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Le blog du Réseau Bazar BHV

Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°10 1887-1889

13 Avril 2019 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV d'hier

En France :

Entre 1887 et 1889, un grand nombre d'opposants au régime participèrent  à un mouvement politique : «  le Boulangisme » qui rassemblait les adversaires du régime en place au point de le menacer. (Réuni sous le nom du général Boulanger)

Cette période de la IIIe République développait l'idéal patriotique d'alors, d'une gauche jacobine à une droite nationaliste. Aucune figure populaire n'incarnait plus, ni le gouvernement, ni l'opposition.

Pour mémoire : Avant 1880, se manifestait une renaissance patriotique. Jules Ferry voulait que les instituteurs puissent façonner l’âme des petits écoliers; il fit distribuer dans les écoles des chants militaires. Il encouragea les sociétés de gymnastique, des bataillons scolaires. La France,  rêvait de revanche sans vouloir la guerre. Dans les villes dominait le désir de la revanche et dans les campagnes la crainte de la guerre.

A partir de 1881, une dépression mondiale atteignit la France. Elle affectait surtout le monde agricole. Le prix du blé baissa de 30%. Les vignobles furent détruits par le phylloxéra. La valeur de la terre s'effondra. Une crise financière frappa l'épargne paysanne.

La bourse baissa. Le portefeuille d'escompte de la Banque de France perdit environ ¼ de sa valeur  entre 1881 et 1885. Le commerce général perdit 30% de son chiffre d’affaires.

Le commerce:

Les petits commerçants étaient particulièrement touchés, car, malgré cette crise, les Grands Magasins développaient leur clientèle. (publicité Mars 1888)

Cette année est favorable aux grands magasins du Louvre.

Le Louvre a absorbé l'Hôtel du Louvre avec ses splendides salles des fêtes . Les clients découvrent un véritable palais : " Coupoles de glaces et d'or, escaliers royaux...  Les comptoirs sont élargis...Air, lumière, ascenseurs..."

Grands magasins du Louvre Le grand Hall, rayon des soieries. (Le monde Illustré 1888)

Dans ce ralentissement de l'activité économique, le budget de l'État creusait son déficit, et la dette publique s'accroissait.

Les ouvriers touchaient des salaires de 5 à 6 francs par jour à Paris, de 3 à 4 francs en province, pour des journées de travail de onze à douze heures. Des grèves éclataient, ici et là.

L'opinion n’appréciait pas l'instabilité gouvernementale.

Les radicaux apparaissaient comme de dangereux théoriciens et non pas comme des hommes de gouvernement.

La France dans les élections avait dit ce qu'elle ne voulait pas mais, les candidats sans attrait, ne lui permettait pas de dire ce qu'elle souhaitait. La France voulait autre chose !

Après la réélection de Jules Grévy, celui-ci demanda à C de Freycinet de former un nouveau ministère qui groupait : opportunistes et radicaux. Le 7 janvier 1886, le portefeuille de la Guerre fut confié à un jeune général républicain du nom de Boulanger.

Georges Boulanger est décrit comme un bel homme, élégant. Il possédait de beaux états de services, brillant soldat et officier politicien, il arriva au gouvernement poussé par Clemenceau Il dépose un projet de réorganisation de l'armée qui fait sortir les officiers du rang et établit le service militaire obligatoire pour tous. Il se dresse contre les réactionnaires, et aussi contre les opportunistes. Boulanger très doué sait se faire aimer des troupes en améliorant le sort du soldat et du sous-officier.

On le voit partout ; les parisiens se déplacent pour l’apercevoir, il préside, inaugure, fait des discours où le républicain se mêle au patriotique ; on ne cesse de parler de lui. Il monte un beau cheval noir ; sa barbe est blonde, son uniforme étincelant. On l’aime comme le héros de la revanche. Il fait peur à Bismark.

Ce général, ministre de la Guerre donne confiance dans un avenir de gloire

Dans le pays, des manifestations révèlent l'évolution du boulangisme.

Manifestations . (Le Monde Illustré 1888)

On a acclamé Boulanger, homme de gouvernement, puis, on l'acclame contre le gouvernement (députés et les sénateurs.) Tous ces sentiments vont se terminer en une formidable révolte de l'opinion publique contre le parlementarisme.

 Nous sommes donc en 1888.  Élu député du Nord en avril, Boulanger devient le chef du camp nationaliste à la Chambre. Il mène alors une campagne vigoureuse contre le gouvernement. Il exige la révision de la Constitution, prône la dissolution de l’assemblée parlementaire.

