Antoine Eminian nous propose le livre de l'été : Wilderness
Antoine a eu la gentillesse de nous recommander ce livre : Wilderness de Lance Weller :
Faisons appel à nos souvenirs, La bataille de Wilderness connue dans la guerre de Sécession (1864), opposa les armées du général nordiste Grant à celle du général sudiste Lee. 17 000 nordistes et 10 000 Sudistes perdirent la vie en deux jours.
L’écrivain américain Lance Weller, né en 1965, est l’auteur de plusieurs nouvelles et Wilderness est son premier roman. Actuellement il réside à Gig Harbor, dans l’État de Washington, avec sa femme et ses chiens.
Abel Truman vit sur la côte Nord-Ouest des Etats-Unis, dans une pauvre cabane avec son chien pour unique compagnon.
Trente ans plus tôt, il a survécu à la bataille de la Wilderness, l'un des affrontements les plus sanglants de la Guerre civile américaine. Depuis, Abel est hanté par son passé douloureux, jusqu'au jour où il décide de partir pour un ultime voyage. Mais le vieux soldat ne tarde pas à être rattrapé par la violence lorsque deux hommes lui dérobent son chien. Laissé pour mort par ses assaillants, Abel part sur leurs traces à travers les Olympics Mountains.
Voici le résumé du roman, tel qu’on peut le lire sur la quatrième de couverture du livre. Pourtant, même s’il est alléchant, ce n’est que la face émergée de l’iceberg, tant ce bouquin est riche, dense et bigrement plus énorme que cette mince péripétie néanmoins symbolique. Et vous le comprendrez très vite, dès les premières pages du prologue on pressent qu’on va assister à un drame terriblement bouleversant.
Le roman court entre 1864 et 1899, mais la construction narrative, complexe tout en étant parfaitement maîtrisée par Lance Weller, n’est pas linéaire.
Le présent du roman, son épilogue, se situe en 1899 mais de nombreux flashbacks renvoient le lecteur à différentes époques antérieures, dont les dernières années de la Guerre de Sécession (1861-1865). A ce propos, le titre de l’ouvrage, Wilderness, évoque une région de forêts où eut lieu une terrible bataille en 1864, ce qui nous vaut des scènes épouvantables et atroces, d’une violence inouïe lorsque les hommes perdent tous leurs repères.
Nous suivons Abel Truman en permanence, mais des personnages secondaires le croisent et le recroisent au fil des chapitres, Glenn Makers et Ellen, Dexter et Hypatia… Tous vont souffrir, certains, nombreux, pire encore. Roman de la souffrance, guerre, viols, ségrégation raciale, criminels minables, corps meurtris, aucun répit durant ces trois-cents pages. Roman de la mémoire aussi, quand ce ne sont pas les corps, c’est l’esprit qui trinque par le biais de la mémoire « … à peine s’était-il isolé du monde que la mémoire revenait faire ses ravages. »
Tout le roman est une succession de scènes, extraordinaires de maîtrise littéraire, au service d’une émotion poignante permanente. J’ai rarement été aussi bouleversé à la lecture d’un roman. Tragique, pathétique, j’enrage de ne pas trouver les mots parfaits pour vous inciter à lire ce livre.
Je me garde toujours d’utiliser le terme de chef-d’œuvre pour parler d’un bouquin, me méfiant de ce mot trop galvaudé, mais aujourd’hui, j’avoue qu’il m’est difficile de ne pas le considérer comme tel. D’un coup, mais quel coup de maître, Lance Weller vient d’entrer dans la cour des très grands écrivains contemporains.
« A ses côtés, le chien percevait son désespoir et savait ce que le vieil homme ignorait, il savait qu’il allait bientôt tenter quelque chose et qu’il échouerait, et qu’ils se mettraient en route peu après. Le chien savait aussi qu’ils ne reviendraient pas. Il savait ces choses de la même façon qu’un chien connaît bien le cœur de l’homme qu’il aime et comprend ce cœur encore mieux que ce que l’homme pourrait espérer. Le vieil homme caressa la tête du chien, l’air absent, et l’animal leva les yeux vers lui un instant avant de poser le menton sur ses pattes de devant et de fermer les paupières. »
Lance Weller Wilderness Gallmeister
P.S. : Au-delà de ce roman et sans publicité aucune, sachez que les Editions Gallmeister proposent un catalogue extraordinaire de romans de qualité. Pour en avoir lu une bonne part, tous leurs bouquins s’échelonnent selon mes critères, entre « bon » et « très bon ». De quoi vous satisfaire tout l’été et plus encore.
