Mémoires du BHV : EUROGROS par Jean Delefosse
C’est avec plaisir que j’ai accueilli ce témoignage et ces quelques informations de Jean Delefosse, un de nos anciens, que je vous livre :
Les récents articles sur Eurogros m'ont rappelé quelques souvenirs.
Sa création a bien été prise à l'initiative de Gérard Boulot, toujours à l'affût de ce qui pouvait augmenter notre puissance d'achat et dans ce cas précis l'avantage était notable. Avec le statut de grossiste, nous pouvions augmenter sensiblement nos marges et pouvions lutter plus efficacement contre le bradage.
A cette époque, c’était déjà le souci majeur des grands magasins et du BHV en particulier.
Comme fréquemment, Gérard Boulot m'a chargé des premiers contacts avec le représentant de Caténa à Paris. (C’était un ancien chef scout, dont j'ai oublié le nom). Nos entrevues hebdomadaires se passaient donc dans son très modeste bureau où il se trouvait très seul, à Paris.
Nous nous sommes donc revus plusieurs fois.
Après quelques mois, pour marquer notre commune volonté de sortir des discussions, nous sommes passés au concret, avec l'achat en commun « symbolique » d'une tondeuse à gazon.
Cet achat choisi et négocié par Caténa fut imposé aux responsables du BHV.
(J'ai dû intervenir vigoureusement auprès du chef de groupe, pour lui faire comprendre que cet achat « diplomatique » sortait complètement de sa compétence).
Après quoi, le mariage étant réalisé et Eurogros prenant son envol, j'avais été aimablement prévenu que mon ex-adjoint Jean Pierre Boulot prenait ma relève.
C’est ainsi qu’en tant que PDG d’Eurogros, il choisit Roger Salv… pour directeur commercial, Gérard de Gournay comme directeur financier ainsi que Monsieur Parizot qui faisait aussi partie de l'équipe.
Je me souviens leur avoir rendu visite à Alfortville dans un site tout à fait lugubre (Roger Salv…. Compensait par son humeur et sa gaité, la tristesse du lieu)
Je fais partie des doyens de ce réseau et je suis heureux d’y participer.
Il est toujours plaisant de lire et faire partager l’histoire des grands magasins parisiens et en particulier le BHV.
Merci Jean Delefosse pour votre participation.
Jean avec une ancienne chef de groupe
Charbon de Bois, extrait de Souvenirs d'une famille Bornoise...par Martine Mallein.
Je viens aujourd’hui vous parler d’un sujet étonnant, traité dans le nouveau livre en préparation de Martine Mallein. Vous avez rangé vos barbecues et pourtant, un seul d'entre-vous, s’est-il posé la question comment fabrique t'on du charbon de bois ?
Je vous avoue que ce sujet, à partager en famille, qui intéressera petits et grands, m’a beaucoup appris.
Un deuxième article suivra sur la Borne, ce petit village du Berry où il se passe tant de choses.
Bonne lecture
Extrait du livre : Souvenirs d'une famille Bornoise de la Belle-Epoque de Martine Mallein Leguedois
On construit la meule
Alexandre va jouer l’instituteur, il fait un clin d’œil à Léon, pour expliquer à sa famille comment il construit une charbonnière. Les fillettes Jeanne et Anita écoutent attentivement, Léon, Marie et la grand-mère Eugénie Thirot en font autant. Il insiste bien, il est le maître du feu qu’il domine avec dextérité.
D’une manière simple, nous allons retranscrire ses propos. C’est une véritable alchimie dont il faut parler car il détient le pouvoir de transformer le bois en charbon. La technique de fabrication du charbon de bois est connue depuis l'Antiquité. Elle a peu évolué au cours des siècles, excepté qu'avec la modernité, des fours démontables en fer se sont substitués aux meules en bois.
Le premier travail d'Alexandre est de trouver un bon emplacement qu'il défriche avec sa pioche, nivelle avec son râteau à longues dents en bois. Il tasse le sol, prépare une surface circulaire horizontale de 4 à 6 mètres de diamètre. Il élimine toute végétation sera systématiquement laissant la terre complètement à nu. Cette aire où la charbonnière est installée sera réutilisée indéfiniment.
