Dunkerque, d'une ville au film.
Dunkerque, une ville où peu d'entre vous sont allés et qu'il faut connaître...
Ce jour de visite, il pleut par intermittence et le vent du large se fait bien sentir !
Cité portuaire prospère du XVIIe siècle jusqu’en 1940, la ville fut presque totalement détruite et ruinée en 1945. Dunkerque s’est relevée de ses cendres, elle s’est agrandie. Son visage est celui d’une ville portuaire et industrielle : son terminal méthanier, ses chantiers navals, ses usines et haut fourneaux, (Arcelor-Mital, Air-Liquide, Polimeri Europa France...) et ses immeubles d’après guerre ne donnent pas particulièrement envie d’y séjourner.
Vous comprenez pourquoi Dunkerque est classée: site Seveso !
Pourtant Près de la place Jean Bart (Le fameux corsaire !), se dressent 2 beffrois :
L’un de style Renaissance Flamande (75 m de haut) appartient à l’hôtel de ville (1900).
Sur la façade principale de l’Hôtel de ville, trône une statue de Louis XIV.
Lors du célèbre carnaval, quelques 500 kg de harengs fumés : “kippers” sont lancés, depuis ses balcons.
L’autre beffroi du 15e siècle, est Gothique et fait face à l'église St Eloi.
Sa hauteur : 58 m de haut abrite un carillon de 48 cloches dont le Bourdon pèse 5 tonnes !)
Le beffroi fut le clocher de l’Église Saint-Éloi, jusqu’à ce qu’un incendie sépare les deux bâtiments, en 1558.
Enchâssé en bas du beffroi de Saint-Éloi, ce cénotaphe est surprenant. Il perpétue le souvenir des Dunkerquois morts aux deux guerres.
Au centre se trouve le gisant, représente le soldat inconnu.
Devant lui sont déposés un fusil, un sac et un casque de poilu.
L’Église Saint-Éloi, classée aux Monuments Historiques, est une construction de style gothique, dont le début remonte au XVIe siècle.
A l’origine, l’Eglise St Eloi, s’appelait la Cathédrale des sables.
L’église primitive fit place à une nouvelle construction à partir de 1450, en forme de « HalleKerque » ou Eglise-Halle, pendant les 15 ans de travaux, tous contribuèrent : les princes, le peuple et les pêcheurs avec une taxe consentie « le filet saint ».
Le 1er juillet 1558 le maréchal de Thermes s’empare de la ville, la met à sac et brûle l’église !
Dès 1559 l’église sera en reconstruction pendant 25 ans, mais bien plus petite, sans transept.
En 1782 Victor-Louis (architecte du Théâtre de Bordeaux) conçut une façade néo-classique, composée d’un portique à colonnes couronnée d’un fronton. Il modifie l’église, l’élargit, l’agrandit.
Entre les vices de construction et les matériaux utilisés, la façade due être démolie 1 siècle plus tard !
En 1889 une nouvelle façade de style gothique est achevée, mais encore une fois cette église subit un sort funeste, touchée par les bombardements de 1915, elle rouvrira ses portes en 1930. Dix ans plus tard, l’église est à nouveau touchée par des bombes incendiaires, nous sommes en juin 1940 et il ne resta que les murs.
Saint Eloi très endommagée fut restaurée de 1947 à 1985. Des impacts de balles sur la façade nous rappellent ces tristes moments.
L'intérieur
Elle abrite le tombeau du corsaire Jean Bart en son chœur et sa seconde épouse, qui lui donna neuf enfants dont un seul atteignit l’âge adulte (de son premier mariage étaient nés quatre enfants)
Juste à côté, de l'église, s’étend le port, 3e de France.
Du 14e au 17e siècle, on y pécher le hareng, les soles et les limandes, puis à partir du 18e siècle les marins partirent pêcher la morue en Islande, mais, l’histoire de Dunkerque raconte qu’ils avaient à se battre contre les anglais et les hollandais.
Pour des raisons dues à sa gestion la France était victime de la famine.
C’est alors que Jean Bart anobli et avec l’aval du roi Louis XIV se comporta en pirate. Il se battit en mer pendant 25 ans. Il attaqua les navires ennemis et les détroussa. Son exploit lui valu d’être célèbre lorsqu’il réussit à détruire une flottille de 80 navires de pêche hollandais.
La place Jean Bart et sa statue est commémorée chaque année au Carnaval de Dunkerque.
Les Dunkerquois entonnent en chœur, cette chanson populaire, dont voici le premier couplet :
Jean Bart, Jean Bart, salut à ta mémoire
De tes exploits, tu remplis l’univers,
Ton seul aspect commandait la victoire,
Et sans rival tu régnas sur les mers.
Jusqu’au tombeau France Mère adorée,
Jaloux et fiers d’imiter sa valeur,
Nous défendrons ta bannière sacrée,
Sur l’océan qui fut son champ d’honneur. (bis)
Jean Bart, Jean Bart, la voix de la patrie
Redit ta gloire et ton nom immortel
Et la cité qui te donna la vie
Erigera ta statue en autel (bis)
Aujourd’hui, l’ancien entrepôt de tabac a fait place au musée portuaire et vous y apprendrait l’histoire des pêcheurs Dunkerquois.
A quai, de superbes bateaux dont le 3 mats « Duchesse Anne »
La place du Minck de Dunkerque où le poisson se vend à la criée depuis plusieurs siècles.
La Tour du Leughenaer mot flamand (30 m de haut) signifie “la tour du menteur”, édifiée en 1405 puis réaménagée en phare en lui ajoutant une lanterne en 1814, domine le port.
C’est le plus ancien monument de Dunkerque.
Les Dunkerquois l’utilisaient comme un leurre émettant de faux signaux pour tromper des navires qui venaient s’échouer le sable. Ils étaient ensuite pillés.
Continuons la route vers la plage de Malo-les-bains: Quelques vieilles maisons de bois datant de la fin du XIXe siècle sont l’expression des plus importantes richesses architecturales de la ville.
La Villa Ziegler a été construite en 1881, elle passe en plusieurs mains avant d’appartenir à la famille Ziegler en 1923. André Ziegler, spécialisé dans la construction navale y installe toute sa famille. La Maison de l’Environnement y est installée depuis 1996.
A la sortie de la ville, la plage des Dunkerquois : Malo-les-bains,
avec quelques villas balnéaires de 1900 jouxtant à des immeubles plus modernes.
Cette esplanade , 7 kms de plage, offre un côté gourmand… Glaces, restaurants aux moules-frites. La plage de sable blanc est colorée par quelques cabines de plage.
Dunkerque se fait un nom dans le monde entier grâce au film hollywoodien de Christopher Nolan. Pas vraiment un film de guerre au sens classique du terme, «Dunkerque» est avant tout l'histoire d'une fuite. «Un thriller d'action», «un film sur la survie» comme le qualifie son réalisateur.
Sortie 19 juillet 2017 (1h47 ), récompensé par 3 oscars en 2018, Dunkerque connait le plus grand succès mondial sur le sujet de la Seconde Guerre Mondiale, en termes de recettes.
L’histoire : Le début de l’opération Dynamo, où 400 000 soldats britanniques et français se sont retrouvés encerclés à Dunkerque. Episode connu au Royaume-Uni mais beaucoup moins en France.