Un nouveau membre tant attendu : Jean-Pierre Franssens
Nous allons suivre notre collègue Jean-Pierre dans un petit interview sur 2 articles, puis nous le retrouverons un peu plus tard sur le sujet de l’Union Sportive du BHV BHV d'hier!....
Jean-Pierre Franssens, peux-tu nous intéresser à ton accession au monde du grand magasin et si tu veux bien, ton parcours ?
Tout d’abord, bonjour à tous. Il est toujours un peu troublant de se présenter soi-même. La réaction est soit trop modeste, soit…l’oubli volontaire, soit une certaine prétention. Alors je vais essayer d’oublier ces trois réactions et de présenter le plus simplement possible mon vécu.
Montparnasse, le carton sous le bras, me voilà en 1965, après avoir « gribouillé » durant 4 années-coupées par un an de service militaire- à l’Académie Charpentier de la Grande Chaumière. Avec un modeste diplôme d’architecture-décoration je me suis lancé à la recherche d’un emploi. Trois difficultés se présentent : un diplôme qui reste modeste, n’étant pas une grande école nationale, je suis sans expérience professionnelle et je suis Belge, donc avec l’obligation d’avoir une carte de travail. Hors pour avoir cette carte il me faut un employeur…..Et c’est le chien qui cherche à se mordre la queue.
Un jour, lors d’un entretien dans un grand magasin, que je ne citerais pas, j’ai lancé mon carton à dessin à la tête du chef du personnel qui me proposait un poste d’emballeur à la table aux paquets au service province. Après mon évacuation par la sécurité, je n’ai pas compris pourquoi il ne m’avait rien proposé d’autre !!!
Cette situation m’a appris la modestie et m’a servi par la suite.
Le rendez-vous clé a été le BHV. Un homme Monsieur Dumontelle, m’a écouté, a compris le problème et m’a fait un certificat d’embauche de façon à ce que je puisse obtenir cette fameuse carte de travail. Grand merci Monsieur.
Le 1er octobre 1965, je rentrai au rayon LS, Literie Siège, dont le chef de rayon acheteur était Monsieur Bombe de Villiers aidé de Monsieur Millet, chef de vente et Monsieur Le Vigouroux, second. C’est avec cette équipe que j’ai forgé mes premières expériences commerciales.
Mon poste était vendeur étalagiste -non reconnu par Monsieur Lebée- car je n’avais pas été embauché par lui. Ce sont les 3 où 4 étalagistes de Monsieur Dupont au Meuble qui me servaient de relais pour obtenir les accessoires nécessaires à la mise en situation des salons. C’était, pour mémoire le développement des banquettes clic-clac et des canapés-lits.
En 1967, après la saison « jardin » de Montlhéry, ce nouveau magasin ferme en hiver pour travaux en extension avec une ouverture prévue en mars 1968. Compte tenu que je demeurais à Arpajon, très proche j‘ai fait une demande de mutation. Là, Monsieur de Villiers, comme Monsieur Dumontelle me précisent…..Même comme vendeur ?
Rappelez-vous ma première expérience. J’ai répondu : -Messieurs, à n’importe quel poste.
Le 1er février, j’étais stagiaire cadre et le 9 mars, j’ouvrais le secteur ameublement-décoration de Montlhéry sous les ordres de Monsieur Chammah le directeur et en compagnie de Monsieur Benoit.
Le BHV, m’avait proposé un petit pavillon à 9 kms, que, avec Lucie mon épouse nous avons acheté avec l’aide du 1% patronal, entre autres. Vous voyez le BHV était devenu pour moi, ma Société et je l’ai servie jusqu’en 2002. Fin de l’introduction.
- Jean-Pierre, te voilà à Montlhéry en mars 68 pour une longue période.
Mai 68 est intervenu peu de temps après l’ouverture. Comment avez-vous géré cette période?
Ensuite, peux-tu nous présenter les faits marquants de ta carrière ?
J’ai lu dans les pages précédentes que Montlhéry, n’avait pas fermé, en mai 1968. En effet, nous avons fait du chiffre d’affaires durant toute la période. Pour ce faire, il fallait que le personnel puisse venir travailler. A la campagne et de surcroit à Montlhéry, seule la voiture en était le moyen. Mais l’essence était rare, voire inexistante. Sur le parking il y avait 2 pompes et au début des conflits, les cuves étaient pleines. La Direction a décidé de les fermer au public et ainsi de réserver le carburant au personnel et très vite à des voitures de Rivoli. Les pleins se faisaient après la fermeture du magasin et du parking qui comportait 4 entrées équipées de gros portails métalliques.
Curieusement, le personnel changeait de voiture fréquemment et même venait parfois avec des taxis et des ambulances.
Ce trafic n’a pas échappé aux riverains dont les fenêtres plongeaient sur le parking. Nous avons eu droit à quelques émeutes et de peur d’une réquisition, nous avons empli des cuves de fuel que nous avions en stock-vente. Ainsi nous avons pu tenir jusqu’à la fin du conflit.
Une coupe de cheveux digne de la période!
En 68, la photo ci-jointe montre la mode des cheveux longs pour beaucoup de jeunes. Commercialement cela n’a pas duré longtemps.
Je vais passer très vite car je ne vais pas raconter ce que la plupart des membres inscrits ont vécu commercialement.
De temps en temps à Montlhéry, on s’envoyait en l’air!
Je ne me souviens plus de l’occasion, mais un baptême de l’air avait été mis sur pied pour quelques membres de l’encadrement. Il s’agit de la seule photo que je possède où sont représentés de gauche à droite, Monsieur Brisset, ex second du MB Rivoli, votre serviteur, un personnage bien sympathique qui a quitté la société très vite pour une chaîne alimentaire et dont je ne me souviens plus du nom et enfin Monsieur Chammah lui-même.
Nous avons survolé le secteur et vu d’en haut notre vieux marché de l’après guerre. Ses lancés de voute en béton était tout à fait révolutionnaire à l’époque et semblaient être créées avec la technique du marché de Royan -1950-1956, que j’appelais, parachute. Il y avait encore l’horloge et les matériels de pesées au 1er niveau qui ne couvrait que peu de surface.
Photo satellite –Bhv Montlhéry 2003
J’ai quitté Montlhéry pour Belle Epine, de 1978 à 1981, avec Gérard Fradin, directeur et Messieurs Prévost et Bouvier. Je suis arrivé à ce stade, lors de mon retour à Montlhéry, au grade de Chef de Département – Two Be One……or not Two Be…- statut que j’ai conservé jusqu’en 2000.
A suivre......