Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n° 6
Paris 1860 :
Paris se modernise, des quartiers entiers sont démolis pour être reconstruits.
Tel le quartier latin ci-dessous.
1860, année mémorable pour Paris, le 1er janvier en application de la loi du 28 mai 1859, les limites de Paris sont reculées jusqu’aux fortifications. Les communes d’Auteuil, Passy, Batignolles, Montmartre, La Villette, Couronne, Bercy, Vaugirard, Grenelles, sont incorporées dans l’enceinte de Paris.
Le bois de Boulogne y est ajouté et Paris est divisé en vint arrondissements, divisés en quatre-vingt quartiers.
Paris est agrandi à 7 088 hectares.
En 1860 : Le Baron Haussmann décide de construire deux théâtres : le Châtelet et le Théâtre Sarah Bernhardt, portant actuellement le nom de Théâtre de la Ville. Son architecte, Gabriel Davioud est à l’origine aussi de nombreuses fontaines et jardins de Paris.
1861 : dix ans de pouvoir ont augmentés la prospérité de la France.
Victor Hugo vend à l’éditeur Lacroix : Les Misérables
Les Parisiennes suivent la Mode et ont soif de changement et de couleurs; elles dépensent beaucoup,
Avec humour, la petite histoire raconte qu’un industriel, inventa la jarretière « tue-puces ».
Une femme Madame Olivier de Rocourt lance même une fondation protectrice de la Femme !
Paris : Août 1862, le Théâtre Impérial du Châtelet est inauguré par l'impératrice Eugénie.
Deux magasins émergent, Au Bon Marché (créé en 1852) et Au Louvre (1855), qui inspireront Emile Zola à écrire son livre au Bonheur des dames. Sous la gestion de Boucicaut, le chiffre d'affaires du Bon Marché de 452 000F en 1852, passe à 7 millions en 1863. (Citation Bernard Marrey)
D’un million d’habitants à Paris en 1850, la ville passera à 2 millions, 25 ans plus tard pour atteindre 5 millions d’âmes avec la proche banlieue en 1920.
Pendant ce temps-là, le commerce se développe, les grands magasins s’activent; partant d’une simple échoppe, ils s’agrandissent progressivement.
Ces créateurs des grands magasins sont souvent d’origine modeste, ils ne peuvent avancer qu’avec la bonne marche des résultats de leur boutique.
Ils sont presque tous autodidactes et volontaires.
Un nouveau commerce apparaît :
Les prix sont affichés.
Le choix s’étend, des comptoirs sont créés dans des rayons.
L’acceptation du « Rendu », le client peut se tromper, on reprend la marchandise.
C’est la création du libre-service, on peut rentrer, regarder et ne pas se sentir obligé d’acheter.
On découvre les « Réclames », qui deviendront Promotion des ventes ou PLV (Publicité sur le lieu de vente).
Lancement des catalogues.
Lancement des premières publicités : « Encarts » dans la presse, affiches.
La concurrence :
Les magasins « Au Louvre » deviennent en 1863 : « Les Grands Magasins du Louvre » sans aucun agrandissement, juste une réplique à l’agrandissement de leur concurrent « Au Coin de rue » et c’est ainsi que naît ce terme de Grands Magasins.
On peut penser que les frères Péreire , qui sont liés à la construction du Grand Hôtel du Louvre, ou de la Grande Maison du Blanc(1863) , aimant le mot « Grand » soient à l’origine du nom « Grands magasins »
En France :
L’état se libéralise à compter de 1860. Le droit de grève sous conditions apparaît en 1864. ..Naissent les syndicats.
Pour Xavier Ruel :
En 1865, Xavier Ruel se lance, en plus de son activité de détail, dans le commerce de gros : jouets, articles de Paris, de tabletterie, avec ses deux frères Xavier et Victor-Etienne. Cette société fut dissoute le 31 décembre 1868.
En 1866, Xavier Ruel commence sa véritable expansion
Cette année là, il prend le bail de l’immeuble du 54 rue de Rivoli (dont le propriétaire était Monsieur Cibiel) et le 1 rue des Deux Portes saint Jean et nomme son magasin : Le Bazar de l’Hôtel de Ville.
Avec le n° 1 de la rue des deux portes Saint Jean, aujourd’hui comblé par l’édifice, il réserve à la vente : l’entresol, le RDC et le premier étage et loge du personnel dans les étages supérieurs.
Il y vend de la bimbeloterie, de la quincaillerie, des chaussures et des articles de Paris. Son épouse l'aide.
Vie sociale des employés:
A cette époque : La jeune fille après un stage d’apprentie au pair chez un commerçant peut se présenter dans un Grand Magasin. « Les demoiselles des magasins » sont payées avec un fixe et une guelte selon le type d’article. Elle gagne 150 à 200 F par mois. Ce salaire peut être amputé d’amendes : pour retard, erreur de chiffre, de son code vendeur etc…
Ces amendes seront abolies en 1892 par la chambre des députés, mais le Sénat vote alors une loi qui limite le montant des amendes au quart du salaire perçu.
Le mariage d’un vendeur avec une vendeuse est une cause de licenciement. On ne tolère pas les femmes enceintes, celle-ci serrent leurs vêtements pour cacher leur état. Zola nous fait vivre dans son roman le Bonheur des Dames, la vie de ces femmes.
Concurrence :
Une lutte concurrentielle existe entre plusieurs magasins .
Le Coin de rue retient de plus en plus une clientèle populaire alors que la clientèle plus huppée fréquente les Grands magasins du Louvre.
Lors de l’exposition universelle de 1867, les deux magasins cités reçoivent tous les deux une médaille de bronze.
Mais le rapport du jury de l’Exposition précise les produits du Coin de Rue sont destinés principalement à la classe moyenne car d’un prix avantageux, alors que les confections des Grands Magasins du Louvre sont en général riches et destinées principalement à la classe élevée de la société.
1868 : Il fait très froid en ce début janvier: -10°pendant 3 semaines. La Seine est gelée, on la traverse à pied ou en patinant!
1869 Les grands magasins du Louvre s’agrandissent, ils vont progressivement envahir tout l’Hôtel. On peut y acheter de la Literie et des meubles, puis au rayon Robes et costumes s’ajoutent la Mercerie, les rubans, la passementerie et articles de Paris. Un an plus tard le rayon Modes et Coiffures…
1869 : Les Boucicaut posent la première pierre du nouveau Bon Marché. Les travaux seront retardés à cause du siège de Paris et l’ouverture ne se fera qu’en avril 1872.
A suivre