Mémoires du BHV : Mon premier job, par Alain Dégranges 2/5
Combien de cadres sont passés par le 3éme étage... Revêtement de sol, Mur,
Bâtiment, Peinture...Vendeurs, secrétaires de rayons, ils ont évolué par la promotion intérieure au statut d'encadrement, par leurs compétences et leur savoir-faire. Alain est l'un d'entre
eux.
En 1954 mon premier emploi sera vendeur au sous rayon « Toiles cirées », alors placé
au 3éme étage entre le revêtement de sol, le bâtiment, et le meuble de cuisine. (Actuellement occupée par une partie du Rayon Ménage). Le rayon Bâtiment était alors dirigé par un homme petit, trapu et costaud : Monsieur Poutier, alors que le revêtement de Sol : (Linos et moquettes) l’était par Monsieur Collignon qui gérait aussi la toile cirée aidé de Monsieur Pérènes.
C’est en vendant de la toile cirée que je rencontre pour la première fois le grand comédien : Jean Marais. C’était pendant l’heure de table et le rayon était peu fréquenté :
Je reconnais Jean Marais au milieu d’une demi-douzaine de jeunes hommes. Il est grand, les épaules larges au milieu de sa cour. Je m’approche et propose mes services à ces messieurs qui regardent les toiles cirées. L’un d’entre eux me dit qu’il cherche un joli nappage pour sa péniche. Je me mets en quatre afin de leurs proposer quelques dessins originaux. A chaque instant Jean Marais s’adresse à sa garde qui me répète ses propos avant de lui répéter ce que je viens de dire à voix haute. Curieux personnage ! Jamais la vedette ne m’a adressé la parole en direct. J’ai tout de même fini par leur vendre 1,30 m de toile cirée et j’attends encore aujourd’hui le simple merci que j’étais en droit d’espérer ! Personne n’est parfait !
En décembre 1955, je pars au service militaire pour 18 mois.
C’est en février 1958 que je retrouve mon rayon et suis affecté au rayon revêtement de sol.
L’acheteur n’est plus le même et c’est Monsieur Foury qui en est l’acheteur, sa secrétaire s’appelle Madame Pierrard. Le Père de Monsieur Foury travaille également au magasin, d’abord à Ivry puis à la réception de la rue du Temple.
Je me souviens encore de ce matin à 9h où, alors que les clients n’avaient pas encore pénétrés dans le magasin, une annonce forte par la sonorisation générale nous annonce le décès de Monsieur Marchand, Directeur Commercial, l’émotion fut vive.
Photo (1953-1954) de J Delefosse: "Maurice Marchant recevant la légion d'honneur ."
A gauche Georges Lillaz(DG), de dos H Viguier(PDG), Maurice Marchant et son épouse.
Monsieur Clavel le remplacera et quelques années plus tard, il sera remplacé à son tour par Monsieur Gaudin.
Au Revêtement de sol, on commence à vendre les carreaux de Gerflex et les dalles Nairn.
Après quelques semaines, me voilà affecté à la seule Bergerie du rayon, à la vente des dalles, des colles et accessoires nécessaires à la pose des revêtements. Notre concurrent en ce domaine est « la Pointe Rivoli » où je pars souvent en comparaison.
Au bout d’une année, me voici proposé pour suivre le stage de la promotion intérieure.
A suivre....
Mémoires du BHV : Le magasin de mon entrée en 1954 par Alain Dégranges 1/5
Passons aux récits d'Alain Dégranges qui de son entrée au BHV à la promotion des ventes a bien des choses à nous raconter, je vous laisse découvrir cette mémoire vivante du BHV ! C'est extra et super intéressant!
Rentré au BHV en 1954, j’ai eu la chance de connaître une grande partie des anciens qui avaient fait du magasin, ce qu’il était à ce moment-là et de participer à partir de 1960, à la révolution commerciale qui a vu se créer le service du « Marketing » et arriver en nombre les jeunes diplômés des grandes écoles commerciales qui ont permis à notre grande maison de passer brillamment ce cap difficile pour devenir l’un des leaders du commerce moderne.
