Crazannes en Charente par Jean-Pierre Franssens 3/4
Retour par voie d'eau à Port d'Envaux.
Avant l'accotement, à votre droite le château de Panloy. Il fait partie du « chemin de la pierre». Il s'agit d'un château du XVème Siècle reconstruit en 1770 en architecture Louis XV. Les visites sont effectuées par les propriétaires eux-mêmes. Famille de Grailly qui gèrent ce bâtiment depuis 300 ans, Ils seraient descendants du Captal de Buch, Jehan de Grailly.
Leurs armes se retrouveraient sur une stalle de la chapelle St Georges de Windsor. Le titre de Captal vient du nom Captalat, province du sud comprenant, Arcachon, La Teste de Buch et Gujan-Mestras en Gironde.
Le château du " Chat botté"
A 4000 pas de Port d'Envaux, nous atteignons au sein de sa bourgade, le château de Crazannes, Comme je vous l'ai présenté en entrée de sujet, il est du XIV/XVème, construit en Pierres de Crazannes, ce qui s'imposait.
Sa chapelle romane servait de lieu de culte aux habitants avant leur nouvelle église au village en 1874.
Entouré de douves en eau, un super donjon et un pigeonnier. Une aile de 1565 entre le donjon et le château n'a pas été reconstruite au moment de la restauration par le baron Roger de Chaudruc, en 1903. Il est le descendant des Chaudruc du XVIIIème siècle.
Ce château est au palmarès des plus beaux châteaux à visiter en France et il est classé monument historique depuis 1913.
Les visites ont pu commencer en 1962.
Il a accueilli les pèlerins de St Jacques de Compostelle, a été la résidence des évêques de Saintes, François 1er et Édouard de Woodstock, le Prince Noir y ont séjourné (pas ensemble!!).
Dans le courant du XVème siècle et durant 300 ans, le château est tenu par une famille nommée Acarie, en fait jusqu'en 1760 à l'arrivée des Chaudruc de Crazannes.
Une des filles Acarie au XVIIème épouse Jules Gouffier qui va rencontrer un visiteur, Charles Perrault, le bras droit de Colbert et contrôleur général de la surintendance des bâtiments du Roi Louis XIV (1663)
Perrault l'écrivain, le conteur, va se servir de Jules Gouffier pour créer le personnage du fils du meunier devenu Marquis de Carabas,
Une autre origine ?
En janvier 1553, le sieur Ancelin achète le château de Garde-Epée à Saint -Brice sur Charente au Marquis de Caravaz. Ce marquis aurait donc rencontré Charles Perrault du côté du château de Crazannes, puisque celui-ci garde officiellement le titre de « Château du chat botté ».
Il y a d'autres versions sur l'origine, laissons cela. Je crois pour ma part à Jules Gouffier car l'Histoire du Chat Botté dans les « contes de la mère l'oie -1695 » relate que le « Maistre chat » a par ruse obligé le Roi a habiller de ses habits le Marquis de Carabas, qui n'était que le fils du meunier du village propriétaire du dit-chat auquel il avait offert une paire de bottes, donnant les pouvoirs.
De ce fait Charles Perrault n'aurait pas choisi un Marquis de Caravaz existant, comme personnage. Ce raisonnement n'engagera que moi.
Ce merveilleux château sur « le chemin de la pierre » est donc celui du « Chat Botté ». Rappelons que le meunier devenu Marquis, épousa la fille du Roi ...Bravo le chat.
Une des moralités :
« Si le fils d'un meunier avec tant de vitesse
Gagne le cœur d'une princesse
Et s'en fait regarder avec des yeux mourants,
C'est que l'habit, la mine et la jeunesse,
Pour inspirer de la tendresse,
N'en sont pas des moyens toujours indifférents. »
Que cette célèbre histoire ne nous empêche pas d'admirer une flamboyante façade gothique, côté nord, conservée en état, malgré les différents sévices des révolutions.
Celle-ci est ornée de sculptures fantasmagoriques ou alchimiques sculptées dans la pierre de Crazannes.
Les 2 personnages du bas sont des Sarrazins en armes.
Il y a en outre les évocations de la terre, du feu, de l'air, de l'eau et du temps, genèse que nous allons retrouver plus avant.
Avant de poursuivre notre chemin de la pierre, portons un regard sur quelques intérieurs de ce château qui je pense mérite son attention.
A suivre...
