Voitures anciennes par François Clerget
Me revoici, après une petite absence sur ce blog, avec un article un peu plus long, mais tellement intéressant que je vous laisse découvrir. Merci François ! et que les mordus de voitures anciennes n'hésitent pas à assister aux prochains événements....
Sollicité par la Municipalité, je dois organiser pour le 7 juin le 1er rassemblement de voitures anciennes à Croissy sur Seine, la ville où j’habite, dans le cadre de la traditionnelle fête de la Grenouillère et sur le thème des Impressionnistes. Nous sommes dans le haut lieu des impressionnistes, il fallait être à la hauteur car ici on ne plaisante pas avec cette référence culturelle !
La difficulté essentielle par rapport à l’organisation d’un rassemblement normal de voitures anciennes est donc la nécessaire forte présence d’autos de la fin du 19ème et début du 20ème siècle. Car elles sont peu nombreuses à rouler, ne peuvent faire que de courts trajets et sont très capricieuses coté mécanique ! La plus ancienne des voitures inscrites date de 1898, et roule toujours gaillardement, au grand plaisir des spectateurs.
C’est devant la cour d’honneur du château Chanorier que seront alignées ces vénérables ancêtres, tandis que les voitures après-guerre (jusqu’à 1985 puisque la règle veut qu’une voiture soit considérée comme « de collection » à partir de 30 ans d’âge) seront disposées dans le parc à l’arrière.
A part les voitures, d’autres animations pour petits et grands sont prévues, toujours sur le thème des impressionnistes : ateliers peinture et concours, danse quadrille et polka, animation théâtrale, croisière sur la Seine, « silhouettiste », jeux anciens (course en sac, tirage de corde, pèche a la ligne, etc.), voitures à pédales, sulkys, ateliers de maquillage, carrousel retro, ambiance jazz musette.
Dès 9h30 les 1ères voitures inscrites arrivent, et je reste en même temps attentif à la grille d’entrée pour voir les arrivées et accroché à mon téléphone pour recevoir les appels de ceux qui seraient tombés en panne, dont la voiture n’aurait pas démarré ou qui se sont perdus. Au final, sur les 15 voitures fin 19ème jusqu’aux années 20 inscrites, 13 arriveront à bon port. Coup de chance !
Par contre, 1ère anecdote de la journée, une des toutes premières voitures à arriver, une superbe De Tomaso Panthera, va tomber en panne juste devant le château, soit à quelques mètres de son point d’arrivée final. On finira par pouvoir la faire rouler jusqu’à son emplacement pour la journée, mais ensuite c’est sur une dépanneuse qu’elle quittera Croissy le lundi matin.
Dans le parc, les voitures arrivent en bon ordre et vers 11 heures le spectacle commence à être magnifique. En tout une petite centaine de voitures de toutes sortes (populaires, sportives, prestigieuses) et de toutes origines (France, GB, Allemagne, USA, Italie, …) prend place sur la pelouse, face à la verrière du château.
Coté grille et cour d’honneur, les ancêtres arrivent également régulièrement, soit sur des remorques pour celles qui viennent de loin, soit en roulant, au grand plaisir visuel et sonore des spectateurs.
Les applaudissements les plus nourris ont été pour cette Clément de 1898. Elle appartient à un docteur à la retraite qui l’a reçue de son oncle lorsqu’il avait 14 ans, il y a une cinquantaine d’années, et l’a précieusement gardée et entretenue depuis plus de 50 ans.
Parmi la centaine de voitures exposées, je vous en présente quelques-unes parmi celles qui nous ont fait rêver ou qui sont exceptionnelles :
Bugatti type 37 Grand Prix de 1926 : fabriquée de 1926 à 1930, développée par le constructeur automobile français Bugatti, elle est une variante de la 35, conçue à partir de 1924.