Je vous propose pour ce premier article de vous raconter ce dont je me souviens du magasin d’avant 1960.
A mon arrivée le BHV est une entreprise familiale, le grand patron s’appelle : Henri Viguier que l’on peut croiser dans le magasin où il connait un grand nombre d’anciens employés.
C’est un grand commerçant et on voit son épouse, faire régulièrement ses courses dans le magasin. C’est ainsi qu’il me fut raconté par un électricien, qu’un jour, désireux de mettre un nouveau fil à une lampe de chevet comme le lui avait conseillé le chef électricien, il demande un métrage qui parait bien court. Le vendeur fait remarquer à Monsieur Viguier que 50 cm de plus lui semblerait nécessaire, mais notre grand patron qui était très économe lui fait remarquer que « si le fil est vraiment trop court, on peut aussi rapprocher le chevet de la prise de courant ».
Une autre fois, alors qu’il montait par le nouvel escalator central, il reçoit une flèche en papier qu’avait lancé une vendeuse du rayon voisin. Il se précipite alors dans le bureau de l’acheteur et lui ordonne de mettre à la porte la coupable, puis se ressaisissant, il demande au Chef de Rayon acheteur : « C’est une bonne vendeuse ? Est-ce qu’elle fait du chiffre ? L’acheteur embarrassé lui répond alors : « C’est l’une de mes meilleures vendeuses et je la regretterais ». Alors Monsieur Viguier après avoir repris son calme, lui dit : « Dans ce cas, gardez-là ! …» et il reprend l’escalator pour monter à son bureau. Ces courtes histoires nous révèlent le personnage : Un bon patron qui donne l’exemple d’une économie bien comprise.
Avec messieurs Georges Lillaz, René et Gérard Boulot, la famille est propriétaire de la plus grande partie des actions du magasin. A la direction du magasin, nous y trouvons Monsieur Marchand. La direction administrative m’était moins connue, le jeune vendeur que j’étais étant résolument tourné vers la vente.
Les chefs de groupe, comme on les appelait, se partageaient les grandes familles de rayons. Chaque rayon était géré et dirigé par un acheteur assisté d’un chef de ventes, lui-même aidé d’un ou plusieurs seconds.
Les acheteurs bénéficient d’une grande liberté dans leur rayon et ont une autorité qu’on ne peut leur contester. Mais en 1960, jeune cadre affecté à la promotion des ventes au service « implantations », je suis chargé de rencontrer l’acheteur de la coutellerie afin de lui montrer le plan que nous proposions pour réduire son rayon de quelques m² afin de donner un peu de surface supplémentaire à un rayon voisin saisonnier. J’ai déployé des trésors de diplomatie, mais ce vieil acheteur ne voulut pas entendre un seul mot et je dus fermement saisi par le bras, monter jusqu’au bureau de son chef de groupe en sa compagnie ! Le chef de groupe lui explique alors que dans la nouvelle organisation du magasin, les implantations, les meubles et marchandises étaient maintenant prévues et organisées rationnellement par la Promotion des Ventes, dont j’étais l’un des rouages. Son dépit fut très grand et je crois qu’il m’en a voulu jusqu’à sa retraite qui n’était pas trop éloignée !
A suivre!....
Tant attendu : Jean-Pierre Franssens 3/3
Reprenons notre entretien:
Jean-Pierre, effectivement il y a les Omnisports inter-établissements, mais tu as éveillé notre curiosité sur cette année 1997. Que s’est-il passé ?
Un jour, du 2eme semestre 97, deux hommes se sont déplacés de Rivoli afin de me rencontrer. Je pense qu’auparavant, ils avaient informé Patrick Richard successeur de Gérard Bellec à la direction du magasin.
Patrick Richard, lors d’une discussion sur les activités sportives au sein de l’entreprise, m’avait dit-« Vous, Franssens, un jour, vous finirez secrétaire Général-(sous entendu, de l’US BHV). Eh bien cher Patrick, votre prédiction s’est avérée exacte, Aimé Calandri et Michel Bindault venaient ce jour là me demander de revenir sur Paris et de prendre avec Michel, le secrétariat Général.
