Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog du Réseau Bazar BHV

livres et poesies

Louis XI, le roi qui « tissait sa toile », livre de Martine Mallein Leguédois

25 Avril 2024 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Livres et poésies

Merci à Martine, notre historienne de nous présenter son dernier livre, je vous laisse découvrir...

Louis XI,  Fils de Charles VII et de Marie d’Anjou, nait en1423 à Bourges .

Sa réputation est peu flatteuse, il a un physique assez ingrat avec son nez très allongé.

C’est un homme pieux, dévot, brave au combat, cavalier, infatigable, passionné de chasse, généreux, mais tout à fait implacable envers ses ennemis, comme Charles le téméraire. Il est souvent cité comme cruel, capable de tortures et mises en cages des prisonniers.

 Fin stratège, il est surnommé « l’universelle araignée » par ses ennemis. Louis XI a marqué l’Histoire par sa capacité à négocier, à diviser ses adversaires, à organiser le royaume de France et ainsi, à tisser la toile de son règne, nous raconte Martine.

 Louis XI bâtisseur, visionnaire est l’homme de transition entre le moyen-âge et la modernité : Il fait passer le royaume de France d’un système économique archaïque à un système moderne, fondé sur l’industrie et les échanges commerciaux (vin).

Qui, mieux que notre collègue Historienne Martine Mallein Leguédois pouvait nous en parler le mieux ?

ARTICLE LU DANS LA PRESSE :

Louis XI, le roi qui « tissait sa toile »,

de Bourges à Plessis-lez-Tours

 

A l’occasion des 600 ans de la naissance du roi Louis XI à Bourges, en juillet 1423, Martine Mallein-Leguédois évoque dans un ouvrage la vie de ce roi qui se voulut moderne.

Qui était ce roi, « l’universelle aragne » dont la légende noire, exacerbée et caricaturée par les manuels scolaires des siècles derniers, a été présenté comme « un méchant roi »,

 De nos jours, réhabilité par les historiens, il est considéré comme un homme simple, solitaire, actif, mais aussi rusé, impitoyable, ambitieux, ainsi que bigot. Un véritable cerveau qui voulait tout savoir et tout voir.

Pour mieux « tisser sa toile » contre les grands féodaux qui ne servaient que leur ambition personnelle dont le Bourguignon, son cousin, Charles le Téméraire, il préféra agir plus sournoisement.  La diplomatie, la troque financière, le reniement, sans vergogne, furent ses armes coutumières.

Découvrir ce grand homme d’Etat, sans jugement moralisateur, vivant à la charnière du Moyen-âge et de la Renaissance qui donna un caractère moderne à son royaume tout en l’agrandissant de 120 000 km² est le thème choisi pour cet entretien du samedi en soirée !

Ce livre est vendu 15€ + frais d'expédition.

Soit en le commandant directement à Martine Mallein si vous avez son mail.

Soit en me demandant par commentaire ses coordonnées afin qu'elle puisse vous l'envoyer. (Notez bien votre adresse courriel).

Merci 

CD

Lire la suite

Le livre de vos vacances par Notre ami Antoine Eminian : La Chambre rouge

4 Août 2023 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Livres et poésies

C'est toujours avec joie que je demande à Antoine, un livre à vous proposer pour animer ce blog.

Notre super critique littéraire vous recommande le Livre de vos vacances d'été et vous aller y trouver bien du plaisir.

Merci beaucoup  Antoine.

CD

Ranpo Edogawa : La Chambre rouge


Edogawa Ranpo est le pseudonyme de l'écrivain et critique Tarō Hirai (1894-1965). Il est considéré comme l’un des principaux fondateurs de la littérature policière japonaise, influencé par Maurice Leblanc, Arthur Conan Doyle… mais parfois susceptible de dépasser le simple divertissement pour atteindre des profondeurs psychologiques.


La Chambre rouge est un recueil de cinq nouvelles, écrites entre 1923 et 1929, chacune présentée en quelques lignes pour la recontextualiser.

Le recueil s’ouvre avec La Chenille. Un soldat revenu mutilé de la guerre, les quatre membres amputés, défiguré, devenu sourd et muet, une loque ; seules traces de vie dans ce tas de chair, son regard et son appétit sexuel. A la longue son épouse soumise va évoluer, « Etant condamnée à vivre en recluse avec lui dans ce coin perdu de campagne, elle avait compris que le dégoût qu’il lui inspirait rendrait leur vie insupportable et que seule une passion démoniaque lui permettrait de le surmonter ». Érotisme troublant.
Dans La Chaise humaine, un artisan ébéniste de talent au physique repoussant imagine se
dissimuler à l’intérieur d’un magnifique fauteuil en cuir à l’occidental de sa confection destiné à un hôtel de luxe pour ensuite voler les clients. Le contact entre lui et ceux qui s’y assoient, les femmes surtout, rend l’expérience sensuelle et en change le projet initial…
Deux vies cachées : deux amis, dont l’un l’estropié par la guerre l’a rendu méconnaissable et
l’autre qui lui raconte une vieille aventure datant d’une vingtaine d’années, somnambule, il
aurait tué un vieillard pour le voler…

La Chambre rouge qui donne son titre au livre, est un cercle d’amis rongés par l’ennui
accueillant un nouveau membre se faisant fort de leur faire éprouver des émotions fortes et
il va leur conter comment il a tué 99 personnes, grâce à des crimes parfaits…
Enfin, La Pièce de deux sen, est digne de Sherlock Holmes : la paye d’une usine volée, le
coupable est arrêté mais refuse de révéler où se trouve le magot. Deux étudiants, fauchés et
oisifs vont le retrouver.
 

Ces résumés présentent le début de chaque nouvelle ou l’idée de ce qui pourrait en être l’épilogue mais Ranpo Edogawa vous réserve une chute imprévue pour chacune. Ce qui frappe c’est la modernité de l’écriture et les sujets traités, nous sommes dans les années 20 !

