2012 04 28 Ivry dit adieu au BHV
Lu dans le Parisien : AGNÈS VIVES | Publié le 28.04.2012
Les entrepôts du BHV sont en cours de démolition. …
IVRY, 1963. Bombardés pendant la Seconde Guerre mondiale, les entrepôts ont été reconstruits au cours des années 1960.
Le Bazar de l’Hôtel de Ville faisait partie de la vie d’Ivry depuis plus de quatre-vingts ans, alors, il ne pouvait pas disparaître comme ça, en catimini. Une fête est organisée aujourd’hui pour dire adieu à ce lieu historique en cours de démolition. Depuis le 31 janvier, les entrepôts et le magasin de déstockage ont définitivement fermé leurs portes.
Chargés d’alimenter tous les magasins de la région parisienne, ils n’étaient plus adaptés. Le groupe a depuis transféré son activité à Bonneuil.
En pleine expansion, le Bazar, qui a démarré à Paris au XIXe siècle, avait installé ses entrepôts à Ivry en 1926 dans les anciens locaux de la Compagnie française de matériel de chemin de fer. Cette proximité avec Paris permettait d’approvisionner rapidement le magasin de la capitale. Détruits dans un bombardement durant la Seconde Guerre mondiale, les hangars sont reconstruits dans les années 1960. La décennie suivante consacre le plein développement du BHV. D’autres magasins ouvrent en région parisienne et les entrepôts d’Ivry sont agrandis. Mais dans les années 1990, le nouveau propriétaire, le groupe des Galeries Lafayette, envisage le départ. En 2008, le site est vendu et la ville préempte le terrain.
Un quartier déjà repensé
Dans le quartier, c’est une page qui se tourne. « Le BHV faisait partie du paysage. Ça va être un gros changement », estime Meziane, gérant du café voisin Chez Nous. A Ivry, dans le Val-de-Marne, rares sont ceux qui ne sont pas allés un jour au magasin de déstockage du BHV dénicher de l’électroménager ou des meubles à des prix défiant toute concurrence. « C’est vraiment dommage que tout cela ait fermé, regrette ce riverain. C’était un lieu symbole de la ville. » D’autres habitants s’interrogent aussi sur le devenir du lieu. « De ma fenêtre, j’ai vu qu’ils avaient commencé à démolir, confie Jeannine, 76 ans, qui habite de l’autre côté de la Seine, à Charenton. J’espère qu’ils vont faire quelque chose de bien pour animer le quartier. » « Il y a besoin de logements, de faire venir du monde pour faire vivre le quartier et les commerces », confirme cet ancien boulanger.
En lieu et place de ces 4 ha libérés par l’enseigne, un vaste programme de 6000 logements, 100000 m2 de bureaux et de commerces en pied d’immeubles doit voir le jour dans le cadre de la ZAC Ivry Confluences. Un gymnase de 20000 places doit également être construit. Un parvis sera aménagé avec un bar destiné aux étudiants de l’université Paris-VII qui doit installer une annexe. Selon l’aménageur, la Sadev 94, la démolition du BHV doit s’étaler sur huit mois. A la demande de la ville d’Ivry, certains bâtiments seront conservés, comme l’ancien dépôt-vente où se tient la fête d’aujourd’hui. La halle doit être transformée pour accueillir des événements festifs. A côté, la cheminée typique et la maison de briques rouges resteront également en place, comme derniers vestiges de l’ère BHV à Ivry.
Le « SAINT AUBIN AUTO-RETRO » par Bernard Lang
Bernard Lang, membre du réseau bazar vient nous parler d’une journée Sympa.
Merci Bernard de nous inviter à cette manifestation.
C’est un rassemblement ouvert aux véhicules anciens de tous types (utilitaires bienvenus !) et aux véhicules d’exception :
• Les « anciennes » des origines à 1944, déjà présentes : Delahaye, une Peugeot 402 B, une Traction
• Les « populaires, classiques et sportives » de 1945 à 1963,nous avons déjà une 4 CV, une 203
• Les « modernes » de 1964 à 1982 …", prévues : une Mercedes 200D 66, une R8 Gordini …
• Les anglaises à voir absolument : Jaguar XK 140, une MGB …
• Les américaines vont vous extasier : une Camaro, une Mustang, une Prowler.
DATE : Le samedi 30 juin 2012 ;
LIEU : « Ferme de la Commanderie », qui appartenait aux templiers de l’Ordre de Malte et dépendait de la Commanderie de Bellè,
Rue de la Commanderie
91190 Saint Aubin (près du Golf.)
(Situé aux portes de la Vallée de Chevreuse à 21 km de Paris, par la nationale 118.)
