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Le blog du Réseau Bazar BHV

lu dans la presse

Lu dans la Presse Médiapart :C'est ... les millions d’euros d’impayés du patron du BHV

21 Juin 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Lu dans la Presse, #BHV news

Après l'article de Challenges, très bien réalisé, on me demande de vous faire suivre celui de Médiapart.

 

Lu dans la Presse Médiapart :C'est ... les millions d’euros d’impayés du patron du BHV
Médiapart : 19 juin 2025 par Mathias Thépot
 « C’est le genre de gars qui tue le commerce » : les millions d’euros d’impayés du patron du BHV

Frédéric Merlin, patron du grand magasin parisien, a encore accumulé des retards de paiement en 2025 auprès des marques présentes dans ses rayons : près de 30 millions d’euros au printemps, selon ses propres chiffres. Interrogé par Mediapart, il dément pourtant toute difficulté financière.

Lorsque nous l’avions rencontré en décembre 2024, le jeune patron du Bazar de l’hôtel de ville (BHV), Frédéric Merlin (34 ans), nous l’avait pourtant juré : les retards de paiement qu’il avait accumulés les mois précédents – et que nous avions révélés – auprès des enseignes qui peuplent les couloirs du grand magasin parisien de la rue de Rivoli, c’était terminé.

Ces impayés étaient, nous disait-il, dus aux lourdeurs d’un changement de logiciel de comptabilité mis en place après la reprise pour des clopinettes, en novembre 2023, du fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette.

À partir de 2025, nous avait-il promis, il réglerait, certes pas rubis sur l’ongle, mais « sous quarante-cinq jours » les marques qui vendent dans les rayons du grand magasin et dont, rappelons-le, le BHV encaisse les ventes – et donc le chiffre d’affaires – avant de le leur rétrocéder, minoré d’une commission. Pour des commerçants de taille modeste dont la santé financière dépend beaucoup des ventes au BHV, l’accumulation d’impayés pouvait donc rapidement devenir mortifère. 

Hélas, à peine l’année 2025 avait-elle commencé que Frédéric Merlin se montrait de nouveau incapable de régler aux enseignes les ventes encaissées par le BHV durant la période des fêtes, mettant sous tension des dizaines d’entre elles, et plus globalement les quelque 800 personnes qui travaillent dans le grand magasin de la rue de Rivoli.

 « Le BHV a soldé nos factures en octobre 2024. Mais depuis, de nouveau, nous n’avons plus de règlement », déplore le patron d’une petite marque du rayon bricolage qui dit « lutter pour continuer à maintenir un savoir-faire artisanal malgré les difficultés ». Comme beaucoup d’autres, il a mis le BHV en demeure pour impayé.

Une autre cheffe de petite entreprise n’a pas perçu de règlement en 2025. Lassée, elle a décidé de partir : « Frédéric Merlin et ses équipes font peu de cas de notre situation. Alors que nous nous retrouvons contraints de licencier notre vendeur à cause des factures non réglées, ils ne montrent aucune émotion, ne décrochent même pas le téléphone malgré nos multiples relances. »

Une autre entrepreneuse dans la décoration de maison a carrément déposé le bilan. « Mon entreprise est exsangue », déplore-t-elle, totalement désabusée. Pour ces marques, les impayés grimpent jusque plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Jusque 750 000 euros de retard de paiement

Mais cela peut monter beaucoup plus haut pour les enseignes les plus importantes, jusqu’à 750 000 euros TTC pour une grande marque de luxe par exemple. Au rayon bricolage, une autre marque importante de peinture intérieure a même quitté les lieux le 4 juin, se fendant d’un mail à ses partenaires et client·es : « Nous tenions à vous informer que nos concessions BHV ferment leurs portes. Aujourd’hui est notre dernier jour au BHV Marais et demain sera le dernier au BHV Parly. » Selon nos informations, le BHV devait à cette marque 665 000 euros TTC. 

Autant d’argent non rétrocédé qui vient alimenter la trésorerie du grand magasin. « Ce n’est pas difficile de faire de l’argent en étranglant ses “fournisseurs” de la sorte », peste un patron déjà cité. Par conséquent, les rayons du BHV se vident à tous les étages et beaucoup d’enseignes ne se risquent plus à renouveler leurs stocks. « On n’a jamais vu aussi peu de camions de livraison depuis le covid », déplore une salariée.

 

La presse s’est fait largement l’écho de ce mal-être généralisé : « “Rayons vides”, “retards de paiements”, des clients qui “ne viennent plus” : à Paris, le BHV vacille-t-il ? », a titré Le Parisien. « “On a l’impression de voir un magasin d’après-guerre” : au BHV, fournisseurs et salariés inquiets », écrivait aussi France Inter. Sur LinkedIn, une flopée de témoignages en commentaire d’un post alertant sur les retards de paiement du BHV montre l’ampleur des dégâts. 

Cependant, contacté par Mediapart, Frédéric Merlin nie catégoriquement toute situation catastrophique : « Je ne peux pas laisser dire que le BHV va dans le mur et qu’il y a des fournisseurs qui n’ont pas été payés depuis six mois ou plus, alors même que j’ai au maximum quinze jours de retard de paiement en moyenne », nous a-t-il dit en guise de propos introductif.

Il ajoute : « Je ne nie absolument pas les difficultés concernant certains fournisseurs, qui sont d’ailleurs essentiellement de petits fournisseurs, mais nous avançons avec eux. Par ailleurs, j’ai toujours dit que le processus d’autonomisation des outils de comptabilité du BHV vis-à-vis des Galeries Lafayette durerait au minimum jusqu’à octobre 2025. Enfin, je veux être clair : le BHV est surcapitalisé – j’y ai investi 58 millions d’euros de mon groupe, la Société des grands magasins (SGM) –, il paie et paiera in fine ses dettes à ses fournisseurs. »

À l’inverse de l’ambiance pesante qui règne dans le grand magasin, Frédéric Merlin dit même avoir « le sentiment qu’il y a du mieux par rapport à décembre 2024 ».

Près de 30 millions d’impayés au printemps 

Voulant montrer patte blanche, il a même demandé au directeur général du BHV, Karl-Stéphane Cottendin, de nous exposer l’état réel des retards de paiement du BHV au 16 juin, documents à l’appui. Un effort de transparence à saluer.

On a ainsi pu constater que le BHV présentait une ardoise auprès de plusieurs dizaines d’enseignes de taille importante – principalement dans la mode (parfum, textile…) et les équipements de maison – dépassant les 100 000 euros.

La somme totale des retards de paiement inscrite sur le document atteint 17,8 millions d’euros TTC au 16 juin (le détail précis des chiffres est à retrouver en annexe de cet article), dont près de 13 millions d’euros sont au-delà de soixante jours, c’est-à-dire au-delà du délai légal.

Mais ces montants seraient en fait très faibles, selon Frédéric Merlin, qui les met en rapport avec le chiffre d’affaires annuel de 260 millions d’euros réalisé par le BHV. « Cela n’équivaut qu’à deux semaines de chiffres d’affaires ! », répète-t-il.

Selon Karl-Stéphane Cottendin, la situation du grand magasin vis-à-vis de ses fournisseurs s’améliore même nettement : courant avril, le montant des retards de paiement était d’environ 10 millions d’euros supérieur à actuellement, soit près de 30 millions d’euros.

Mais ce volume important, précise Karl-Stéphane Cottendin, « était aussi le reflet de la saisonnalité des ventes. Pour rappel, les deux derniers mois de l’année représentent près de 30 % du chiffre d’affaires annuel du BHV, ce qui explique mécaniquement que les sommes à devoir sont plus importantes, et ne signifient pas forcément une dérive ».

Le directeur général du BHV nous jure que lui et ses équipes travaillent nuit et jour pour remédier à la situation : « On a huit personnes dédiées pour répondre au téléphone aux enseignes dont les factures n’ont pas été réglées à temps. La tâche n’est pas simple : il faut savoir que le BHV a près de 2 000 fournisseurs et prestataires, dont beaucoup ont des retards de paiement qui représentent de très faibles montants. » Mais comme son patron, Karl-Stéphane Cottendin assure être « très confiant pour l’avenir ».

Mais après vingt mois d’atermoiements de Frédéric Merlin et de ses équipes, la plupart des enseignes présentes au BHV ne croient plus aux belles paroles. « Récemment, je me suis entretenu avec le service téléphonique dédié aux fournisseurs, nous dit l’un des chefs d’entreprise déjà cité. Mais on nous ressort toujours le même discours qu’en 2024 qui, pour moi, n’est plus entendable. Je considère ce procédé comme des méthodes de “voyou”. »

Mais alors pourquoi Frédéric Merlin met-il autant de temps à payer ? Est-ce uniquement par manque d’effectifs et de compétences en interne pour faire face au flot énorme de fournisseurs et de prestataires du BHV ? Cette hypothèse n’est pas à exclure.

Mais ce serait la preuve que le BHV était une marche trop haute pour celui qui était jusqu’ici à la tête d’une foncière immobilière commerciale – la Société des grands magasins (SGM) – possédant quelques magasins dans des villes moyennes. 