Après réflexion…très courte…et…l’accord de Lucie, mon épouse, j’ai accepté. Les premiers jours de 1998, j’ai rencontré Monsieur Jean-Pierre Boulot qui m’a fait part de sa confiance. Il me faut un poste commercial : Je suis nommé au poste de chef de rayon, adjoint auprès d’Elisabeth Durantel Durantel aux rayons Ameublement-Décoration textile. Ce poste était difficile à concilier avec mon activité à l’US BHV, ainsi très vite, je rejoins l’équipe « Collectivités » de Michel Bindault comme Assistant, le 1er septembre 1999.
Il est bien évident que la gestion des deux postes devint plus aisée.
Premier numéro du magazine d’information : « Le sport »
L’équipe :
Mais... La reprise des Galeries Lafayette s’est concrétisée. Les assistants réfléchissaient aux nouvelles propositions….démission ?...nouveau contrat… ? Pour moi compte tenu de l’US BHV la question ne s’était pas posée. Je suis resté BHV et j’ai continué à m’ « occuper » : Du Médical avec l’ami et acheteur Emmanuel Colin, et, des Artisans qui, pour très peu de temps restèrent encore, sous BHV Collectivités.
Cette situation ambiguë ne pouvait durer. Michel, à l’été 2000 prend son droit à la retraite et durant les derniers mois de 2000 avec Serge Roussard et Evelyne Boudot, nous continuons à gérer les 400/500 membres animant les 17 sections sportives.
Cette situation me provoque une démotivation et je l’ai honnêtement exprimée. Alors, avec un accord à continuer la gestion de l’US BHV de l’extérieur, le temps d’une réorganisation, j’ai quitté le BHV au 31 décembre 2000.
Je tiens à remercier, Serge qui est en retraite et Evelyne qui ont continué à œuvrer au secrétariat contre vents et marées.
Anticipons, pour clore mon histoire. C’est en 2002 où début 2003 ? Que l’on trouve une personne en mesure de me remplacer. Il s’agit de Georges Ehleringer aidé de Serge, tous deux en retraite à présent et Evelyne toujours en activité à ce jour.
Alors maintenant, Jean-Pierre, pourrais-tu nous présenter les différentes sections de l’US BHV, et quelques anecdotes où autre chose d’important à ajouter?
Bien entendu cette demande fera l’objet d’autres « News », mais auparavant j’aimerais vous présenter le « cycle » de la revue d’information régulière des activités. Rappelez-vous…..La première couverture du « Dans les roues »
Seul, Monsieur Aimé Calandri pourrait nous informer sur la première composition.
Cette couverture a évolué en Septembre 1991 avec un dessin de Louis Guével, un artiste aquarelliste talentueux des peintres du Marais.
Ensuite nous arrivons à l’automne 1996 avec une nouvelle présentation dont le dessin est signé Roger Bokobza du secteur Marketing.
Peut-être est-il aussi le créateur du petit personnage célèbre qui caractérise le mouvement ? Je ne peux l’affirmer mais Aimé ou Roger pourrait nous le confirmer.
Ensuite la saison 98 arrive et la pochette va changer. Le petit personnage est conservé, la diffusion est annuelle contrairement aux précédentes revues qui étaient semestrielles.
La notion « Bulletin périodique de la section cycliste » disparaît pour laisser place à « Le Sport » tout simplement. Le dessin reflète les diversités du sport et si vous me le demandez eh bien…Oui, il est de « JiPé.fr. ».
Compte tenu des dates évoquées précédemment, le dernier bulletin confectionné « de mon temps » est de la saison 2002. Après…je n’en ai aucune nouvelles.
Jean Damien Leveau est un jeune homme, il entre un jour de l’année 2000 dans le bureau du 18 Verrerie où se tient le secrétariat de l’Us Bhv. Evelyne, Serge et moi-même le recevons courtoisement et l’écoutons. En tant qu’étudiant à l’Université Paris IV-Sorbonne, il prépare une maîtrise sur les Grands Magasins parisiens des années 1920-1930 et compte sur nous pour lui ouvrir les portes d’archives de cette période tant en commercial qu’en activités sportives et sociales.