AU PROGRAMME : Entrée libre !
- Un rassemblement de véhicules de tous horizons,
- Le quartet de Swing / New-Orleans : « Clarinet Connection »,
- Bar-restauration rapide, pelouse pour pique-nique
- Une tombola permettant de gagner une magnifique bague en marquise d’une valeur de 2000 Euros, des entrées pour Disneyland Paris, un VTT et d’autres lots...et puis,
- UN CONCOURS D’ELEGANCE AUTOMOBILE
Ouvert à tous ceux qui souhaitent s’amuser en participant : présentation du véhicule par un « expert » et attribution de coupes récompensant les meilleurs;
Plusieurs choix sont offerts : (Diverses catégories suivant l’âge du véhicule),
- L’adéquation des tenues vestimentaires de l’équipage avec l’époque du véhicule, ou
- La coordination des tenues avec les coloris du véhicule ou
- Tout simplement une présentation humoristique ;
Quelle que soit votre voiture, vous pouvez vous inscrire.
Décontraction et bonne humeur requises !
Si vous voulez participer au concours, avec votre voiture, un montant de 20 Euros, vous sera demandé, et une plaque souvenir vous sera offerte. (Règlement et bulletin d’inscription à demander à Bernard Lang – 06 73 26 58 62 ou lionsclubgifchevry@rocketmail.com)
Les profits enregistrés seront intégralement versés aux Œuvres du Lions Club de Gif-Chevry.
Spectateurs (gratuité) ou participants, Bernard vous donne donc rendez-vous le 30 juin à Saint Aubin, n’hésitez pas à le contacter si vous souhaitez des précisions
Photos SAINT AUBIN AUTO-RETRO sur « CARREGISTER » :
http://www.car-register.com/group/72/show
Mémoire du BHV: … L'ex BHV Caen en 2012 ? Par Elisabeth .
Elisabeth, ex responsable au BHV Caen, qui a toujours su garder le sourire contre vents et marées, a eu la gentillesse de nous écrire ces quelques lignes qui viennent compléter notre Dossier : « Histoire du BHV »
« Après la fermeture, le magasin est resté à l'abandon pendant près de 2 ans et cela faisait mal au cœur de voir cet établissement se dégrader de jour en jour. Passant devant tous les jours pour aller travailler, , je faisais le triste constat de voir que le quartier se mourait, car il ne restait plus que des services.
Après une tentative de travaux abandonnée, le chantier a repris et le City Aparthotel a ouvert à l'automne 2011.
Sur la partie consacrée aux Arts de la table et à nos vitrines toujours de qualité, pour ceux qui connaissaient, une supérette "Petit casino" s'est installée.
Une "vélo station" est en cours d'ouverture et un magasin de décoration, produits locaux, etc.... s'est ouvert sous l'enseigne :."Comptoir de Famille".
Il reste encore deux emplacements disponibles.
Ce quartier qui était en perdition, reprend vie, petit à petit et devrait être "boosté" par tout l'ensemble immobilier, culturel et commercial en construction près de la gare, sur le même quai que l'ex BHV, face à l'agence RENAULT, et à l'emplacement de l'ancien centre de tri.
Ce complexe devrait rejoindre la presqu'ile et le port. (en cours de construction, un centre commercial avec un monoprix, un complexe cinématographique, un centre culturel et une galerie marchande.)
Quant au BHV, pour être rentrée dans le bâtiment, rien n'a changé au niveau de l'entrée principale, qui reste un hall d'accueil et les ascenseurs sont situés au même endroit.
L’aparthotel comprend 120 appartements studio ou 2 pièces de 25 à 35 m²
Les vitrines côté quai Meslin sont conservées et l'espace est occupé par la salle de restauration.
Le sous-sol a été aménagé en parking avec l'accès Rue Saint Michel.
La structure du bâtiment est restée conforme à celle du BHV avec une rénovation des murs, les 2 piliers de l'entrée principale ont été également conservés. »
Merci Elisabeth pour ce reportage que nous apprécions beaucoup. Si l’un d’entre vous doit rester quelques jours à Caen, pourquoi ne pas passer vos nuits dans votre ancien BHV. Vous imaginerez quelques secondes les lieux et choisirez peut-être de vous, dans l'ancien bureau de la Direction ou au rayon Literie….
Merci à Jean-Claude R pour les photos.
Ainsi, on pouvait lire dans le journal Gratuit de Caen cet article de Mathieu Girard.
