Les Roemers – verres à vin du Rhin. article prévu par Nicolas Traversi
26 Mars 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #Art & Culture, #Membres info, #Passions : autos etc...
J'ai longuement hésité avant de vous transmettre cet article rédigé par notre collègue qui nous manque, Nicolas Travesi. Il tenait tant à le partager avec vous, animé par sa passion, que j'ai finalement décidé de le publier.
Malheureusement, je ne peux pas vous envoyer son document PDF, qui s'étend sur une trentaine de pages.
Nous devions en extraire l'essentiel des photos pour les publier sur le blog.
Bonne lecture
Nicolas vous raconte:
Les Roemers – verres à vin du Rhin.
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Quand je suis entré au BHV Rivoli, fin 1992, il y avait encore au 3ème étage, au rayon Arts de la Table de magnifiques corners Saint-Louis et Baccarat. Je me souviens que les verres à vin du Rhin en cristal coloré me fascinaient. Je les trouvais magnifiques. Ils ont disparu peu à peu. Passés de mode.
Près de 30 ans après, je les ai retrouvés, sur les marchés aux puces allemands, à Berlin où je me suis installé. Le marché aux puces est une institution outre-Rhin. Chaque week-end à Berlin, ils fleurissent dans chaque quartier. Entre autres merveilles, on y trouve un grand nombre de verres colorés en cristal dit de Bohème, et ma fascination est revenue. A tel point que j’en ai plus de 400 qui encombrent mon appartement. De toutes formes, de toutes couleurs.
La technique du cristal coloré a été mise au point à Venise, en Italie. De là, elle a rejoint l’Angleterre.
Puis la Bohème, l’Allemagne, la France (majoritairement la Lorraine), la Belgique. Les plus grandes et prestigieuses marques, qui produisent encore aujourd’hui, se nomment Baccarat, Saint-Louis (France), Val Saint-Lambert (Belgique) et… c’est à peu près tout. Le cristal de Bohème, s’il est encore produit, parait de piètre qualité. Quelques marques en Allemagne (Nachtmann, Dresden-Kristall, Arnstadt-Kristall) ou en France (cristal de Paris) en fabriquent encore, mais la qualité est tout de même moindre. Tout d’abord, car le cristal, dans lequel le plomb entrait en grande quantité, a dû évoluer en cristal sans plomb, ce qui lui a fait perdre sa brillance et son éclat.
L’âge d’or des verres à vin en cristal coloré peut donc se situer entre 1900 et 1940, et se rattache à l’art nouveau et à l’art déco. Problème : à cette époque, les verres n’étaient pas signés, ni gravés. Leur authentification est donc extrêmement difficile. Après la deuxième guerre mondiale, les signatures ont commencé à faire leur apparition. Mais la qualité des pièces est inférieure.
De nombreuses marques soufflaient les mêmes modèles ou des modèles équivalents. Il est donc parfois impossible de déterminer véritablement le facteur du verre que vous achetez. On ne peut se fier qu’à la qualité de la facture, ou parfois à la couleur. En effet, les couleurs étaient obtenues par des oxydes mélangés au plomb et au verre. Chaque marque a donc plus ou moins son colorama spécifique.
Aujourd’hui, ces verres se retrouvent souvent sur internet à des prix extrêmement prohibitifs, jusqu’à 300 euros pièces ou plus. Sur le site de Saint-Louis, les verres sont signalés avec « prix sur demande ». Il faut dire que chaque verre est une pièce unique ; soufflée à la bouche, taillée à la main. Avant-guerre, il est impossible de trouver deux verres rigoureusement identiques. Chaque pièce a sa spécificité, son détail, son défaut, et c’est ce qui en fait sa beauté.
Sur les marchés aux puces allemands, il m’arrive encore de chiner certains de ces verres pour dix ou quinze euros, ce qui est à chaque fois une source infinie de joie. Au fil du temps, je me suis résigné à en revendre également, car je ne savais plus où les mettre.
Je vous propose aujourd’hui de vous présenter mes plus belles pièces. Tout d’abord, je vous présenterai le panthéon de mes marques préférées. Au premier rang, et sans aucune contestation possible, les verres de la cristallerie belge du Val Saint-Lambert.
Puis Josephinenhütte, Saint-Louis, Baccarat, Köln-Ehrenfeld et les Rheinische Glashütten, Poschinger (Ferdinand et Egon) et quelques autres encore.
En espérant que ce voyage au pays du cristal coloré pourra vous plaire.
Quand je travaille en home-office dans mon bureau, souvent, mon regard se perd dans les arcs-en-ciel iridescents que les verres façonnent inlassablement et cela facilite et embellit ma concentration.
Nicolas Traversi
Si un passionné comme lui, a envie de lire son étude, contactez moi par overblog, ou en commentaire, je me ferai un plaisir de vous l'envoyer. CD
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