Crazannes en Charente par Jean-Pierre Franssens 2/4
« Le chemin de la pierre …..sur l'eau »
Notre Gabarre à « Port d'Envaux » est à quai. Départ vers port « La Touche » où les pierres sont chargées. Nous descendons à présent la Charente, ce petit fleuve qui prend sa source à Chéronnac dans la Haute Vienne-Altitude 295m-Longueur 381 kms-
La gabarre va suivre les méandres du fleuve et vous faire découvrir Saint-Savinien, passer sous le pont, poursuivre jusqu'au pont de l'Houmée, pour atteindre Tonnay-Charente et enfin Rochefort.
Les ponts traditionnels qui empêchent aujourd'hui la navigation des voiliers sont de la moitié du XXème siècle, comme la fin de l'exploitation des carrières-1948-
En début de siècle, Le pont transbordeur du Martrou-1900-, et des ponts à travée montante sont construits.
Notre Gabare longe les quais de Rochefort et nous pouvons saluer à nouveau « L'Hermione », Un travail superbe, une reconstitution historique qui va enfin connaître son objectif,,,,les Amériques,,,le souvenir La Fayette et ensuite, le prestige.
Nous voici dans l'embouchure et pour terminer cette promenade lançons un dernier regard sur les aménagements défensifs au profit de Brouage, puis de Rochefort, contre nos envahisseurs, « amis » britanniques.
Il faut constater que nos ancêtres ont fait FORT..S, au pluriel et solide...en pierres de Crazannes...pourquoi pas ? J'ai déjà cité, Fort Boyard, Fort Sommité ou Liédot, Ré, Oléron ; et bien voici :
Fort Lupin, le plus près de Rochefort,
Fort de la Pointe ou Vasou,
Fort Fouras Vauban,
Fort Enet,
Fort de la Rade sur l'île d'Aix et
La Redoute sur l'île Madame.
A suivre.....
Crazannes en Charente par Jean-Pierre Franssens 1/4
Les beaux jours arrivent et notre ami Jean-pierre vous propose de découvrir les sentiers méconnus de la Charente, c'est avec plaisir que nous le suivrons pendant ces 4 semaines à venir. Des idées pour le printemps et pour l'été. CD
La première partie est très historique, la suite est promenade!
Sur la Charente, à 14 kilomètres au Nord-Ouest de Saintes,
CRAZANNES et PORT-D'ENVAUX,
deux villages « de pierres et d'eaux » nous proposent :
« LE CHEMIN DE LA PIERRE »
Au cœur de l' « Y » des temps modernes, au creux du « Lance-pierres » de « l'A(10)quitaine » et de « l'A(287) des oiseaux », les carrières blanches du temps passé. A la rencontre des pierres de Crazannes (...de « crazenn », une hauteur et « craeria », pierre de taille).
Il me faut partir du château, construit aux XIVème et XVème siècle, Il est à l'origine la propriété des seigneurs de Tonnay-Charente, puis il va changer souvent par les faits de mariages ou ventes. Je reviendrais sur ce château par la suite, mais pour le moment intéressons-nous à l'arrivée en 1760 Château de Crazannes des châtelains « de Crazannes » qui sont proches du roi, gentilhomme ordinaire de la chambre, chevaliers, capitaines et d'autres postes de gentilshommes.
Pour notre affaire, et bien ce sont eux qui ont apporté leur nom au village et port proche nommé « La Touche ....de Crazannes » dans un premier temps, puis, comme le château, Crazannes ...tout court. Je cite, de la « revue de Saintonge et d'Aunis » : « De temps immémorial, près de la moitié du territoire de la paroisse de Crazannes a été exploitée en carrières de pierres de taille,…Des villes entières ont été bâties avec la pierre, Hambourg, St-Sébastien notamment, et ce bloc fournit encore sans se lasser......La Belgique a restauré ses monuments et églises dévastés en 1914, » article de 1945.
D'autres réalisations ont été notifiées, le socle de la statue de la Liberté à New-York, une partie de la cathédrale de Cologne, Fort Boyard et le fort Liédot (île d'Aix), tous deux initiés par Napoléon 1er-sans oublier sur l'île sa propre résidence- la maison de l'Empereur.
Voici maintenant, pour situer notre affaire, quelques réglementations....1760, « L'article des carrières est sujet à des variations suivant que le seigneur permet ou non de careyer »... 1768 « de convention expresse, chaque ouvrier qui tire de la pierre à volonté dans un terrain sujet à l'agrière, paye au seigneur trente livres par an » du fait que le terrain était perdu pour l'agriculture.
La particularité de ces carrières est caractérisée par son exploitation en plein air, la pierre étant traitée en couches sur environ 14 mètres de hauteur. L'emplacement des carrières était deux bancs de roches calcaires au cours de la Charente entre Angoulême et Rochefort.