"Décembre 2006, le BHV, grand magasin d’équipement de la maison, à Caen, fermait ses portes. La société Adagio vient d’y aménager 120 apparts-hôtels de grand standing.
L ‘immeuble, à l’entrée de la rive droite de Caen, reste irrémédiablement associé au BHV, appelé à l’époque « Bazar de l’Hôtel de Ville ». Quatre ans après la fermeture du grand magasin spécialisé dans l’équipement de la maison, la plupart des Caennais l’appellent toujours ainsi, même si l’enseigne du groupe Galeries Lafayette n’a occupé les lieux que de 1984 à 2006. Son prédécesseur, la quincaillerie Legallais, y était resté trois décennies, avant de déposer le bilan. Mais le BHV c’était le… BHV ! Un temple de la consommation, trois lettres gravées dans la mémoire caennaise.
Ces dernières années, ce vaste espace de 6 000 m2, haut de cinq étages, était surnommé le « vaisseau fantôme » par les riverains du quartier. Des habitants contrariés de voir un tel emplacement laissé à l’abandon. Mais, depuis la rentrée de septembre, l’affront est enfin levé. Le « BHV » revit.
Propriété de la société parisienne Buildinvest, le bâtiment a été « confié » aux groupes hôteliers Pierre et Vacances et Accor, via la succursale Adagio, en 2010….
S’en sont suivis plusieurs mois de travaux. La façade a été entièrement ravalée, nettoyée et repeinte, conservant l’aspect typique de la Reconstruction de Caen.
À l’intérieur, un patio a été percé, des cloisons montées, les espaces entièrement redessinés, aménagés et décorés. Le résultat final n’a aujourd’hui plus rien à voir avec l’ex- BHV. Les lieux sont désormais dédiés aux touristes et aux hommes d’affaires…"
Adagio City Aparthotel, quai Meslin, à Caen. Tél : 01 55 26 32 00.
Collection de 7892 coquetiers par Alain Dégranges
7892 Coquetiers, vous ne rêvez pas, c'est la collection d’Alain Dégranges!
Collection hors du commun !!!
Après quarante années de BHV, Alain Dégranges que nous avons apprécié à la Promotion des ventes, est parti à la retraite en Janvier 1995, après trois ans d’invalidité. Dès que son état de santé le lui a permis, Alain a pu s’adonner à la collection des phonographes et des porte-montres.
Depuis quelques années, il a repris la collection de coquetiers d’Annette, son épouse. Il est à la tête d’une importante collection de près de 8000 coquetiers, couvrant trois siècles d’histoires.
Le livre qu’il est en train d’écrire sur les coquetiers paraîtra sans doute, en cette année 2012 ou en 2013.
Ce sera un ouvrage de vulgarisation à l’usage des collectionneurs débutants dont les quelques pages qui suivent font partie de l’introduction.
Membre de l’AFCOC (Association Française des collectionneurs de coquetiers), Alain expose régulièrement. Sa plus grande exposition réalisée à Marseille a vu passer 12000 visiteurs en 2004 à la maison des Arts et de l’Artisanat.
Louvre des antiquaires 2005
Alain, pourquoi collectionner des coquetiers ?
C’est une source de plaisir, comme toutes les collections, et on y ouvre le grand livre de l’Histoire.
C’est l’histoire de France et du monde que nous découvrons au travers de celles des rois, des empereurs, des artistes, de l’ère industrielle et de nos régions.
J’avoue que collectionner est comme un virus pour moi. Mais la « collectionnite » est une bonne maladie!...
Alain, comment collectionne t’on les coquetiers ?
Il y a de nombreuses façons de collectionner les coquetiers, la plus évidente est celle qui consiste à les acquérir, au feeling, tout ce qui passe sans autre critère qu’une attirance pour l’objet.
Et puis dans un deuxième temps, certains choisissent une spécialité basée sur l’origine régionale ou la matière : bois, grès, faïence, porcelaine, ivoire.
Chacun adapte sa passion à son budget et à ses ambitions, certains ne collectionneront que les coquetiers publicitaires.
Alain, Connais tu l’origine du coquetier et .... de l’œuf ?
La poule arrive en dernier dans les basse-cours d’Europe, on y trouvait des oies, des canes, des pintades dont on ne consommait guère les œufs. L’élevage des poules débute en Grèce, environ 500 ans avant notre ère.
Oeufriers d'Italie 1780- 1820
Alors pourquoi le mot coquetier ?
Le mot COQUETIER apparait en 1307, il désigne alors un marchand d’œufs et de volailles en gros.