Le lecteur dénichera ici ou là, une référence à Conan Doyle, Edgar Allan Poe etc. je vous laisse marier nouvelle et écrivain occidental. Erotisme discret, intrigues policières avec chute étonnante ne manquant pas d’humour. Il y a là de quoi se réjouir et passer un excellent moment.

Je recommande vivement.

« Vous avez beaucoup de chance d’avoir trouvé quelques dérivatifs dans les enquêtes policières, le spiritisme et les expériences métapsychiques ; j’envie aussi votre goût pour les films très spéciaux et les séances pornographiques en petit comité. Vos visites de prisons, de léproseries et de salles de dissection sont également d’excellentes idées, mais tout cela me laisse malheureusement indifférent. Même votre projet d’assister à une exécution capitale ne parvient pas à attiser ma curiosité. » [La Chambre rouge]

Ranpo Edogawa La Chambre rouge Picquier poche - 142 pages -
Traduit du japonais par Jean-Christian Bouvier

Lire la suite

Harlem Shuffle un livre présenté par Antoine Eminian

28 Avril 2023 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Livres et poésies

C'est toujours avec plaisir que nous pouvons suivre les recommandations et les critiques littéraires d'Antoine.

Il vous propose un très bon roman dans l'atmosphère d' Harlem des années 60.

Je vous laisse découvrir.

Merci Antoine.

Colson Whitehead : Harlem Shuffle

Arch Colson Chipp Whitehead, né en 1969 à New York, est un romancier américain. Il fréquente la Trinity School de New York puis est diplômé de l'université Harvard en 1991. Journaliste, ses travaux paraissent dans de nombreuses publications comme The New York Times ou The Village Voice.

Il est un des rares écrivains à remporter deux fois le Prix Pulitzer pour des fictions, en 2017 pour Underground Railroad et en 2020 pour Nickel Boys. Son nouveau roman et premier volet d’une trilogie, Harlem Shuffle, vient de paraître.

 

New York et plus précisément Harlem en 1959. Ray Carney, marié et père, tient un magasin de meubles et d’électroménager.

Le couple vivote et Carney sans être un voyou est un peu filou, revendant parfois des articles « tombés du camion ». Une vie relativement tranquille, s’il n’avait son cousin Freddie, un garçon pas très sensé, toujours mêlé à des embrouilles et petits trafics illégaux. Et ce cousin qui déboule chez Carney, le prévient qu’il va réaliser un casse dans l’hôtel le plus chic de Harlem et que lui, Carney, sera leur receleur ! Lequel commence par refuser mais n’ayant jamais su dire non à son cousin depuis leur prime jeunesse, finit par accepter…

Le roman est découpé en trois parties : trois époques 1959, 1961 et 1964 et trois histoires qui pourraient être distinctes s’il s’agissait de nouvelles mais qui ici ne sont que la continuité participant à l’évolution de Carney.

Bouquin assez malin pourrait-on dire, très à l’image de Carney. Ca ressemble à un polar avec un cambriolage puis une arnaque suivie d’une vengeance, sur un ton tranquille avec un soupçon d’humour, bien pépère donc. S’il n’y avait que ça, ce serait gentillet sans plus. Heureusement Colson Whitehead voit plus grand.

Tout d’abord, son livre est une fresque du Harlem des années 60 écrite avec beaucoup d’amour et de précisions. On s’y balade comme avec un casque de réalité virtuelle, les noms des commerces, des salles de spectacle (l’Apollo), les personnalités connues de l’époque pour la face rose (!) du quartier ; quant à la face plus sombre, ce sont les combines des uns et des autres pour survivre, les pots-de-vin aux gangsters et aux flics, la pègre, les violences policières, les émeutes et les mouvements pour les droits civiques etc.

Et au milieu de ce tourbillon, notre Carney qui va tranquille son bonhomme de chemin, discret, ne faisant pas de vagues mais néanmoins opiniâtre, développant son commerce de meubles, gravissant petit à petit les échelons sociaux pour emménager dans un logement plus décent pour sa petite famille qui s’agrandit et satisfaire son épouse issue d’une famille aisée, alors que son passé familial à lui était bien moins favorable avec un père malfrat. Ce qui nous vaut un autre sujet abordé dans le roman, les liens familiaux, que ce soit avec ses beaux-parents (différence de classe) ou ceux avec son cousin (liens du sang, à la vie à la mort).

Un très bon roman, proche du polar mais sous des abords tranquilles, très riche par contre en peinture sociale de l’époque.

« Un prédicateur déclama : « Je suis venu pour le salut de votre âme ! » en levant les bras comme s’il cherchait à écarter les flots. Un peu plus loin, deux vendeurs de journaux se battaient pour une place devant un magasins de cigares. Ils en firent tomber leurs feuilles de chou, qui s’ouvrirent sur le trottoir et frémirent sous le pot d’échappement d’un bus. Carney plissa les paupières. Un carrefour semblable à toux ceux de cette ville, peuplé de personnages bruyants et furieux qui avaient chacun leur camelote à vendre et débitaient des argumentaires éventés pour tenter de fourguer à des clients qui de toute manière n’avaient pas un rond. »

 

Colson Whitehead   Harlem Shuffle   Albin Michel  - 420 pages -    

Traduit de l’américain par Charles Recoursé

Harlem 1964 photo internet

 

 

Lire la suite

Il était une fois Noël... en poésie par Mikeno

23 Décembre 2022 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Fêtes ou Saisons, #Livres et poésies

En cette veille de Noël, que la joie soit dans vos cœurs.

Passez une belle soirée en ce 24 décembre et une belle journée de Noël demain.

Noël : fête chrétienne où est célébré la naissance de Jésus.

Crèche Eglise à levallois

Monique nous propose ce joli poème de sa composition.

Elle renouvelle ses bons voeux pour l'année 2023, calme sérénité et douceur...

C'est très bien écrit, je vous laisse le découvrir.