Merci Antoine, pour la présentation de ce livre livre, que tu nous écris, avec et comme toujours beaucoup de talent!
Les Mémoires de l’US BHV par Jean-Pierre Franssens 6/6 dernière partie
Avec Jean-Pierre, Imaginez la fête et l'election de la Reine du BHV!
Oui ! Cela a existé!.....
DES LOISIRS POUR LE PERSONNEL.
Les fêtes et les œuvres sociales feront l’objet d’un autre récit de mémoires. Toutefois, pour suivre l’année 1936 évoquée lors du précédent paragraphe, j’évoquerais simplement une fête de Noel 1937 qui concernait l’US BHV.
Je reprends pour ce faire le texte de Jean Damien. « …Cette fête, qui se tint le 10 janvier 1937 à la salle des Sociétés Savantes, était organisée par les membres de l’Union Sportive du BHV et voyait la distribution de jouets aux enfants des membres de l’Union Sportive. Comme pour les fêtes enfantines, les jouets distribués devaient tous avoir la même valeur.
Pour la direction du BHV cette fête avait une dimension sociale certaine, comme le prouve cette phrase extraite de la réunion du comité sportif de l’US BHV du 1er décembre 1936 : ».
Proposition de Monsieur Lemoine au point de vue œuvre sociale, il demande l’organisation d’un arbre de Noel au profit des enfants des membres actifs de l’US. »
Autres grandes fêtes mises au point au Bazar, les fêtes d’hiver. En 1929, la fête d’hiver se déroula Salle Wagram, le 9 mars. Bien que réunissant des membres du personnel et surtout des membres de l’US BHV, l’entrée était payante (Les billets d’entrée coûtaient 5 ou 15 francs). Une tombola fut organisée, uniquement pour les sportifs du Bazar, et trois prix principaux furent mis en jeu : Un 1er prix équivalant à 1000 francs et deux autres prix qui équivalaient à 500 francs. Ces prix étaient constitués par des bons d’achat.
Après la fête, les membres du comité de l’Union Sportive du magasin se regroupèrent lors d’un souper qui fut donné à partir de 2 heures du matin.
Nous tenons à remercier Jean-Pierre pour ce travail de recherche et de résumé sur ce qui a fait l'histoire d'une société: Notre Grand Magasin BHV.
A bientôt, Jean-Pierre pour d'autres articles.
Impressions d'un néophyte cyclo par notre collègue François Clerget
Nous voici en Mai 1999 !....Quand François devient grand sportif !....
Jean-Pierre Franssens se souviendra!... Merci François.
N'oubliez pas son invitation à venir vous promener en voiture ancienne au Vesinet le 16 juin
« Comme beaucoup, ma matinée du dimanche a quelque chose de « sacré ». certains vont à la messe, d’autres à la pêche, d’autres au marché ou faire un footing… Moi, je dors !... C’est ainsi que tous mes dimanches matin se passaient tranquilles, calmes et douillets jusqu’au jour où Michel Bindault avec qui j’avais eu plaisir à travailler dans les années 70-80 m’appelle pour prendre de mes nouvelles.
Ma vie, plutôt, mon dimanche matin en fut bouleversé. Car Michel, lui, le Dimanche, il fait du vélo. Et pas seul !.... Ils sont des dizaines à enfourcher leurs vélos dès l’aube chaque dimanche que Dieu fait, qu’il pleuve, qu’il vente ou même qu’il fasse beau.
Et comme Michel est convaincant, je me retrouvais officiellement membre de l’US BHV, faveur probablement due à ce même maillot que j’ai beaucoup porté lorsque j’étais à Rivoli, inscrit à la sortie Cyclo du dimanche suivant avec un rendez-vous à 7h30 à Saclas, petite ville absolument inconnue sauf des cyclos, située au fond de l’Essonne.
Comme toujours, Michel et Jean-Pierre Franssens avaient bien fait les choses. J’étais préalablement passé prendre mon paquetage et c’est habillé d’un cuissard US BHV, , de gants US BHV, et d’une casquette Pastis 51, que je retrouvais mes anciens collègues, toujours aussi joyeux et sympathique ;
Ce petit moment d’émotion passé, il fallait enfourcher nos montures car nous avions quand même 90km à parcourir. Nous avions à peine fait 4 km que notre petit peloton s’engouffre dans une propriété privée pour une pause petit déjeuner. Ce début de matinée me parut très sympathique. En fait toute la famille Franssens s’était mise en quatre pour que nous puissions pédaler sainement alimentés et vitaminés. Toutes les bonnes choses ont une fin, il a fallu repartir et attaquer les côtes, se protéger du vent, surmonter les coups de pompe, oublier le mal aux fesses, ne pas se laisser distancer ! Une pensée sur la matinée tranquille que j’aurai pu avoir me traversa l’esprit dans cette maudite côte !