Il faudra attendre le début du XVIème siècle pour qu’il prenne le sens d’un ustensile servant à la cuisson des œufs. En 1690 Dans un Dictionnaire Universel : on peut lire « Petit vaisseau servant à table, fait en forme de salière pour porter un œuf à la coque. « (Vaisseau du latin « Vasculum » signifiant : petit vase.
Desvres XIXéme siècle, fabriqué par Fourmaintraux.
Histoire du Coquetier
Difficile de situer l’apparition du coquetier, on en trouve la trace :
-Dans les ruines de Pompéï
- Au musée Archéologique d’Antioche, Brenda Brake signale une mosaïque scène de petit déjeuner avec des »Bucket » et l’œuf à l’intérieur.
- Dans un Musée de Londres : des coquetiers en argent originaire d’Italie 1560.
-Dans un musée à Grenoble : une représentation d’un coquetier en métal.
-Dans une Galerie de Prague : Une nature morte de Flegel : Œuf ouvert avec sa mouillette.
L’œuf à la coque, un mets de roi.
Modeste et populaire, l’œuf figurait à la table des rois. Henri IV affectionnait les omelettes à l’ail. (Voilà de quoi satisfaire notre historienne Martine Mallein, spécialiste de la période Sully & Henri IV )
Louis XIV adorait les œufs durs et les omelettes soufflées et Louis XV raffolait des œufs à la coque. Il faisait élever des poules au palais.
Tous les dimanches matin, les parisiens autorisés venaient en famille admirer la dextérité du roi qui dans un silence religieux découpait d’un seul geste le bout de son œuf !
C’est ainsi que de la table du roi, le coquetier se démocratisa pour devenir au XIXème siècle un objet courant.
Commémoration de la reine Victoria Porcelaine.
L’œuf à la coque dans Littérature.
Dans son roman Les voyages de Gulliver, Jonathan Swift nous raconte :
« Faut-il entamer un œuf par le petit bout ou le gros bout ?....
Combien de fois vous êtes-vous posé la question !
Dans ce royaume étrange, les habitants avaient l'habitude de manger leurs œufs en les attaquant par le gros bout, jusqu'au jour où, un enfant de la lignée royale s'étant blessé en ouvrant un œuf par son extrémité la plus large, le monarque fit paraître un décret ordonnant que dorénavant, les œufs soient cassés par le petit bout !
Aussitôt la guerre éclate, opposant les "anciens" (gros-boutiens) aux "modernes" (petit-boutiens).
Allemagne Vermeil début du XIXéme
Extrait du chapitre IV :Les voyages de Gulliver,
« Ces deux formidables puissances ont, comme j’allais vous dire, été engagées pendant trente-six lunes dans une guerre très opiniâtre, dont voici le sujet : tout le monde convient que la manière primitive de casser les œufs avant que nous les mangions est de les casser au gros bout ; mais l’aïeul de Sa Majesté régnante, pendant qu’il était enfant, sur le point de manger un œuf, eut le malheur de se couper un des doigts ; sur quoi l’empereur son père donna un arrêt pour ordonner à tous ses sujets, sous de graves peines, de casser leurs œufs par le petit bout. Le peuple fut si irrité de cette loi, que nos historiens racontent qu’il y eut, à cette occasion, six révoltes, dans lesquelles un empereur perdit la vie et un autre la couronne…..
La guerre cessa lorsqu’il fut décidé :
« Que tous les fidèles casseront leurs œufs au bout le plus commode. On doit, à mon avis, laisser décider à la conscience de chacun quel est le bout le plus commode, ou, au moins, c’est à l’autorité du souverain magistrat d’en décider. »
Voilà une belle histoire, Alain. Bravo et merci de nous avoir raconté cette passion.
Nous souhaitons que tu sois sollicité par l’Hôtel de Ville de Paris, afin de présenter cette incroyable collection au public et pourquoi pas le BHV à Pâques 2013. Après avoir parlé des poules et du jardin sur la terrasse du 7éme étage en 2012, Le BHV pourrait exposer cette collection extraordinaire et très Arts de la Table au 5éme étage !...Qui sait ?
Sylvain Tesson : Dans les forêts de Sibérie par Antoine Eminian
Voici, qu'arrive la période, où il fait bon lire dans son fauteuil, avec la douce chaleur du soleil printannier.
Antoine, notre critique littéraire vient nous surprendre avec ce roman, que vous ne manquerez pas d'acheter.