Noël sur la butte

La nuit était noire, froide et le ciel de plomb.

Sur les pavés gelés couverts de neige fraiche,

Des passants chahutés par le bal des flocons,

Se frayaient un passage en courant vers la crèche.

Minuit avait sonné au clocher de la butte

Rappelant à chacun la venue de l'Enfant

Et bourgeois et manants aux accents d'une flute,

Pénétraient dans l'église aux volutes d'encens.

Figé dans le vent, à l'angle d'une ruelle,

Un enfant de la balle, un misérable mioche,

Famélique et fiévreux tendait une coupelle

D'une main violacée et l'autre dans sa poche.

Parfois, le son joyeux d'une très mince aumône,

Illuminait les yeux de ce petit poulbot

Qui courait vers sa mère entourée de ses mômes,

Accroupie dans le noir au milieu des poivrots.

Au loin, dans le feutré de cette nuit magique,

Par-dessus les toits et bien au-delà du temps,

Les flonflons d'un cancan se mêlaient aux cantiques...

Une pluie d'étoiles glissait sur les enfants.

undefined
Tableau Gérard Barthélemy

 

Novembre 2021

Mikeno

Merci Monique pour ce doux poème.

CD

Lire la suite

Le bouquin de l'été : "L'anomalie" d'Hervé Le Tellier, vu par Antoine Eminian

5 Août 2022 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Livres et poésies

Hervé Le Tellier : L’Anomalie, nous est proposé par notre collègue Antoine, 

Comme toujours, l'analyse est bien faîte et je crois que certains vont le commander rapidement.

Bravo et merci Antoine.

Bonnes vacances à ceux qui en profitent et bel été aux autres !

Hervé Le Tellier, né en 1957, est un écrivain français. Mathématicien de formation, puis journaliste  diplômé du Centre de formation des journalistes à Paris, il est docteur en linguistique et spécialiste des littératures à contraintes. Il a obtenu le prix Goncourt en 2020 pour son roman L’Anomalie qui vient d’être réédité en poche.

Printemps 2021, un Boeing Air France assurant la liaison Paris-New York approche de la côte Est des Etats-Unis quand il est pris dans un monstrueux orage. Tandis qu’il entame les procédures d’atterrissage la tour de contrôle l’informe qu’il est détourné sur un aéroport militaire. Au sol c’est la consternation incrédule, ce vol s’est déjà posé à New York il y a quatre mois, même immatriculation, mêmes pilotes, mêmes passagers !

Quel extraordinaire roman ! Quelle habilité dans la narration, quelle imagination et une belle culture générale. Tout est décoiffant dans ce bouquin, qu’on le prenne dans un sens ou dans un autre. 

L’Anomalie, roman d’Hervé Le Tellier est aussi le titre du livre que va écrire Miesel, un écrivain passager du mystérieux vol, une mise en abîme qui ne manque pas de sel. A cela, ajoutez un mélange des genres littéraires, le livre débute comme un vrai polar, avec un détective sur la brèche et une entame qui en fin d’ouvrage est qualifiée par Miesel de référence à Mickey Spillane. Le thriller succède avec de petits détails qui alertent le lecteur, quelque chose de louche se trame et ne tarde pas à débouler sur la scène, ce qu’on peut qualifier de S.F. puisque l’avion et ses passagers se retrouvent dupliqués sur le sol américain, chacun des hommes et des femmes ayant son alter ego, génétiquement identique, seuls ces quatre mois de vie les différenciant.

FBI, cellule de crise et scientifiques se creusent les méninges pour tenter de comprendre l’origine de cette anomalie et garder au secret ces humains ; personnages dont l’auteur nous fait revivre leur vie d’avant, leur vie du moment puis plus tard les conséquences sur leur avenir.

Le récit très actuel met en scène les présidents Trump (« présentant une forte ressemblance avec un gros mérou à perruque blonde ») et Macron, se glissent des réflexions sur nos sociétés et le monde comme il va avec ses shows télé et ses exaltés religieux. Les clins d’œil abondent, littéraires comme par exemple avec le roman de Luke Rhinehart (L’Homme-dé) mais surtout, me semble-t-il, hommage à P.K. Dick qui a passé sa vie à s’interroger sur qu’est-ce que le réel ? L’une des théories développées par les scientifiques estimant que notre monde n’existerait pas en tant que tel, nous ne serions que des simulacres évoluant dans un méga jeu de rôles dicté par un programmeur supérieur ! Personnellement, j’adore cette idée qui ouvre de multiples pistes de discussions enflammées sur les religions, la philosophie et tout le reste.

Un bouquin terriblement captivant, plein d’allusions, très cultivé, vous poussant à activer vos neurones et vous hâter d’en connaitre le dénouement qui s’avère une jolie pirouette très drôle, dans la lignée du film « Le Jour sans fin ».

« Ce mal, c’est Elpis, l’Espérance. C’est le pire de tous les maux. C’est l’espérance qui prolonge le malheur des hommes, puisque, n’est-ce pas, contre toute évidence, « tout va s’arranger ». Ne peut pas être ce qui ne doit pas être… La vraie question que nous devrions chaque fois nous poser est celle-ci : « En quoi est-ce qu’accepter un point de vue donné m’arrange ? » »

 

Hervé Le Tellier   L’Anomalie   Folio  - 397 pages –

Lire la suite

A lire : De nos Ombres, présenté par Antoine Eminian

1 Avril 2021 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Livres et poésies

Nous retrouvons avec joie notre critique littéraire Antoine. Il vous propose de lire dans cette période de nouveau confinement un livre remarquable : "De nos ombres".

Chez vos libraires ou sur Amazon, à commander absolument.

Bon courage à tous!

CD

Jean-Marc Graziani, 44 ans, a fait des études d’histoire, puis a suivi la voie familiale en devenant sapeur-pompier, comme son père. Il vit et travaille en Corse.

 De nos ombres qui vient de paraître,  est son premier roman.

