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Le blog du Réseau Bazar BHV

"Les copains" par Antoine Eminian

16 Juin 2011 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Livres et poésies

 

Eminian AntoineDans cette période d'été, Antoine nous présente un livre divertissant pour vos vacances. Vous nous en donnerez des nouvelles!

 Les copains de Jules Romains 

Dans la mesure du possible j’essaie de varier vos plaisirs de lecture. Après le livre émouvant de Christine Orban, autre registre cette fois et en accord avec le printemps qui nous met du baume au cœur, un roman très drôle avec un petit goût « rétro » pas désagréable du tout.

 Jules RomainsJules Romains (né Louis Farigoule), écrivain et Académicien, né en 1885 et décédé en 1972, auteur d’essais, poèmes, pièces de théâtre (Knock  1923) et de la série romanesque en 27 volumes Les Hommes de bonne volonté (1932-1947). Il est le « créateur » de l’unanimisme avec John Dos Passos aux Etats-Unis, une doctrine littéraire selon laquelle l’écrivain doit exprimer la vie unanime et collective, l’âme des groupes humains et ne peindre l’individu que pris dans ses rapports sociaux.

 

 

Les copainsL’histoire débute dans un café, ce qui donne la tonalité générale du roman. Une discussion dégénère en pari quand un groupe de copains met en doute la capacité annoncée d’un litre, des pichets de vins servis par le patron. Chacun dans le troquet propose sa méthode, plus ou moins farfelue, pour vérifier les faits. Après cette mise en bouche, nous retrouvons nos copains, sept joyeux drilles, tellement contrariés par une carte de géographie où deux villes semblent les regarder avec des yeux malfaisants qu’ils décident d’aller y mettre un chambard monstre, et les voilà partis pour Ambert et Issoire dans le Puy-de-Dôme afin d’y assouvir leur terrible vengeance. Mais auparavant ils iront consulter le somnambule, un devin qui communique avec les esprits en prenant un bain de pieds dans une cuvette pleine de vin !

Se faisant passer pour un ministre, un ecclésiastique éminent ou un sculpteur généreux, notre petite troupe va investir les deux sous-préfectures et ridiculiser l’armée, l’église, l’administration, la morale et les notables. Je me tais sur les moyens utilisés pour ne pas vous gâcher la lecture, mais l’épisode du sermon dans l’église déclenchant de furieux réveils de libido parmi les fidèles vaut son pesant de cacahuètes…

Enfin vengés, nos larrons s’esbignent en douce et en vélo, vers les Cévennes pour conclure leur redoutable périple par un casse-croûte comme on les aime avec force cochonnailles et vins de toutes les couleurs.  

 

Vous avez compris qu’on se bidonne tout au long du roman et c’est un bel exploit car le livre a été écrit en 1913, l’année prochaine débutera la boucherie de la Grande Guerre. Nos sept loustics, anarchistes sympathiques, ne pensent qu’à mettre le bordel sans pour autant avoir un message politique réel à faire passer, si ce n’est se moquer des institutions. Je dois dire que ces personnages m’ont beaucoup rappelé les Pieds Nickelés cette fameuse bande dessinée datant de 1908 pour sa première édition, même esprit, mêmes bêtises forfaitées par des potes et même amour de la dive bouteille. Si les amis de nos amis sont nos amis, les copains de Jules Romains sont nos amis pour la vie !

 

« Lamendin ! A ton tour !... Mais cette redingote te va comme un gant ! A peine quelques plis sous les bras et des effets de boudin dans la région du ventre. D’ailleurs tu n’es pas astreint comme ton compagnon à une élégance militaire. Un peu d’embonpoint, un certain avachissement de la chair et de l’esprit, je ne sais quelle descente de la cervelle dans les fesses, ne messiéent pas à un haut fonctionnaire. Car tu as mûri dans les bureaux. L’âge et la faveur t’ont promu à un poste élevé. Je t’appellerai : « Mon cher directeur », n’est-ce pas ? – Compris ! »

 

Jules Romains  Les copains  Folio

 Merci Antoine pour ta participation et ton talent!

 

 

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E
<br /> Il me semble que le Comité d’Entreprise gère une bibliothèque, en tout cas sur le magasin de Rivoli. Ceci dit et cela pourrait faire un article (si Christine est en manque de matière…), bien que je<br /> sois un lecteur boulimique, je ne fréquente jamais les bibliothèques car j’ai un besoin viscéral de « posséder » le livre que je lis, les rares fois où j’ai lu des bouquins ne m’appartenant pas, le<br /> plaisir était moindre. Il faudra que j’en parle avec Freud quand je le croiserai…<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Imagine cette ambiance au BHV , cela aurait donné du piment a nos hénarques Il est un peut trop tard maintenant mais instituer une bibilothèque interne eut été une bonne chose , avec une bonne<br /> animation cela aurait pu donner de bons résultats Philippe Benadiner<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Ce livre est un vrai bonheur,merci de le rappeller.Un livre tout à fait différent mais agréable:<br /> Madame de Staël, Michel Winock.toute ue époque!!!<br /> <br /> <br />
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