Un livre qui devrait intéresser les membres du Rézo-Bazar, car nombreux sont ceux qui me ravissent avec leurs récits de voyages lointains illustrés de photographies qui font rêver. Voyage, mais surtout quête spirituelle, le bouquin de Sylvain Tesson a été encensé par beaucoup de critiques depuis sa sortie l’an dernier et, c’était bien mérité.
Si vous ne l’avez pas encore lu, peut-être que cette chronique vous en donnera l’envie…
Sylvain Tesson né en 1972 est écrivain et voyageur, fils du journaliste Philippe Tesson. Géographe de formation, il voyage la plupart du temps par ses propres moyens, c'est-à-dire sans le soutien de la technique moderne, en totale autonomie. Ses expéditions sont financées par la réalisation de documentaires, par des cycles de conférences et par la vente de ses récits d'expédition. Il obtient le prix Goncourt de la nouvelle en 2009, pour Une vie à coucher dehors.
Sylvain Tesson a passé six mois de février à juillet 2010, en ermite dans une cabane au sud de la Sibérie, sur les bords du lac Baïkal, non loin d'Irkoutsk. C’est cette expérience qu’il relate dans son nouveau bouquin, Dans les forêts de Sibérie, présentée sous la forme d’un journal intime.
On passe rapidement sur les préparatifs, la liste du matériel essentiel à emporter, la liste des bouquins à emmener, « sachant qu’il ne faut jamais voyager avec des livres évoquant sa destination » nous prévient l’auteur et surtout, des cigares et des litres de vodka, compagnons des joies et des peines, et pour la vodka compagnon tout court, car le gars tête plus souvent qu’à son tour !
Je me suis immédiatement plongé avec une délectation gourmande dans ce roman, car dès les premières pages j’ai eu la sensation étrange que Sylvain Tesson l’avait écrit pour moi exclusivement, mettant sous mes yeux mon rêve le plus intime.
« Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. »
De tous temps certains hommes ont eu le besoin de s’éloigner des autres, de vivre en ermite pour des motifs divers, spirituels pour trouver leur Dieu, ou bien plus simplement pour retrouver l’essentiel de leur condition d’humain.
C’est cette seconde voie qui anime l’écrivain, se délester de tout ce superflu que nous offre la modernité, ce mirage du bonheur, revenir aux basiques, pêcher pour se nourrir, couper son bois pour se chauffer et en savourer la juste valeur. Et surtout, luxe suprême à notre époque, être maître de son temps.
Dans sa cabane, Tesson n’a pas de téléphone qui sonne (si, un téléphone satellitaire pour les urgences uniquement), d’ordinateur avec les emails qui tombent sans arrêt, d’obligations sociales de toutes sortes. Il n’a que ses besoins physiologiques à satisfaire au prix d’efforts qui leurs restituent leur juste valeur. Et il possède le temps, il passera des heures à contempler les mésanges devant sa fenêtre, à écouter les craquements de la glace recouvrant le lac Baïkal gelé, à lire et écrire sur sa table de bois construite de ses mains. « Avoir peu à faire entraîne à porter attention à toute chose » constate-t-il justement.
En feuilletant le bouquin pour écrire cette chronique, je constate que j’y ai souligné un nombre invraisemblable de phrases et de passages, tous s’adressent à moi et me disent : Le monde tel que nous le vivons n’est pas la vraie vie, tout ce qui nous éloigne de la Nature nous éloigne du bonheur; sachons prendre le temps d’apprécier chacun des gestes qui ponctuent nos journées, sachons apprécier le spectacle offert par une pluie de printemps ou une tempête de neige en hiver.
La cabane chère à Sylvain Tesson est, paradoxalement, un luxe pour beaucoup d’entre nous, alors à défaut contentons-nous d’en retenir les enseignements généraux, « habiter le silence est une jouvence », « la virginité du temps est un trésor », pour les reproduire avec nos moyens, dans notre vie quotidienne.
« L’ennui ne me fait aucune peur. Il y a morsure plus douloureuse : le chagrin de ne pas partager avec un être aimé la beauté des moments vécus. La solitude : ce que les autres perdent à n’être pas auprès de celui qui l’éprouve. A Paris, avant le départ, on me mettait en garde. L’ennui constituerait mon ennemi mortifère ! J’en crèverais ! J’écoutais poliment. Les gens qui parlaient ainsi avaient le sentiment de constituer à eux seuls une distraction formidable ». « Réduit à moi seul, je me nourris, il est vrai, de ma propre substance, mais elle ne s’épuise pas… », écrit Rousseau dans les « Rêveries. »
Sylvain Tesson Dans les forêts de Sibérie Gallimard
Un autre regard sur la beauté de notre monde.... Merci Antoine.