Nous l’avons aidé au maximum durant un grand laps de temps et nous l’avons eu comme visiteur fréquemment. Son travail avançait bien et puis, par la force des choses, il a poursuivi sur d’autres sites. Dès son travail « L’œuvre sociale et artistique des Grands Magasins parisiens dans les années 1920-1930 » terminé et présenté à la session de Juin 2001, Jean Damien a eu la gentillesse de nous envoyer les 175 pages reliées de ce mémoire et nous le remercions très sincèrement.
A ce jour, j’ai retrouvé Jean Damien et l’ai contacté afin d’avoir son accord sur la diffusion de parties de son mémoire. Je lui ai demandé une photo et un CV. Il a accepté et dès lors m’a envoyé 19 messages d’archives complémentaires.
Qu’il soit remercié pour cette ouverture et je vous laisse, grâce à ce réseau, la joie de découvrir les archives de notre BHV et peut-être d’autres magasins sur des sujets intéressants, à travers Jean Damien.
....A propos du CV de Jean Damien
Précision sur Jean Damien,
Toute personne souhaitant entrer en contact avec lui, fera sa demande à l’aide de ce blog.
« Ex archiviste spécialiste de l'organisation et de la mise en valeur des archives historiques des entreprises de moyenne et grande taille avec mise en avant et valorisation du patrimoine historique des dites entreprises via des partenariats avec des musées, collaboration avec des journalistes et communication interne et externe sur le passé de l'entreprise cliente.
Utilisation des archives en terme de communication image (exemple des fonds de caisse des Galeries Lafayette mis en avant via l'utilisation graphique de la coupole du magasin Haussmann et même coupole déclinée en sacherie.) et si possible en terme de produits dérivés (exemple de Michelin à suivre...).
Désormais gestionnaire dans le secteur de l'administration de biens. »
A suivre…..dans quelques semaines !
Suite de Tant attendu : Jean Pierre Franssens 2/3
Jean-Pierre nous n’ignorons pas que tu as œuvré aux activités sportives du magasin de Montlhéry, puis au sein de l’US BHV. Peux-tu nous évoquer ces actions ?
A partir de 1973, je me remets au vélo et m’entraîne sur les routes de Beauce, car nous avions déménagé dans les alentours d’Etampes. Très vite lors de mes entrainements, je fais la connaissance d’autres amateurs et m’inscris au club d’Authon la plaine. C’est un petit club avec lequel j’ai découvert mes premiers dimanches matin au sein d’organisations locales. Les 100kms deviennent fréquents. J’ai même fait une course à Etampes, et ce sera la seule.
Au BHV Montlhéry, il y a des cyclistes de tout poil ! Des jonctions se font et déjà un petit groupe se forme.
Tout cela se passe à mon retour de Belle Epine et de 1981 à 1985 cette situation va perdurer. Pour diverses raisons à ce moment le club d’Authon décide en assemblée, de se dissoudre. Ils sont toutefois à la recherche d’un autre club.
Devinez maintenant, ce qui a pu se faire ? Eh bien, vous avez gagné !
Je contacte Aimé Calandri et lui demande les possibilités d’accueil. Sa réponse positive me permet de proposer au groupe orphelin d’une vingtaine de membres de s’inscrire à l’US BHV.
Après cette acceptation et dès lors, la section cyclo de Montlhéry était créée.
A cette section s’ajoute tous les passionnés de la petite reine et le groupe se présente aux Brevets cyclos annuels organisés par Aimé
De plus, malgré les murs qui existaient entre les départements au sein de la Fédération Française de Cyclotourisme, je décidai de m’inscrire au calendrier des organisations clubs de la FFCT.
Difficile de trouver un dimanche libre, mais nous y arrivons.