Bastia en 1954. Joseph, un gamin d’une douzaine d’années est affligé d’un don qui l’effraie, il entend des voix. Accompagné de son arrière-grand-mère, Mammo, il va être entrainé dans une mystérieuse aventure au cœur de son histoire familiale dont il ignorait tout et riche en émotions…

Oh ! Le beau roman que voilà ! Pour un premier livre Jean-Marc Graziani vient de réussir un coup de maître.

Je n’ai donné qu’un très bref résumé de l’ouvrage car il faut avouer qu’il est assez difficile à suivre et qu’en en disant plus, je déflorerais le sujet ; quant au don du gosse, ne vous imaginez pas que cela en fait un roman fantastique – même si, de-ci de-là, on flirte avec ce genre, mais nous sommes en Corse avec une grand-mère au cœur de l’intrigue, donc toutes les hypothèses sont possibles. La réalité plus prosaïque, ces mystères tiennent surtout à la construction savante de l’intrigue et l’écriture superbe de l’écrivain.

L’intrigue, donc, est une longue quête où les indices et les pièces du puzzle se dévoilent lentement, un anneau perdu jadis qu’on retrouve, une vieille photo, un disque dans un grenier ; aux faits s’ajoute l’entrée en scène de personnages multiples construisant l’arbre généalogique dont Joseph est le dernier rejeton.

Le roman initiatique, se fait roman chorale, les uns et les autres, vivants ou morts à différentes époques, prennent la parole, ajoutant leur pierre à l’édifice qui se construit sous nos yeux sans qu’on en voit encore réellement la forme. L’ambiance mystérieuse en permanence nimbe le texte de fantastique (oui, quand même) quand les décédés accompagnent silencieusement les vivants. La complexité se corse (!) quand l’auteur intervient à petites doses, avouant que son histoire le dépasse : « C’est étrange ces deux histoires qui cohabitent, celle que je voulais écrire et celle qui s’impose à moi. »

In fine, Joseph découvrira le secret de son arrière-grand-mère remontant à la Seconde guerre mondiale. Si Mammo est le personnage central, d’autres femmes, nombreuses, y ont un rôle important, des mères, des femmes, des maîtresses…

Un excellent roman, très émouvant, tout en mystères pour tenir le lecteur en haleine devant le déroulé complexe de l’intrigue servie par une écriture somptueuse de grâce et d’élégance. Il faudra absolument se pencher sur le prochain livre de cet écrivain, un futur grand vient peut-être de naître ?

 

« Il revoyait tout, le pauvre : la main aimée à laquelle il reste juste assez de force pour achever d’écrire et plus assez pour replier le mot ; celle, anonyme, qui le fait à sa place et qui, pour satisfaire la dernière volonté du mourant, trouve n’importe quel disque pour le glisser à l’intérieur, et le disque dans l’enveloppe, et l’enveloppe dans la boîte ; les doigts qui la retrouvent derrière le meuble où elle avait glissé ; la main du facteur fouillant dans sa musette ; de Mammo qui ne savait pas ; la mienne déchirant le papier ; enfin la sienne, portant la lettre à ses yeux où les images se brouillent dans les larmes. »

 Jean-Marc Graziani   De nos ombres   Joëlle Losfeld Editions – 191 pages –

 

Lire la suite

ALIENOR D’AQUITAINE ET LES BARONS BERRICHONS par Martine Mallein-Leguédois

16 Janvier 2020 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Echos des membres, #Livres et poésies

Vous aimez l’Histoire de France…Vous connaissez le Berry  ou vous êtes un passionné d’Aquitaine… Ce livre est fait pour vous.

Nous avons déjà édité des articles sur notre collègue Martine Mallein Leguédois, et  en ce début d'année nous venons la féliciter car elle manie la plume à la perfection!

Martine vient de publier son nouveau Carnet d’histoire : Aliénor d’Aquitaine et les Barrons Berrichons. Elle nous relate l’histoire d’Aliénor d’Aquitaine dans la première partie de sa vie…. Chut !...

Martine va vous narrer quelques passages de ce carnet… que vous aurez envie de lire. (90 pages)…. La suite, on vous en reparlera.

ALIENOR D’AQUITAINE ET LES BARONS BERRICHONS

Deux cents ans après l’écroulement de l’Empire bâti par Charlemagne, la France comprend une dizaine de grands fiefs, un assemblage disparate lui-même fragmenté et morcelé. Entre 1122 et 1126, Louis VI sort du cadre de sa principauté capétienne, franchit la Loire et mène une première campagne contre Guillaume IX d’Aquitaine. Cette équipée, après l’incendie de Montferrand, sera un échec. Louis VII, son fils, va poursuivre la même politique, son mariage avec la jeune héritière, Aliénor, en 1137, permettra au souverain d’agrandir son territoire jusqu’aux Pyrénées avec l’assujettissement des fiefs de Limoges, Poitiers, Angoulême, Bordeaux et des droits sur le comté de Toulouse.

Ce succès ne sera qu’éphémère car au retour de la deuxième Croisade, les époux se séparent, décision actée au concile de Beaugency en 1152.

La partie occidentale du royaume, soit environ un tiers de sa superficie, est perdue au profit des Plantagenêts. Le remariage d’Aliénor a lieu à Poitiers le 11 mai 1152 avec Henri et le couronnement des époux à l’abbaye de Westminster en 1154. L’empire d’Henri II d’Angleterre s’étend désormais de l’Ecosse jusqu’aux Pyrénées. Le souverain anglais devient vassal du roi de France pour ses possessions françaises.

Quelle sera alors la position d’Aliénor vis-à-vis de ses terres françaises, quelle sera l’attitude adoptée par ses Barons Berrichons, nous le découvrirons lors de la sortie prochaine d’un nouvel ouvrage en cours de rédaction.

Pour l’heure, prenons connaissance de cette princesse devenue Reine de France.