La méthode très ancienne adoptée à cette époque pour faire du charbon de bois est donc celle de la charbonnière en meule qui constitue un système très adaptable et qui correspond à la nature du sol. Le bois à carboniser est enfermé dans un espace clos dont l'étanchéité est assurée par de la terre. Première étape, le bois qui sera carbonisé, châtaigner, chêne, charme, noyer sera récolté par Alexandre petit à petit au fil des mois. Il l’empilera sur place, regroupé en stères et séché pendant deux à trois mois. Cela s'accorde bien avec le mode de vie de notre charbonnier qui peut ainsi ramasser pendant plusieurs mois des déchets de bois, des branches. Il fera naturellement appel aux bûcherons, ses collègues, pour les grosses pièces, les grumes.
Commence alors la construction de la meule. Sur le sol, Alexandre plante un piquet d’environ 2 mètres au centre de l’aire pour aider à l’empilage du bois. Il dépose des copeaux sur le sol. Il dispose une claie formée de rondins entrecroisés d'une dizaine de centimètres de diamètre sur le sol pour former un cercle. Il monte tout autour une sorte de cage en croisant des morceaux de bois d’environ 50 centimètres, la charbonnette. Les bois, les plus longs, sont alors disposés verticalement.
La meule de bois ainsi construite mesure un mètre cinquante à deux mètres de hauteur et revêt une forme hémisphérique. Bien plantée, il retire alors le piquet central et ouvre ainsi une cheminée d'environ 20 cm de diamètre au sommet par laquelle il jettera la braise brûlante qui enflammera copeaux et rondins. Cette cheminée permettra à la fumée de s'échapper lors de la carbonisation, ouverture qu’il complètera par six à dix entrées d'air « les évents » ménagées à la base de la meule pour pouvoir surveiller la cuisson. L’ensemble est alors recouvert de feuillages, d'une épaisse couche de terre, de mousse pour empêcher toute prise d’air.
Fumées bleues sortant du renard (trou)
On lance la calcination
Alexandre explique encore qu’il s'efforcera que tout son bois brûle, bien caché sous les rondins de la charbonnière, à une température s’élevant autour de 300 °.
Il va procéder à l’allumage tôt le matin, aux premières lueurs de l'aube. Il monte par une échelle sur la meule et jette une pelletée de bois et de charbon enflammés dans le trou laissé par le piquet ôté du sommet de la meule. Des braises bien rouges coulent par la cheminée et enflamment les copeaux et les petits bois qui ont été posés au sol.
Les enfants suivent attentivement la préparation, aident au passage et retiennent leur souffle lors de la mise à feu. Que c’est beau cet embrasement de la meule ! La famille repartira ensuite pour laisser Alexandre et sa femme en toute tranquillité poursuivre leur ouvrage
Toute la journée, toute la nuit, comme les autres ouvriers du feu, Alexandre et sa femme pendant quasiment une petite semaine veilleront en continu sur leur précieuse charbonnière, en se relayant et entendant « ce grillotement imperceptible, ce pétillis follet qui jouait aux entrailles de la meule et cet élan de flamme qui jaillissait dans le jour » (Maurice Genevoix). C’est Antoine, son père, qui lui a transmis le savoir pour obtenir un beau charbon bien dur, compact et sonore comme du cristal.
La combustion sera complète au bout de 18 heures environ lorsqu’une fumée blanche se dégage après rechargement régulier de bois par la cheminée. Toute fuite d’air se remarque par l’éruption d’une fumée bleue qu’il faudra immédiatement colmater, arrêter en projetant de la terre dessus. Au fur et à mesure que la charbonnière cuit, elle s’enfonce, s’écrase et prend de plus en plus la forme d’un œuf au plat. « Après une journée de cuisson Alexandre, le charbonnier, monte alors sur la meule avec son échelle pour la piétiner. Il détecte les zones cuites, les zones restées en bois et tasse la couverture » et quand le feu sort des trous faits au ras du sol, la cuisson est achevée. Il aura fallu 48 heures pour que la masse de bois soit en incandescence. (Ci-dessus les outils, brouette, râteau, pelle, échelle …)
C'est un moment crucial. Un coup de vent violent peut tout embraser, finie la meule. La cuisson se poursuivra encore trois jours et trois nuits.