On n'ignorait pas la popularité de Boulanger, mais personne n’imaginait qu’il puisse réussir. Deux sentiments avaient eu raison de lui : l'antiparlementarisme et sa popularité.

Devenu l’homme le plus populaire de France, il était acclamé dans toutes les rues de Paris !

Après certaines agitations les grèves commencent : celle des terrassiers qui œuvrent pour la future exposition universelle, les violences contre les personnes furent réprimées, pourtant on vit des tombereaux renversés, des cafés saccagés sans que des sanctions soient prises.

Grève des coiffeurs(le Monde Illustré 1888)
grève des terrassiers (le monde Illustré 1888)

Le gouvernement commit l'erreur de chasser le Général Boulanger de l’armée. Le général Boulanger dépouillé de son grade et de son uniforme devenait pour le gouvernement un adversaire redoutable car il n’était plus retenu par les liens de la discipline

 

Boulanger se présenta à toutes les élections partielles où il avait des chances. Il fut élu cinq fois député au cours de l'année 1888.

Le 12 juillet, le Président du Conseil, Charles Floquet et Boulanger vont se battre en duel : Boulanger est blessé…


C'est le 27 janvier 1889 que le boulangisme atteignit son apogée. Ce jour-là, Boulanger fut élu député de la Seine par 245 000 voix contre 162 000 à son adversaire républicain. L'élection avait pris le caractère d'un choix entre Boulanger et le régime. Ce fut un triomphe éclatant

La police était boulangiste ; l’armée était boulangiste, à Paris la foule débordait d'enthousiasme : Boulanger n'avait qu'un geste à faire pour être porté à l'Elysée. Ce geste, il ne le fit pas. Boulanger démissionne de sa charge de député, se fait à nouveau plébisciter à l’occasion de nouvelles élections partielles.

Dans le pays, l’agitation est à son comble. Le gouvernement réagit en dénonçant le "complot boulangiste", et lance un mandat d’arrêt contre le général, en avril 1889. 
Boulanger s’exile alors à Bruxelles avec sa maîtresse. Il est condamné par contumace. Les élections législatives de septembre 1889 ne lui sont pas favorables.

En mai 1889  s'ouvrit l'Exposition universelle. (Nous en parlerons plus tard).Les boulangistes n'avaient pas osé troubler son ouverture. Quelques mois plus tard, les boulangistes perdirent les élections. Et ce fut la fin du Boulangisme.

Georges Boulanger est mort en Belgique en septembre 1891, bouleversé par la disparition de sa maîtresse, il se suicidera sur sa tombe.
Même sans Boulanger, on peut penser que le boulangisme existait déjà d'une certaine manière. Il a exprimé, au cours de son évolution, une déception profonde de ce qui était, et une aspiration confuse vers quelque chose d'autre, mais quoi?

Le boulangisme est né d’une volonté d'un grand pays vaincu de prendre sa revanche, de retrouver sa foi en l'avenir ; de l’écœurement d'un régime instable qui piétinait et de la crise économique, 

Il y a toujours, dans notre démocratie, un boulangisme latent qui, suivant les circonstances, demeurent endormi ou se  réveille.

BHV :

En 1889 Xavier Ruel acquiert le 9 rue du Plâtre. Futur service formation.

Le BHV communique : on peut lire cette annonce dans la presse de l’exposition universelle.

 

 

 

 

   En témoigne aussi cette affiche.

 

Paris :1889, il y a 130 ans

L'Exposition « universelle et internationale » de Paris a été saluée par tous les contemporains comme un gigantesque succès de la France, triomphe de l'intelligence, du sens de l'organisation et du goût français.

Elle a été l'avènement du métal comme matériau avec la construction de deux édifices impressionnants : la Tour de 300 m de M. Eiffel et la Galerie des Machines de M. Formigé.

 

Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire  n°10 1887-1889

Nous reviendrons prochainement sur cette exposition.

CD

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J
Ok pour le sujet et c'est bien vrai...on a l'impression de revivre ces situations. Avons nous manger notre pain blanc?<br /> Merci Christine pour cette facette de l'Histoire. Non le pain blanc n'a rien a voir avec Boulanger...<br /> Amitiés
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L
Merci pour cette petite note d'humour, sur cette période grave! Amicalement
T
Bé dis donc...c'est ce vit en ce que l'on vit en moment niveau ambiance... Éternel retour .. Ça craint .
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L
Pas tout à fait, mais on dit que l'histoire est un éternel recommencement! La désespérance des Français ressemble bien à celle de nos aïeux.