Une si belle princesse, la plus riche, la plus spirituelle du royaume !

Son héritage est énorme.

Il faut le découvrir et prendre connaissance de l’immense étendue de ses fiefs.

Si l’on confiait la parole à Aliénor, elle aurait certainement une faiblesse pour le comté de Poitou intimement lié à l’Aquitaine, avec sa capitale, Poitiers.

Elle rappellerait que, de 828 à 902, le comté de Poitiers était disputé entre les deux familles des Guilhelmides et les Ramnulfides. Ce sont finalement ces derniers qui parviennent à conserver le comté et à le réunir au duché d'Aquitaine. Ramnulf ler de Poitiers est le premier à cumuler les deux titres : Poitou-Aquitaine.

Cette carte donne la dimension des territoires d’Aliénor.

ALIENOR D’AQUITAINE ET LES BARONS BERRICHONS par Martine Mallein-Leguédois
  • Il faut noter le Bas-Berry qui comprend les seigneuries de Déols et d’Issoudun qui lui appartiennent, face aux terres franques, en bleu, de Bourges et Dun-le-Roi.

Aliénor connut l’amour, le pouvoir et le désamour !

Son  père est le duc Guillaume X (1099-1137), marié, à Aénor de Chatellerault (1103-1130).

Quant à sa grand-mère maternelle, Amauberge de l’Isle Bouchard  surnommée, la Dangereuse, femme de tempérament à qui l’on donna ce sobriquet en faisant allusion à son charme. Elle fut la maîtresse de Guillaume le Troubadour. Ne cherchons pas plus loin, on comprendra qu’Aliénor ait pu lui ressembler.

Aénor donna naissance, quelques années plus tard, à Pétronille en 1125, puis à un fils, Guillaume Aigret mort à 4 ans. Elle décèdera à Talmont-sur-Gironde.

Le lieu de naissance d’Aliénor reste un mystère. Dans la région bordelaise, très certainement, au château de Belin-Béliet peut-être, ce qui est avéré, c’est qu’elle a favorisé ce village en lui octroyant une charte avantageuse. On évoque une autre possibilité, le Palais de l’Ombrière à Bordeaux, palais détruit aujourd’hui. Sa date de naissance est vague 1122 ou 1124.

La jeune aristocrate fut intronisée héritière à 12 ans. A la mort de son père, elle n’a que 15 ans.  Elle reçoit une excellente éducation à la cour d'Aquitaine, l'une des plus raffinées de son époque, celle qui voit naître l’amour courtois (le fin amor)[1].

Les troubadours, à sa cour, seront les chantres d’une véritable religion de l’amour en langue occitane, il va se diffuser à la cour des ducs d’Aquitaine.

Pour l’heure, Aliénor est belle, enjouée, pleine d’esprit, cultivée, avec des goûts luxueux. Elle plaît aux hommes[2] de son entourage et à ses vassaux de l’Aquitaine.  Elle va faire preuve d’un tempérament de feu, d’une volonté de fer.

Ci-contre, seul portrait d’Aliénor représenté sur un vitrail de la cathédrale de Poitiers

Aliénor va apporter une dot très particulière à Louis VII. Il était écrit que le duché aquitain ne s’absorberait pas immédiatement dans le royaume de France. L’union devait rester purement personnelle, le duché ne revenant à la Couronne qu’à la génération suivante.

Le jeune Louis a quitté Paris pour Bordeaux à la tête de 500 chevaliers pour rejoindre le bordelais. Les Barons Berrichons prendront le même chemin.

Le mariage entre Aliénor et le prince héritier, Louis, le 25 juillet 1137 se déroule publiquement dans la cathédrale Saint-André de Bordeaux.

 Suger conduit le jeune Louis vers sa future épouse.

La grande nef, de style gothique angevin, est plus que remplie, l’autel est merveilleusement fleuri.

Ce mariage est un événement. Vont suivre, comme de coutume, les festivités profanes de mariage et durer plusieurs jours. Barons et chevaliers participent à cette cérémonie et seront invités au palais de l’Ombrière pour participer à des banquets pantagruéliques.

Ils jugent leur princesse magnifique.....

[1] Il consiste pour un homme de se comporter de belle façon avec une dame pour laquelle on éprouve du désir et des sentiments, il s’agit là d’une attitude tout à fait conventionnelle. La littérature et la poésie évoquent cet amour qui se vit hors mariage où la vénération de la dame conduit le chevalier à se dépasser pour sublimer son désir

[2] Elle saura se montrer fort jalouse lorsque son époux, Henri II, la trompera avec Rosemonde de Clifford.

Martine présente ses vœux de bonheur et santé à tous les membres du réseau.

Martine nous en dira plus dans quelques semaines!

Merci Martine

CD

Lire la suite

Roman d'été : Un Silence brutal de Ron Rash présenté par Antoine Eminian

10 Mai 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Livres et poésies

Un roman à lire : Un Silence brutal de Ron Rash présenté par notre critique littéraire Antoine Eminian.

Merci Antoine pour cet article, comme toujours remarquable.

Bonne lecture à tous!

 

Ron Rash, né en Caroline du Sud en 1953, titulaire d’une chaire à l’Université, écrit des poèmes, des nouvelles et des romans. Son premier roman paru en France en 2009, Un pied au paradis, avait fait forte impression et Serena en 2011, l’imposera comme l’un des grands écrivains américains contemporains. Son nouveau roman, Un Silence brutal, vient tout juste de paraître.