Un financier qui a déjà eu affaire aux équipes de Frédéric Merlin n’est pas loin de le penser : « Frédéric Merlin est dans l’entourloupe. C’est le genre de gars qui tue le commerce en France. On n’aurait jamais dû le laisser reprendre une affaire aussi importante que le BHV. »

Convaincre ses financiers 

Autre question : Frédéric Merlin a-t-il volontairement fait de la rétention de paiement pour combler un manque de trésorerie, et ainsi montrer patte blanche à ses partenaires financiers dont il doit obtenir l’aval d’ici au 30 juin pour racheter les murs du BHV rue de Rivoli – pour environ 300 millions d’euros – comme promis aux Galeries Lafayette ?

« Vous vous arrachez les cheveux », nous a répondu Frédéric Merlin lorsqu’on lui a formulé cette dernière hypothèse. « Je ne retiens pas le cash par plaisir », a-t-il précisé, martelant que tous les retards de paiement depuis novembre 2023 étaient dus à son souci de logiciel de comptabilité.

Il nous a toutefois assuré que le rachat des murs du BHV, c’était pour bientôt, grâce à un accord trouvé avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC), une banque publique, qui lui sauverait donc la mise. « Je vous confirme que l’on va travailler avec la Caisse des dépôts », nous a-t-il dit. Côté Caisse des dépôts, on explique que, même si les choses avancent, rien n’est encore fait.

Un communiqué commun de la SGM et de la CDC a été envoyé à la presse le 17 juin pour annoncer que les deux parties entraient en négociation exclusive pour le rachat des murs du BHV. Mais l’accord final est encore « soumis à la mise en place d’un financement bancaire complémentaire ».

Si l’opération arrivait à son terme, il est en outre dit dans le communiqué que le futur BHV accueillerait « un marché alimentaire » haut de gamme, ainsi qu’« une salle de sport de nouvelle génération, pensée comme un espace de bien-être apaisant », tout « en préservant l’univers historique du bricolage à la maison, en passant par les arts de la table, la papeterie ou la mode »

Selon La Lettre et CFnews, le montage financier du rachat des murs du BHV devrait comporter une grande part de dette – environ 60 % : les banques Caisse d’épargne, BNP Paribas, la Banque postale et Bpifrance pourraient être des partenaires arrivants. Une de ces banques nous a cependant précisé que le dossier « était à l’étude » et donc pas finalisé.

Au total, les banques apporteraient 200 millions d’euros de prêts et Frédéric Merlin et la Caisse des dépôts 130 millions d’euros de fonds propres. L’homme d’affaires mettrait 70 millions de sa poche pour détenir une part majoritaire, tandis que la Caisse des dépôts, via sa filiale de la Banque de territoires, apporterait le complément de 60 millions.

Mais où Frédéric Merlin a-t-il pu trouver cet argent, lui qui traîne des pieds pour payer en temps et en heure ses fournisseurs au BHV ? En empruntant au niveau de sa société mère, la SGM. Début juin, il a en effet bouclé une levée de dette hypothécaire de près de 100 millions d’euros auprès de plusieurs banques (Crédit mutuel Arkéa, Bpifrance, BNP Paribas et des Caisses d’Épargne) gagée, selon CFnews, sur six de ses centres commerciaux basés à Lille, Roubaix, Mulhouse, Kremlin-Bicêtre, Châlons-en-Champagne et Metz.

Bref, Frédéric Merlin manie la levée de dette à tous les étages. Dette qu’il faudra bien rembourser un jour. Inquiétant pour le BHV ? Pas le moins du monde, nous assure Frédéric Merlin : « Le montant de la dette de mon groupe ne représente que 43 % de l’actif total, c’est très faible. Et toutes mes dettes sont amortissables : elles se remboursent tous les ans au moyen des loyers qu’on encaisse dans nos centres commerciaux. C’est ce type de modèle qu’on va mettre en place au BHV. Donc on ne pousse pas un mur de dettes. C’est le modèle de dette le plus sain possible. »

https://static.qiota.com/assets/qiotasession.gif?ts=1750432335Mathias Thépot

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« A tous les étages, des rayons sont vides » : dans les coulisses du BHV, la révolte des fournisseurs gronde

19 Juin 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news, #Lu dans la Presse

Lu pour vous dans la presse : Voici l'article de Challenges toujours bien documenté et analysé.

suivi  des articles des Echos et du Parisien.

Bonne lecture  et comme on dit : qui vivra verra.

CD

« A tous les étages, des rayons sont vides » : dans les coulisses du BHV, la révolte des fournisseurs gronde

Challenges : GUILLAUME ECHELARD 19 JUIN 2025 

« A tous les étages, des rayons sont vides » : dans les coulisses du BHV, la révolte des fournisseurs gronde

Alors que la Société des Grands Magasins (SGM) a annoncé cette semaine être entrée en négociation exclusive avec la Caisse des dépôts en vue d’acquérir les murs du BHV, certains fournisseurs se rebellent. Ils dénoncent les impayés qu’accumule la famille Merlin, à la tête de la SGM.

 « On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. » C’est par cette phrase que Frédéric Merlin, à la tête de la Société des Grands Magasins (SGM), a commenté sur le réseau social LinkedIn une enquête de Challenges sur son difficile rachat du BHV, parue en mai dernier. Un mois plus tard, la conclusion de l’entrepreneur, 207e fortune de France, est plus que jamais d’actualité. D’un côté, il a annoncé cette semaine entrer en négociation exclusive avec la Banque des territoires (Caisse des Dépôts) afin de racheter, via une forme de joint-venture où la SGM serait majoritaire, les murs du BHV. « Une bonne nouvelle », souffle une source proche des Galeries Lafayette, l’actuel propriétaire qui, depuis 2023, cherche à les lui céder pour 300 millions d’euros. De l’autre côté, la révolte des fournisseurs, dont les impayés s’accumulent, gronde contre Frédéric Merlin.

Car il n’est pas le seul à avoir commenté l’enquête de Challenges sur LinkedIn. Marion Carrette, à la tête de la marque de laine Anny Blatt, a expliqué publiquement début juin ses difficultés à être payée par celui qui exploite depuis peu le fonds de commerce de l’emblématique grand magasin parisien. Dans son texte, elle explique : « Demain, cela fera six mois que le BHV aurait dû nous payer le chiffre d’affaires du mois de décembre 2024 réalisé chez eux lors d’une boutique éphémère. […] Si tout va si bien au BHV, qu’attendez-vous pour nous payer, Frédéric Merlin ? »

Fronde sur LinkedIn

Si la situation a depuis été résolue pour l’entrepreneuse, sa publication a fait l’effet d’un électrochoc. En réponse à son texte, une série de fournisseurs ont réagi sur le même réseau social. « Le BHV doit vite cesser ce type de comportement sous peine de perdre toute crédibilité envers ses fournisseurs », estime ainsi Bernard Vanderschooten, à la tête d’un groupe de linge de maison. « Je passe plus de temps depuis un an à courir après les règlements qu’à animer mes équipes sur le corner », rebondit Christophe Verley, à la tête de la maison Serge Lesage, spécialiste du tapis. Cédric Stirling, cofondateur de la marque de bijouterie Gemstar Brands, enfonce le clou : « Depuis novembre 2024, notre marque est présente en corner permanent au BHV, et nous n’avons à ce jour jamais reçu le moindre règlement ».

 

Un fournisseur de longue date du BHV constate : « Tous les fournisseurs sont en train de se réveiller. » Pour ce commerçant, présent depuis des années dans le grand magasin de la rue de Rivoli à Paris, la situation date de l’arrivée de Frédéric Merlin aux manettes. Dès l’été 2024, Mediapart avait signalé des problèmes d’impayés de la part du BHV. La source anonyme a même entamé une action en référé, pour les dizaines de milliers d’euros de préjudices que lui laisse la SGM. « On va saisir le plus vite possible les fonds qui nous manquent, parce qu’on pense qu’il n’y en aura pas pour tout le monde », reconnaît-il, constatant la prise de conscience des fournisseurs.

 

Situation « réglée dans les prochaines semaines »

Du côté de la SGM, on assure vouloir agir. Selon l’entreprise de Frédéric Merlin, c’est toujours la bascule difficile du système de paiement des fournisseurs des Galeries Lafayette (anciens propriétaires) vers celui du nouveau locataire des lieux qui est en cause. La SGM a aussi dû monter de toutes pièces un service d’acheteurs, qui était jusqu’ici assumé par les fonctions centrales des Galeries Lafayette. Or le choc a été rude pour mettre sur pied cette équipe au plus vite. « Cette situation sera réglée dans les prochaines semaines, estime une source proche de la SGM. Cela prend du temps, mais nous prêtons une attention particulière aux petits fournisseurs. »

Si plusieurs marques expliquent avoir reçu des virements ces derniers jours, les règlements se feraient encore de manière sporadique et désorganisée. Certains s’agacent. « Ces non-paiements sont un moyen de montrer une trésorerie suffisante à la Banque des territoires, pointe Frank Halard, à la tête de la marque de papier peint Au fil des couleurs, présente au BHV depuis dix ans. La SGM prend 100 % de notre chiffre d’affaires au lieu de prendre une commission de 20 % ! » Si la taille de son entreprise (6 millions d’euros de chiffre d’affaires) lui permet de rester à flot, l’entrepreneur explique avoir dû fermer son corner au BHV, et par conséquent licencier trois personnes, en raison d’un impayé de 80 000 euros. « Et je renonce à un demi-million de chiffre d’affaires en fermant ma concession », soupire-t-il. Chez certains gros fournisseurs, l’ardoise se chiffrerait en centaines de milliers d’euros. « Je pense que la SGM laisse les paiements en attente le temps de dealer avec la Caisse des dépôts (CDC) et la Banque des territoires », espère un fournisseur qui raconte, chaque mois, recevoir une nouvelle promesse de paiement du BHV, jamais finalisée. « Une fois que le rachat des murs sera réglé, ils nous paieront », espère-t-il.