La combustion achevée, le travail se fait alors au râteau, pour enlever la terre. Alexandre doit éteindre le feu et l’étouffer définitivement. Lorsque la meule est refroidie, il peut l'ouvrir en veillant à ce que le feu ne se rallume pas. Les morceaux de charbon carbonisés sont extraits et roulés dans la terre, puis séparés du poussier et des charbons mal carbonisés. Dès qu’ils seront froids, les enfants l’aideront pour s’amuser à les trier puis les adultes le chargeront jusqu'à la gueule dans des sacs en jute. Le charbon de bois est enfin prêt à être livré.
Alexandre explique aux enfants que, pour être de bonne qualité, le charbon de bois doit bien sonner, être irisé et cassant. Il ajoute qu’il pèse cinq fois moins que le bois dont il provient.
Phase finale : extinction de la meule et récupération du charbon de bois
Les deux fillettes se divertissent avec le charbon, se barbouillent, le tout dans un grand éclat de rire. Attention les parents vont leur tirer les oreilles si elles salissent leurs vêtements !
1 La fumée bleue est signe de flamme, la jaune, la paille prend feu et la blanche, la bonne fumée est signe de vapeur d’eau.
Epatant, cette description dans ce cadre de petit village du Berry que nous découvrirons ensemble prochainement avec Martine. Inutile de répéter que le style est agréable à lire.... Merci beaucoup Martine Mallein
Mémoires du BHV : Michel Leblanc début de carrière à Eurogros.
Michel Leblanc, se souvient…. Ses débuts à Eurogros… Merci Michel de participer à reconstituer la Mémoire du BHV. Au plaisir de te retrouver pour une suite.
Mai 1967, je quitte ma province pour « monter à Paris », « bien décidé à empoigner la vie, le cœur léger et le bagage mince… », chante Aznavour. Je veux trouver un job sur place. Mon frère habite Vitry sur seine. J’apprends par lui qu’on cherche du personnel à l’entrepôt d’Ivry sur Seine : à la SME.
Me voici donc parti à Ivry et je me présente au service du service du Personnel.
La personne me remet un questionnaire d’embauche et me pose une étrange question :
« Savez-vous lire et écrire ? « Bien sûr » ! En fait, la question était habituellement posée car à cette époque, une main d’œuvre originaire d’Afrique noire et d’Afrique du Nord se présentait sans savoir ni lire, ni écrire.
Mon document déposé est inspecté et la réponse ne se fait pas attendre : « Pouvez-vous commencer le 9 mai ? »
A la date prévue, on me remet une blouse bleue : affectation « Eurogros ».
Fernand Baguet, chef de magasinage Eurogros m’accueille gentiment. Cet homme fut extraordinaire et m’a beaucoup appris sur les produits d’Outillage et de Quincaillerie.
EUROGROS, filiale du BHV avait une activité de grossiste. Les clients sont principalement des revendeurs adhérants CATENA. Certains sont basés en région parisienne, d’autres en province (Sens, Bray, Yvetot etc.).
L’entrepôt BHV établit la fiche d’arrivage et le contrôle quantitatif du nombre de colis. Les colis sont ensuite traités dans nos locaux, là, où on créera par la suite la « Vente sur Entrepôt. »
Mon premier travail consiste alors, à reconnaître les arrivages et les répartir à chacun des maillons (chaque revendeur était considéré maillon de la chaîne CATENA) une gamme très large de produits (ménage, jardinage, bricolage, petit et gros électroménager) tout ce qu’on pouvait trouver dans une grande quincaillerie bazar de cette époque.
Je me souviendrai d’un certain fournisseur GILLET ROQUIGNY que j’avais eu à traiter : articles funéraires, poignées de cercueil, crucifix, crémones. (Pas très marrants et surprenant pour un débutant, comme produits !).
Si Monsieur Defer dirigeait l’entrepôt BHV avec la poigne comme son nom l’indique, c’était Roger S... qui dirigeait EUROGROS ainsi que Gérard de Gour…(directeur administratif & financier)
Dans les bureaux, je rencontrais, de temps à autres : Guy Laënnec, Georges Elheringer et Pierre S.., que j’ai pu apprécier tout au long de ma carrière.
