Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°123: 1983 3e partie : Souvenirs G Boulot 3/4
7 Juillet 2023 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV d'hier
En cette année 1983, Gérard Boulot PDG, quitte la présidence du BHV et laisse la place à son neveu Jean-Pierre Boulot.
A la veille de son départ, Gérard Boulot fut interviewé, sur ces souvenirs les plus marquants de sa carrière.
Je vous laisse découvrir une partie de ce récit, avec toute l’émotion, qu’il suscite !
« Plusieurs faits marquants me viennent à l’esprit :
-Tout d’abord le bombardement de nos réserves d’Ivry en 1944. 250, bombes incendiaire, avait alors détruit complètement nos entrepôts d’Ivry et la marchandise qu’ils contenaient.
Il faut se rappeler qu’à cette époque, nos fournisseurs étaient incapables de nous fournir les produits dont nous avions impérativement besoin, mais il fallait reconstruire avec des matériaux qui nous manquaient.
Nous avons cependant subi le choc et nous sommes repartis de l’avant grâce a la volonté de chacun et à l’aide que nous avons de nos collègues et des fabricants. Je me souviendrai toujours lance que je suis arrivé à motocyclette à Ivry à 6h du matin, du spectacle désolant de nos bâtiments : il n’y avait qu’un tas de cendres et quelques piliers ça et là. Ce fut une rude épreuve.
-Tout de suite après la guerre, en 1946, le voyage aux États-Unis qu’ont effectué les grands magasins furent un événement. C’était depuis la guerre, la première visite aux États-Unis des « French Merchants »
Nous avons été reçu d’une façon triomphale par le maire de New York qui avait bloqué la circulation, et notre défilé dans la cinquième avenue, au milieu des confettis et d’une foule considérable, fut inoubliable.
Ce fut à cette occasion que nous prîmes les premiers contacts avec nos collègues américains, car nous avions tout apprendre à cette époque.
Ces premiers contacts furent extrêmement utiles et cela nous permit très fréquemment d’aller aux États-Unis pour concevoir la modernisation de nos vieux magasins.
-Le premier mercredi de nocturne fut un événement puisque nous étions les premiers à maintenir nos magasins ouverts jusqu’à 22 heures. Par la suite, nous fûmes imiter par la Samaritaine, mais le printemps et les Galeries Lafayette ne nous ont pas suivi.
Je pense aujourd’hui que cette ouverture fut et reste extrêmement positive, car elle facilite l’achat par couple, et nous sommes particulièrement bien placé pour recueillir cette clientèle étant donné le genre de produit que nous vendons.
-Autre fait marquant : l’ouverture du premier magasin, dans un centre commercial à Parly 2 .
À l’époque, c’était un peu un pari, car nous ne savions pas comment réagirait la clientèle de banlieue à cette nouveauté : c’était dans la région parisienne, le premier centre commercial.
Enfin j’évoquerai décembre 1978,( La bombe), simplement pour rappeler le sang-froid et le calme dont a fait preuve l’ensemble du personnel cadre et employés.
Tout au long de cette carrière de 48 ans, j’ai vécu essentiellement pour le BHV...
Ma foi dans mon entreprise reste entière et mon successeur a toutes les qualités pour continuer avec bonheur et efficacité une tâche qui, dans les moments actuels, est particulièrement difficile.
Tout au long de ma carrière, j’ai toujours essayé d’être juste, et je me suis attaché tout particulièrement à développer les qualités humaines de ceux qui m’entourent. Sans hommes, sans une équipe bien soudée, il est impossible de réussir ce que l’on a décidé d’entreprendre.
J’ai toujours considéré que nous avons parmi nos collègues, les meilleurs cadres courageux, efficaces et fidèles.
L’avenir de notre profession en général et du BHV en particulier .
J’ai dit que je croyais en l’avenir de notre société et quelles que soient les difficultés actuelles je persiste à penser que le BHV sortira vainqueur d’une période qui s’annonce plein d’aléas.
Je crois fermement que nous sommes particulièrement bien armés pour lutter contre une crise dont nous ne connaissons pas encore l’échéance. Le BHV a toujours été géré avec sagesse et cela doit payer dans de telles circonstances.
Quant à l’avenir de la profession, je pense qu’il a toutes les raisons d’être positif, à condition que nous sachions développer les raisons d’être du Grand Magasin.
Quels conseils donneriez-vous à tous ceux qui vont assurer la continuité de l’entreprise ?
Une motivation exceptionnelle de la part de tous ceux qui sont en charge du BHV. Beaucoup de dynamisme et sans sourire, conserver tout au long de sa vie, une condition physique exceptionnelle. Seule la santé compte.
Il faut croire à l’avenir de son outil de travail et le défendre de toutes les agressions, d’où qu’elles viennent. Continuer pour les responsables à tous les niveaux à s’efforcer de rester juste et honnête, et ne rien sacrifier à la tâche qu’on doit effectuer quotidiennement.
Les affaires sont une lutte perpétuelle, l’expérience me l’a appris. Il faut donc garder des forces intactes et savoir s’en servir. Une longue carrière est un marathon et chacun est seul maître de son destin.
Nous croyons que ce témoignage restera présent longtemps dans le cœur de chacun.
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