 

Agacement croissant du personnel

En attendant, la conséquence pour le personnel est concrète, explique un salarié : « A tous les étages, des rayons sont plus ou moins vides. Des clients viennent demander un article. On leur ment, car on ne sait pas quand on va être réapprovisionné, ce sont des situations invivables. » Et l’employé de longue date du BHV de décrire : « Au 2e étage, le rayon des cadres est vide. A la papeterie, il n’y a plus de stylos. Au 4e étage, on avait l’un des meilleurs points de vente de tringle à rideaux : il est vide ! » En mai, Frédéric Merlin assurait toutefois à Challenges que le sous-stockage n’était que de l’ordre de 4 %.

Une explication insuffisante en interne. La semaine dernière, les syndicats – CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, Sud – ont distribué un tract. Ils y dénoncent pêle-mêle : « les produits manquent et l’image du magasin s’effondre » ; « les clients s’énervent et ce sont les salariés qui subissent leur insatisfaction » ; « notre charge de travail explose » ; « certaines marques ont déjà quitté le magasin » ; « on nous pousse à bout ». Le tract s’attaque également à un projet d’extension des horaires du magasin. L’intersyndicale conclue : « Le silence n’est plus une option. L’inaction non plus. »

Vers un BHV centre commercial ?

Une source proche du dossier estime que la méthode de Frédéric Merlin serait surtout un moyen de renouveler rapidement l’offre du magasin. En poussant des marques vers la sortie (en ne les payant pas), il permet à de nouveaux acteurs de prendre leur place, notamment de plus grosses concessions, et ainsi se rapprocher de ce que la SGM connaît le mieux : les centres commerciaux. Tout l’enjeu pour le dirigeant est de renforcer sa rentabilité, alors que son excédent brut d’exploitation (hors frais de siège) est déjà revenu dans le vert en 2024.

Frédéric Merlin prévoit également d’augmenter l’offre de restauration avec la création d’un « marché alimentaire ». Il veut aussi installer une salle de sport. Les loisirs et la restauration ont été les clés du succès des centres commerciaux en province de l’entrepreneur de 33 ans. Cette fois, suffiront-ils à relancer le cargo BHV, en perte de chiffre d’affaires et déserté par certains fournisseurs ? Pour l’instant, tous les regards sont tournés vers la Caisse des dépôts. Selon une source proche du dossier, l’alliance avec la SGM est quasiment actée. A l’inverse, à la CDC, on garantit que rien n’est encore joué, les tractations battant encore leur plein. Dans tous les cas, la date de bouclage du deal avec les Galeries, prévue pour la fin juin, devrait être une nouvelle fois reportée. Elle était initialement prévue en mars 2024.

2 e article : La Caisse des Dépôts prête à aider à racheter les murs du BHV |

18/06/2025  Les échos Philippe Bertrand           

La Banque des Territoires, l'une des directions de la Caisse des Dépôts et Consignations, a annoncé ce mardi être entrée en négociations exclusives avec la SGM en vue « d'un partenariat stratégique ». Ce partenariat vise « l'acquisition de l'actif immobilier du BHV Marais dans le cadre d'un ambitieux projet de transformation ». L'opération complète la vente par le groupe Galeries Lafayette du fonds de commerce du grand magasin situé face à l'Hôtel de Ville de Paris opérée mi-février 2023.

Lors de cette cession, le repreneur, la foncière Société des grands magasins (SGM) de Frédéric Merlin, devait aussi acquérir les murs du bâtiment ainsi que plusieurs immeubles des rues avoisinantes appartenant également aux Galeries Lafayette.

Marché alimentaire

La brusque remontée des taux d'intérêt avait rendu impossible l'obtention d'un financement à un prix raisonnable. Les Galeries Lafayette s'étaient alors résolus à céder les lots immobiliers situés autour du BHV à d'autres investisseurs.

 Le groupe de la famille Moulin-Houzé avait accordé un délai pour les murs du magasin, délai qui arrive à échéance à la fin du mois de juin. L'opération s'élève à un montant de 300 millions d'euros. Le partenariat avec la Banque des Territoires consiste, selon nos informations, à créer une foncière qui achèterait l'immobilier du BHV.

 Selon La Lettre, qui a la première évoqué ce montage, la SGM serait majoritaire dans la nouvelle structure.

Pour autant, le processus de rachat n'est pas encore achevé. Il reste « soumis à la mise en place d'un financement bancaire complémentaire », indique le communiqué. La Lettre évoquait un apport en fonds propres de 100 millions par la foncière ad hoc créée par les deux partenaires, auquel devaient s'ajouter 200 millions d'emprunts. Mais les négociations pourraient porter sur un ajustement des montants. Le nom de la Caisse d'Epargne a été évoqué pour le financement complémentaire. Dans son communiqué commun avec la Banque des Territoires, la SGM précise aussi son projet commercial. « Ce 'nouveau' BHV accueillera un marché alimentaire permanent au cœur du bâtiment, véritable vitrine du savoir-faire gastronomique français. Ce marché réunira les sept métiers de bouche emblématiques - boucherie, poissonnerie, boulangerie, fromagerie, épicerie, primeur et cave », indique le texte qui rappelle que les rayons bricolage historiques seront préservés. « Nous voyons dans ce projet […] une opportunité unique de faire de ce lieu emblématique un moteur du dynamisme commercial du coeur de Paris », a déclaré François Wohrer, directeur de l'Investissement de la Banque des Territoires.

3e article

Le BHV en plein Bazar

2025 06 18 Le Parisien : Paul Abran

« Bonjour, avez-vous des patins pour mettre sous les pieds d’un meuble ? » À la question de cette cliente, une salariée du BHV répond : « Oui, ça, nous avons. » Moins de chance pour ce Parisien qui refait sa douche. « Je n’ai pas trouvé de flexible », souffle-t-il. « Les gros fournisseurs en robinetterie n’approvisionnent plus », explique une vendeuse au sous-sol.

Cette semaine, nous avons déambulé dans les étages du célèbre grand magasin de la rue de Rivoli (IVe) qui connaît une période tumultueuse. Au bricolage, des rayons sont clairsemés. Un corner de décoration d’intérieur plie bagage. « Je me rends au BHV pour des besoins spécifiques, en électricité, ainsi qu’aux beaux-arts. Mais l’offre diminue », observe cette habituée.

« Situation intenable »

Ce fleuron du commerce parisien vacille-t-il ? Cédé par le groupe Galeries Lafayette à la Société des grands magasins (SGM) présidée par Frédéric Merlin fin 2023, le site fondé au XIXe siècle fait face à une « situation intenable », selon l’intersyndicale. Cette dernière ne veut pas voir le beau bazar des passionnés et ses 38 000 m2 de surface commerciale « mourir en silence ».

. De nombreuses références manquent dans certains rayons, notamment au sous-sol.

Car « les clients ne viennent plus », observent plusieurs salariés rencontrés ce début de semaine — certains comptant plusieurs décennies d’ancienneté et réclamant l’anonymat. « Des collègues n’ont pas été payés depuis des mois, des corners quittent les lieux… Ces départs se comptent en dizaines », poursuivent-ils, illustrant un climat social tendu.

« Courir après les règlements »

La patronne d’une enseigne française de pulls a récemment partagé sa situation sur le réseau LinkedIn. « Ça fait six mois que le BHV aurait dû nous payer le chiffre d’affaires de décembre 2024 réalisé chez eux lors d’une boutique éphémère. Notre contrat prévoyait un paiement sous dix jours, (…) nous en sommes à 180 », écrit-elle.

Alors « après moult relances auprès de la comptabilité, envois de lettre recommandée, messages au patron, je me suis décidée à déposer une injonction de payer auprès du tribunal de commerce de Paris », annonce-t-elle. Un gérant d’une marque de tapis d’ajouter : « Je passe plus de temps à courir après les règlements qu’à animer mes équipes sur le corner ».

Équilibre économique

Des retards de paiement avaient déjà été observés au cours de l’été dernier. À l’époque, la direction reconnaissait des « perturbations » et assurait qu’il ne s’agissait que d’une « période transitoire » marquée par la mise en place d’un nouveau mode de gestion comptable. Rappelant au passage que l’enseigne enregistrait, avant la reprise, des pertes de 15 millions d’euros annuels.

