’autres espaces pourraient être loués à des entreprises extérieures. Quant aux effectifs ils vont fondre rapidement avec le non- remplacement d’une bonne partie des nouveaux retraités. La direction ne cache pas qu’elle table également sur certains départs volontaires.

Un délicat euphémisme que les salariés devraient apprécier…

LSA a fait paraître un article le 25 septembre (Mirabelle Belloir) dont on retiendra le projet BHV comme indiqué sur la photo . Le 7e étage est consacré à la restauration.

 

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Frédéric Merlin se veut rassurant et optimiste.( et article le Figaro)

24 Août 2024 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news, #Lu dans la Presse

C'est avec joie que nous accueillons la prise de paroles de Frédéric Merlin qui était trop silencieux et dont les employés n'attendaient pas de nouvelles avant le 13 septembre.

Voici une belle réaction !

Nous resterons donc tous optimistes !

Frédéric Merlin se veut rassurant et optimiste.( et article le Figaro)
Le BHV a un bel avenir devant lui !
Frédéric Merlin
Président chez Groupe SGM - Société des Grands Magasins

Le Figaro consacre aujourd’hui un article de fond au BHV :

https://www.lefigaro.fr/economie/la-relance-du-bhv-un-pari-audacieux-qui-suscite-des-remous-20240823 . (vous trouverez l'article complet à la fin de cet article)

J’y prends la parole pour rappeler quelques vérités nécessaires après plusieurs articles donnant une image totalement erronée de la situation et des perspectives du BHV, alors même que notre stratégie commence à y porter ses fruits.

Depuis que le Groupe SGM a acquis la marque avec le LE BHV MARAIS le BHV Parly 2 et le site bhv.fr en novembre 2023, nous poursuivons une ambition : donner un nouveau souffle à cette enseigne historique, et lui permettre de répondre aux nouvelles aspirations des consommateurs, tout en restant fidèle à ce qui a fait sa réputation.

Pour cela, nous avons lancé un grand chantier de transformation, indispensable pour faire du BHV une société autonome et rentable, alors qu’elle perdait environ 15 millions d’euros par an depuis de nombreuses années.

Durant cette période et jusqu’à la mi-2025, les Galeries Lafayette continuent à assurer un certain nombre de services pour le magasin. Malgré le professionnalisme de chacun, cette période de transition est forcément compliquée. Ainsi, et en plus de l’impact de la saisonnalité de la trésorerie à cette période de l’année, nous utilisons toujours pour la comptabilité les outils des Galeries qui ne sont pas adaptés à notre propre organisation, nous connaissons des délais de paiement allongés (avec un maximum de 45 jours) pour certaines factures de nos fournisseurs. Même si les montants et les délais n’ont rien à voir avec ceux évoqués par certains médias, et si aucun de nos fournisseurs ne subit d’impayé, nous sommes bien sûr désolés des perturbations que cela représente pour eux et faisons le maximum pour accélérer les paiements.

Surtout nous investissons 12 millions d’euros pour créer notamment un nouveau système de comptabilité, qui sera opérationnel dans quelques mois, mais aussi une nouvelle DSI, une centrale d’achats… Et nous travaillons sur une nouvelle organisation plus performante qui permettra d’exploiter le potentiel extraordinaire de la marque.

Nous nous sommes donné les moyens de nos ambitions. En recapitalisant le BHV à hauteur de 38 millions d’euros. En lançant la rénovation du BHV Marais et du BHV Parly 2. En modernisant notre offre tout en renforçant les bastions du BHV : le bricolage, la maison, les loisirs, la mode. En continuant à nous appuyer sur le sens du commerce des collaborateurs et en nourrissant un dialogue régulier avec les représentants du personnel, qui sont profondément attachés au BHV.

Aujourd’hui, les premières tendances sont favorables : nous avons considérablement limité les pertes financières du BHV par rapport à 2023, malgré l’impact négatif des Jeux Olympiques sur notre chiffre d’affaires.  Et nous poursuivons nos efforts avec l’objectif de revenir à l’équilibre dès la fin de cette année ! Nous espérons un commerce puissant sur le dernier quadrimestre avec de nombreuses opérations commerciales et des partenariats spectaculaires.