La Direction du BHV donne l’accord, après de nombreuses conditions de sécurité, à l’organisation des inscriptions et départs sur le parking. C’est parti !
La première journée a été modeste, mais très vite le Club Montlhéry devient une des meilleures matinées, d’une part de par sa situation centrale et d’autre part de nos moyens en ce qui concerne l’assistance, les ravitaillements, les parcours et surtout le nombre des récompenses
Nous compterons les participants : entre 400 et 500 cyclos représentant de nombreux clubs du sud Ile de France.
Dans un édito d'Aimé Calandri "Dans les roues" de l'automne 1986, on pouvait lire:
"...Cette comparaison franchement utopique m'a pourtant trotté dans l'esprit tout au long de l'été.
D'une part la grande Amérique: Atlanta...Tout avait était pensé, organisé... 30 000 personnes au service des jeux du centenaire.... Et ce fut d'entrée un fiasco, la gabegie permanente.....
De l'autre, la volonté d'un homme, au départ seul. Créer "Une cyclo du dimanche matin", pour renvoyer l'ascenseur, promouvoir son club, son entreprise BHV; Un travail énorme pour une timide participation. Mais un moral sans faille, pour améliorer sa participation au fil des années et ainsi en faire-avec à présent une équipe performante- une des randonnées les plus courues de l'Ile de France. Des compliments venus de toutes parts couronnent une réussite qui se veut modeste.
Telle est l'histoire de Jean-Pierre Franssens dans l'histoire de Montlhéry."
Un autre édito de 1987 d'A Calandri "Dans les roues" à découvrir!
Vous ne connaissiez pas Jean-Pierre, pour certains? .... Voilà une solide description, qu'en dis-tu, Jean-Pierre?
Je remercie Aimé pour ces bons mots, mais ma modestie est mise à dure épreuve.
Photo ci-dessous ;
Trophée du meilleur magasin remis par Aimé et Monsieur Jean-Pierre Boulot)
Rassurez vous l’US BHV n’est pas que le vélo ! Et nous allons le retrouver par la suite…. Il y avait 20 sections sportives et plus de 700 membres.
Pour l’instant, je suis toujours à Montlhéry et nous avons vécu 10 années formidables dont je vous conterais quelques évènements intéressants.
Nous voici arrivé en 1997.
A suivre..... et
Merci Jean-Pierre!
Un nouveau membre tant attendu : Jean-Pierre Franssens
Nous allons suivre notre collègue Jean-Pierre dans un petit interview sur 2 articles, puis nous le retrouverons un peu plus tard sur le sujet de l’Union Sportive du BHV BHV d'hier!....
Jean-Pierre Franssens, peux-tu nous intéresser à ton accession au monde du grand magasin et si tu veux bien, ton parcours ?
Tout d’abord, bonjour à tous. Il est toujours un peu troublant de se présenter soi-même. La réaction est soit trop modeste, soit…l’oubli volontaire, soit une certaine prétention. Alors je vais essayer d’oublier ces trois réactions et de présenter le plus simplement possible mon vécu.
Montparnasse, le carton sous le bras, me voilà en 1965, après avoir « gribouillé » durant 4 années-coupées par un an de service militaire- à l’Académie Charpentier de la Grande Chaumière. Avec un modeste diplôme d’architecture-décoration je me suis lancé à la recherche d’un emploi. Trois difficultés se présentent : un diplôme qui reste modeste, n’étant pas une grande école nationale, je suis sans expérience professionnelle et je suis Belge, donc avec l’obligation d’avoir une carte de travail. Hors pour avoir cette carte il me faut un employeur…..Et c’est le chien qui cherche à se mordre la queue.
Un jour, lors d’un entretien dans un grand magasin, que je ne citerais pas, j’ai lancé mon carton à dessin à la tête du chef du personnel qui me proposait un poste d’emballeur à la table aux paquets au service province. Après mon évacuation par la sécurité, je n’ai pas compris pourquoi il ne m’avait rien proposé d’autre !!!
Cette situation m’a appris la modestie et m’a servi par la suite.