La qualité de cette pierre est justement appréciée mais aucune n'a pu rivaliser avec la « Crazannes » autant pour la solidité, la beauté et le choix varié. Sa résistance de 320 K/par cm2 contre 100K pour les pierres des autres extractions.
Bien entendu, le village s'est développé de par l'habitation des carriers et l'apport de main d’œuvre après 1918, italienne en particulier. Les sociétés coopératives se sont développées dès la disparition des droits seigneuriaux. Charrette de transport
Le port de La,Touche connaît une grande activité. Un port, sur la Charente n'est souvent qu'un modeste quai de bois, voir seulement des berges herbées propices et adaptées à l'accotement. Port d'Envaux qui se trouve à environ 9000 pieds est le village des armateurs et constructeurs de navires et barques.
Il y a bien entendu la célèbre « Gabare ou Gabarre » une barque à fond plat « sole », de 20m de long environ, avec mât (rabattable), ou sans. Elle est construite à clins, des planches superposées les unes par rapport aux autres et chevillées par pièces de bois,
Son faible tirant d'eau lui permet le transport de lourdes charges, entre autres, pierres, barils de vins et cognacs. Compte tenu d’absence de ponts,(bas) jusqu'au début du XXème siècle, des goélettes à huniers, des sloops et les plus gros, des bricks venaient accoster à La Touche et à Port d'Envaux.
Le transport va bien du fait qu’entre 1870 et 1900 la demande s'accentue.
Après la 1ere guerre mondiale, les voiliers...détruits sont remplacés par des navires à vapeur « Le Vigilant » et le « Ville de Rochefort ».
En 1934, le commerce continue avec 2 ports avancés : Bayonne pour distribuer en Espagne et Gand en Belgique, pour les pays du Nord.
C'est fini pour la présentation.
Maintenant nous allons nous promener. Pourquoi pas ? ; un tour de Gabare sur la Charente, le long des 10 kilomètres du « chemin de pierre » découvrir le château du « Chat botté », la résidence des descendants du captalat de Buch et en repassant par les carrières, le final...
Merci, Jean-Pierre. Nous avons hâte de continuer ce petit tour avec toi.
De retour de la Ville Rose… par Antoine Eminian
Encore une fois, on adore le style d'Antoine, sa présentation de Toulouse, mêlée aux impressions...Vous allez vous délecter à lire ce qui suit!
Quand on regarde rapidement le plan de Toulouse fourni par l’Office du Tourisme, ce qui saute aux yeux (aux miens en tout cas), c’est que la ville ressemble à une tête de canard tournée vers la gauche ! Celui dont on fait les confits certainement. La pointe du bec est à la jonction du canal du Midi et de celui de Brienne, tandis que l’œil serait la coupole du Palais des Sports. Maintenant, si on se contente d’un regard plus géographique qu’humoristique, Toulouse est cernée par « l'eau verte du canal du Midi »* et la Garonne.
N’ayant séjourné dans la Ville Rose que le temps d’un week-end, je n’ai pas la prétention d’en avoir tout vu, bien évidemment, et je n’en donnerai qu’un avis de touriste de passage. Point de chute obligatoire dès qu’on arrive, « voici le Capitole, j'y arrête mes pas ». (Citation Nougaro)
La célèbre grande place toulousaine et rectangulaire est ornée d’une immense croix occitane entourée des signes du zodiaque.
Le grand côté opposé au bâtiment de l’Hôtel de Ville, accueille les terrasses des restaurants et salons de thé, où l’on s’attable à l’ombre des parasols devant une boisson fraiche ou une énorme glace, tandis que le plafond de la Galerie des arcades, dans votre dos puisque logiquement vous êtes assis à mater les jeunes filles qui déambulent sur la place, est décoré d’œuvres très colorées de Raymond Moretti illustrant l’histoire de la ville.
Quand j’étais jeune, les petits trains touristiques sur pneus me semblaient le comble de la ringardise, réservé à des petits vieux pas très costauds sur leurs jambes. Ayant transité d’une catégorie d’âge à l’autre, comme les choses sont étranges, je ne vois plus cela du même œil. Je trouve même un intérêt certain à ce mode de locomotion qui permet, dès qu’on arrive dans une ville inconnue, d’en avoir une vue d’ensemble rapide éclairée par les commentaires du guide. Libre à vous ensuite, d’aller explorer plus profondément, tel ou tel quartier.
J’ai visité rapidement ou admiré quelques monuments incontournables. L’église Notre-Dame du Taur, la Basilique Saint-Sernin telle « une fleur de corail », l’une des plus importantes basiliques romanes conservées en Europe, le couvent des Jacobins au gothique méridional, remarquable par ses voûtes intérieures nervurées et très hautes dont la plus renommée est appelée palmier, une colonne formant une étoile de onze clés de voûtes.