En 1973, EUROGROS est transféré rue de la Digue à ALFORTVILLE, pour laisser place à la vente sur entrepôt. Le lieu est lugubre face au cimetière, et aux gazomètres mais le bâtiment est neuf et propre. Cette année-là, je fus promu : Chef de section
En 1975, le BHV cède l’activité EUROGROS à la Société TABUR.
Quant à moi, je reste sur le site d’ALFORTVILLE, qui accueille le Gros Ménager (transféré de Pantin) et le Brun : TV, HI-FI, ainsi qu’une partie du Petit Electro-ménager.
Ma nouvelle affectation sonne comme un matricule ! 51437 réserve 37X avec René DAMBRICOURT,
Quelques temps après, j’évoluerai à l’encadrement.
Une autre étape….et nous en reparlerons
Mais qui pourrait nous expliquer pourquoi les réserves avaient de drôles de numéros !
57 T Ménage (M Journeau), 53 S Sports Jouets & Bonnes affaires, (Marie-Jeanne David), 43 Y le meuble (M Yaguez) ou 36 P le Bâtiment (Renault). A vos plumes pour la réponse !
J’ai donc appelé Fernand Baguet (Accueil charmant !)qui n'a pas internet.
Fernand, vous souvenez-vous des débuts de Michel ?
« Je me souviens de son arrivée à Ivry, tout jeune et un peu inquiet. Il travaillait au magasin et je le taquinais en lui disant « As-tu gardé la paille dans tes sabots de Normandie ?! ». Il en riait.
« A la fermeture d’Eurogros, je suis devenu chef de magasinage : Bricolage et une partie de l’ameublement….de quoi faire ! 18 réserves, une cinquantaine d’employés, 2 seconds et 3 secrétaires »
Un jour, le Directeur d’Ivry M Defer interroge Fernand Baguet:
« Vous connaissez Leblanc ? »
Je lui répondis, « C’est le meilleur employé, que je connaisse, vous devriez le prendre de suite !... »
Michel Leblanc quittera Alfortville pour rejoindre l’entrepôt d’Ivry et il nous en reparlera….
Merci Michel et Merci Fernand pour la petite surprise que vous faîtes à Michel par cette interview.
Mémoires du BHV EUROGROS par Guy Laënnec
Certains ont bien connu Eurogros, d’autres pas du tout et pourtant ce fut une page de l’histoire du BHV, à découvrir.
Guy, Peux-tu nous raconter pourquoi le BHV a créé une société affiliée du BHV au début de ta carrière.
Je vais commencer par vous parler de CATENA (chaîne en latin) créé en 1959 à Avranches par Maurice TABUR, Grossiste en : quincaillerie, bricolage, équipement de la maison et distributeur exclusif en France pour les Ets LEGRAND (matériels électriques).
M Tabur a eu l’idée de créer une centrale d’achats avec plusieurs grossistes, afin de bénéficier et faire bénéficier de tarifs grossistes et ainsi améliorer les conditions d’achats. Il contacte ainsi :
- Ets DESENFANS : région Nord- Est (Cambrai)
- Ets MAFART : région Ouest-Bretagne (St Brieuc)
- Ets QUERCYMETAL : Région Sud-ouest (Cahors)
- Ets TABUR : existant prend la Région Normandie (Arnage)
En 1960, les grossistes ayant souscrit au projet, créent une structure juridique :
CATENA-FRANCE
Devenant ainsi des Maillons Guide pour les régions citées.
Il manquait un Maillon Guide pour l’IDF, c’est alors que Maurice Tabur contacte J.P Boulot (Directeur Général du B.H.V à l’époque). Ce dernier accepte le concept qui permettra au BHV d’accéder aux conditions tarifs grossistes au lieu des tarifs détaillants, avec le référencement Catena. Il crée la Sté EUROGROS qui aura 3 missions :
- Achats pour le B.H.V conditions tarifs grossistes
- Prospection et adhésions de nouveaux magasins à Catena , qui proposera une aide de gestion, achats, accès à la communication (catalogues pub Catena ), modernisation magasins
- Installation d’un entrepôt pour stockage pour les produits avec accès d’achats pour les futurs adhérents, un service livraison chez les adhérents.