Une bourgade dans les Appalaches, un coin perdu de Caroline du Nord entre rivière et montagnes, qui fut certainement jadis une imitation du Paradis. Ici tout le monde se connait depuis l’enfance. Les, le shérif n’est plus qu’à quelques semaines de la retraite mais ses derniers jours vont être bien difficiles à gérer quand Tucker, propriétaire d’un relais Nature et Pêche attirant de riches touristes en quête de truites mouchetées, accuse Gerald d’avoir empoisonné la rivière pour couler son entreprise. Le vieux Gerald, malade du cœur, un peu braconnier certes mais amoureux fou de ces poissons pleins de vie, aurait commis ce crime ? Becky, la poétesse, garde forestière éprise de nature, n’y croit pas et Les ne semble pas vraiment convaincu non plus…

Ron Rash est de retour avec un roman franchement superbe offrant de multiples motifs de satisfaction. Vous aimez la nature, vous serez comblé, la faune, la flore, l’air ambiant, les décors sont des cartes postales à rendre écologistes les plus réfractaires. Vous aimez les polars, celui-ci tient la route sans être particulièrement démoniaque non plus et pouvant convenir à tous les publics. Vous aimez les romans avec des personnages dont on s’entiche immédiatement, vous allez être servi car c’est le point fort de ce bouquin.

Roman à deux voix, Les et Becky en sont les protagonistes principaux. Elle et lui ont des passés chargés : Becky, l’homme de sa vie, terroriste écolo est décédé ; Les, sa femme l’a quitté avant de mourir. Chacun évoquera avec ses mots, ses moments de leurs vies d’hier ou de la timide idylle qui faillit les unir autrefois. Ron Rash associe à ces voix, un style d’écriture distinct, à l’identique de ces groupes de rock où les deux guitaristes jouant d’instruments de modèles différents peuvent mêler leurs solos tout en restant bien identifiable l’un de l’autre.

J’ai parlé de nature et de Paradis jadis, mais aujourd’hui, même en ces contrées reculées la drogue (la meth) fait des ravages. Un jeune adjoint du shérif écœuré rendra son insigne après un épisode sordide. Pourtant, Rash ne voulant pas noircir le tableau, en tire une belle image : sur un bout de terrain jonché d’immondices de drogués, seringues et autres joyeusetés, pousse une fleur rare… Le monde va de mal en pis, « Je vous jure, Les, c’est devenu tellement moche que je trouve pas les mots pour le dire, pas vous ? » Si Les n’en dit rien, lui le flic pragmatique et adepte du compromis, on devine que le monde d’hier n’est déjà plus sa préoccupation : il va boucler l’affaire d’une manière toute personnelle, favorisant le bon sens plutôt que la loi, et après… une autre vie commencera.

Un roman dont je me suis régalé, lu lentement pour ne pas arriver trop vite à l’épilogue. Un rythme légèrement traînant, des personnages très humains, c'est-à-dire fragiles et forts, hantés par le doute, des mauvais mais pas trop, des gentils mais pas complètement innocents, tous très attachants néanmoins.

« - On a tué des truites au sommet de la cascade, Les, des truites mouchetées, reprit Becky, dont la voix trahissait à présent davantage d’émotion. « Je suis montée là-haut avec Gerald pour les observer, cet automne. Si tu nous avais accompagnés, ce matin-là… oui, tu saurais que ça ne peut pas être lui. Ces truites mouchetées, Gerald ne voulait pas les prendre pour les manger. Il voulait tout simplement qu’elles soient là, et qu’elles y restent, poursuivit-elle d’une voix qui se brisait. Si tu avais vu comment il les regardait, Les, il les aimait. »

 

Ron Rash   Un Silence brutal   Gallimard La Noire - 257 pages –

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle Reinharez

POLAR

COUP DE CŒUR

Lire la suite

Interview de Martine Mallein-Leguédois sur son dernier livre.

5 Avril 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Echos des membres, #Livres et poésies

« Petite histoire illustrée

de l’ancienne principauté

de Boisbelle-Henrichemont »

Vous allez adorer ce livre de notre historienne, Martine Mallein Leguédois, bien connue des écrivains locaux.  Martine, dans ce livre a innové, en ajoutant de nombreuses photos des lieux et bâtiments.

Cet ouvrage très illustré en couleur, format paysage sur beau papier brillant de 200 g, est  très plaisant. Il illustre bien cette histoire locale du Berry qu’Elle accompagne par un texte sobre et des documents d’archives.

CD : Martine tu viens d’éditer un nouvel ouvrage intitulé « Petite histoire illustrée de l’ancienne Principauté de Boisbelle-Henrichemont, peux-tu nous le présenter.

MM : Une fois encore c’est le Berry qui est mon centre d’intérêt. Voilà douze ans que c’est mon sujet de prédilection. L’histoire de cette ancienne province française composée depuis la Révolution de deux départements, le Cher et l’Indre, me passionne. J’y trouve un patrimoine historique et culturel exceptionnel, à commencer par le petit village de mes ancêtres où nous possédons une petite maison. 

CD : D’où l'idée de ce nouvel écrit?

MM : Effectivement, voilà une bonne douzaine d’années que j’essaie de découvrir l’origine de cette petite principauté située « près Berry ».

CD : J’aimerais comprendre pourquoi représenter ton village en première de couverture par un Chêne, cela m’intrigue et mettre en 4ème de couverture une photo de sa place centrale ?

Interview de Martine Mallein-Leguédois sur son dernier livre.
Interview de Martine Mallein-Leguédois sur son dernier livre.

MM : Le chêne est tout d’abord le symbole de majesté, de force, de longévité, de solidité, ce qui est le cas de notre petit village dont on trouve l’origine depuis l’an mille et qui connut son apogée au XVIIème siècle avec Sully.

Par ailleurs, si l’on se réfère aux Grecs, le chêne est le temple où demeuraient les nymphes, vivant ainsi en harmonie avec la nature. Or la cité de Sully se cache au milieu des forêts qui l’entourent et selon le folklore berrichon, notre terre est pays d’un certain occultisme. On parle de « birettes » c’est-à-dire de sorcières mais aussi de fées, de jeteurs de sort mais aussi de leveurs de sorts. Ne l’oublions pas qui mieux que George Sand raconta ce pays berrichon dans ses romans champêtres.