Et puis enfin l’arrivée ! Quel bonheur ! L’effort a ceci d’irremplaçable qu’il vous laisse toujours le gout de la victoire. Douche froide et repas chaud ! Ce repas bon, copieux et arrosé dans une auberge réputée de Saclas fut l’aboutissement logique d’une fantastique matinée de vélo et de fraternité sportive.
Nous sommes désolés de ne pas avoir des photos plus nettes.
Merci François d'être venu nous faire partager ce bon moment.
Le 6 Juin 1944 par Jean-Claude Charmoy
Jean-Claude, notre ambassadeur mi-parisien et mi-normand a plaisir à nous rappeler cette journée dite : "Le jour le plus long".
Normands ou normands de vacances, n'hésitez pas à contacter Michel Bindault (ambassadeur : Est Nord, normandie) et Jean-Claude pour les rencontres de l'été sur place. Vous avez perdu la liste? envoyez un commentaire ci-dessous et je vous la renvoie sur votre mail perso.
Un week-end en Normandie ! Des vacances en Normandie ! bien agréable ballade et pourtant.... cette région est chargée d'histoire…
C’était, il y a presque 70 ans : En 1944, l’armée allemande occupe la France depuis déjà quatre ans. Les Alliés : les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, préparent en secret une opération pour libérer notre pays.
Le 6 juin 1944 : 130 000 soldats et 22000 parachutistes, américains, canadiens et britanniques débarquent en Normandie.
Chaque année nous rendons hommage à ces 2500 hommes tués et 9000 autres blessés, pour que vive notre France.
Le 6 juin 1944 : Américains, Britanniques, Canadiens, Polonais, Tchèques ,ainsi que 150 Français du Cdt Kieffer, débarquèrent le matin du 6 Juin sur les plages Normandes, d’Utha, d’Omaha, de Gold, de Juno et de Sword, pour libérer la France.
6h.30 c’est l’opération Overlord !!! (Nom de code de la Bataille de Normandie)
1/ Blochauss de la Batterie de Merville
2/ Blockauss de repos de Francevile-plage
3/ Blockauss de repos de Francevile-plage
4/ Pegasus-Bridge (pont de Bénouville) : le nom donné au pont qui enjambe le canal de Caen à la mer sur la commune de Bénouville.
Mais pour que se soit une réussite, dans la nuit du 5 entre 22h et 6h.15 trois opérations aéroportées secrètes sont lancées l’une à 0h.10 sur Sainte Mère l’église (pour la préparation du port d’Arromanches, l’autre sur Pegasus-Bridge à 0h13, le pont qu’il faut tenir pour acheminer les différents ravitaillements, et l’autre sur la Batterie de Merville 0h15 qu’il fallait « Neutraliser » pour ne pas détruire les Bateaux en mer. 6h.18 Mission accomplie.
1/ Blockauss de commandement de la toute la côte ouest (de Ouistreham à St Mére l'église)
2/ Blockauss de la plage de Juno pris d'assaut le 6 juin 44 à 6h.30
3/ Hommage aux troupes sur la plage d'Oahama-Beach
4/ Prise d'assaut de la fameuse "Point du Hoc !!!
1/2- reste du Port artificiel d'Arromanches
- 3/ L'église de Sainte Mère l'eglise et son para de la 101ème airborne qui fit le mort !!! après avoir reçu une rafale de mitrailleuse !!!
Souvenons-nous !!!
Merci, Jean-Claude de ta fidèle participation.
Les Mémoires de l’US BHV par Jean-Pierre Franssens 5/6
Rendez-vous avec Jean-Pierre, comme prévu, pour la suite de cette série sur l'union sportive...
L’INTER MAGASIN SPORT
L’I.M.S était un groupement des sociétés sportives des grands magasins de nouveautés de Paris. Sa fondation remonte à l’année 1894. Sa direction était assurée par un président qui était secondé par trois vice-présidents, un trésorier, un archiviste et des censeurs. Les différents sports étaient représentés par des présidents de commissions.
En juillet 1933, suite au décès d’un Monsieur dénommé Fras qui était président IMS et aussi dirigeant de l’Union Sportive du Louvre (magasin) et d’un vice –président, les statuts de l’organisation furent modifiés. Quatre vice-présidents au lieu de trois. L’un chargé du cyclisme, le second de l’Athlétisme, du cross et du tir, le troisième de l’escrime et du tennis et le quatrième du football et de la natation.