En 1975, CATENA-FRANCE comptait 850 magasins, EUROGROS en comptait 10% soit 80 magasins
Eurogros cesse son activité maillon chaîne adhérent Catena .L’île de France est repris par les Ets Tabur sous la direction de Michel Tabur (fils de Maurice)
Le B.H.V gardera encore quelque temps la partie achats en accord avec Tabur, géré par Mr Hamon
ORGANIGRAMME d’EUROGROS et ses SERVICES
Siège Social : 14 Rue du Temple Paris 75004
Président : J.P BOULOT
Directeur Financier : Gérard de Gour…
Secrétaire Direction : Mme Christin
Directeur Commercial : Mr Roger S
Siège Commercial : 101 bd Paul Vaillant Couturier Ivry
2 Acheteurs, 3 animateurs dont je faisais partie, 2 personnes à l’administratif dont
Renée Hennebert .
Logistique : François Gronier : Responsable approvisionnement et entrepôt
Entrepôt : Fernand Baguet assistant de Mr Gronier
Michel Leblanc assistant de Mr Baguet et Georges Ehleringer comme chauffeur, livreur
Guy, merci d’avoir reconstituer une partie du Puzzle BHV, ce n’est pas évident.
Sans aucun document justificatif de ce témoignage, j’essaie à partir de mes souvenirs de partager avec vous le maximum d’informations sur Eurogros qui m’a beaucoup apporté professionnellement et humainement, avec une équipe motivée et très soudée
Si des anciens ont d’autres souvenirs, je les remercie de s’exprimer et rectifier le cas échéant.
Guy, tu as commencé de suite par Eurogros ?
Je suis entré en décembre 1961 et j’ai rejoint Eurogros le 01.01.1966 pour y rester jusqu’à la fin 1975 : 9 années de bonheur !
Photo : congres Catena France Malaga (Espagne) avril 1970
Guy, fonction d’animateur à Eurogros, tu bougeais beaucoup?
Mon secteur se situait dans une zone de chalandise allant du Havre au Nord à Tonnerre, au Sud, et de Magny en Vexin, Provins à l’Est, de Dreux, Vernon Dourdan à l’Ouest.
Plusieurs missions me sont confiées :
- Prospection pour recruter et faire adhérer à CATENA les quincaillers, moyennant une cotisation selon l’importance des magasins, leur permettant de bénéficier des conditions d’achats ainsi que des aides commerciales
- Visites et suivi d’un tiers des adhérents Catena ( 27 ) tous les mois , avec rendez-vous pour des aides de gestion , d’organisation , de modernisation , d’implantation de rayon , d’aide aux commandes de groupage dans le cadre des publicités proposés par CATENA ( Quoi de Neuf ? hiver , printemps, été , automne , Noël )
- Remontée des différentes remarques des clients aux acheteurs, proposition de nouveaux produits
-Des réunions (Commissions d’Etudes) sont prévues tous les mois avec les différents
responsables d’Eurogros (Directeur Cial , Acheteurs , Responsable entrepôt , et Responsables .
- Organisation pour chaque présentation des QUOI de NEUF ? Aux adhérents, avec les produits figurant au catalogue de saison
- Aide et mise en place des colis P.L.V (publicité sur lieu de vente) présentation des produits dans les magasins à chaque mise en place des catalogues
- Programmation pour des animations dans le cadre de leur commune (exemple : une animation locale a été faite avec la participation de Simone Garnier, bien connue à la télévision pour l’émission INTERVILLES avec Guy Lux et Léon Zitrone).
Le travail était très prenant, nous ne comptions pas nos heures. Si cela nous demandait beaucoup d’énergie, nous avions de temps à autre quelques moments « Plaisir-Gourmet » car il nous fallait découvrir les petits « Restos sympas » à prix honnête pour accueillir les animateurs.
La voiture de fonction …. N’était pas mal non plus : « 403 noire…. Comme Colombo, pas décapotable, mais avec le toit ouvrant ». Notre Direction souhaitait que nous soyons représentatifs !.....je suis passé assez rapidement à une Ami 8 Citroën !