La SGM a récemment évoqué un « retour à la rentabilité » sur l’année 2024 et le rétablissement de « l’équilibre économique » communiqué en avril 2025. Alors la situation tend-elle à se résoudre ? Les syndicats, eux, déplorent toujours des « rayons vides ». « Les produits manquent et l’image du magasin s’effondre », alertent-ils dans un récent tract.

Des enseignes vendant des produits au BHV déplorent des impayés depuis plusieurs mois.

Des clients du BHV lui sont pour autant toujours fidèles. « J’ai préféré venir ici, comme dans les années 1990, au lieu d’aller à Leroy Merlin pour acheter un judas de porte », commente Martine, la soixantaine. « La situation évolue dans le bon sens et aucun élément nouveau ou aggravant n’est à signaler », rassurait il y a quelques jours la direction dans un communiqué, tout en assumant « pleinement cette situation temporaire liée au passage progressif de l’ancien exploitant vers notre autonomie complète en matière de gestion administrative et financière. »

Quid des ruptures dans certains rayons ? Celles-ci « résultent d’une réorganisation stratégique profonde de notre assortiment », assure la direction dans cette même déclaration. Et de rappeler ses ambitions à court et moyen termes avec « de nouvelles marques, l’ouverture prochaine d’espaces de restauration, de halles alimentaires et d’espaces sportifs ». Une démarche impliquant « d’écouler certains stocks », justifie-t-elle.

« Transformation en profondeur »

La SGM veut-elle rassurer quant à la santé économique du BHV ? Elle annonce en tout cas ce mardi engager avec la Banque des territoires (filiale de la Caisse des dépôts) « des négociations exclusives en vue de l’acquisition des murs du BHV Marais » auprès des Galeries Lafayette, ancien propriétaire de la marque et du fonds de commerce, et aujourd’hui encore propriétaire du bâti. L’opération de rachat serait estimée à 300 millions d’euros.

Ce partenariat « a pour objectif une réhabilitation patrimoniale et commerciale », et « prévoit une transformation en profondeur pour répondre aux nouveaux usages urbains et modes de consommation », tout en préservant « l’univers du bricolage à la maison, les arts, la papeterie et la mode ».

« Le BHV est un commerce très ancien avec une identité forte, commente Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint (PCF) d’Anne Hidalgo en charge du commerce qui a reçu l’intersyndicale l’an passé. La Ville y est très attachée. Dans une récente étude sur la rue de Rivoli, le BHV est le deuxième lieu d’attractivité derrière les Halles. Tous les commerces alentour profitent aussi de leur clientèle. 

 

 

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« Le BHV doit devenir le magasin préféré des Parisiens », lu pour vous dans la Presse

7 Mai 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Lu dans la Presse

Comme d'habitude, nous essayons de vous informer des nouveaux articles de Presse sur le BHV.

Voici celui du Parisien du 7 mai 2025.

Bonne lecture.

CD

« Le BHV doit devenir le magasin préféré des Parisiens », ambitionne son nouveau directeur

Foodmarket, nouveaux espaces bien-être et loisirs, élargissement de l’offre mode… Karl-Stéphane Cottendin, tout juste nommé directeur de l’emblématique Bazar de l’Hôtel de Ville (IVe) à 32 ans, dévoile son projet pour redonner vie au grand magasin.

Le Parisien : Le 7 mai 2025 Rédaction et photo de Christine Henry 

Paris, IVe. Karl-Stéphane Cottendin, le nouveau capitaine à la barre du BHV, lève le voile sur ses projets de développement du grand magasin. LP/Christine Henry

Changement de capitaine à la barre du BHV. La Société des Grands Magasins (SGM) a nommé Karl-Stéphane Cottendin à la tête de l’emblématique magasin de la rue de Rivoli à Paris (IVe). À 32 ans, il succède à Emmanuelle Claverie-Veysset, restée seulement seize mois à son poste. Originaire d’une famille de commerçants lyonnais, le jeune dirigeant a rejoint le groupe en 2018 comme directeur des opérations, contribuant à la relance de onze centres commerciaux et sept magasins Galeries Lafayette. Il ambitionne aujourd’hui de « réveiller la belle endormie».

Depuis son passage en 2023 de la bannière Galeries Lafayette au pavillon SGM, le grand magasin a connu une période tumultueuse marquée par des retards de paiement de fournisseurs, la fermeture du rayon enfant et un climat social tendu. Mais, selon un communiqué publié en avril 2025 par la foncière, « l’équilibre économique est rétabli » et un nouveau chapitre s’ouvre autour de la relance du grand magasin. Le jeune capitaine nous dévoile les grandes lignes de son projet.

Quelle est votre vision pour l’avenir du BHV ?

KARL-STÉPHANE COTTENDIN. Notre objectif est de préserver, d’enrichir et de valoriser l’ADN du BHV. Le bricolage, la décoration, le mobilier la literie ou encore la librairie sont des secteurs clés qui nous distinguent des autres grands magasins. Ils attirent une clientèle fidèle venue de loin, parfois même de l’étranger. Nous allons rénover les espaces, créer des showrooms et des univers de vente et donner plus de visibilité aux marques qui cartonnent. Nous souhaitons travailler davantage avec les architectes, les décorateurs d’intérieur pour mieux encore accompagner les clients dans leurs projets. Le conseil fait partie de notre force, c’est pourquoi nous avons l’objectif de recruter une trentaine de vendeurs dont les premiers arrivent ce week-end. Le BHV doit devenir le grand magasin préféré des Parisiens.

Qu’en est-il de l’offre ?

Nous la retravaillons dans son ensemble, dans tous les secteurs. Le but est de valoriser le meilleur des marques classiques mais aussi de mettre en avant les petites griffes françaises, créatives ou encore peu visibles. Nous continuerons à accueillir régulièrement des pop-up, comme celui dédié au lin qui vient d’ouvrir ce mardi ou celui autour d’une toute nouvelle boisson, Ciao Kombucha, signée par l’influenceur Squeezie et disponible jusqu’au mardi 13 mai. Une équipe d’une quarantaine de curateurs a été créée pour dénicher les pépites du moment, les marques tendances ou montantes, pour satisfaire nos 10 millions de visiteurs annuels.

Est-ce que vous souhaitez faire davantage de place au luxe ?

Non. Le BHV doit proposer une offre large, avec des prix d’accès pour une clientèle plus jeune ou au pouvoir d’achat plus modéré, tout en conservant une offre premium. Mais le BHV ne deviendra pas le magasin du luxe.

Quels sont les changements prévus dans les tout prochains mois ?

Les premiers changements interviendront dès cet été mais la transformation se déploiera sur deux ans. Un grand pavillon de beauté coréenne, très prisée de la jeune clientèle, va apparaître. Le rayon épicerie fine va s’enrichir de nouveaux produits, la literie déménagera d’ici quelques semaines dans l’espace libéré par la suppression du rayon enfant. Et au 6e étage, un nouveau projet ambitieux autour du bien-être, de la culture et des loisirs verra le jour, mais c’est encore confidentiel…

La fermeture du rayon enfant a créé la polémique.

Cette décision a été mal comprise. Ce secteur a été supprimé car il ne fonctionnait pas et ne trouvait plus sa place dans notre dispositif. Peut-être re viendra-t-il un jour.

Des nouveautés côté restauration ?

Nous allons rafraîchir notre cantine, Les Tables perchées, et réaliser de gros travaux dans notre restaurant gastronomique La Table cachée de Michel Roth, pour l’ouvrir sur le magasin. Le BHV accueillera aussi un café. Le restaurant Terrazza Mikuna (jusque-là terrasse éphémère ouverte les étés) s’installera sur le rooftop du 7e étage, en plus de sa terrasse actuelle. À court terme, une halle alimentaire unique à Paris verra le jour dans l’espace bricolage. Nous allons rationaliser les références pour libérer 20 % de la surface dédiée à ce projet. Il y aura de la food à tous les étages.

Que va devenir le bâtiment Homme situé rue de la Verrerie ?

Il appartient aux Galeries Lafayette et sera vendu prochainement. L’offre Homme sera transférée dans le bâtiment principal.

Le nom « BHV Marais » sera-t-il conservé ?

Pour nous comme pour les Parisiens, le nom, c’est tout simplement le BHV. Certains l’appellent encore le Bazar de l’Hôtel de Ville. Ce n’est pas en ajoutant « Marais » qu’on affirme une identité.

 

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Lu dans la Presse :Au BHV, c'est le bazar à tous les étages.

1 Mai 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Lu dans la Presse

Dans le magazine Challenges du 30 avril ,

le reporter : Guillaume Echelard,

évoque le BHV aujourd'hui.

Voici son contenu.

CD

 

 

Au BHV, c’est le bazar à tous les étages.


Rachat des murs, non finalisé, valse des dirigeants, fournisseurs impayés: la situation du grand magasin parisien de la rue de Rivoli se complique depuis sa reprise par la SGM. La caisse des dépôts pourrait venir en soutien.
 

