En passant par Amiens et sa Cathédrale 1/ 2
Nous avons pris le temps de nous arrêter à Amiens en Picardie : Ville très jolie, à visiter absolument.Passez-y une journée lors de vos dimanches d'automne!
Amiens, capitale régionale de la Picardie, traversée par la Somme possède cette empreinte des villes du Nord avec ses maisons de briques rouges, et un cœur de ville de ville : le quartier Saint Leu où il fait bon flâner.
Appelée petite Venise du Nord, les canaux vous rappellent les origines de la ville où l’activité était intense : tanneurs, tisserands teinturiers exerçaient grâce à l’eau et l’énergie des moulins.
Je ne vous parlerai pas des hortillonnages : jardins flottants de maraîchers, fruits et légumes qui se découvrent à pieds ou en barque.
La petite Venise du Nord
Nous voici donc en Picardie, ici pas de trace de voyageurs marchant en long pèlerinage. La terre fut marquée de mille blessures : l’ennemi a attaqué ses côtes, les guerres ont détruits des beffrois, des donjons, des églises. Pourtant les hommes relèvent les défis : architectes, artisans et compagnons décident d’élever la plus belle, la plus gracieuse par sa légèreté des églises de France : la Cathédrale d’Amiens.
Difficile de trouver un tel raffinement et une telle élégance !
Tel un miracle, elle fut épargnée pendant la dernière guerre.
A l’origine de ce lieu chrétien : une église romane, dédiée à St Firmin au IIIème siècle, détruite, remplacée par une cathédrale romane entre 1137 et 1152, où se maria Philippe-Auguste (1193), elle fut la proie d’un gigantesque incendie en 1218.
L’Evêque d’Amiens Evrard de Fouilloy décide donc de faire construire une nouvelle église qui surpasserait toutes les églises connues à cette époque.
C’est Robert de Luzarches qui fut le maître d’œuvre de cette prodigieuse Cathédrale et il fut relayé par les Cormont : Père et Fils.(en 1245)
Construite en un temps record : 50 ans entre 1220 et 1270, elle est la troisième Cathédrale, après ses rivales : Paris et Chartres, bâtie de style gothique classique.
La cathédrale d'Amiens, de 145 m de long est orientée liturgiquement d'Est en Ouest.
Le soleil levant se situe bien à l’orient, d’où l’origine du mot « orienter », cette symbolique chrétienne trouve sa source dans le fait que les Chrétiens attendent le Christ, le dernier jour, comme un soleil levant : la source de lumière. Les synagogues sont, elles, orientées vers Jérusalem.
Deux tours : nord : 66 m et sud 65 m de haut.
Nous voici devant le plus grand édifice gothique au monde. (2 fois ND de Paris)
Impressionnante flèche, même les Saints et La couronne sont couverts de feuilles de plomb.
Les moyens financiers ne manquèrent pas : Amiens était une ville très prospère, et les teinturiers et drapiers exploitaient : l’or bleu : la « Waide » (en picard) ou « Guéde » une plante qui donnait un « Bleu » très prisé. Ses fleurs sont jaunes, ses feuilles sont vertes et les pigments qu'elles génèrent sont bleus. Cette activité très lucrative permit d’aider à la construction de la cathédrale.
Les trois portails nous font bien penser à Notre-Dame de Paris. Les portails de la façade occidentale sont surmontés de deux galeries (dont celle des rois).
Le portail St Firmin : Evangélisateur et premier évêque d’Amiens. Il est entouré de saints et d’anges.
Pour la petite histoire St Firmin le Martyr, décéda dans la prison souterraine du château de la ville en 288, St Firmin le confesseur 3éme évêque d’Amiens fait élever une église sur la tombe du Martyr : Saint Pierre-Saint Paul. Brûlée par les normands en 881, reconstruite, détruite deux fois par la foudre en 1019 et 1107. Alors on décide d’élever la Cathédrale, construite en pierres extraites des carrières de Croissy et Picquigny. L’église ancienne gênant pour finir la croisée septentrionale de la Cathédrale est alors démolie.
La partie basse est très intéressante avec les signes du Zodiaques et les travaux qui se rapportent à ces périodes, sur les bas reliefs. Nous retrouvons régulièrement cette évocation du zodiaque sur d’autres cathédrales, comme Notre-Dame de Paris ou Chartres.
Observons ici : le signe du Cancer (Crabe) et en dessous : on fauche le foin.
Le Lion et la moisson
La vierge et la période où l’on bat le grain
La Balance : période des vendanges.
Le scorpion où on foule le raisin aux pieds
Le Sagittaire période des semailles.
D'autres sculptures évoquent le vice et la vertu qui symbolise la lutte intérieur chez l’homme.
Le portail du Sauveur, dit du « Beau-Dieu » : Son visage est calme, paisible, serein comme pour exprimer que le visiteur trouvera ici : Paix et réconciliation.
Le tympan évoque le jugement dernier. Thème aussi repris sur le portail central de Notre-Dame de Paris. Vous y découvrirez les joies du paradis et les peines de l'enfer.
Le Tympan avec le jugement dernier avec la balance au milieu
Le portail de la vierge, Mère de Dieu :
Belle Vierge dont la physionomie est pleine de douceur.
Au bras sud du transept : Le Portail St Honoré dit de la Vierge dorée.
Regardez cette représentation de la Vierge peu courante :
Vierge au sourire malicieux, et au dessus de sa tête, trois petits anges qui tiennent son nimbe. L'enfant Jésus semble jouer avec une balle.
A suivre pour l'intérieur!
CD