CD : Je comprends mieux maintenant pourquoi tu évoques un Chêne. Quelle est la raison qui t’a amenée à mettre au dos de ton ouvrage la photo de la place centrale ?

MM : Car c’est un joyau de l’architecture et de l’urbanisme du XVIIè siècle, on en reparlera plus loin.

 CD : J’en reviens au terme que tu as évoqué une principauté « près Berry » Qu’entends-tu par ce terme de « près Berry » ?

 

Borne limite de la principauté et de la courronne de France

MM : Il s’agit d’un très petit Etat, indépendant du royaume de France, très pauvre, ne couvrant que de 15000 ha seulement. Ma curiosité m’a conduite à remonter le temps, jusqu’à son origine possible vers l’an 1000 et à essayer de connaître ses princes, cousins des rois de France, qui gouvernèrent la Principauté dite de Boisbelle, en toute autonomie.

CD : Tu nous racontes par conséquent l’histoire de cette Principauté de Boisbelle, mais d’où vient ce nom d’ Henrichemont que tu y associes ?

MM : Sully, le grand ministre de Henri IV est passé par là. Voulant se constituer un territoire au cœur de la France, il acheta la Principauté au prince Charles de Gonzague en 1605 et on ne sait pas exactement pourquoi, il décida d’y construire ex nihilo, c’est-à-dire à partir de rien, sa capitale à laquelle il donna le nom de son souverain Henrici Mons d’où Henrichemont.

 

CD : Il a donc construit sa ville ou plutôt sa capitale, c’est incroyable. Il a réussi cette gageure ? Mais comment, avec quels deniers ?

MM : Avec la générosité du Roi. Ainsi la construction de la ville commença-t-elle en 1609 avec un architecte exceptionnel, Salomon de Brosse, qui plus tard construira le palais du Luxembourg et le grand urbaniste, Claude de Chastillon, pour ne citer que les plus célèbres de ces bâtisseurs.

 

Henrichemont pavillon dessin de Salomon de Brosse  biblio de l'institut

Henrichemont pavillon dessin de Salomon de Brosse biblio de l'institut

Henrichemont plan de l'urbaniste Claude de Chastillon

Henrichemont plan de l'urbaniste Claude de Chastillon

CD : Que du beau monde! 

MM : Sully a fait appel au gratin parisien pour construire sa ville et pour faire acheter les belles maisons par les mêmes propriétaires que ceux de la place des Vosges.

Hotel de Sully

Hotel de Sully

CD : Cette cité ne figure pas, me semble-t-il, dans les guides touristiques

MM : Ou si peu, car trois fois hélas, Henri IV était assassiné en 1610 et le chantier de la ville n’allait pas être achevé. Tu comprends maintenant tout l’intérêt que je porte à Boisbelle et à Henrichemont. Beaucoup d’écrivains du XIXème siècle se sont plongés dans l’histoire de cette petite principauté. Les écrits se sont multipliés encore au XXème siècle. J’ai donc souhaité faire connaître la vie de la petite principauté « près Berry » en accordant une primauté à l’image. A l’époque actuelle on croit beaucoup à la culture de l’image. C’est ce que j’ai essayé de faire en adoptant pour l’ouvrage un format original à l’italienne, ce qui m’a permis de mieux mettre en valeur mes nombreuses photos.

 

 

Henrichemont la place Henri IV et le puit
Porche hôtel du boeuf

 

Plus vielle maison de Boisbelle 16e s

Plus vielle maison de Boisbelle 16e s

CD : Je comprends, c'est un beau travail , bravo Martine. Combien de pages ?

MM : Ce livre possède 76 pages avec une centaine de photos, le tout sur un beau papier glacé et une couverture cartonnée. Je le vends 20 € plus frais d’expédition.

CD : Merci Martine pour cette conversation qui nous a permis de découvrir, avec beaucoup d'intrêt « ta principauté »

MM : J’ai oublié de te dire qu’on n’y payait pas d’impôt !

 

Prix 20 € +6.60 de port et emballage.

En vente par correspondance à l’association : «  Maintenir la Mémoire locale/Martine Mallein –Leguédois »

 mail : amml180@yahoo.fr

Photo aérienne Henrichemont 2009 ph  jp Gilbert

Photo aérienne Henrichemont 2009 ph jp Gilbert

Lire la suite

Hommage à Charles Aznavour

5 Octobre 2018 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Livres et poésies

La presse, les médias, les politiques vous en parlent…

Il a été un compagnon de chansons de notre vie et nous l’avons aimé avec son humour et son sourire. 

Je lui rendrai hommage sur ce blog en vous faisant découvrir notre poète et chanteur : Charles Aznavour vu par lui-même, à travers des extraits choisis de son livre :

« Le temps des avants », imprimé en 2003, (Édition Flammarion).

je ne saurai que trop, vous inviter à le lire.

J’ai eu plaisir à le ressortir du rayonnage de ma bibliothèque, ainsi que son livre de chansons et de musiques. Certaines chansons furent composées par d’autres auteurs, mais il en composa la musique :  L’amour c’est comme un jour (texte d’Y Stéphane), la Mama (texte de Robert Gall), Camarade, For me formidable, les Comédiens et la Bohème (textes de Jacques Plante,) Que c’est triste Venise (texte Françoise Dorin)

Hommage à Charles Aznavour
Hommage à Charles Aznavour

 

Sa jeunesse:

« Pour ce qui est de mes débuts difficiles, j’ai été grandement servi, et pour ce qui est de m’être battu, je ne dois rien à personne. Des coups de poing  en tout genre, il me reste encore quelques bleus à l’âme et au menton…

J’ai voulu chanter. On m’a dit qu’il valait mieux m’abstenir, que je n’avais aucune chance dans cette voie-ci avec cette voix-là… J’ai voulu écrire et composer des chansons : on a tout fait pour me décourager.