Mémoires du BHV : un client en 1954 se souvient de 1883.....
Quelle émotion se dégage de ce courrier qui nous interpelle!
Ce client nous raconte.... c'était en 1883 et on imagine très bien les lieux !....
Merci à Nadine Pignol de nous avoir confié ce document que j'ai retranscris pour une meilleure lisibilité.
Envoyé à Georges Lillaz
Drevant le 23 mars 1954
Monsieur,
Ce fut avec une intense émotion que j’ai pris connaissance de votre très aimable lettre du 19 courant.
Comment ! Ce BHV qui fût un de mes grands amis dans ma prime jeunesse et marque une date inoubliable dans ma vie, va au déclin.
De celle-ci y jouer un nouveau rôle ? Je n’en croyais pas mes yeux.
Vous allez me comprendre.
En 1883, nous habitions 19 rue des Ursins,
à l’angle de la rue de la Colombe. De la fenêtre de la salle à manger qui était ma salle de jeu, quand Julie la vieille bonne qui ayant déjà élevé mes deux frères et veillait sur moi comme une grand-mère, ne pouvait pas me conduire au jardin de l’Archevêché, je voyais la place de l’Hôtel de Ville.
C’était une immense place ayant en son milieu un unique trottoir ovale garni de petit gravier. Le BHV n’y avait pas encore pignon.
Ma mère dont le père tint pendant plus de vingt-trois ans une école libre au 64, puis au 124 rue St Antoine où il préparait les enfants pour le Lycée Charlemagne, était alors caissière au BHV.
Enfant du quartier, elle avait vu Monsieur Ruel débuter avec une petite table sur tréteaux. Dans le couloir d’entrée de la maison faisant l’angle des rues de Rivoli et des Archives, Elle me l’a raconté bien des fois. Ce fut pour Elle, un thème de morale pour moi quand je fus en âge d’aller à l’école :
« A l’école, il faut travailler pour devenir savant. Plus tard dans la vie, il faut travailler pour être heureux ».
Jamais, je n’étais sorti seul. Le 1er octobre 1883, je fus accompagné le matin pour aller à l’école rue Geoffroy Lasnier.
A 11h1/2, je fus autorisé à revenir seul. Je me souviens être revenu en un temps record, ayant couru tout le long du chemin. Combien de temps dura cette ardeur, je ne saurai le dire. J’étais tiraillé par le secret désir de connaître Monsieur Ruel, dont ma mère me faisait un Dieu.
Un soir montant la rue Geoffroy Lasnier au lieu de la descendre, je gagnai la rue de Rivoli, vis l’entrée du BHV….
Mais n’osai pas y pénétrer. Je continuai mon chemin, traversai la rue du Temple. Découvris le magasin « à l’olivier de Nice » avec ses deux énormes pots de grès sur le trottoir. Enfin à l’angle de la rue du Renard, le magasin de chaussures devant lequel un magnifique renard jaune naturalisé trônait sur un grand socle en bois peint en noir. Qu’il était beau ! Quelle tentation de le caresser ! Je m’enfuis pour ne pas succomber à la tentation. Ma brave Julie ne s’était pas aperçue de mon retard.
Mais c’était ma confidente, ma consolatrice dans les mauvais jours. Je ne pouvais lui cacher mon aventure et mes découvertes. Je lui révélai tout. Pauvre femme ! Elle était effrayée à l’idée que j’aurai pu être écrasé par un fiacre. Je la convainquis si bien de ma prudence pour traverser les rues que j’obtins un sou pour acheter un crayon d’ardoise au Bazar. Voilà, comment j’ai, il y a 71 ans, commencé à être client du BHV. Il y avait tellement de choses merveilleuses qui s’offraient à mes yeux que mes besoins devenaient de semaine en semaine plus nombreux… et plus importants.
C’était si imposant de déposer gravement ma pièce de monnaie sur la petite pelle en cuivre jaune étincelant, fixée à l’extrémité d’une longue perche qu’un Monsieur me tendait et de suivre des yeux cette pelle qui déversait ma pièce dans une grande boîte. On ne rendait pas la monnaie. Il y avait le rayon des articles à 1 sou, celui des articles à 2 sous, quant aux autres rayons n’étant pas assez savant pour en comprendre les prix, je n’y allai pas. Ai-je ou n’ai-je pas vu Mr Ruel ? Aujourd’hui encore, je n’en sais rien. Mais j’ai toujours conservé le souvenir de la leçon a tirer de l’exemple de cet homme.
