Martine et Gérard Mallein vous invitent ...
C’est du cœur de la France : du Cher qui nous offre une grande diversité de paysages
que nous recevons l’article de :
Martine « Historienne » et
Gérard : conseiller municipal.
La chance leur est donnée de pouvoir vivre fréquemment à Henrichemont (1829 habitants) pays des vignes du
Sancerre et du Crottin de Chavignol, non loin de Bourges cité Gauloise conquise
par Jules César, dont la renommée n’est plus à faire.
Martine, notre Historienne a eu l’occasion de donner des conférences retraçant la vie de Salomon de
Brosse.
Vous le connaissez tous ce nom « de Brosse »,
cette rue à droite de St Gervais, St Protais, église monastique derrière le BHV, qui porte son nom en souvenir des plans de l’Eglise qu’il eut l’occasion d’effectuer.Voici donc un article très intéressant écrit par Gérard et Martine que nous
remercions.
Henrichemont, fête son 4éme
centenaire
par Gérard et Martine Mallein.
Une ville nouvelle de 1609 fête son 4e centenaire
les 8, 9 et 10 mai prochains.
Martine et Gérard Mallein vous invitent à participer aux fêtes du 4e centenaire qui débuteront vendredi 8 mai, à 17h par une conférence de Martine, Présidente de la Société Historique, sur la construction d’Henrichemont et par une exposition sur le même thème par Gérard, Conseiller municipal.
Suivront deux jours de festivités classiques.
Ci-dessous la brève histoire de notre petite ville et du centre de poteries de La Borne.
HENRICHEMONT
Au cœur du Pays Fort, à 20 km au Nord-est de Bourges, bercé de légendes, entouré de forêts profondes de chênes et de hêtres, entre les affluents de la Sauldre et du Vernon qui morcellent le paysage en collines verdoyantes où s’étendent champs et prés humides, bordés de haies et d’étangs, se trouve Henrichemont, la cité fondée en 1609 par Maximilien de Béthune, duc de Sully, ministre du roi Henri IV.
Son histoire commence dans des temps reculés avec l’existence d’une petite Principauté, « Boisbelle », blottie « près Berry » , dont la caractéristique est d’avoir été un Etat totalement indépendant de la couronne de France du Xème au XVIIIème siècle, faisant ainsi bénéficier ses habitants, des francs-alleux, d’une situation juridique et financière très avantageuse, ceux-ci étant exonérés d’impôts et de toutes charges envers la Royauté.. Les premiers à défendre eux-mêmes ces avantages acquis furent les habitants dont certains, les faux saulniers, parfois aussi en tirèrent profit par la contrebande du sel, non imposé à la gabelle.
Quatre grandes Maisons princières se succédèrent au cours des siècles :
- Les Seuly (ou Sully),
- Les d’Albret,
- Les Clèves-Gonzague, ducs de Nevers et enfin
- Sully et ses descendants.
(Sa célèbre citation : « Labourage et pâturage sont les deux mamelles qui nourrissent la France …»)
La création de la ville moderne d’Henrichemont fut l’œuvre de Sully qui voulut s’offrir une capitale, dédiée à son roi, « Henrici Mons ».
Son projet d’urbanisme signé par Claude de Chastillon est hors du commun puisque, même s’il ne put être achevé, il laisse deviner une intention grandiose.
En effet, le plan de la cité est établi en forme de rose des vents, les 8 rues principales rayonnant à partir d’une place centrale carrée. Il s’inspirait des idées de la Renaissance italienne que l’on retrouve
encore à Charleville et plus tard à Richelieu. Ce fut le 24 décembre 1608 que Sully signa un marché de construction avec les entrepreneurs, ayant confié le dessin des plans et décoration des
maisons à Salomon de Brosse, architecte de la Reine Marie de Médicis, concepteur du Palais du Luxembourg, aujourd’hui siège du Sénat à Paris.
Mille ouvriers provenant de toutes parts ouvrirent le chantier dont la première pierre fut posée par Henri IV le 13 avril 1609. Une église, un temple protestant, un collège, une halle, une
hostellerie, ainsi que 16 corps de logis devaient être bâtis, entourés par des fossés et remparts sur les 4 côtés de la ville de 500 m chacun.
Le nom de Béthune fut donné à la Grand-Place (débaptisée au XIXème siècle et appelée place Henri IV. On peut de nos jours, admirer cet exemple rare
de l’urbanisme français du XVIIème siècle en observant la place Henri IV et le style élégant de ses maisons dont l’hôtel du Bœuf, et dans les rues avoisinantes, plus précisément, la Maison du Procureur fiscal et l’hôtel de la Monnaie.
La mort tragique d’Henri IV entraîna la disgrâce de Sully et mit fin au chantier en cours.
En 1766 commencèrent des négociations pour une "vente échange" de la principauté au Royaume de France. Des tractations et amendements successifs alimentés par les notaires et divers hommes de loi des deux parties durèrent 12 ans et la mise en application ne fut effective qu'en février 1779.
Si Henrichemont possède un patrimoine bâti exceptionnel, la Borne, constitue un pôle culturel hors du commun, né de la terre et du feu : la poterie.
Présentée depuis le XVIème siècle sous l’aspect d’une production
utilitaire avec des dynasties de potiers comme les Talbot, Bedu, Bernon, Foucher où l’utile avait souvent une marque artistique, ainsi la subtile et confidentielle période imagière de Marie
Talbot, très appréciée de nos jours. L’entre-deux guerres et l’occupation allemande avaient semblé compromettre l’avenir de la poterie en grès. De nos jours, la Borne (hameau d’Henrichemont et de
Morogues) est devenue un haut lieu de poterie comptant environ quatre-vingts potiers et céramistes contemporains qui renouvellent sans cesse leur création et attirent de jeunes sculpteurs venant
souvent de l’étranger.
Les manifestations comme les symposiums, les cuissons collectives et festives de « La Borne en feu » en 1990 et de « La Borne s’enflamme » en 2007 permettent d’attirer les
artistes céramistes du monde entier, facilitent les échanges dans un climat de partage et d’amour de l’art.
Le « Musée de la poterie », dans l’ancienne chapelle, est consacré à la poterie traditionnelle.
Le Centre de Création Céramique de La Borne (CCCLB) présente
la création des ateliers des membres de l’association des potiers, 6 expositions internationales de céramique contemporaine complètent cet ensemble
culturel rare. Enfin la construction d’un nouveau centre de céramique, adossé à l’actuel, va donner un rayonnement supplémentaire au village. A noter
que 5 fours à bois traditionnels ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
En vous souhaitant la bienvenue et comme le veut la légende lorsque le bon roi Henri invita la bergère à se désaltérer en partageant l’eau limpide et rafraîchissante de la fontaine en lui murmurant ...« Bois Belle »,
Henrichemont est heureux de vous accueillir et vous propose à son tour de partager ensemble son bien-vivre.
Pour en savoir plus sur cette histoire contactez la Société historique de l’ancienne
Principauté souveraine d’Henrichemont-Boisbelle.
Site
internet : http:// www. boisbelle-henrichemont.com
Merci
Martine et Gérard pour cet article historique et culturel.
Amis du Réseau, les 8, 9 et 10 mai 2009, allez donc faire un petit tour dans le Cher, pour fêter les 400 ans d’Henrichemont !