Les messages et les images véhiculés ces derniers jours dans certains médias ne témoignent donc absolument pas de la réalité du terrain et je vous encourage tous à constater par vous-même combien le magasin est beau et bien achalandé. Nous pouvons attester que le magasin est à date sous-stocké d’environ 10%, mais cela correspond tout simplement à une adaptation de l’offre à la demande durant les Jeux Olympiques, qui ont fait baisser la fréquentation du BHV, ainsi qu’à la nécessité assumée de rationalisation de l’offre (moins de références d’un même produit) sur certaines catégories, toujours en ligne avec l’objectif de rentabilité qui est le nôtre.

Nous remercions la grande majorité des enseignes présentes au BHV (près d’un millier), ainsi que l’ensemble de nos collaborateurs, de croire au projet qui nous anime et d’accepter les aléas de cette période de transition. La conduite du changement n’est pas chose aisée pour une entreprise vielle de plus de 165 ans d’âge mais elle est nécessaire et jamais nous ne laisserons une minorité provoquer une escalade médiatique qui nous dessert tous.

Je souhaite donc rompre avec la négativité de ces derniers jours et le réaffirmer : le BHV a un très bel avenir et nous sommes confiants dans la réussite de notre projet, avec l’aide de nos collaborateurs passionnés et de nos partenaires, afin d’en faire le Grand Magasin préféré des Parisiens.

Article du Figaro

La relance du BHV, un pari audacieux qui suscite des remous

RÉCIT - La société foncière qui a racheté en 2023 le grand magasin en difficulté revoit son organisation. Les syndicats s’inquiètent.

À première vue, il n’y a rien d’anormal au BHV Marais où des clients se baladent dans les allées de cet emblématique grand magasin de la rue de Rivoli à Paris, en cette matinée du mois d’août. Au rayon papeterie, une mère et sa fille font les courses pour la rentrée scolaire. Au sous-sol dédié au bricolage, qui fait la réputation du lieu, des clients achètent des pots de peinture. Quelques rayons sont toutefois moins fournis. « On voit un magasin attrayant. Mais, en réalité, des rayons sont moins achalandés. Par exemple, à l’outil électrique, c’est vide. On essaie de mettre d’autres produits à la place pour combler l’espace », lancent les représentants de la CFDT, CFTC, CGT, CFE CGC et Sud-solidaires qui ont choisi de parler d’une seule voix.

Au quatrième étage, ce sont des paravents noirs qui cachent l’imposant corner de l’enseigne de décoration Madura. À l’intérieur, il reste quelques meubles présents, mais les étagères sont vides et des cartons, scellés. Sur des affichettes, le personnel s’excuse pour la gêne occasionnée par cette fermeture temporaire. Il n’est pas certain, toutefois, que le stand rouvre. Selon une enquête de Mediapart datée du 12& août, le BHV ne paie plus des enseignes qui vendent leurs articles via ces corners. «Dans les rayons décoration, literie ou encore électricité, des fournisseurs n’ont pas été payés depuis le mois de mars » et certains ne livreraient plus, affirme l’intersyndicale qui dit vouloir lancer « l’alerte».

Un problème technique et « transitoire»

Frédéric Merlin, le discret président la société des grands magasins (SGM) qui a racheté le BHV aux Galeries Lafayette en novembre 2023 (murs et fonds de commerce) en vue de le sauver, s’agace « Il ne faudrait pas que, sans le vouloir, les représentants syndicaux scient la branche sur laquelle ils sont assis ». Le jeune dirigeant de 32 ans, convaincu que le commerce en centre-ville peut être redynamisé, ne nie pas « des ruptures de stock sur les produits de quelques fournisseurs ». « Mais c’est très peu sur les plus de 1000 que compte le BHV», précise-t-il, et la raison est essentiellement technique et «transitoire».

« Aujourd’hui, les factures sont toujours gérées par les outils de gestion des Galeries Lafayette. Et nos services doivent les contrôler avant de procéder au paiement. Par conséquent, les fournisseurs accusent des délais de paiement plus importants, de 45 jours maximum. Mais il n’y a aucun impayé », insiste l’homme d’affaires, qui a déjà investi 12millions d’euros pour mettre en place d’ici à quelques mois une gestion du BHV autonome des Galeries Lafayette, dont un service de comptabilité. Il y a quelques soucis de retard de paiement, mais pas de non-paiement, confie de son côté un fournisseur. On est prudent, mais le BHV est une institution, je leur fais confiance. » Ce sujet des délais de paiement n’a d’ailleurs pas eu d’échos dans le milieu des affaires à ce stade.