Saint Sernin et le Palmier
Difficile de ne pas aller voir la Basilique Notre-Dame-de-la-Daurade – qui attire certainement les pêcheurs, mais ne doit son nom qu’à un terme signifiant, recouverte d’or – car on peut y admirer une Vierge noire vêtue d’une luxueuse robe (il en existe huit, utilisées selon les évènements liturgiques ou autres, crées par des couturiers célèbres comme Jean-Charles de Castelbajac).
Mais une ville, se sont aussi ses rues et la déambulation piétonne pour mieux humer l’atmosphère locale. Ici les cyclistes, nombreux, m’ont paru moins respectueux du code que les parisiens, ce qui n’est pas peu dire, à moins que les piétons, entre ceux qui glandent sur place et ceux qui marchent le nez en l’air, ne soient responsables de ce gentil foutoir ?
Ce qui m’a le plus frappé, ce sont les commerces de bouche extrêmement présents, trop peut-être, entre les kébabs innombrables, pizzérias, vendeurs de sandwiches-frites divers et bars à tapas au coude à coude, il y en a pour tous les goûts et petits budgets ce qui tombe bien car les étudiants y sont nombreux ainsi que les SDF et tendeurs de sébiles. Pas besoin d’être devin pour imaginer une vie nocturne intense. Heureusement, on peut aussi ailleurs, se sustenter d’un cassoulet, une étape obligatoire à Toulouse, y a pas d’pet !
De petites rues piétonnes et « je revois ton pavé, ô ma cité gasconne » (Nougaro), des maisons austyle architectural diversifié, cariatides en façade d’un bel hôtel particulier ici, balcons en fer forgé évoquant l’Espagne par-là, des volets bleus là-bas.
et de la terrasse des Galeries Lafayette, une belle vue sur les toits de tuiles et les murs de briques donnant cet aspect rosé à la ville. Sans oublier les plaques des rues en deux langues, français et occitan (Rue de Périgord/Carrièra de Peiregord). Langues chères à Claude Nougaro, le toujours vivant poète sous forme d’une statue derrière la place du Capitole ou en photo murale près du pont Saint-Pierre.
La Ville Rose sait aussi se faire verte. Les vélos mis à disposition par la mairie, des tramways, le métro tout neuf avec ses deux lignes A et B, dans le même esprit que la ligne parisienne n°14, entièrement automatique et ses énormes tickets jaunes, format carte de visite ou presque.
Nombreux espaces verts dans les quartiers et surtout les bords du canal du Midi ou de la Garonne, aménagés pour la promenade ou le jogging. Et puisqu’il est question de Garonne, évoquons le Pont Neuf, ce vieux pont astucieusement conçu avec ses dégueuloirs, d’énormes trous dans les piles du pont qui laissent passer l’eau quand la crue accroit la pression sur l’édifice.
Voilà ce qu’on peut voir à Toulouse en peu de temps et encore, j’ai oublié mille choses, la place Wilson et son square grouillant de monde, les rues commerçantes avec toutes les enseignes internationales, la boutique de marchandising du Stade Toulousain, les rues désertes du dimanche matin, les marchés bio ou genre puces, mais les heures tournent et le train en gare Matabiau ne m’attendra pas…
Toulouse
Giverny … Une journée originale , par Alain Dégranges
Alain Dégranges nous raconte la rencontre CE qui a eu lieu cette année.
J'accompagne ce texte avec les 2 photos jointes par Alain ainsi que celles de Bernard Gallet.
Merci à tous les deux.
Visite à Giverny organisée par le CE de Rivoli pour les retraités.
Le 3 avril à huit heures et quart, le car démarrait de la place Lobau après que les organisatrices aient procédé à l’appel. Au bout d’une heure et demie de route par un temps griset sombre, nous étions à Giverny au Musée où un petit déjeuner fut servi et pendant lequel les conversations commencées dans le car se sont poursuivies. Ces retrouvailles annuelles sont toujours très chaleureuses et montre bien l’amitié sincère qui unit tous les anciens du magasin.
Visite du Musée de Giverny après un très intéressant exposé sur la vie du peintre Monet, puis en route pour Fourges où nous déjeunons dans le magnifique site du Moulin de Fourges.
Après un repas fort bon, une animation musicale réussie a fait danser tout le monde pendant la seconde partie de l’après-midi.
Vers 17h30, retour en car vers la place Lobau où nous nous séparons heureux de cette bonne journée passée en bonne compagnie et en évoquant le « BHV de notre jeunesse