D’un pas alerte, Frédéric Merlin, traverse le cinquième étage du BHV, vidé de tous ces articles. " Il va y avoir des travaux pendant six mois, explique-t-il en cette veille de week-end Pascal. On va descendre la literie, il faut bouger les choses. "
Dans son costume tiré à quatre épingles, le trentenaire, 207e fortune, professionnelle de France en 2024, selon Challenges, se dirige vers le sixième étage du mythique magasin parisien de la rue de Rivoli. " Vous allez voir avec moi, il y a de l’énergie. " s’enthousiasme-t-il, les clés du lieu à la main.
De l’énergie, il va en falloir. Les ventes du magasin qu’il a repris depuis plus d’un an-en baisse de 8 % en 2024, à moins de 300 millions d’euros - et sa rentabilité inquiètent.

L’été dernier Mediapart, révélait que certains fournisseurs rencontraient de gros retards de paiement. En cause, officiellement, une difficile, bascule informatique entre les anciens propriétaires. (La famille, Moulin-Houzé des Galeries Lafayette) et le nouveau gérant. De quoi faire émerger des doutes sur la fiabilité du groupe SGM.(société des grands magasins.), la foncière qui l’a créée en 2018, avec sa sœur Maryline. " on s'est peut-être trompés lors de cette première année ", concède, Frédéric Merlin.


Départs en chaîne
Début avril, le départ de la directrice des achats -un pilier de l’enseigne- et celui d’ Emmanuelle Claverie-Veysset, la directrice générale, ont ravivé les inquiétudes, alors que plusieurs membres du comité exécutif ont tiré leur révérence ces derniers mois. Le signe d’un management brutal, selon des anciens. Frédéric Merlin, balaye: « c’est normal qu’il faille du neuf. ». Pour accélérer la transformation. Il vient de nommer son bras droit Karl Stéphane Cottendin, 32 ans, comme lui, à la tête du grand magasin. Certains redoutent de nouvelles suppressions d’emploi pour améliorer la marge après 150 départs depuis son arrivée pour atterrir à 1000 employés. " Notre seul enjeu, c’est de faire du commerce. ", assure-t-il.

Des pop-up stores, ces boutiques éphémères avec des marques, comme TF1, Pokémon ou l’influenceuses Léna, Situations , sont souvent déployés pour faire flamber la fréquentation.
" C’est intelligent, et ça ne demande pas d’énormes investissements ", note Nicolas, Rebet, fondateur du cabinet de Conseil Retailoscope.


ADN populaire.
Fréquenté par une clientèle à 85 % locale, le BHV est une exception parmi les grands magasins de la capitale. Le bricolage au sous-sol reste une attraction. " Mais sa non montée en gamme n’est pas tenable" juge, Vincent Chabault, sociologue du commerce à l’université, Gustave Eiffel.  "Le Marais est devenu un quartier ultra touristique, avec des hôtels de luxe. ".  Frédéric Merlin, lui, prend le pari inverse. « On veut être le grand magasin de tous les parisiens avec une offre de restauration de 14 à 150 €. », martèle -t-il. Une réorganisation complète des lieux.(puis de son site Internet.) devrait être dévoilée en mai par celui qui a déjà injecté 58 millions dans son projet. Au programme : des restaurants sur plus de 4000 m² au dernier étage, et une salle de sport… Au risque de transformer le BHV en centre commercial, à l’image des galeries que possède la SGM dans une dizaine de métropoles.


 Foncier à acquérir.
Autre point d’interrogation : la SGM, qui détient aussi 7 magasins Galeries Lafayette, ne possède que le fond de commerce du BHV. Les murs évalués à 300 millions, restent à acquérir malgré l’ouverture de négociations , il y a plus de deux ans. La date limite de vente en juin 2025, déjà plusieurs fois, reportée, pourrait être encore différée.
" elle est en train de se caler ", rassure le trentenaire.

 Mais le groupe Galeries Lafayette s’impatiente face aux promesses non tenues du repreneur. Et les impayés de la SGM pèsent sur les relations des Moulin-Houzé avec leurs propres fournisseurs.
Aujourd’hui, le sort de Frédéric Merlin est entre les mains de la Caisse des Dépôts, qui pourrait l’accompagner en tant qu’actionnaire minoritaire. " Le dossier est en cours d’instruction", reconnaît l’établissement public.

 Le nouveau propriétaire met en avant un résultat brut d’exploitation qui serait repassé dans le vert à 10 millions. Il compte aussi sur le soutien de la mairie de Paris : une fermeture du magasin nuirait à la majorité municipale, à un an des élections -d’autant que les débats sont vifs sur les conséquences de la piétonnisation de la rue de Rivoli sur la vie des commerces.
Certains estiment que la SGM a eu les yeux plus gros que le ventre.  " En interne, on se demandait comment on pouvait acheter un tel paquebot, alors qu’on avait déjà des difficultés de règlement sur les Galeries Lafayette, que l’on possède, se souvient un ancien cadre. Notre partenaire historique, l’industriel, Lorrain, Jean-Paul, Dufour, ne peut pas tout financer. »


Ambitions revues à la baisse.
Le duo d’investisseurs(SGM-Dufour), qui devait au départ, racheter tout un îlot aux Galeries Lafayette, comprenant le BHV Homme, ainsi que des immeubles, rue des Archives et rue du Temple, va finalement se concentrer sur le BHV de Parly 2 et le vaisseau amiral, parisien, y rapatriant les collections masculines. D’autres investisseurs ont repris -ou devraient reprendre- le reste du lot.
Mais les Galeries n’excluent pas, à terme, de chercher un nouvel acquéreur pour le bâtiment phare. " à 7000 €, le mètre carré pour 15 à 20 millions de loyer par an, ils devraient y arriver", estime un expert de l’immobilier commercial.

Frédéric Merlin se contenterait alors d’être locataire. Pas vraiment le rôle qu’il affectionne.

 

 

 

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Lu dans la Presse : Un "nouveau modèle pour le BHV"

12 Avril 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Lu dans la Presse

Une dernière info cette semaine :

Actu Paris :Par Julie Bossart Publié le 9 avr. 2025 à 18h56  ;

Un "nouveau modèle pour le BHV" : comment le magasin veut faire revenir les clients rue de Rivoli à Paris 

Le célèbre magasin veut redevenir le "grand magasin préféré des Parisiens". Pop-up stores, restauration... Son nouveau directeur, Karl-Stéphane Cottendin, nous en dit un peu plus.

Le célèbre magasin veut redevenir le "grand magasin préféré des Parisiens". Pop-up stores, restauration... Son nouveau directeur, Karl-Stéphane Cottendin, nous en dit un peu plus.

Repris aux Galeries Lafayette en 2023 par le groupe SGM, le BHV a connu une période difficile, laissant planer le doute sur sa survie. (©JB/actu Paris)

Un air de printemps souffle sur le Bazar de l’Hôtel de Ville(BHV), à Paris. Retards de paiement, climat anxiogène, fermeture de rayon emblématique… Depuis sa reprise aux Galeries Lafayette par le groupe SGM fin 2023, le grand magasin de la rue de Rivoli (4e) traversait un long et tumultueux hiver, dont il semble sorti.

Dans un communiqué publié début avril 2025, la foncière spécialisée dans la revitalisation d’actifs commerciaux de centre-ville assure avoir rétabli « l’équilibre économique » en 2024 et se lance même « dans une nouvelle phase de développement ». L’enjeu, écrit noir sur blanc par le jeune président de la SGM, Frédéric Merlin : « Redevenir le grand magasin préféré des Parisiens. »

Toucher différentes générations

Pour faire entrer l’adresse centenaire dans une nouvelle ère, SGM a tout d’abord placé aux commandes Karl-Stéphane Cottendin, jusqu’ici directeur des opérations du groupe. « Sa double expertise, à la fois sur le plan immobilier et financier, et dans le domaine du développement commercial, a contribué à la croissance [de la foncière] depuis 2018, à travers la reprise, la redynamisation et la revalorisation de 11 centres commerciaux et de 7 Galeries Lafayette, vante le groupe. Elle lui permettra de conduire la transformation de l’enseigne pour bâtir un nouveau modèle pour le BHV, à la fois rentable, moderne et attractif pour ses clients. »

Après une année de transition importante, qui a donné lieu à des déboires sur lesquels le groupe SGM revient dans sa communication – « délais de paiement rallongés, déficit d’information des fournisseurs, retards enregistrés dans les livraisons… » -, il s’agira en 2025 de « finaliser l’autonomisation vis-à-vis des Galeries Lafayette ». En clair, achever la mise en fonctionnement d’une nouvelle centrale d’achats, d’une organisation logistique avec un entrepôt dédié et de nouveaux services informatiques. Surtout, Karl-Stéphane Cottendin devra créer une nouvelle dynamique commerciale pour satisfaire les clients historiques et en attirer de nouveaux.

« Il faut qu’il vive ce grand magasin, et pour tout le monde », martèle avec passion le nouveau directeur au bout du fil, qui mise pour cela sur « l’événementiel et la démonstration ». Si le projet doit encore être détaillé aux équipes, un de ses grands axes a d’ores et déjà sauté aux yeux des passants, rue de Rivoli. Durant le premier semestre, le BHV a en effet innové en organisant un pop-up store Pokémon, puis un autre pour les 50 ans de TF1.