Le problème touche tant les fournisseurs d’articles vendus directement par les salariés du BHV, que ceux écoulés dans les corners - plus de 300 au total - installés dans les locaux. Dans les corners, les enseignes n’encaissent pas directement les achats des clients. C’est le BHV qui récupère l’argent avant de leur reverser. « Je reconnais volontiers que nous avons fait une erreur en voulant gérer cette transition des services de comptabilité depuis le siège de notre groupe SGM à Lyon. Nous n’avions pas les moyens humains de gérer un tel flux de fournisseurs - ils sont plus de 1 000. Mais, depuis, nous avons créé une cellule dédiée sur le BHV», admet le dirigeant.

« Le magasin gagnera de l’argent avant la fin de l’année »

En réalité, les inquiétudes actuelles au sein du BHV seraient le reflet de challenges, plus profonds, liés à la transformation d’ampleur que mène la SGM pour tenter de relancer ce grand magasin en fortes difficultés financières depuis plus de dix ans. Les pertes sont évaluées à 15millions d’euros chaque année pour un chiffre d’affaires estimé autour de 300 millions d’euros. Ce plan a de quoi bousculer l’ordre établi au sein de cette institution créée il y a 168 ans, en 1856. « Je suis conscient que la situation est parfois perturbante pour les fournisseurs et les collaborateurs. Mais cette transformation est nécessaire. Sans nous, le BHV était sur une trajectoire de fermeture, estime Frédéric Merlin. Son objectif est très ambitieux : que le commerce redevienne rentable dès cette première année d’exploitation. « Je prends le pari que le magasin gagnera de l’argent avant la fin de l’année lance le jeune homme qui a déjà recapitalisé le BHV à hauteur de 38 millions d’euros.

Un changement de cap qui fait monter la tension avec les syndicats des 884 salariés. Des mesures ont déjà été prises pour diminuer les coûts de fonctionnement. Les départs à la retraite et démissions n’ont pas été remplacés, avec, à la clé, 200 postes en moins depuis le début de l’année, dénoncent les représentants des salariés. « On fait une économie drastique sur les frais de personnel », s’insurge l’intersyndicale. La pilule ne passe pas. « Ils se sentent menacés. Avec les Galeries Lafayette, ils étaient tranquilles », glisse un observateur du secteur. Le dirigeant a également réduit de 5 millions d’euros les frais généraux, qui s’élevaient avant à 25millions par an.

Une transformation d’envergure

Au-delà des économies, la SGM planche sur un gros chantier : l’offre doit être complètement revue. Situé juste à côté, le bâtiment du BHV homme va être fermé et les collections masculines vont être intégrées au deuxième étage du bâtiment principal en 2026. Résultat de cette profonde réorganisation tous les corners vont devoir bouger et l’offre va être rationalisée dans certains rayons, le nombre de références devant diminuer pour certains produits. Ce que la SGM assume pleinement, insistant sur le fait que les fondamentaux du magasin seront conservés.

Pas question, en effet, de prendre le virage vers le luxe comme les Galeries Lafayette ou le Printemps qui ont misé sur la montée en gamme pour se relancer. Le BHV entend rester accessible au plus grand nombre avec l’accent mis sur la décoration, le bricolage, la mode ou encore les loisirs. « Dans ce cadre, nous avons des discussions avec les fournisseurs sur les conditions contractuelles: cela concerne par exemple les réductions d’espace ou encore les modifications des conditions de livraison», explique Frédéric Merlin. De quoi susciter des frictions avec certains fournisseurs.

Il reste à voir si ce projet va porter ses fruits à terme et si le jeune entrepreneur n’a pas été trop audacieux en reprenant le BHV. La SGM a déjà repris, en 2022, sept magasins Galeries Lafayette en province en petite forme et détient onze centres commerciaux. En reprenant le commerce de la rue de Rivoli, elle change d’échelle et se lance un nouveau défi d’envergure. Et pour cause. En France et à l’étranger, les grands magasins font face à d’importantes difficultés financières depuis plusieurs années.

Ces institutions emblématiques des centres-villes, qui ont toutes plus de 100 ans, ont souffert de l’essor du commerce en ligne, ainsi que de la multiplication des centres commerciaux en périphérie. La crise du coronavirus n’a pas arrangé les choses, les commerces ayant été fermés durant de longues semaines. Sans compter que le BHV pâtit d’une baisse de la fréquentation de la rue de Rivoli depuis sa piétonnisation, lancée lors de la pandémie de Covid. En 2020, le taux de vacance de cette rue très touristique en pleine mutation était de 17% (contre 10,5% en moyenne à Paris) et a légèrement baissé à 15% depuis (contre 13% dans la capitale). Le défi de la relance du BHV est considérable.

 

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