Merci Guy pour ce témoignage, même si le rideau est tombé, il ne fallait pas oublier cette scène de la grande Pièce « Si le BHV m’était conté !... »
Mémoires du BHV : Didier Zellvégre et le Casage 2/2
LE CASAGE – la vie du service
Comme je vous le disais, le service fonctionnait du mardi au samedi avec des horaires très réglementés.
La journée commençait à 8h précise pour se terminer à 16h45, avec une pause de 45 minutes pour déjeuner.
Tous les matins on devait pointer et les retards devaient être justifiés, même d’une minute. Cela me posait des problèmes, car à 20 ans, la vie ne se résume pas à la journée de travail. Elle se prolonge le soir et parfois très tard. Mais il faut toujours être d’attaque pour le lendemain et surtout ne pas arriver en retard.
Au début, tout allait bien et je faisais bien attention à mon intégration, surtout les premiers mois. Mais au fil du temps, il y a eu comme un léger glissement, un mini dérapage de l’horaire du matin.
En clair, j’étais souvent en retard avec des explications qu’il fallait imaginer à chaque fois. Jusqu’au jour où j’ai été appelé par le DRH qui m’a gentiment demandé d’acheter un réveil…
La super chef de service était la responsable du service des caisses. Une femme toujours tirée à quatre épingles, très gentille, mais qui ne supportait pas mes retards.
Le personnel du service formait un groupe de personnes souvent atypiques. Hormis les deux chefs dont je vous ai parlé, les autres étaient des employés administratifs.
C’était une période de plein emploi et on ne demandait pas Bac+5 pour exercer ce genre d’activité. Car le travail était simple. Il y avait deux équipes : les réclamateurs et les classeurs de documents. Pour ces derniers, la population était assez âgée
Il y avait Mme D. la brave femme par excellence. Puis deux hommes dont un vieux garçon un peu précieux et l’autre qui habitait Château Thierry. Lui seul avait le droit d’arriver plus tard et de quitter plus tard.
Et puis il y avait Mr C délégué FO et grande gueule. Un vrai titi parisien. Il s’absentait souvent pour des réunions syndicales. C’est son frère qui m’a fait passer le permis de conduire. Cela ne s’invente pas !
Dans les réclamateurs, il y avait deux femmes et deux hommes, tous plutôt jeunes. Parmi eux, il y avait Sangaré, un sénégalais avec une forte personnalité. Lui et Mr C s’opposaient souvent au chef de service, mais ils ne se laissaient pas faire.
La journée se passait entre le tri des documents du jour et les visites dans les rayons du magasin. On ne peut pas dire que c’était un travail harassant et les horaires me laissaient pas mal de temps libre. Entre la musique, le sport et le reste, j’étais bien occupé en dehors de mon temps de travail.
Dans les rayons, je côtoyais des gens qui avaient, pour certain, un fort caractère et auprès desquels il fallait s’imposer pour obtenir les informations souhaitées.
Bien sûr en plus des cadres de rayons, je rencontrais les vendeurs et les démonstrateurs. Avec certains, les relations étaient très amicales et nous partagions de bon moments à discuter de choses et d’autres. J’en revois certains dans les pages des bulletins…
Nous étions souvent en relation téléphonique avec l’entrepôt d’Ivry et son « Client service ». Il y avait là quelques énergumènes gratinés, mais les relations étaient excellentes.
On avait parfois l’impression d être dans une pension de famille, avec un climat somme toute, bon enfant.
Pour mon premier emploi, je n’ai pas vraiment été malheureux. J’ai ensuite changé de service. Mais ça, c’est une autre histoire…
Mémoires du BHV : Didier Zellvégre et le Casage 1/2
Didier, j'ai l'impression de t'avoir toujours connu et pourtant.... Parle nous de ta carrière.
"Ma carrière a débuté en 1972 à 19 ans...J'ai travaillé 7 ans dans ce premier poste, puis 6 ans au BDN (Bureau des nomenclatures) avant de faire un FONGECIF sur 9 mois pour préparer un BTS Informatique.
J'ai ensuite intégré la Direction Comptable sous la direction de Y. de Lambilly qui m'a fait passer à l'encadrement quelques années plus tard.
J'ai ensuite pris le poste de Correspondant Informatique, puis j'ai mené le projet de passage à l'Euro pour le BHV.
