PONS en Aquitaine par Jean-Pierre Franssens 2/2
« La halte, l'hospice, c'est par là »...Nous dit ce pèlerin. Nous allons le suivre et nous y rendre, mais auparavant faisons un petit tour au long des jardins et murailles, découvrons Saint Martin et Saint Gilles et un autre personnage célèbre, en ce fief protestant resté longtemps le premier en ce Saintonge et Aunis.
Au IXème siècle, PONTUS revit grâce à ses coteaux de vignes et ses prés et
avec la construction de l'église Saint Martin pour les prieurs bénédictins devient une des plus anciennes paroisses chrétiennes de la Saintonge.
Son histoire sur 10 siècles serait bien longue, mais en voici quelques éléments
Edit de Nantes 1598, les protestants réquisitionne la chapelle.
En 1629 reprise par les catholiques pour les récollets.
Les deux vues sont, la chaire et le baldaquin et la chapelle de la vierge.
Elle a été consacrée en 1834 suite a des travaux réglés par la Duchesse de Berry, de passage à Pons. La cloche de 1849, les orgues 1855, les vitraux posés en 1935.
Je ne sais si vous l'avez remarqué mais nous sommes passés au 15 août et le Moyen Age a disparu de la place, mais pas de l'Histoire.
Pons est extraordinaire à ce sujet.
Au siège de Pons en 1372 et après le retour des Anglais sous Edouard III en 1360, des résistances se sont organisées et c'est à ce moment que notre connétable Bertrand Du Guesclin avec Renaud VI , sire de Pons rendent la Saintonge aux français ; Renaud VI obtient là, l'île d'Oléron et Marennes en baillage.
Terminons cet épisode, en même temps que la guerre de cent ans avec
Jacques, alors seigneur de Pons, qui se bat jusqu'à Castillon 1453, nommé depuis Castillon la Bataille, va chasser les Anglais hors de France.....sauf....Calais.
Pons s'est trouvé affaibli par toutes ces luttes…
Passons à son réveil sous un autre jour au XVIème siècle.
Notre déambulation continue et, curieux nous empruntons une ruelle nommée « Passage sous les murs » pour rejoindre les bords de la Seugne et la base de place forte, puis nous remonterons par le « passage du milieu de la tour » .
Sur le haut de ce mur se place la porte d'accès Ouest de l'esplanade. On peut apercevoir sur la droite le faîte de la chapelle Saint Gilles. En 2008, une recherche a été effectuée sur ce secteur et cette chapelle. Une première porte avec une date 1067 est retrouvée, puis des réfections milieu du XIIème siècle. Il reste beaucoup de questions aujourd'hui seul un classement en 1879 a provoqué des réfections....
En voici les images actuelles.
Et nous voici avec Antoine de Pons, qui sera le dernier Pons comme sire. Il est marié à Anne de Parthenay en première noce et séjourne auprès de Renée de France- une des 10 enfants d'Aliénor d'Aquitaine – qui a hébergé et protégé Calvin- . Antoine va devenir un ardent propagateur des idées Calvinistes. Et, vous l'avez compris, c'est a ce moment que PONS devient une citadelle protestante.
N’oublions pas que la fille d’Antoine, Antoinette, s’est marié à un cousin de Jeanne d'Albret ...
Les d'Albret reprennent les rennes de PONS derrière Antoine.
Mais revenons a ce personnage du square.....
Il se nomme Théodore Agrippa D'Aubigné il est né a 4kms de PONS et il a été une figure particulièrement active du protestantisme.
Il a écrit entre autres, « le printemps » et « les tragiques ».
Antoine de Pons en se remariant va changer de camp et se battre contre les Calvinistes, mais Agrippa et les d'Albret sont là et Antoine est emprisonné à La Rochelle.
Guerres de religion, Saint Barthélémy, tout y passe à PONS. Plusieurs attaques des papistes refoulées par notre poète Agrippa. François de la Noue, s'en mêle, il est chef des protestants pour l'Ouest.
Jusqu'en 1621, nouveau siège de Pons, la ville est reconquise par les armées du Roi, qui fait tout raser, sauf le donjon. Et tout le monde revient et rebâti, les Récollets, les cordeliers et avant de suivre les pèlerins, après avoir été un des chefs-lieux de district de la Charente-inférieure à la fin du XIXème siècle, passons par Saint Vivien.
Sur la « VIA TURONENSIS »
Passage obligé a Saint Vivien, église construite en style Roman au XIIème siècle et remaniée au XVème siècle.
Elle est placée en bas de village, le long de la Seugne et en direction de l'Hôpital des
pèlerins. Classée aux monuments historiques depuis 1912.
La nef est à 4 travées avec 5 fenêtres sur les bas-côtés et 3 dans la nef. Les plafonds sont en bois et plans.
A l'origine une seule nef sans bas-côtés, ceux-ci ont été ajoutés au XVIIIème siècle.
L'église abrite la statue moderne de Notre Dame de la Recouvrance, vierge vénérée sous ce vocable depuis le XIIIème siècle. La dévotion à cette Notre Dame date de 1252, découverte d'une statue de la très Sainte Vierge. Celle-ci semble être liée aux chapelles « Saint Vivien » de PONS, BROUAGE, SAINTES, entre autres.
Comme nous l'avons lu précédemment, PONS est une place forte importante et accueille un flot croissant de pèlerins en route vers Saint- Jacques de Compostelle.
Le vieil Hôpital (dont il ne reste que le nom de la rue) n'est guère fiable dans le sens où les portes de la ville sont fréquemment fermées et surtout la nuit.
Geoffroy III de Pons ou Pontes (déjà cité) va en 1160 fonder un Hôpital en bas de la ville et hors murailles afin de recevoir jour et nuit les pèlerins, mais aussi les nécessiteux qui trouvaient nourriture, soins et réconfort.
Ces locaux étaient tenus par des prieurs sous l'évêché de SAINTES, des sires de PONS et dédiés à Notre Dame.
Geoffroy III y est enterré.
Ce que nous avons découvert lors de cette visite, en ce 15 août sont visibles sur les photos. En effet les guerres de religion ont fait leurs lots de destruction, Hôpital saccagé, chapelle détruite et reconstruite à l'économie, puis désaffectée au XVIIIe. Au XIXe la salle remise en état accueille une école gratuite pour enfants pauvres dont l'éducation est assurée par les sœurs de l'ordre des Ursulines « Les Dames Hospitalières de PONS ».
Tout est abandonné pour vétusté en 1818.
Une partie des bâtis sont transformés en logements sociaux et en exploitation agricole et il faut attendre 1998 pour que cet Hôpital soit classé (affichette ci-dessus).
Le jardin médicinal est refait en 2000, une restauration en 2004 et voilà…aujourd'hui, la salle sert de cadre à diverses manifestations culturelles.