Collection de 7892 coquetiers par Alain Dégranges
7892 Coquetiers, vous ne rêvez pas, c'est la collection d’Alain Dégranges!
Collection hors du commun !!!
Après quarante années de BHV, Alain Dégranges que nous avons apprécié à la Promotion des ventes, est parti à la retraite en Janvier 1995, après trois ans d’invalidité. Dès que son état de santé le lui a permis, Alain a pu s’adonner à la collection des phonographes et des porte-montres.
Depuis quelques années, il a repris la collection de coquetiers d’Annette, son épouse. Il est à la tête d’une importante collection de près de 8000 coquetiers, couvrant trois siècles d’histoires.
Le livre qu’il est en train d’écrire sur les coquetiers paraîtra sans doute, en cette année 2012 ou en 2013.
Ce sera un ouvrage de vulgarisation à l’usage des collectionneurs débutants dont les quelques pages qui suivent font partie de l’introduction.
Membre de l’AFCOC (Association Française des collectionneurs de coquetiers), Alain expose régulièrement. Sa plus grande exposition réalisée à Marseille a vu passer 12000 visiteurs en 2004 à la maison des Arts et de l’Artisanat.
Louvre des antiquaires 2005
Alain, pourquoi collectionner des coquetiers ?
C’est une source de plaisir, comme toutes les collections, et on y ouvre le grand livre de l’Histoire.
C’est l’histoire de France et du monde que nous découvrons au travers de celles des rois, des empereurs, des artistes, de l’ère industrielle et de nos régions.
J’avoue que collectionner est comme un virus pour moi. Mais la « collectionnite » est une bonne maladie!...
Alain, comment collectionne t’on les coquetiers ?
Il y a de nombreuses façons de collectionner les coquetiers, la plus évidente est celle qui consiste à les acquérir, au feeling, tout ce qui passe sans autre critère qu’une attirance pour l’objet.
Et puis dans un deuxième temps, certains choisissent une spécialité basée sur l’origine régionale ou la matière : bois, grès, faïence, porcelaine, ivoire.
Chacun adapte sa passion à son budget et à ses ambitions, certains ne collectionneront que les coquetiers publicitaires.
Alain, Connais tu l’origine du coquetier et .... de l’œuf ?
La poule arrive en dernier dans les basse-cours d’Europe, on y trouvait des oies, des canes, des pintades dont on ne consommait guère les œufs. L’élevage des poules débute en Grèce, environ 500 ans avant notre ère.
Oeufriers d'Italie 1780- 1820
Alors pourquoi le mot coquetier ?
Le mot COQUETIER apparait en 1307, il désigne alors un marchand d’œufs et de volailles en gros.
Il faudra attendre le début du XVIème siècle pour qu’il prenne le sens d’un ustensile servant à la cuisson des œufs. En 1690 Dans un Dictionnaire Universel : on peut lire « Petit vaisseau servant à table, fait en forme de salière pour porter un œuf à la coque. « (Vaisseau du latin « Vasculum » signifiant : petit vase.
Desvres XIXéme siècle, fabriqué par Fourmaintraux.
Histoire du Coquetier
Difficile de situer l’apparition du coquetier, on en trouve la trace :
-Dans les ruines de Pompéï
- Au musée Archéologique d’Antioche, Brenda Brake signale une mosaïque scène de petit déjeuner avec des »Bucket » et l’œuf à l’intérieur.
- Dans un Musée de Londres : des coquetiers en argent originaire d’Italie 1560.
-Dans un musée à Grenoble : une représentation d’un coquetier en métal.
-Dans une Galerie de Prague : Une nature morte de Flegel : Œuf ouvert avec sa mouillette.
L’œuf à la coque, un mets de roi.
Modeste et populaire, l’œuf figurait à la table des rois. Henri IV affectionnait les omelettes à l’ail. (Voilà de quoi satisfaire notre historienne Martine Mallein, spécialiste de la période Sully & Henri IV )
Louis XIV adorait les œufs durs et les omelettes soufflées et Louis XV raffolait des œufs à la coque. Il faisait élever des poules au palais.
Tous les dimanches matin, les parisiens autorisés venaient en famille admirer la dextérité du roi qui dans un silence religieux découpait d’un seul geste le bout de son œuf !
C’est ainsi que de la table du roi, le coquetier se démocratisa pour devenir au XIXème siècle un objet courant.
Commémoration de la reine Victoria Porcelaine.
L’œuf à la coque dans Littérature.
Dans son roman Les voyages de Gulliver, Jonathan Swift nous raconte :
« Faut-il entamer un œuf par le petit bout ou le gros bout ?....
Combien de fois vous êtes-vous posé la question !
Dans ce royaume étrange, les habitants avaient l'habitude de manger leurs œufs en les attaquant par le gros bout, jusqu'au jour où, un enfant de la lignée royale s'étant blessé en ouvrant un œuf par son extrémité la plus large, le monarque fit paraître un décret ordonnant que dorénavant, les œufs soient cassés par le petit bout !
Aussitôt la guerre éclate, opposant les "anciens" (gros-boutiens) aux "modernes" (petit-boutiens).
Allemagne Vermeil début du XIXéme
Extrait du chapitre IV :Les voyages de Gulliver,
« Ces deux formidables puissances ont, comme j’allais vous dire, été engagées pendant trente-six lunes dans une guerre très opiniâtre, dont voici le sujet : tout le monde convient que la manière primitive de casser les œufs avant que nous les mangions est de les casser au gros bout ; mais l’aïeul de Sa Majesté régnante, pendant qu’il était enfant, sur le point de manger un œuf, eut le malheur de se couper un des doigts ; sur quoi l’empereur son père donna un arrêt pour ordonner à tous ses sujets, sous de graves peines, de casser leurs œufs par le petit bout. Le peuple fut si irrité de cette loi, que nos historiens racontent qu’il y eut, à cette occasion, six révoltes, dans lesquelles un empereur perdit la vie et un autre la couronne…..
La guerre cessa lorsqu’il fut décidé :
« Que tous les fidèles casseront leurs œufs au bout le plus commode. On doit, à mon avis, laisser décider à la conscience de chacun quel est le bout le plus commode, ou, au moins, c’est à l’autorité du souverain magistrat d’en décider. »
Voilà une belle histoire, Alain. Bravo et merci de nous avoir raconté cette passion.
Nous souhaitons que tu sois sollicité par l’Hôtel de Ville de Paris, afin de présenter cette incroyable collection au public et pourquoi pas le BHV à Pâques 2013. Après avoir parlé des poules et du jardin sur la terrasse du 7éme étage en 2012, Le BHV pourrait exposer cette collection extraordinaire et très Arts de la Table au 5éme étage !...Qui sait ?