Pourchassés, malgré le passeport Georgien de mon père, mes parents réussirent à embarquer à Istanbul sur un bateau italien. Ils débarquèrent à Salonique où ma sœur vint au monde. On lui donna pour remercier l’Italie, le nom de Aïda, le nom d’un opéra italien…

Arrivés à Paris, la famille voulait partir aux USA, mais...la vie en décida autrement.

Nous nous installâmes dans une pièce de 20 m ²au deuxième étage d’un meublé au 36 rue Monsieur le Prince… une pièce sombre avec un coin toilette composé d’’une espèce de commode bancale sur laquelle, il y avait une cuvette et un broc ; à côté, une sorte d’alcove où se trouvait le lit de mes parents avec un rideau qu’ils tiraient à l’heure du coucher, comme au théâtre. Tu parles d’une intimité.

Mon arrière grand-mère dormait sur un divan défoncé, ma sœur, et moi tête bêche dans un petit lit en fer...la chambre était agrémentée –quel agrément- d’un poêle Godin qui faisait office de chauffage et de cuisinière.

On prenait l’eau sur le palier et les WC se trouvaient à l’étage au dessus…

(je vous passe le détail du travail des parents mais ils ouvrirent un restaurant Caucase, là où se trouve aujourd’hui le théâtre de la Huchette))

Sa vie défile dans le livre au fil des souvenirs, des rencontres, des artistes E Piaf, C Trenet.

Sa sœurette :

Aïda et moi sommes nés à seize mois d’écart, nous avons été élevés pour ainsi dire comme des jumeaux, partageant les mêmes jeux, aimant les mêmes choses….

En 1957 Aïda lui présente Georges Garvarentz, compositeur qui deviendra son époux …

Lorsqu’après avoir terminé un texte, je ne trouvais pas la musique appropriée, je la donnais à Georges. Il a composé pour moi de véritables petits bijoux tels que : Paris au mois d’août, Non  je n’ai rien oublié, Et pourtant, Les plaisirs démodés, Ave Maria et tant d’autres.

(On peut ajouter :  Retiens la nuit   pour Johny,  La plus belle pour aller danser  pour Sylvie Vartan, Hier encore, Une vie d'amour  pour Mireille Mathieu)

La vie :

 Ne m’aurait-on pas volé vingt ans, sans que je m’en aperçoive ? Je n’ai pas vu ce temps passer,*(voir additif) j’ai l’impression d’avoir vingt ou trente ans de moins, lorsque je suis en scène.

Aîe, aïe, aïe, mes doigts qui commencent à ressembler à des ceps de vigne me rappellent à l’ordre…

La vie, c’est la vie et la mort en fait partie, faut faire avec ! … mais ma mort ne m’effraie plus. Elle est devenue quelque chose de naturel, dont je parle et plaisante fréquemment ; car, quand je jette un regard par-dessus mon épaule, évaluant le chemin parcouru, mesurant la chance que j’ai eue malgré tout dans la vie, je me dis que les miracles, ça existe et la mort, je finis par la noyer dans un sourire.

La mort:

Entre quatorze et quinze ans, l’idée seule de devoir affronter la mort un jour ou l’autre me faisait dresser les cheveux sur la tête….

...Puis vient l’âge où, lorsque l’automne arrive, on se surprend à poser un regard attendri sur les feuilles des arbres qui virent du vert au jaune en passant par le pourpre, avant de tomber et d’être balayées par le vent.

C’est l’âge où l’on commence à compter les quelques années qu’il peut nous rester à vivre. L’idée de la mort devient alors la compagne de nos jours, ou plutôt de nos nuits….

… je ne souhaite pas mourir en scène …je préfère m’éteindre si Dieu l’exige, chez moi …entouré de mes enfants, de leurs enfants.

Je ne tiens pas à être le plus célèbre du cimetière de Montfort-l’Amaury, où j’ai acquis un charmant caveau pour douze personnes. En se serrant on pourrait même y tenir à quatorze.

Non, j’ai déjà composé mon épitaphe : « Ci-gît, l’homme le plus vieux du cimetière ». Et quand je dis vieux, c’est vieux, vraiment vieux, avec des rides, des cheveux argentés, le visage décharné, mais l’esprit clair, l’humour alerte et des ongles pour m’accrocher le plus longtemps à cette putain de vie, qui jusqu’à preuve du contraire, est encore ce que je connais de mieux.

 

Hommage à Charles Aznavour
Hommage à Charles Aznavour

Additif :

Chanson : je n'ai pas vu le temps passer

Plus je m'enfonce dans ma vie 
Plus je ne peux que constater 
Qu'au vent léger de mes folies 
Je n'ai pas vu le temps passer 

Entre les draps de la jeunesse 
Quand je dormais à poings fermés


A l'horloge de mes faiblesses 
Je n'ai pas vu le temps passer 

Je n’ai pas vu le temps courir 
Je n’ai pas entendu sonner 
Les heures de mon devenir 
Quand je fonçais tête baissée 
Vers ce qu'était un avenir 
Et qui est déjà du passé 

Aux mille questions que se pose 
Mon esprit souvent perturbé 
Seule une réponse s'impose 

Je n'ai pas vu le temps passer 

A faire le tour de moi-même 
Dans un rayon très limité 
Dans le miroir de mes « je t'aime » 
Je n’ai pas vu le temps passer 

Et d'ouverture en ouverture 
Au tempo des amours pressées 
J'ai dû sauter quelques mesures 
Je n'ai pas vu le temps passer 

Quand je rêvais les yeux ouverts 
En pensant que j'avais le temps

Je n'ai pas entrepris le tiers 
Des choses dont je parlais tant 
Et j'ai vu s'installer l'hiver 
Dans la folie de mes vingt ans 

Et puis soudain la cinquantaine 
Le demi-siècle consommé 
À la table de mes fredaines 
Au moment où les jeux sont faits 
Que tous mes atouts sont jetés 
Je ne peux dire qu'à regret 

Je n'ai pas vu le temps passer

Lire la suite
1 2 3 4 5 6 7 8 > >>