Depuis le début de la semaine, c’est la créatrice de contenus Lena Situations qui a investi le BHV avec son magasin éphémère, L’Hôtel Mahfouf. Une première pour l’entreprise comme pour la jeune femme, qui a fait part de son enthousiasme sur Instagram : « C’est un grand honneur en tant que petite marque indépendante de pouvoir se retrouver dans ce magasin iconique, toute l’équipe Hôtel Mahfouf travaille sur ce projet depuis des mois. »

« L’offre de Lena et sa notoriété s’inscrivent parfaitement dans ce que l’on veut faire : être précurseurs sans être élitistes », justifie Karl-Stéphane Cottendin, qui apprécie rappeler que « le BHV est l’un des rares magasins où vous pouvez acheter en un même lieu une perceuse et un sac luxe ».

Une large offre de restauration

Le jeu, la mode, la télé… Pour continuer à toucher différents publics et générations, les pop-up stores « seront renouvelés tous les mois », promet le directeur. Côté démonstration, le BHV compte aussi « renouer avec les ateliers, en lien avec les produits de saison ». Qu’ils soient vestimentaires ou… culinaires. Ainsi, Karl-Stéphane Cottendin ne s’interdit pas d’inviter des chefs cuisiniers, de renom ou tendance. La transition vers une nouvelle offre de restauration, glissée dans la communication du groupe SGM, est toute trouvée.

« Le BHV doit devenir un haut lieu de la restauration parisienne« , clame le directeur. Ainsi, le 7e étage et ses 2000 m2, qui culminent à une trentaine de mètres de hauteur et offrent une vue presque panoramique sur la capitale, devraient accueillir « plusieurs points de restauration, avec une offre du quotidien et une autre, pourquoi pas, plus haut de gamme. On ne veut rien s’interdire », insiste Karl-Stéphane Cottendin.

La reconfiguration des espaces avec, par exemple, l’arrivée du rayon literie au 5e étage, en lieu et place du secteur enfants, un nouveau site Internet, mais aussi un rooftop estival sont parmi les rares autres informations que l’on réussit à glaner à cette heure. Mais le printemps ne fait que commencer.

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Lu dans la presse : Michel Ohayon qui avait repris 25magasins GL placé en garde à vue.

10 Avril 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Lu dans la Presse

Ci-après, 2 articles du Figaro sur le repreneur de magasins GL et un, du Parisien sur la fermeture des GL Rosny, ex BHV.

Les patrons des Galeries Lafayette n'auraient pas profité des meilleurs acquéreurs pour la cession de leurs magasins? On se souvient : Fin février 2023, 25 magasins des Galeries Lafayette, exploités en franchise par Hermione People & Brands, société dirigée par Michel Ohayon, ont été placés sous procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Bordeaux.

GL Niort

En 2018, Michel Ohayon avait acquis 22 de ces magasins, répartis sur plusieurs villes, (dont Agen, Amiens, Angoulême, Bayonne, Beauvais, Belfort, Besançon, Caen, Cannes, Chalon-sur-Saône, Chambéry, Dax, La Roche-sur-Yon, La Rochelle, Libourne, Lorient, Montauban, Niort, Rouen, Saintes, Tarbes et Toulon.).En 2021, il en a racheté trois autres, à Pau, Tours et Rosny2 ancien BHV

Les difficultés financières de grandes enseignes telles que Camaïeu, Gap, Go Sport ou La Grande Récré, toutes acquises par Michel Ohayon, autodidacte, ont fait l'objet de nombreux titres de presse ces dernières années. (la liquidation de Camaïeu en septembre 2022, entraînant la perte de 2 600 emplois.)

Au sommet de sa carrière, Michel Ohayon se classait à la 104e place des Français les plus riches, avec une fortune estimée à 1,1 milliard d'euros, selon le magazine Challenges, accumulée en un peu plus d'une décennie.

CD

GL Caen

L’homme d'affaires Michel Ohayon placé en garde à vue pour soupçons d’abus de biens sociaux

Le Figaro avec AFP , Publié le 2 avril 2025 

L'ex dirigeant de la filiale HPB, Michel Ohayon, a été placé en garde à vue pour «escroquerie aggravée»

Michel Ohayon et trois de ses associés ont été placés en garde à vue ce matin. L’homme d’affaires a construit depuis Bordeaux un empire immobilier et commercial fragilisé par le fiasco de Camaïeu.

Michel Ohayon, ex-dirigeant de la filiale HPB de son groupe, et au moins trois autres personnes ont été placés en garde à vue ce mercredi à Paris pour des soupçons d'abus de bien sociaux dans l'empire en difficulté de l'homme d'affaires bordelais, a appris l'AFP de source proche du dossier.

Bas du formulaire

Le parquet de Paris et de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a «confirmé que des personnes sont entendues en garde à vue ce mercredi, sur commission rogatoire», dans l'information judiciaire qu'il a ouverte en avril 2023 pour abus de biens sociaux, banqueroute, escroquerie aggravée, blanchiment en bande organisée.

En février 2018, Michel Ohayon était apparu sur le devant de la scène commerciale française comme le sauveur d’enseignes en déclin. Il se présentait comme le «réenchanteur» des centres-villes de France, désertés par les commerces . L’homme d’affaires est connu pour ses investissements dans La Grande Récré, les Galeries Lafayette de province, Camaïeu, Go Sport, et Gap France

 

L’homme d’affaires Michel Ohayon conteste «avec véhémence» les accusations de banqueroute

Le Figaro avec AFP Publié le 5 avril 2025   

L'homme d'affaires Michel Ohayon mis en examen pour abus de bien sociaux

 ......L’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, mis en examen pour banqueroute et abus de biens sociaux, conteste «avec la plus grande véhémence» ces accusations, a indiqué samedi à l’AFP son avocat, affirmant qu’il s’était «appauvri pour sauver un secteur du +retail+ qui connaît une crise en France sans précédent»«Nous contestons avec la plus grande véhémence la mise en examen de Michel Ohayon», a réagi Me Olivier Pardo.

Bas du formulaire

«Il a injecté plus de 68 millions d’euros de sa fortune personnelle, il n’y a eu aucun enrichissement, tout au contraire, Michel Ohayon s’est appauvri dans cette affaire pour sauver un secteur du “retail” qui connaît une crise en France sans précédent», a-t-il ajouté. «Il suffit de voir le nombre de faillites qui ont eu lieu depuis le Covid». Michel Ohayon, 63 ans, a été mis en examen vendredi à Paris pour banqueroute, abus de biens sociaux, escroqueries en bande organisée, abus de confiance et blanchiment aggravé, et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de gérer une société.

Selon le parquet de Paris, sollicité par l’AFP, il est soupçonné de «mouvements de trésoreries suspects» au sein des sociétés Camaïeu, Gap France et Go Sport, ce qui aurait contribué à provoquer leur placement en redressement judiciaire, au cours des deux années qui ont suivi leur reprise. Ces opérations ont «été dissimulées comptablement et ou justifiées par des opérations juridiques fictives», selon la même source. «Le produit tiré de l’ensemble des infractions reprochées est estimé à plus de 50 millions d’euros.»

Selon Me Pardo, «les accusations portées contre lui sont une négation fonctionnement d’un groupe de sociétés»«Nous démontrerons les responsabilités des uns et des autres», a-t-il promis, annonçant vouloir mener «toutes les actions nécessaires à la suite des violations répétées du secret de l’instruction et de l’atteinte à sa présomption d’innocence».

Article GL Rosny :

Le Parisien :

Le 26 mars 2025 Par Elsa Marnette 

« On savait que ça allait arriver » : le centre commercial Rosny 2 s’apprête à dire adieu aux Galeries Lafayette

Le vaisseau amiral du centre commercial de Seine-Saint-Denis devrait fermer ses portes au début de l’année prochaine, laissant une centaine de salariés sur le carreau.

Plus de 500 marques réparties sur deux étages, une surface de 10 000 m², environ 150 salariés… Localisées à une des extrémités du centre commercial Westfield - Rosny 2 à Rosny sous Bois, les Galeries Lafayette en imposent. Mais ce vaisseau amiral va bientôt fermer ses portes, vraisemblablement en janvier prochain.

L’annonce, tombée début mars lors d’un comité social et économique, a jeté un froid parmi les salariés. Elle ne les a toutefois pas surpris, reconnaissent certains à demi-mot. « On était en procédure de sauvegarde, on savait que ça allait arriver », lance une vendeuse ce mardi, en pliant consciencieusement des polos pour hommes.

« C’est le bailleur qui ne veut plus de nous »

En février 2023, le tribunal de commerce de Bordeaux (Gironde) avait en effet placé en procédure de sauvegarde, les 25 magasins Galeries Lafayette — tous situés en province, à l’exception de celui de Rosny-sous-Bois — détenus par l’homme d’affaires Michel Ohayon.

Mais le plan de continuation d'activité déposé un an plus tard avait été avalisé par le même Tribunal de Commerce de  Bordeaux avait fait renaître un peu d’espoir parmi les salariés. « On pensait être tirés d’affaire, souffle une autre vendeuse. Mais ce qui est surprenant, c’est que cette fois, c’est le bailleur qui ne veut plus de nous. »

Circule en effet parmi les salariés une rumeur selon laquelle le groupe Unibail-Rodamco-Westfield a annoncé son intention d’augmenter le loyer pour la surface commerciale louée par la société Hermione TPR. Cette filiale d’Hermione Retail gère les magasins de Toulouse (Haute-Garonne), Pau (Pyrénées-Atlantiques) et Rosny-sous-Bois. La direction d’Unibail ne confirme pas ces bruits de couloir.

