Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°77 l'année1955 2e partie de la Mécanographie à l'informatique:
Aidée par la mémoire de collègues : Michèle Bossis qui a pu compléter la base de cet article et Michel Massun, nous pouvons vous faire découvrir ce que vous ne lirez nulle part ailleurs....
Merci à tous deux.
La mécanographie : ( Michèle B)
Le service de la mécanographie se situait au 4ème étage du magasin sous les soupentes côté rue du Temple. Puis, au début des années 60, nous avons déménagé au 5ème étage et nos fenêtres surplombaient la coupole depuis disparue.
Le service de la saisie des données était équipé par la marque BULL qui comptait en nombre de matériel ainsi nommé : 10 perforatrices et 8 vérificatrices.
Tous les documents créés par la vente réalisée en magasin (guelte, chiffre d'affaires, facture fournisseurs etc...) étaient traités par ce service qui générait les cartes perforées. Il en ressortait des informations nécessaires souhaitées par la comptabilité, l'analyse financière. Pour finir, les cartes perforées étaient triées, interclassées, imprimées par date, par rayon selon les besoins et acheminées aux utilisateurs.
La mécanographie par Michel Massun
" L’informatique, toujours l’informatique mais qui connaît son aïeule « la mécanographie ».
Remontons à 1955. A cette date le BHV, toujours à la pointe du progrès, décide de s’équiper de machines « électro comptable », auprès de la compagnie des machines BULL, machines utilisant des cartes perforées.
Le matériel était composé de perforatrices, vérificatrices, d’une trieuse, d’une calculatrice, d’une interclasseuse et d’une tabulatrice pour les éditions maintenant appelée « imprimante » associée à un bloc de perforation pour de nouvelles cartes perforées (photo n° 1, au fond M. Meunier Rivière sur la trieuse, un technicien d‘entretien BULL sur la calculatrice, au premier plan Me Tessier et une interclasseuse).
La carte à perforer était constituée de 80 colonnes.
Chaque colonne était numérotée de 9 à 0 plus 2 codes de fonction.
Pour les chiffres il n’y avait pas de problème, 0 à 9, mais pour obtenir des lettres il fallait associer deux perforations.
Exemples : (7 et un code de fonction = A) (7 et 0 = B) (7 et 1 = C) etc. (7 et 6 = H) (8 et un code de fonction = J) etc. (8 et 6 = R) (9 et un code fonction = S) etc. jusqu’à
9 et 6 = Z.
Le principe de lecture de la carte était simple. Le matériel était équipé d’une case pour le chargement des cartes, d’une piste de lecture avec des galets d’entrainement et d‘une case de réception. La carte passait entre un galet alimenté par du courant et une rangée de 80 balais; 1 impulsion correspondait à un chiffre, deux impulsions correspondaient à une lettre.
Pour le fonctionnement des machines nous avions pour chaque travail, un tableau de connexion (l’équivalant aujourd‘hui d’un programme) qui représentait toutes ses fonctions, lecture de la carte, niveaux de contrôle, niveaux de calcul (sous-total, total et cumul), zone d’édition pour la tabulatrice. Pour relier ces différentes fonctions entre elles nous utilisions des fiches de connexion de différentes couleurs et de longueurs, 10cm, 20cm, 30cm, 40 et 50 cm; certains tableaux étaient de véritables écheveaux.
Notre premier travail mécanographique a été le Chiffre d’affaires du magasin. Dans un premier temps il a fallu codifier le magasin : le groupe, le rayon et le sous-rayon puis modifier les feuilles de guelte (individuelle, générale et démonstration). Ensuite créer les états du chiffre d’affaires.
Petite anecdote : je me souviens de l’édition du premier chiffre d’affaires devant Mrs Lillaz, Guillemin, Boulot et bien d’autres qui s’extasiaient sur la rapidité de l’édition : 150 LIGNES MINUTES.
Notre deuxième travail a consisté à enregistrer les factures des fournisseurs. Il a fallu codifier tous les fournisseurs (code du comptable, code et raison sociale du fournisseur, et conditions de paiement), ensuite saisir les factures au jour le jour pour éditer le journal des factures.
Petite anecdote : un comptable ne faisait pas confiance à la machine, il refaisait de tête toutes les additions pour ensuite ne pas trouver d‘erreur. Ce n’est qu’au bout d’un certain temps qu’il nous a fait confiance.
Ensuite tout s’est enchaîné très vite, fin des années 1950 et début des années 1960 : augmentation du personnel et du matériel demandant un changement de local, 3 trieuses, 3 tabulatrices, 2 interclasseuses, une unité supplémentaire de calcul
(photo n° 2, je suis à gauche et devant: Me TESSIER), 1 reproductrice et plusieurs perforatrices et vérificatrices.
Nouveaux traitements, paye du personnel, paiements des fournisseurs, comptabilité générale, inventaire etc. Une nouveauté, la bande perforée qui devait se substituer aux cartes perforées mais rapidement abandonnée par manque de fiabilité.
Nous étions en avance sur cette période !.... que de chemin parcouru…jusqu’à nos jours, demandant constamment une remise en cause de notre savoir-faire.
Nous étions une équipe forte au service du magasin et il y régnait un climat serein."
De la mécanographie à l'informatique: ( Michèle Bossis)
Au milieu des années 60, naquit l'informatique, le service de saisie des données évolua et déménagea dans le bâtiment marchand qui aujourd'hui s'appelle le BHV homme.
Le personnel du service de la mécanographie dû s'adapter à l'évolution, se former puis migrer sur du matériel électronique de la marque CMC. Ces données étaient recueillies sur un Disque appelé "concentrateur de données", puis transférées sur une bande magnétique destinée à être exploitée par la salle ordinateur.
Cette génération de matériel (CMC), plus performante permettait de réaliser plus rapidement et facilement des contrôles. Par binôme, les opératrices de saisie pouvaient rapprocher et corriger en temps réel les erreurs de transcription.
L'informatique, la vraie... venait de commencer au BHV...