Visite du Journal Sud-Ouest
Voici un article qui intéressera jeunes et moins jeunes et qui pourra être partagé avec les enfants.
Que l'imprimerie a bien changé! Je garde le souvenir de France-Soir, rue Réaumur à Paris, en 1968 : une odeur d’encre et de papier et un bruit infernal quand tournaient les rotatives.
Les hommes ajustaient les lettres enplomb pour l’impression du journal.
Les années ont passé, l’informatique est arrivée et a tout bouleversé. Nos reporters sont partis avec des moyens plus sophistiqués pour filmer dans tous les pays.
Nous avons visité l’imprimerie de Sud-Ouest à 22h30. Quelque part, j’ai eu un sentiment de frustration de ne pas avoir vu l’amont, le matin : Lorsque la rédaction décide de la priorité des sujets…..l’excitation ou le calme qui y règne et le montage des pages sur les immenses écrans.
Ceci-dit, avez-vous pensé un seul instant en lisant votre quotidien du matin, livré ou acheté avant de prendre les transports, à ces travailleurs de l’ombre qui vous ont permis ce plaisir.
Les Chiffres du groupe Sud-Ouest
CA : 167,2 Millions d'euros en 2011
L’effectif y est de 1016 salariés dont 298 journalistes & 1100 correspondants
32 agences et bureaux (dont un à Paris)
289 000 exemplaires vendus chaque jour
1.083.000 lecteurs papier et Internet (Audipresse one 2011)
4000 points de vente & 115 000 exemplaires livrés à domicile.
Un peu d’Histoire : Sud-ouest a succédé à la « Petite Gironde »interdit de publication à la Libération, quotidien fondé en 1872 qui sortit jusqu’à 200 000 exemplaires.
Son créateur Jacques Lemoine diffusera le 1er numéro à + de 75000 exemplaires le 29 août 1944.
Troisième quotidien régional français après Ouest-France et la Voix du Nord. On compte : 21 éditions différentes, 8 départements et 3 régions
Une idée d’avant-garde en 1949, Sud-Ouest Dimanche sera créé.
En 1966 :Henri Amouroux, le célèbre journaliste et historien, membre de l’Institut de France monte les échelons pour devenir rédacteur en chef, puis Directeur général de 1968 à 1974 où il passera la main pour reprendre France-soir.
En 1978 , on passe à un nouveau système de rotatives, et on abandonne peu à peu la composition au plomb .
1985 le journal passe à la quadrichromie.
1996 : la mise en page de Sud- Ouest est informatisée.
1998 : Première parution du supplément Femina vendu avec Sud-Ouest-Dimanche et TV Hebdo.
Le lieu : Imprimerie du journal Sud Ouest
Situé à côté du futur pont BA-BA (Surnom de BAcalan-BAstide) se dresse le bâtiment Sud-ouest. Facile à repérer à côté des Grands Moulins de Paris.
Il est 22 h. Des voitures arrivent sur le parking. Les employés « magiciens » de ce journal commence leur journée pour lancer l’impression de plus de 300 000 exemplaires.
Un petit film nous est proposé avant la mise en route des machines.
L’entrepôt :
Les bobines de de papier sont stockées dans l’entrepôt, une partie est stockée pour la SNPP. Un stock de 4 millions d’euros de papier est là présent.
53 tonnes de papier (36 bobines de 1, 5 t environ) et 700 kg d’encre sont nécessaires pour l’édition de cette nuit.
Des robots autonomes téléguidés par des bornes lasers déplaceront les bobines en premier lieu dans un autre lieu de stockage où l’on préparera le papier, en retirant l’emballage et en le stockant pendant 3 jours à 21° et 70 % d’hygrométrie. Puis ces mêmes robots LGV toujours programmés achemineront le papier aux 3 dérouleurs des rotatives.
Organisation de l’impression
Les pages numériques sont envoyées du centre de Rédaction pour être gravées au laser sur des plaques aluminium. Nous passons à l’impression Offset : (de l’anglais To Set off : « Reporter » qui permet d’imprimer sur la surface plane, rendue sensible à l’encre et non à l’eau.)
La zone imprimée et photos de la plaque d’alu est recouverte de sels d’argent qui attire l’encre et repousse l’eau et inversement pour les zones blanches.
Les plaques seront fixées sur les rotatives : gigantesques imprimantes.
Pour les articles en quadrichromie, il faudra 4 plaques afin d’en avoir une par passage de couleur d’encre.
La plaque est mouillée à l’eau puis encrée, l’encre est ensuite transférée 2 fois de la plaque sur le rouleau en matière souple : le blanchet, puis du blanchet sur le papier.
Ces 1700 plaques créées chaque nuit, ne serviront qu’une seule fois et seront revendues pour recyclage.
Les hommes surveillent, ajustent les rotatives et règlent sur leurs écrans l’arrivée d’encre et d’eau stockés dans des grands containers (Noir, cyan, jaune, magenta) et envoyés dans des tuyaux, sur les plaques.
Il est 23h15. Le coup d’envoi des rotatives est donné.
Les rotatives se mettent en route, crachant d’abord les premiers journaux tout-blancs qui tomberont dans un bac pour recyclage, et enfin les journaux imprimés et pliés.
A la vitesse de 35 à 42km/heure se déroule l’édition des journaux, pendus à une chaîne à pinces, ils sèchent et sont pliés.
Vous les voyez passer au-dessus de votre tête.
Expéditions
Une partie de ces journaux sera emballée, étiquetée pour être livrée chez le lecteur abonné dès 6 h du matin. Les autres seront préparés et emballés pour être livrés dans les points de vente Presse dépositaires de Sud-Ouest.
Bien sûr l’informatique d’aujourd’hui permet d’objectiver ce travail en préparant les adresses.
La sélection des journaux se fera automatiquement sur les tapis roulants en direction de chaque région afin d’être chargés dans les camions.
Les régions les plus éloignées, seront éditées en premier : telle la Charente ; Environ 15 minutes séparent chaque édition. Direction : Service Expédition, où 30 camions partent vers les 32 points d’éclatement.
Le premier camion démarre, la nuit est tombée!
Soirée intéressante, n’hésitez pas à vous renseigner pour avoir le privilège de découvrir l’impression d’un journal et pour ceux de l'Aquitaine... N'hésitez pas à vous inscrire à Sud-Ouest!
Pour le plaisir : Vous souvenez-vous des différents logos de Sud-Ouest!
1944
1946
1955
1963
1967
1969
1970
1981
1985
1986
2012
Tous mes remerciements au service communication "Sud-Ouest " et la souriante jeune fille Léa qui nous a guidés lors de cette visite.