Le rendez-vous clé a été le BHV. Un homme Monsieur Dumontelle, m’a écouté, a compris le problème et m’a fait un certificat d’embauche de façon à ce que je puisse obtenir cette fameuse carte de travail. Grand merci Monsieur.
Le 1er octobre 1965, je rentrai au rayon LS, Literie Siège, dont le chef de rayon acheteur était Monsieur Bombe de Villiers aidé de Monsieur Millet, chef de vente et Monsieur Le Vigouroux, second. C’est avec cette équipe que j’ai forgé mes premières expériences commerciales.
Mon poste était vendeur étalagiste -non reconnu par Monsieur Lebée- car je n’avais pas été embauché par lui. Ce sont les 3 où 4 étalagistes de Monsieur Dupont au Meuble qui me servaient de relais pour obtenir les accessoires nécessaires à la mise en situation des salons. C’était, pour mémoire le développement des banquettes clic-clac et des canapés-lits.
En 1967, après la saison « jardin » de Montlhéry, ce nouveau magasin ferme en hiver pour travaux en extension avec une ouverture prévue en mars 1968. Compte tenu que je demeurais à Arpajon, très proche j‘ai fait une demande de mutation. Là, Monsieur de Villiers, comme Monsieur Dumontelle me précisent…..Même comme vendeur ?
Rappelez-vous ma première expérience. J’ai répondu : -Messieurs, à n’importe quel poste.
Le 1er février, j’étais stagiaire cadre et le 9 mars, j’ouvrais le secteur ameublement-décoration de Montlhéry sous les ordres de Monsieur Chammah le directeur et en compagnie de Monsieur Benoit.
Le BHV, m’avait proposé un petit pavillon à 9 kms, que, avec Lucie mon épouse nous avons acheté avec l’aide du 1% patronal, entre autres. Vous voyez le BHV était devenu pour moi, ma Société et je l’ai servie jusqu’en 2002. Fin de l’introduction.
- Jean-Pierre, te voilà à Montlhéry en mars 68 pour une longue période.
Mai 68 est intervenu peu de temps après l’ouverture. Comment avez-vous géré cette période?
Ensuite, peux-tu nous présenter les faits marquants de ta carrière ?
J’ai lu dans les pages précédentes que Montlhéry, n’avait pas fermé, en mai 1968. En effet, nous avons fait du chiffre d’affaires durant toute la période. Pour ce faire, il fallait que le personnel puisse venir travailler. A la campagne et de surcroit à Montlhéry, seule la voiture en était le moyen. Mais l’essence était rare, voire inexistante. Sur le parking il y avait 2 pompes et au début des conflits, les cuves étaient pleines. La Direction a décidé de les fermer au public et ainsi de réserver le carburant au personnel et très vite à des voitures de Rivoli. Les pleins se faisaient après la fermeture du magasin et du parking qui comportait 4 entrées équipées de gros portails métalliques.
Curieusement, le personnel changeait de voiture fréquemment et même venait parfois avec des taxis et des ambulances.
Ce trafic n’a pas échappé aux riverains dont les fenêtres plongeaient sur le parking. Nous avons eu droit à quelques émeutes et de peur d’une réquisition, nous avons empli des cuves de fuel que nous avions en stock-vente. Ainsi nous avons pu tenir jusqu’à la fin du conflit.
Une coupe de cheveux digne de la période!
En 68, la photo ci-jointe montre la mode des cheveux longs pour beaucoup de jeunes. Commercialement cela n’a pas duré longtemps.
Je vais passer très vite car je ne vais pas raconter ce que la plupart des membres inscrits ont vécu commercialement.
De temps en temps à Montlhéry, on s’envoyait en l’air!
Je ne me souviens plus de l’occasion, mais un baptême de l’air avait été mis sur pied pour quelques membres de l’encadrement. Il s’agit de la seule photo que je possède où sont représentés de gauche à droite, Monsieur Brisset, ex second du MB Rivoli, votre serviteur, un personnage bien sympathique qui a quitté la société très vite pour une chaîne alimentaire et dont je ne me souviens plus du nom et enfin Monsieur Chammah lui-même.