J’ai dans mes papiers de famille le certificat délivré à ma mère qui fut son employée. Elle suivit son exemple. Après l’avoir quitté et fait un séjour de quelques mois à la cordonnerie Fortin, rue de Rennes, elle entra au brillant Bühler qu’elle réorganisa et en devint directrice jusqu’à la mort de Mlle Bühler, puis avec Henri Lévy son successeur. A titre de curiosité, je vous joins copie de son certificat chez Ruel.
Il est certain que vous avec actuellement des clients plus âgés que moi, mais il est probable qu’aucun client n’est aussi ancien client que moi. Ma fidélité de la mémoire de cet homme dont ma mère avait gravé l’empreinte dans mon cerveau m’a beaucoup servi et je suis heureux d’avoir moi aussi suivi modestement son exemple pendant toute ma vie.
Excusez-moi de cette longue explication. Vos bulletins d’information seront les bienvenus et je serais heureux de vous rencontrer l’hiver prochain quand j’irai à Paris faire mes achats.
Merci de votre amabilité.
Salutations distinguées.
Delguesnes
C'est dans cette école que Nicolas Sarkozy, Président de la République s'est recueilli au milieu de la cour de ce collège en observant la minute de silence suite à la tuerie de Toulouse qui a fait 4 morts dont 3 enfants.
Cette école ne fut pas choisie au hasard.
Sur la plaque commémorative accrochée au mur du collège, on peut lire :
"Arrétes par le gouvernement de Vichy, complice de l'occupant nazi, plus de 11000 enfants furent déportés de France de 1942 à 1944 et assassinés à Auschwitz parce qu'ils étaient juifs. Plus de 500 enfants vivaient dans le 4éme arrondissement.Parmi eux, les élèves de cette école. Ne les oublions jamais"
Vous qui passez par là sans voir, prenez le temps de lire cette autre plaque!
Le BHV crée la ferme et le potager en ville.
A l’occasion des dix ans de la semaine du développement durable, le BHV présente du mercredi 4 au samedi 28 avril, des événements insolites et en plein air :
Un poulailler sur la terrasse du BHV Paris Rivoli, préparé par la Ferme d’Ecancourt.
(Petite exploitation du Val d'Oise à Cergy en Vexin à faire découvrir à vos enfants et petits-enfants : ânes, cochons, brebis et chèvres qui portent tous un nom ! Assister à la traite de la vache et aux soins des animaux. Une journée à la ferme avec des aires de pique-nique, possibilité d’acheter des produits fermiers.)
Vous découvrirez également sur la terrasse du BHV au 7éme étage: « Le Potager du Bazar », un potager éphémère réalisé en partenariat avec le Lycée d’Horticulture et du Paysage de Montreuil-sous- Bois
Envie d’apprendre à créer son propre potager en ville : Des ateliers de jardinage sont prévus les mercredis du mois d’avril.
En savoir plus:http://www.bhv.fr/vos-actualites/evenements/un-air-de-campagne-au-bazar.html
En attendant nous retrouverons les poules, cocqs et canards de Georges Guyot retraité du BHV en Normandie dans une ambiance plus que Bazar, avec une boîte à outil créée pour le bicentenaire de la révolution Française, par le BHV.
Merci Georges de nous avoir donné ces photos souvenirs.
Voilà, encore des idées pour passer de bons moments!
Pâques ou Pâque ? selon la religion.
A un moment où nous sommes interpelés par des événements douloureux médiatisés, comme ceux de Toulouse. Nous rappelons que la religion à cette époque de l’année tient toute sa place.
Nous vivons avec un calendrier Grégorien et quoi que certains puissent penser, notre civilisation est régie selon une base judéo-Chrétienne, remontant à plus de 2000 ans. Seuls les chiffres arabes du système décimal, empruntés à la civilisation musulmane à partir du IXème siècle ont remplacé les chiffres romains, car ils étaient plus faciles à utiliser.
Les catholiques, les protestants et les juifs célébreront Pâques ou Pâque, les 7 et 8 avril 2012
Le jour de Pâques chrétien est célébré à la date de la Pâque juive. Celle-ci tombe à la pleine lune du jour du printemps.
La Pâque juive se fête le jour du Sabbah dernier jour de la semaine. C’est la célébration de la sortie d’Égypte, de l’exode et la conclusion de l’alliance au Sinaï. Nous en reparlerons plus bas.