Forte d'un palmarès toujours inégalé, avec plus de deux mille victoires en compétition dont cinq succès consécutifs à la Targa Florio, elle est non seulement la Bugatti la plus célèbre mais compte également parmi les voitures ayant le plus marqué l’histoire de l’automobile. La naissance du mythe des « Pur-Sang » Bugatti date d’ailleurs de cette époque.
Aujourd’hui, une Bugatti de ce type se négocie au prix d’un très bel appartement dans les quartiers très chics de Paris …. Et pourtant la plupart des propriétaires roulent souvent et vite avec, il y a même des courses organisées au cours desquelles ils pilotent toujours à la limite de la voiture, et n’hésitent pas à prendre des risques incroyables ! Des passionnée de voiture avant-guerre, de vitesse et de sensations …. et au portefeuille bien garni !
Cette Talbot K78 de 1930, surement moins sportive, mais peut être plus belle, est arrivée sur un plateau mais fonctionne à merveille. La souplesse et le silence de son moteur sont justes incroyables, le tout dans un luxe et un confort typique « années folles ».
Les voitures françaises construites à Suresnes deviennent suite au rachat par Anthony Lago, des Talbot-Lago.
LA fameuse Aston Martin DB5, celle de James Bond ! Voiture mythique, qui n’a pas rêvé d’en conduire une un jour !
L'Aston Martin DB5 est produite de 1963 à 1965 et réalisée par le carrossier Italien Touring Superleggera. Remplaçante de la DB4, sa devancière, elle est plus connue pour être la voiture de James Bond dans Goldfinger, Operation Tonnerre ou plus récemment dans Goldeneye, Demain ne meurt jamais, Casino Royale et Skyfall. La DB5 se décline en coupé ou en cabriolet dès sa sortie en 1963, et une série très limitée en version break est proposée plus tard. 1 021 exemplaires en ont été vendus.
Si cette auto vaut aujourd’hui une petite fortune, il faut savoir que dans les années 90’s, donc il n’y a pas si longtemps, on pouvait s’en offrir une pour le prix d’une voiture neuve haut de gamme française. Certains passionnés ont fait de belles plus-values ….
Jaguar Type E, la encore nous avons tous rêvé un jour devant cette voiture au capot impressionnant et à la ligne intemporelle. Dotée d'un fort tempérament grâce à ses moteurs à fort couple, elle représentait l'archétype des voitures de sport des années '60'.
La Jaguar Type E est présentée au Salon international de l’automobile de Genève de 1961, elle succède à la série des XK. La production s’étend de 1961 à 1975 et se décline en trois modèles (cabriolet, coupé et 2+2), trois séries et deux éditions limitées.
La Type E, bien que rappelant la Jaguar D-Type du point de vue de sa ligne, est pour l’époque d’une conception très moderne. 72 584 exemplaires de Type E seront produits, constituant ainsi l’un des plus grands succès commerciaux de Jaguar.
Et pour terminer, une voiture « populaire » que tout le monde connait, qui fait partie de l’histoire de l’automobile française : la fameuse Citroën Traction (ici une 11cv).
La Citroën Traction Avant est produite de 1934 à 1957. Son histoire est liée dans la mémoire collective à l'Occupation, tour à tour voiture de la Gestapo et icône de la Résistance. Elle est également le véhicule préféré des gangsters, le fruit de qualités routières exceptionnelles pour son époque.
Cette automobile dispose alors d'une particularité rare sur les automobiles de sa catégorie : les roues motrices sont celles du train avant. La Traction est l'innovation première de cette voiture. Cette technique est rapidement associée en France à la Citroën, ce qui lui vaut son surnom, « Traction », et plus tard le pléonasme « Traction avant ». La vraie nouveauté est d'associer sur un même véhicule les solutions les plus modernes de l'époque : en plus du mode de transmission, une structure monocoque, des freins hydrauliques et une suspension à roues indépendantes sur les 4 roues. Toutes ses qualités lui valant une longue carrière et une production de 760 000 exemplaires.