Nous avons survolé le secteur et vu d’en haut notre vieux marché de l’après guerre. Ses lancés de voute en béton était tout à fait révolutionnaire à l’époque et semblaient être créées avec la technique du marché de Royan -1950-1956, que j’appelais, parachute. Il y avait encore l’horloge et les matériels de pesées au 1er niveau qui ne couvrait que peu de surface.
Photo satellite –Bhv Montlhéry 2003
J’ai quitté Montlhéry pour Belle Epine, de 1978 à 1981, avec Gérard Fradin, directeur et Messieurs Prévost et Bouvier. Je suis arrivé à ce stade, lors de mon retour à Montlhéry, au grade de Chef de Département – Two Be One……or not Two Be…- statut que j’ai conservé jusqu’en 2000.
A suivre......
Réclamation BHV Montlhéry 1969
Je vous l’avais promise…Cette réclamation d’une cliente de Montlhéry plutôt puriste ;
Elle est professeur d'anglais et habite Palaiseau.
Nous sommes en 1969 et le terme de Jardinerie n’existe pas encore en France !
J’en profite pour vous dire que le bulletin semestriel a été envoyé à chaque membre par courriel. Si vous ne l’avez pas reçu, me contacter. CD
10 mars 1969
Monsieur,
J'ai donc trouvé dans ma boîte aux lettres cette feuille publicitaire dont je vous joins un morceau. J'espère que vous me pardonnerez de vous écrire deux ou trois réflexions au sujet de votre "garden center".
Vous faites une grosse faute en anglais, vous auriez du écrire :
" gardening center" : Centre de Jardinage, gardening est un participe présent'....
I am gardening : je jardine'
I lire gardening : j'aime jardiner.
Gardening tools : instruments de jardin.
Gardening jeeps you healthy : le jardinage vous garde en on ne santé
En écrivant Garden Center, je n'y mettrais pas de trait d'union, vous écrivez que vous vendez des jardins.
Les clients du BHV de Paris sont des primaires ignorant tout de la langue anglaise. J'imagine que les clients de Montlhéry sont encore plus ignorants.
Il faut bien reconnaître que la grosse masse de la société de Consommation qui reste contestée est une masse de clients sans idéal intellectuel, sans beaucoup de goûts livresques. Peut-être, ne devinent-ils pas ce que vous voulez annoncer avec votre "garden center".
Enfin oserais-je vous rappeler que voilà des mois que l'on fait une campagne du français pur en France. Nous devrions utiliser un Français correct au lieu d'un anglais fautif, incompris et dans tous les cas, toujours mal prononcé. Je me permets ces remarques, car je suis moi même licenciée d'anglais.
Je pense que l'on doit parler, l'une ou l'autre langue et que l'on doit bien éviter ce jargon qui mélange toutes les langues pour une meilleure publicité.
Dans l'espoir que vous ne m'en voudrez pas, je vous adressé monsieur mes salutations très distinguées.
Merci à Jean Delefosse pour ce document.
Rentrée Littéraire: Philippe Besson "De Là on voit la mer"
Philippe, membre de notre réseau sort un nouveau livre aujourd’hui. C’est avec joie que nous l’accueillons. Je ne l’ai pas encore lu, aussi je vous propose donc la synthèse de Julliard, l’éditeur.(En attendant de recevoir la critique d'un lecteur du réseau)/
Philippe qui navigue entre la France, l’Italie et les USA est venu nous livrer ce petit message : « "De là, on voit la mer" est le roman d'une femme libre qui, à la faveur d'un voyage en Italie, doit reconsidérer toutes ses certitudes. J'espère que les anciens du BHV retrouveront un peu du jeune homme qu'ils ont peut-être croisé au début des années 90 dans cette histoire de temps qui passe. »
Merci Philippe et nous souhaitons beaucoup de succès à ce nouveau roman.
Habituée à manier la fiction et à dominer le réel, une romancière part travailler en Italie sans imaginer que des accidents vont venir bouleverser le cours de son existence et l'obliger à s'interroger sur ses choix, ses renoncements, ses attentes.