Pour les Chrétiens, Pâques sera fêté le dimanche (dies dominica) qui veut dire : Jour du Seigneur en langue romane. C’est le premier jour de la semaine. Le Dimanche de Pâques (dont le nom signifie Passage) célèbre la mort et la Résurrection de Jésus, exprimant ainsi l’accord de la nouvelle alliance et le don de la vie nouvelle, qui permettent d’entrer dans le royaume des Cieux.
Cette Fête est le cœur même de la foi chrétienne. Les chrétiens préparent Pâques pendant le Carême et pendant la Semaine Sainte, qui se déroule ainsi :
Le dimanche des Rameaux célèbre l’arrivée de Jésus Christ à Jérusalem, les catholiques viennent à l'église, avec des rameaux (de buis, olivier) qui seront bénis.
Les 3 jours suivants ne sont pas trop marqués, sauf par une messe chrismale où un évêque consacre le saint-chrême : huile sainte utilisée lors des confirmations et Baptêmes.
Le jeudi Saint que vous connaissez tous par le tableau de la Cène de Léonard de Vinci. Les évangélistes Marc, Luc et Matthieu rapportent les récits la Cène où Jésus consacre le pain et le vin, symboles du Corps du Christ et de son sang. Jésus prend son dernier repas avec les douze Apôtres dans la salle dite du « Cénacle ».
Après ce repas de la Cène, Jésus se rend au jardin des Oliviers Gethsémani, avec les apôtres pour veiller et prier.
Le vendredi Saint (célèbre la Passion du Christ et sa mort sur la croix). Judas, un de ses 12 apôtres va trahir Jésus. Il est arrêté et accusé de se prendre pour le Messie, c'est-à-dire de Fils de Dieu envoyé pour sauver les hommes.
Il est interrogé par le gouverneur romain de la région Ponce Pilate, flagellé par les soldats, Il est condamné comme un criminel à être cloué sur une croix, sur la colline du Golgotha. Chargé de la croix, le Christ gravit la colline du Golgotha « Mont du crâne » et tombe plusieurs fois d'épuisement. Crucifié, entre 2 voleurs, il expire au bout de quelques heures. Descendu de la croix par ses proches, Il est enveloppé dans un linge blanc (le « linceul ») et mis au tombeau.
La célébration de la nuit du Samedi Saint au dimanche de Pâques est « une veille en l'honneur du Seigneur » durant laquelle les catholiques célèbrent Pâques, passage des ténèbres à la lumière, victoire du Christ sur la mort. C'est pourquoi, dans la nuit, le feu et le cierge de Pâques sont allumés, puis la flamme est transmise aux fidèles. Grand nombre d’adultes (2500 à 3000) se feront baptisés cette nuit- là.
Enfin, arrive le Dimanche de Pâques (8 avril 2012)
Célébré par une messe solennelle, c’est un jour d’allégresse
Ce jour rappelle la Création, le Christ est ressuscité les chrétiens fêtent la paix, la vie, la joie.
Pour les juifs, la fête de Pessah : la Pâque prévoit de se réunir autour d’un repas de rite ancestral.
C’est le rappel de l’exode des Hébreux mené par Moïse hors d’Egypte.
En 2012, ou 5772 dans le calendrier hébraïque, les fêtes de Pessah débuteront le 7 avril au soir et s'achèveront le 13 avril.
Le repas du Seder se composera d’aliments bien précis selon les textes de la Bible : herbes amères, agneau, os de mouton; 3 « Matzot » ou pain azyme, un œuf dur, des noix, des dattes, pommes et amandes. . (Pas de pain levé, gâteaux).....
Seul le pain azyme est autorisé durant la Pessah car lorsque les Hébreux fuirent d'Egypte, ils n’eurent pas assez de temps pour laisser lever le pain.
Enfin, c’est le grand nettoyage dans les maisons, en particulier dans les cuisines, du four au congélateur, tout sera nettoyé afin de ne laisser aucune miette.
Les Chrétiens Orthodoxes fêteront Pâques le 15 avril. N’ayant pas reconnu la réforme du pape Grégoire XIII (dit grégorien) en 1582, il est resté un décalage.
Pour les enfants, on offrira des œufs et cloches en chocolat. On racontait autrefois que les cloches partaient à Rome pour revenir à Pâques, avec des œufs de Pâques!.....
L’origine : En France, lorsque les montres n’existaient pas, seules les cloches indiquaient l’heure. Elles cessaient de sonner le vendredi Saint, et elles recommençaient à sonner le dimanche de Pâques, jour de la résurrection du Christ.
Joyeuses fêtes !