Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°49 en 1934
Il faut réduire le déficit budgétaire !..Nous sommes en 1934 !
Un premier décret de Loi du 14 avril réduit les crédits de l’ensemble des Ministères de 10% et une baisse de 5% de la rémunération des fonctionnaires, la mise à la retraite d’officiers et une augmentation des impôts.
Depuis 1930 la crise est économique, sociale et politique. L’opinion s’agace des carences du régime.
Les ligues d’extrême-droite soutiennent ces mouvements.
On peut lire dans la Presse : « La société moderne subit une crise psychologique en même temps qu'économique. Certes, la faim pousse à l'aventure, elle fait sortir le loup du bois, et les idées les plus baroques de l'esprit ordinairement le mieux équilibré. On pourrait presque mesurer la profondeur d'une crise dans un pays au degré de criminalité ». (Cela donne à réfléchir !)
Analyse de la situation :
C'est incontestablement l'Allemagne qui, depuis dix ans, subit le plus fortement les effets désastreux de ce désordre mental. On retrouve même réunis dans son expression politique toutes les tares et tous les vices qui ne se révélaient qu'à l'état sporadique avant l'apparition du nazisme : débauchés, invertis, incendiaires, sadiques, morphinomanes, tous les fous se sont donné rendez-vous au carrefour de l'hitlérisme où ces malades discutent de la régénérescence de la race !...
En Allemagne, le mal a gagné les couches profondes de la population. Les journaux allemands n’étaient pas libres de relater les faits, mais sous la rubrique de l'actualité, on aurait pu l’intituler : Crimes de fous !
L'étude clinique des peuples définit assez bien le caractère de la crise économique qu'ils subissent.
En France, la crise économique, moins aiguë, n'a pas provoqué autant de désordre. Mais au fur et à mesure qu'elle s'aggrave, on constate des ébranlements à certains étages de l'édifice social. Alors éclate l’affaire Stavisky…
On maquille tout : les bilans de sociétés, le budget de l'Etat, les programmes politiques, les escroqueries financières.
A Paris, Place de la Concorde et sur la place de l’Hôtel de Ville, le 6 février vers 20 h, des manifestants tirent sur le service d’ordre ; la Police réplique, on comptera 17 morts et un millier de blessés.
La presse s’empare du sujet. Le chef du gouvernement Daladier est obligé de démissionner, Gaston Doumergue le remplacera et composera un Cabinet d’Union.
« Le 6 février, des jeunes gens camisards se promenaient aux Champs-Elysées avec des torches enflammées et des cannes-rasoirs à la main. Ils détruisaient tout, éventraient les chevaux et montaient vers le meurtre comme d'autres vers la gloire. Huit jours plus tôt, ils ne savaient pas qu'ils étaient, capables de crimes. La guerre et l'après-guerre ont fait des dégâts dans l'économie et dans les cerveaux. (Hélas, l'histoire se reproduit dans des moments de crise!)
On croirait que les systèmes monétaires communiquent avec les systèmes nerveux et que les troubles des uns déterminent les troubles des autres. »
BHV : Juste à la pointe du progrès avec ce catalogue Electricité!...
de l'art graphique et imprimerie et beaucoup d'humour !...
Et de l'humour encore, avec cette affiche bien mignonne des étrennes 1934!
Et..... on reparle dans la presse, de l'ex Directeur Henri Lillaz .
Le 22 septembre 1934, dans un article, nous découvrons cette classe la plus aisée de la population qui fréquentait les belles stations balnéaires huppées et notre célèbre Henri Lillaz.
« Biarritz for over
Il y a quelques jours, c'était Cannes. Aujourd'hui, c'est Biarritz.
Beaux messieurs et belles mesdames ont emballé maillots et shorts, et ont transporté leurs quartiers de la Côte d'Azur à la Côte basque.
Et les mêmes petites histoires qu'on se racontait, il y a deux semaines, à la terrasse du Miramar, on se les raconte aujourd'hui au bar basque.
A vrai dire, Biarritz a toujours conservé la réputation d'une plage plus chic que les autres.
Pour y venir au mois de septembre, il faut, en effet, après une saison à Deauville ou à Cannes, avoir encore de l'argent à dépenser..…
Le dictateur de Biarritz
…..Le grand maître de Biarritz est un député. C'est M. Lillaz, député d'Oloron. Les hasards de la politique ont fait de M. Lillaz, Savoyard d'origine, un Béarnais. C'est à lui que Biarritz doit son renouveau.
Une idée lumineuse
M Lillaz serait parfait, s'il n'avait un petit défaut. Il aime le jeu.
Et c'est à cet amour du jeu qu'il doit tous les petits ennuis qu'il a eus dans son existence, ennuis que la fortune de sa femme, née Becker, fille du fondateur du Bazar de l'Hôtel-de-Ville, a généralement pu aplanir.
Un jour, cependant, M. Lillaz décida de s'acheter une conduite. Il eut alors une idée lumineuse. Pour jouer tout son saoul, et sans risques, il lui suffirait de devenir propriétaire d'un casino.
Ainsi, plus il perdrait comme joueur, plus il gagnerait comme tenancier. Ça n'était pas compliqué. Mais il fallait y penser.
Le groupe Lillaz
C'est à Pau qu'il fit son premier essai…Ce fut un sombre échec, dont il vaut mieux ne plus parler.
Non découragé, M. Lillaz jeta son dévolu sur Biarritz…Il constitua un groupe avec 2 acolytes. Le groupe se rendit acquéreur du Casino Belle-Vue, de l'Hôtel du Palais, et quelques autres palaces; L'un se chargea du casino et des jeux. l'autre de la partie « restauration » et des boîtes de nuit. M. Lillaz se réserva, bien entendu, la conduite générale des opérations. Et ce fut le succès. »
Que se passe-t’il encore cette année-là ?
Le développement des magasins à prix unique, perturbe l’activité des petits commerces.
Le 3 juin, Paris inaugure son zoo à Vincennes. au fil des mois des nouveaux animaux apparaissent.
Sur le plan automobile Citroën sort la 7 en berline et en coupé
La Citroën 11 sortira à l’été
Arts Ménagers et ses nouveautés ! Moulin à légumes pour ménage et pour la restauration, yaourtière électrique et essoreuses à salade à cordon! (Jusque là, on utilisait le panier à salade!)
Quelques publicités nous montrent l'évolution des produits : Electroménager, radio, photo et si la création du Petit Beurre LU remonte à 1886, nous découvrons avec plaisir les premières publicités.
A bientôt.
CD