En 2004, j'ai intégré les galeries Lafayette, toujours à la Direction Comptable, pour terminer en 2011 comme responsable du Domaine Achats."
Didier : ce mot Casage ? Curieux, non ?
Le mot "Casage" vient des casiers en bois et du travail de tri/rangement dans des cases
Didier : Parle nous de ce casage, tes impressions de jeune arrivé au BHV.
LE CASAGE – mes premiers pas
Je venais tout juste d’obtenir mon bac et je devais trouver du travail. Après avoir visité quelques places de Paris, j’arrivai au BHV.
Un court entretien suffit pour que mon interlocutrice me dise : « Eh bien c’est d’accord ! Vous commencez mardi. Vous serez affecté au service du casage». Elle s’appelait Maddy Verdon…
Le service travaillait du mardi au samedi. Je me disais que c’était bien d’avoir son lundi. Cela permettait de faire pas mal de choses.
Le mardi suivant, je me présentai donc à 8 h précises pour mon premier emploi.
Les horaires étaient stricts : 8h – 12h 12h45 – 16h45
Le service était situé derrière le quai de réception des marchandises, au fond d’une cour sise au 14 rue du temple.
Le chef de service s’appelait André Gauthier et son accueil fut un peu distant. Il faut dire que cheveux longs, pantalons « pattes d’eph » et blouson de cuir de moto faisaient partie de mon personnage, il est vrai peu engageant. Lui qui était en costume trois pièces, cela devait heurter sa sensibilité…
Je me souviens de cette odeur de vieux lino et de bois ciré du service.
Un petit coup de blues m’envahit soudain et je me demandais ce que je faisais là !
Le sous chef ou chef de file s’appelait aussi M. Gauthier, mais lui c’était Jean. Il portait une blouse bleue marine avec des poches sur les côtés. Sous des abords bourrus, il cachait en fait une âme sensible et un cœur d’or, ce qu’il prouva beaucoup plus tard.
La mission du service :
C'était le suivi des commandes passées par les Collectivités en général. Elles étaient gérées par le service DHC (Département Hôtels Collectivités) et bénéficiaient d’un escompte de 10% sur leurs achats.
Il fallait surtout s’occuper des commandes concernant les marchandises non disponibles qui faisaient alors l’objet d’un « Notage », autrement dit une réservation sur la prochaine livraison fournisseur.
Ce notage était glissé dans un carnet « DHC » puis positionné dans une case en bois selon un certain ordre.
J’étais employé comme « réclamateur » et devais relancer les rayons pour savoir où en était le fameux notage, dans combien de temps la marchandise serait livrée.
Le service s’occupait également des achats effectués par les employés pour les marchandises à livrer. On établissait alors un petit livret bleu (ou vert ??) qui était lui aussi positionné dans une case avant traitement de réclamation.
Ce qui me plaisait, c’était de vagabonder dans le magasin pour aller rencontrer les acheteurs, les chefs de vente, les chefs de rayon, etc…J’en profitai toujours pour passer au rayon Disques pour voir les nouveautés.
Petit à petit je connaissais le magasin par cœur du sous sol au 6 ème étage.
Je connaissais même les différentes parties des sous sols, même « l’église ».
(Didier, Bravo car plus d'un s'y est perdu....)
Je finis par connaître aussi la majeure partie des acteurs du magasin avec qui j’avais instauré une relation de confiance.
Je suis resté 7 années dans ce service qui a subi au fil des ans de profondes modifications pour finalement disparaître.
Plusieurs responsables se sont succédés à la tête du service et j’ai même retravaillé avec certains d’entre eux quelques années plus tard…
La vie du service, les collègues et les anecdotes croustillantes feront l’objet d’un autre article.
Tout comme mon changement de service, c’est une autre histoire.
Finalement, je garde de cette période un souvenir ému et le « casage » restera longtemps dans ma mémoire.
Merci Didier pour cette partie d'Histoire du BHV, un peu sortie de nos esprits et rendez-vous pour la suite dans un prochain article.
Il est vrai que 1970/72 étaient des années encore chouchou.
Les chanson de Claude François : le Lundi au soleil ou il ya du soleil sur la France de Stone et Charden nous laissaient à notre esprit vagabond...