Soissons, une ville à découvrir 2/2 : sa Cathédrale
La Cathédrale de Soissons, nous évoque Notre Dame de Paris car son unique tour lui ressemble étrangement et parce qu’elle a su malgré sa destruction, par les bombardements, être reconstruite…
Nous voici dans une des six grandes cathédrales picardes. "Saint Gervais-Saint Protais"
La façade dissymétrique est incomplète, mais elle ne fut jamais achevée. La grande guerre l’a mutilée et elle a su renaître de ses cendres.
De style gothique (classique), nous la découvrons ci-contre
Voici la tour sosie de Notre Dame de Paris, côté sud et à sa droite, le jardin du haricot .
Le transept est élégant, le chevet qu’on peut voir du centre ville laisse apparaître les contreforts et les arcs-boutants qui soutiennent la partie supérieure.
Quelle histoire !
En 1175, l’évêque de Soissons fut l’instigateur de cette cathédrale bâtie sur d’autres cathédrales primitives.
Avant 1190 on réalise le chœur et le transept avec ses deux bras en hémicycle, mais pour continuer la nef, on décide de lui donner plus d’élan vers le ciel en adoptant un style nouveau, le gothique à trois étages. Elle sera achevée en 1230.
Entre 1230 et 1240, on construit la façade….
La Cathédrale est prête le 25 avril 1479.
Hélas en 1567 les protestants (Huguenots), la détruisent et saccagent des objets acquis au cours des siècles... Puis on la restaure !
On l’améliore en construisant des chapelles, on édifie un nouveau maître-hôtel.
Pendant la révolution de 1789, la voilà transformée en grange à fourrage, quel destin !
En 1799 la Cathédrale redevient lieu de culte.
Mais en 1815, une poudrière proche explose et détruit des vitraux, on la restaure à nouveau !..
Mais arrive la guerre de 14-18, la cathédrale est bombardée et bien ébranlée ! (heureusement, on avait démonté les vitraux, emballés et cachés précautionneusement.)
A la fin de l’année 1937, la Cathédrale est reconstruite et ouverte aux fidèles!
Entrons à l'intérieur :
Nous la découvrons d’un coup d’œil : 100 m de long, 24 m de large et entre 23 à 31 m de haut selon les parties.
Voici le vaisseau central.
Voici le chœur élancé vers le ciel: 31 m , avec ses colonnes en pierres calcaires des carrières de la région:
La contre allée et la grille du chœur : superbement décorée.
Sur la gauche du chœur :
Le transept nord, de style gothique rayonnant, sa voûte est aussi haute que celle du Chœur. Elle laisse apparaître une superbe rosace et un bel autel
C'est dans cette chapelle du Rosaire (photo ci-dessous) que nous découvrons l'oeuvre de Rubens, l'adoration des bergers, qu'il offrit en 1635 en remerciements de soins reçus à Soissons.
D'autres très grands tableaux :
La cène et
le lavement des pieds sont exposés,
mais on n'en connait pas l'origine.
Un autre tableau dans cette chapelle nous interpelle : Le Martyr de St Crépin et St Crépinien.
J'ai cherché le pourquoi cette illustration et je vous livre ma recherche:
Crépin et Crépinien, venus de Rome, étaient chrétiens et cordonniers à Soissons. Ils fabriquaient des chaussures pour les pauvres, qu'ils ne faisaient pas payer, et pour les riches qui appréciaient leur production.
En 285 , dénoncés comme chrétiens, ils ne veulent pas nier leur foi, L’empereur Maximien les fait alors torturer. (Légende : source Wikipédia) « on leur fit enfoncer des roseaux pointus sous les ongles, mais les roseaux jaillirent des mains des saints et vinrent blesser les bourreaux. On les précipita ensuite dans une rivière, avec une meule attachée à leur cou mais ils flottèrent à la surface sans se noyer. Puis l'empereur les fit jeter dans une citerne remplie de plomb fondu, mais une goutte de plomb rejaillit dans l'œil de l'exécuteur qui fut éborgné, tandis que Crépin et Crépinien en sortaient indemnes. Finalement, après qu'ils eurent résisté à plusieurs autres supplices, on les fit jeter dans de l'huile bouillante d'où deux anges vinrent les sortir... Crépin et Crépinien furent finalement décapités le lendemain."
Voilà pourquoi ces deux frères Saints martyrs sont les saints patrons des Cordonniers, Gantiers et Tanneurs
Dans une Chapelle une relique de St Crépin : son fémur.
Mais mon coup de cœur va au transept sud de style gothique primitif, sur le plan architectural.
Élévation sur quatre niveaux, les tribunes à 3 arcades et cette magnifique galerie ( triforium).
Dans une chapelle, nous découvrons un Gisant en marbre blanc du Christ.
Bien sûr, il en existe d'autres en France (Auray, Saverne...) mais cette représentation est particulièrement belle et nous expose un Christ apaisé qui semble dormir.
Toujours dans ce transept sud :
- Une statue de vierge en majesté romane déposée en 1940
- un beau baptistère en marbre
D'autres sculptures sont à citer, mêmes si elles ne m'ont pas séduites.
En premier, citons Saint Gervais et Saint Protais les jumeaux, à qui cette cathédrale est dédiée.
(Souvenez-vous, membres du réseau, que l'église à côté du BHV, place Lobau, leur est dédiée aussi)
Enfin,2 abbesses en marbre de l'époque Louis XIV pour vous accueillir à la porte d'entrée :
Henriette de Lorraine Delbeuf et Gabrielle de la Rochefoucault.
Quelques vitraux.
Face à la Cathédrale le presbytère, une jolie fontaine et la maison diocésaine (siège de la Gestapo pendant la guerre 39/40.
Je finirai par ces quelques photos de l'état de la Cathédrale à la fin de la grande guerre.
une partie de la voûte, des arc-boutants, des contreforts furent détruits , la tour, fut fendue .
Soissons se trouvait devant un chantier colossal, sans aide de moyens numériques.
Il fallut presque 20 ans pour la remettre en état.
C'est exceptionnel!
Nous ne pouvons que garder l'espoir pour Notre-Dame de Paris.
Ainsi se termine notre ballade à Soissons, espérant vous avoir distraits !
CD