Louise, 40 ans, part s'installer dans une villa en Toscane pour écrire son roman. Elle abandonne à Paris son mari, François, meurtri mais résigné. À Livourne, ville portuaire ou règne une chaleur écrasante, tout l'enchante : la qualité du silence, la mer partout présente, l'incessant ballet des ferries vers les îles. Et cette parfaite solitude que seule vient déranger la présence discrète et dévouée de Graziella, la gouvernante qui s'occupe de la maison. Louise n'a jamais connu un tel sentiment de plénitude. Elle écrit l'histoire d'une femme qui doit réapprendre à vivre après la disparition de son mari. Les mots viennent à elle tout naturellement.
Un jour, un jeune homme sonne à sa porte. C'est Luca, le fils de Graziella. Élève à l'Académie navale, il porte ses vingt et un ans avec une grâce insolente. Jamais Louise n'aurait pu envisager d'être troublée par un garçon de cet âge. Tenter de résister au charme de Luca serait pourtant aussi vain que de vouloir échapper à la moiteur de l'été. Au moment où elle cède à la sensualité de ce corps qui l'attire, elle apprend qu'un accident de voiture a grièvement blessé son mari. Fiction, fantasme et réalité se télescopent, mais dans quel but ? Louise doit se rendre au chevet de François, plus vulnérable que jamais. Forte de cette ferveur inattendue qui lui a ouvert les yeux, elle sait que l'instant est venu d'affronter tous les mensonges accumulés avec les années, quelles qu'en soient les conséquences...
Il y a des paysages dont la simplicité peut éclipser tout ce qu'on avait contemplé jusque-là, des retranchements volontaires qui vous révèlent à vous-mêmes, des rencontres qui ne peuvent se produire que lorsqu'on a fait le vide autour de soi. Roman sur la solitude nécessaire de l'écrivain, une solitude ni oppressante ni douloureuse, mais émancipatrice, De là, on voit la mer est une ode à la liberté, celle qui implique de faire des choix, de sacrifier ce qui n'a plus de raison d'être, liberté sans concession, qui peut sembler brutale, égoïste et déterminée, mais qui permet seule de créer, d'aimer à sa guise, de tenir la barre de son existence sans se soucier des préjugés ni des vents contraires... Un magnifique portrait de femme, tranchante et résolue, larguant progressivement les amarres, s'affranchissant de tous ses liens pour voguer sereinement vers une destination connue d'elle seule.
Dernier article sur Philippe :
http://www.rezo-bazar.com/article-philippe-besson-retour-parmi-les-hommes-66878515.html
Meilleurs vœux 2013
En ce début d'année, les ambassadeurs et moi-même, voulons présenter à chacune et chacun d'entre vous, nos meilleurs vœux pour cette année 2013, pour vous, vos proches et toutes celles et ceux qui vous sont chers.
Pour certains d’entre vous, l'année 2012 a connu des jours difficiles. Nous souhaitons que ce réseau, permette à ceux- là d’être soutenus dans les périodes éprouvantes et ainsi que nul ne soit oublié.
Une année aux jolies couleurs, comme cette photo prise à Bordeaux.
Souhaitons que 2013 soit une année qui cesse de diviser notre société, qui reconnaisse la valeur du travail, où les hommes se sentent respectés ;
Que cette année 2013 soit aussi, au sein de notre réseau : synonyme de bonheur, succès, bonne santé et prospérité pour chacune et chacun d’entre vous.
Bien à vous.
Christine
De 2012 à 2013…. D’une rive à l’autre, illustrée par ce futur Pont au Port de la Lune !
Le pont levant "Jacques Chaban-Delmas", de 433 m de long et 110 m de large, le septième enjambant la Garonne à Bordeaux, sera ouvert au printemps prochain.
C’est un pont extraordinaire où le tablier central se lèvera sur 110 m de large, jusqu’à 53 m de haut pour laisser passer les paquebots de croisière et les immenses voiliers....
On en reparlera!....
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