Le financement : Celui ci était assuré par le versement des cotisations de la part des grands magasins de nouveautés.
Lors de difficultés financières les cadres dirigeants se permettaient de faire effectuer, par qui de droit, quelques placements pour le bien général.
Le 2 février 1936 il est dit que : « Le trésorier fait savoir qu’il a placé 10.000 francs en bons de la défense à 2 ans 4% à la date du 28 janvier »….de façon plus intéressée fut décidé d’autorises le port de maillots publicitaires par les cyclistes, contre finances, bien que cela se soit fait après d’âpres discussions et réunion de comité de l’I.M.S du 4 janvier 1934 : « A la suite d’une controverse de Monsieur Lemoine ( tout à la fois le dirigeant de l’époque de l’I.M.S et de l’US BHV), le comité décide d’autoriser la publicité sur les maillots cyclistes. » .
On assistait à la naissance de ce que nous nommons de nos jours, pour reprendre un anglicisme répandu, le « sponsoring ».
En 1925, de nombreux magasins parisiens de nouveautés participaient à l’I.M.S. Le BHV, le Louvre, le Printemps, la Samaritaine, le Bon Marché, les Galeries Lafayette. Il y avait aussi la présence d’équipes sportives de, la Belle Jardinière, Esder’s, Halte-là, les Magasins Réunis, le Palais de la Nouveauté et Pygmalion.
En 1938, cette liste était considérablement étoffée et des équipes de Sociétés industrielles participaient alors aux compétitions. (Il serait ardu de vouloir les citer toutes en ce récit). Entre autres, Dunlop-sport, Roger et Gallet, Palmolive, Pyrex, Gibbs, Révillon…..etc……..
Pour encourager l’esprit de compétition, l’I.M.S, avait institué un calendrier de challenges dans tous les sports qui faisaient se rencontrer les différentes équipes sportives des grands magasins.
Lors de ces rencontres, les sportifs défendaient l’honneur de leur employeur… A l’US BHV, chaque futur licencié avait « l’obligation morale de faire tous ses efforts pour aider à son développement » et devait « coopérer de tous ses moyens et proposer au comité toutes les mesures qui lui paraîtraient propres à accroître la prospérité du club. » Les sportifs ne recevaient pas d’argent en cas de victoire, mais ce qu’on nommait à l’époque des « breloques », à savoir des médailles, des coupes ou des maillots. Seul le sport devait compter, il était hors de question que l’argent fasse parler de lui.
Le SPORT
Par le sport l’Homme (grand H) entretenait sa forme, par l’éducation physique se faisait en quelque sorte une partie de l’éducation générale des personnes. Contrôler la pratique sportive de ses employés, c’était pouvoir influer sur une partie de leur vie privée.
On renforçait par ce biais la cohésion de son personnel. Chaque personne trouvait de la sorte sa place au sein d’un groupe et avait l’impression d’avoir une réelle utilité, d’être plus qu’un simple agent ou un simple travailleur de grand magasin.
Pouvoir se mesurer à armes égales avec l’un de ses supérieurs donnait à une personne une autre vision de son mode quotidien, de son univers de travail. Tout à la fois on transformait un être en une partie disciplinée d’un seul corps au travers du principe de l’équipe et tout à la fois on faisait de lui une personne bien distincte, avec des qualités propres qu’on lui permettait de cultiver au travers du sport pratiqué, mais toujours dans l’optique de l’intérêt du groupe.
Assurer le bien être physique revêtait donc une grande importance pour les diverses directions de grandes enseignes parisiennes. Et quand le physique ne suivait plus, que la maladie frappe, là aussi on intervenait. Choyer et soigner son personnel était un devoir moral et une obligation structurelle : un travailleur en forme est un travailleur qui va assurer une bonne rentabilité à son employeur(….) Il valait mieux payer pour assurer la santé de ses employés que rechigner à le faire et perdre de l’argent de manière indirecte.
Dans le droit fil de cette volonté de faire le bien furent aussi pris d’autres types de décisions qui avaient pour but d’assurer l’éducation de jeunes personnes, de distraire son personnel, de venir en aide à des associations caritatives et de secourir les nécessiteux. Ces dernières mesures ne concernaient pas exclusivement les employés des magasins, mais assuraient une publicité certaine à ces derniers.
Se faire de la publicité tout en se donnant bonne conscience fit partie d’une politique mûrement pensée de la part des différentes directions, politique qui faillit en 1936.