« Les gens ont de moins en moins de pouvoir d’achat »

Malgré le plan de continuation de l’activité, qui impliquait l’abandon de 70 % des dettes, la situation financière des Galeries Lafayette à Rosny paraît morose. « L’affluence est faible, constate une salariée. À part le week-end, il n’y a pas grand monde. » « On fonctionne de plus en plus difficilement, confirme un autre employé. De plus en plus de clients fréquentent le magasin uniquement quand il y a des promotions. Les gens ont de moins en moins de pouvoir d’achat. »

 

 

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Lu dans la Presse : L'informé, Face à des difficultés, le BHV change de patron

9 Avril 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Lu dans la Presse

Voici le 3e article promis sur le BHV.

CD

« L’informé » du 04/04/2025

Rédaction :  Morgan Leclerc, Guillaume Chazouillères

Face à des difficultés, le BHV change de patron

Un mercato a eu lieu en toute discrétion, courant mars, à la tête du grand bazar de l’hôtel de ville. Il intervient à un moment clé pour la foncière lyonnaise SGM - propriétaire des lieux - empêtrée dans plusieurs chantiers.

Valse au sommet du BHV.

 Cette semaine, Challenges annonçait que la directrice générale du fameux magasin parisien situé face à l’hôtel de ville, Emmanuelle Claverie Vaysset, avait été évincée de ses fonctions, seize mois seulement après avoir été nommée par le nouveau propriétaire des lieux, la foncière lyonnaise SGM (Société des Grands magasins). En réalité, un changement de direction s’est opéré, il y a quelques semaines, dans la plus grande discrétion, a appris l’Informé.

Si rien n’est encore officialisé, la responsable du Bazar de l’hôtel de Ville a, d’après plusieurs sources, été remplacée courant mars par Karl-Stéphane Cottendin, un fidèle de Frédéric Merlin, ce jeune patron qui pilote la SGM, également propriétaire de sept magasins Galeries Lafayette et onze centres commerciaux.

Inconnu du grand public, Karl-Stéphane Cottendin, 31 ans, a intégré la foncière en 2018 et y occupait dernièrement les fonctions de directeur des opérations. Il était auparavant passé chez Merrill Lynch en tant qu’analyste financier et chez Natixis

Aussi soudain, soit-il, ce changement de direction intervient à un moment clé pour la société lyonnaise de Frédéric Merlin. Ce dernier–dont la famille se classe à la 207e place du classement des fortunes de Challenges–a repris l’exploitation du BHV auprès des Galeries Lafayette en novembre 2023.

Mais depuis, les déboires se sont accumulés pour l’entrepreneur.

Fin août Mediapart, tire la sonnette d’alarme sur les difficultés du groupe à payer plusieurs fournisseurs… Une pagaille qui des ressources internes est encore loin d’être totalement réglée.

La nomination de Karl Stéphane, Cottendin pourrait donc aider le commerçant à avancer sur le sujet. Celui-ci aurait d’ailleurs, à date, abandonné toutes ses autres fonctions au sein de la SGM pour se consacrer à plein temps au grand magasin parisien.


Un dossier immobilier complexe.
Peut-être pourra-t-il aussi s’investir sur le titanesque, dossier immobilier dans lequel la foncière est empêtrée. Après de longs mois de tractations, la SGM n’est toujours pas parvenue à finaliser l’acquisition des murs du grand magasin de la rue de Rivoli.( valorisée à 300 millions d’euros), ni à mettre la main sur ceux du BHV « Homme » à Paris (valorisée 50 millions) et du BHV Parly 2 dans les Yvelines.(estimée à 50 millions d’euros également.)
Elle s’y était pourtant engagée au départ auprès des Galeries Lafayette.


Il faut dire que le chantier reste particulièrement complexe pour la jeune foncière qui n’avait jamais fait un tel investissement dans le passé. En fin d’année, elle a obtenu l’accord in extremis de la famille Moulin-Houzé- propriétaire des Galeries Lafayette-pour proroger jusqu’au 30 juin prochain, la promesse de vente.

La société de Frédéric Merlin a dans le même temps appelé à la rescousse, la Caisse des Dépôts et de Consignation.(CDC) pour l’aider à trouver un financement. « nos équipes travaillent avec le porteur du projet, même si aucune décision n’est prise à ce stade. », confirme-t-on au sein de l’institution publique.


Selon les informations de CF News Immo, la SGM aurait aussi relancé des négociations avec des investisseurs pour trouver des soutiens dans cette opération. Comme elle l’avait fait l’an, passé avec le promoteur 6e Sens qui a acquis à sa place tout un pan du Parc immobilier des Galeries Lafayette situé autour du BHV Marais.

D’après le site d’informations financières et immobilières, Xavier, Niel (actionnaire à titre individuel de « l’Informé»), se serait ainsi récemment, positionné pour racheter les murs du BHV « Homme ».
Si ce dernier n’a pas souhaité faire de commentaires sur le sujet, une chose est sûre : le dossier est d’autant plus complexe que de lourds travaux seront nécessaires pour séparer le bâtiment et celui du BHV Marais (séparation des monte-charge qui relie les deux immeubles et des systèmes d’aération et de chauffages).
Contacté, le patron de la SGM, Frédéric Merlin n’a pas répondu à nos diverses sollicitations. Pas plus que Karl Stéphane Cottendin.

NOTRE AVIS : Dans le contexte actuel de turbulences sur les marchés financiers, il semble difficile d’imaginer que le dirigeant de la CDC, Eric Lombard, qui est également ministre de l’Économie, puisse accorder le prêt requis.

Toutefois, une dimension sentimentale pourrait intervenir, étant donné que son père, Alfred Lombard, avait occupé le poste de Directeur Général aux Nouvelles Galeries, aux côtés de Gérard Boulot, lors de la cession du BHV aux Nouvelles Galeries en 1968.

A suivre ....

CD

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Lu dans la Presse : Le Figaro, La SGM nomme Karl-Stéphane Cottendin au BHV

8 Avril 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Lu dans la Presse

Comme promis : 2e article.

CD

Lu dans la Presse : Le Figaro, La SGM nomme Karl-Stéphane Cottendin  au BHV

Le figaro, Publié le 4 avril 2025 

La Société des grands magasins nomme Karl-Stéphane Cottendin comme nouveau directeur au BHV

La foncière Société des grands magasins (SGM) a annoncé vendredi soir la nomination d'un nouveau directeur à la tête du Bazar de l'Hôtel de Ville parisien (BHV), Karl-Stéphane Cottendin chargé de «bâtir le BHV de demain»«Karl-Stéphane Cottendin aura en charge le BHV , avec l'ensemble de ses activités. Il était jusqu'ici directeur des opérations du Groupe SGM», précise le communiqué.

«Après avoir rétabli la rentabilité du BHV en 2024, nous avions besoin d'une personnalité qui finalise sa restructuration surtout qui donne une nouvelle dimension à son commerce, au service de nos clients et de nos partenaires», explique Frédéric Merlin, président du Groupe SGM, cité dans le communiqué. Il assure avoir «pleinement confiance» en Karl-Stéphane Cottendin «pour relever ce challenge».

«Chantier d’autonomisation»

Le départ de la précédente directrice du BHV, Emmanuelle Claverie-Veysset, nommée à ce poste en novembre 2023, avait été annoncé dans la semaine par l'hebdomadaire Challenges. «2024 aura été une année de transition importante qui a permis (...) de lancer le chantier d'autonomisation du BHV vis-à-vis des Galeries Lafayette, son précédent propriétaire, et son intégration dans le Groupe SGM», détaille le communiqué.

«En 2025, Karl-Stéphane Cottendin finalisera cette autonomisation avec notamment 

la mise en fonctionnement d'une nouvelle centrale d'achats,

d'une organisation logistique avec un entrepôt dédié,

et de nouveaux services informatiques», détaille SGM. 

«Il travaillera aussi à mettre en place une gestion encore plus saine en maîtrisant les frais généraux et les frais de personnel (sans aucun plan social, conformément aux engagements du groupe), et une organisation encore plus efficace pour donner la priorité à l'accueil, au conseil et à l'expérience clients», selon la foncière.

 «Enfin, et surtout, il travaillera à la mise en œuvre d'un projet ambitieux, qui sera dévoilé prochainement, pour bâtir le BHV de demain», est-il ajouté.

 

 

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Lu dans la presse: Challenges "C’est toujours le grand flou" ...

7 Avril 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Lu dans la Presse

Je vous ai promis de vous tenir informer des "News du BHV" au fur et à mesure que la presse informe.

Voici donc un article intéressant de Challenges . Deux autres articles à suivre cette semaine.

CD

Challenges

Guillaume Echelard,  le 02/04/2025

"Cest toujours le grand flou" : la directrice du BHV remerciée au bout de seize mois

Emmanuelle Claverie-Veysset s’apprête déjà à quitter la direction générale du BHV. Elle avait été nommée en novembre 2023 par le nouveau propriétaire, le groupe SGM.

De quoi interroger sur la stratégie du groupe, qui na toujours pas acquis les murs du BHV.

Elle ne sera restée que seize mois. Emmanuelle Claverie-Veysset, directrice générale du BHV arrivée en novembre 2023, a tiré sa révérence

Après avoir passé 17 ans aux Galeries Lafayette, la dirigeante avait rejoint en 2022 la SGM (Société des Grands Magasins).

Lorsque cette société, menée par l’entrepreneur  Frédéric Merlin (207e fortune de France selon Challenges), avait annoncé son acquisition du fonds de commerce du BHV – jusqu’ici détenu par les Galeries Lafayette–, l’experte des grands magasins avait alors pris la tête de l’enseigne.

Le remplaçant d’Emmanuelle Claverie-Veysset devrait être annoncé dans les prochains jours. Dans tous les cas, le départ d’Emmanuelle Claverie-Veysset ne rassure pas quant aux orientations stratégiques du célèbre magasin de la rue de Rivoli.

En effet, une enquête de Mediapart datée d’août 2024 alertait sur le non-paiement de certains fournisseurs. Selon les informations de Challenges, des impayés seraient toujours constatés aujourd’hui, accompagnés d’une gestion à flux tendue des stocks. La vente des murs du BHV – le gros du deal financier avec les Galeries Lafayette na quant à elle toujours pas été actée. Reportée plusieurs fois, la promesse de vente arrivera à expiration à la fin du mois de juin. Les discussions iraient bon train, notamment avec la Caisse des Dépôts.

Manque de communication

"Le BHV est toujours dans un grand flou artistique", pointe une source, qui ajoute que "trois directrices ont aussi été licenciées il y a quelques semaines".

Le déménagement du BHV Homme dans le bâtiment historique, espéré pour ce premier semestre, ne devrait pas intervenir avant un an. La disparition des rayons jouets et enfants en début d’année interroge aussi en interne. Les rumeurs vont bon train : le septième étage du bâtiment pourrait être dédié à la restauration, le sixième étage pourrait accueillir une salle de sport… Rien nest clairement encore indiqué. "Le manque de communication interne est criant", regrette la même source.

La SGM, également détentrice de sept magasins Galeries Lafayette et de onze centres commerciaux, s’est de son côté félicitée en début d’année d’un "retour historique à la rentabilité" du BHV. Selon le groupe, l’excédent brut d’exploitation avant frais de siège serait positif en 2024 (à 9,6 millions d’euros), là où le magasin perdait 15 millions d’euros en 2023.

 En revanche, le chiffre d’affaires s’est contracté de 8 %, autour de 430 millions d’euros.

Le BHV a également fait parler de lui ces derniers mois à travers différentes initiatives : un pop-up store Pokémon en février, un autre dédié à l’histoire de TF1 en mars Et un dernier, annoncé ce 2 avril, mené par l’influenceuse Lena Situations, qui s’installera pendant une bonne partie du mois.

Mais derrière ces annonces événementielles la question reste bien présente : le BHV va-t-il réussir à se relancer ?

 Si les syndicats, réunis en intersyndicale, refusent pour l’instant de s’exprimer, en interne, l’inquiétude est toujours présente.

 

 

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Lu pour vous dans la presse : Ginette Moulin est décédée

11 Février 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Lu dans la Presse

Nous ne saurions ignorer le décès de cette grande dame, à un moment de sa vie surnommée la dame de fer!

De nombreux journaux en font l'écho. 

La célébration religieuse sera célébrée en l'église St Honoré d'Eylau à Paris 16e

Le jeudi 13 février à 9h30

Le figaro 11/02/2025
Ginette Moulin, propriétaire du Groupe Galeries Lafayette, est morte à 98 ans
34e fortune française avec sa famille en 2024, la nonagénaire est connue pour être la petite-fille du cofondateur du grand magasin.
Elle avait décidé de démissionner de ses fonctions et de confier les clés de l’entreprise familiale à sa descendance l’an dernier, à 97 ans. La propriétaire du Groupe Galeries Lafayette, Ginette Moulin, est morte dimanche à 98 ans, a confirmé le groupe ce mardi.
Elle était la petite-fille de Théophile Bader, qui, avec Alphonse Kahn, a créé le grand magasin en 1894.
Et était, avec sa famille, la 34e fortune française en 2024, selon le classement établi par le magazine Challenges, avec un patrimoine professionnel de 4,05 milliards d’euros.
Ginette Moulin avait passé la main du holding familial Motier en août 2024 à son gendre Philippe Houzé, assisté des petits-enfants Nicolas Houzé, Guillaume Houzé et Arthur Lemoine, une «évolution préparée de longue date», selon l’entreprise. Ginette Moulin était un pivot de l’histoire familiale des Galeries Lafayette, elle a connu les cinq générations qui se sont succédé à la tête de l’emblématique magasin du boulevard Haussmann. Née le 7 février 1927, elle était également la fille de Max Heilbronn, résistant déporté pendant la Seconde Guerre mondiale à Buchenwald en Allemagne, où il rencontra celui qui plus tard épousera sa fille, Etienne Moulin.
Le groupe Galeries Lafayette comptait en janvier 57 magasins en France, dont 19 détenus en propre et 38 exploités par des partenaires franchisés. Il a annoncé en janvier prévoir de fermer d’ici la fin de l’année 2025 ses deux magasins à Marseille, qui «enregistrent des pertes récurrentes depuis plusieurs années», et promet d’«encourager le reclassement des 145 salariés concernés». Il avait en outre vendu fin 2023 un autre grand magasin parisien emblématique, le Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV), à une petite foncière nommée Société des grands magasins (SGM).
Important actionnaire de Carrefour
Philippe Houzé, qui présidait depuis 2005 le directoire des Galeries Lafayette et qui succède désormais à Ginette Moulin à la présidence de Motier, est l’époux de Christiane, l’une des trois filles du couple Moulin. «Il aura pour responsabilité de veiller au développement des actifs de la famille Moulin, qui intègrent notamment le groupe Galeries Lafayette, La Redoute et une participation significative dans le groupe Carrefour», précisait en janvier la communication des Galeries Lafayette.
Les propriétaires des Galeries Lafayette sont en effet depuis 2014 un important actionnaire du géant de la distribution alimentaire, même s’ils n’en sont plus le premier depuis mars 2024 et le rachat par Carrefour de 25 millions de ses actions à «Galfa», société détenue par la famille Moulin. À ce titre, Philippe Houzé est vice-président du conseil d’administration de Carrefour, dont est également membre Patricia Moulin Lemoine, l’aînée des filles de Ginette Moulin. Trois des petits-enfants de Ginette Moulin avaient également été nommés vice-présidents de Motier: Nicolas Houzé, Guillaume Houzé et Arthur Lemoine.
La nouvelle génération prend la tête du groupe Galeries Lafayette : http://www.lefigaro.fr/societes/la-nouvelle-generation-prend-la-tete-du-groupe-galeries-lafayette-20240828
Evolution «préparée»
Cette évolution dans la gouvernance intervenait au terme d’une séquence chahutée pour le groupe familial, qui a souffert pendant plusieurs années des conséquences de la pandémie de Covid-19 sur l’activité internationale. La pandémie et les diverses restrictions de déplacements l’ont en effet privé de larges parts de sa clientèle, quand ses affaires n’étaient pas tout bonnement entravées par les différents confinements en 2020 et 2021.
Mi-décembre, le site de ventes privées en ligne BazarChic, propriété des Galeries, avait lancé un «projet de cessation d’activité» qui menacerait une centaine d’emplois selon plusieurs médias, sauf si un repreneur venait à être trouvé. En juin dernier, le groupe indiquait vouloir retrouver en 2024 ses ventes de 2019, soit 3,85 milliards d’euros de volume d’affaires sous enseigne. L’entreprise, qui a fêté en 2024 ses 130 ans d’existence, avait réalisé 3,6 milliards d’euros de ventes en 2023 sous enseigne, dont 1,9 milliard par le seul magasin du boulevard Haussmann.
 

Pour mémoire : les grandes dates de l'histoire .

I. Les débuts (1894 - 1912)
1894 : Fondation de l'entreprise par Théophile Bader et Alphonse Kahn, à Strasbourg, avec une petite boutique de 70 m².
1912 : Inauguration des agrandissements du grand magasin du boulevard Haussmann, avec la création de la coupole, grâce à l'architecte Ferdinand Chanut et des artistes Louis Majorelle et Jacques Gruber.

II. Expansion et développement (1916 - 1932)
1916 : Ouverture de la première succursale à Nice, avec une architecture inspirée du magasin principal.
1932 : Création de la Société centrale d’achats (SCA) et lancement de Monoprix. 

III. La période de guerre et de transition (1941 - 1944)
1941-1944 : La famille fondatrice est écartée pendant l'Occupation. La société est placée sous l'administration de Vichy jusqu'à la Libération.

IV. Croissance externe et acquisitions (1991)
1991 : Acquisition de la Société française des Nouvelles Galeries, incluant de grands magasins, Cofinoga, le BHV et le centre commercial Cap 3000 à Nice.

CD

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