Mémoire du BHV : BHV & Macy's par Jean Delefosse
25 Octobre 2012 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV d'hier
Connaître mieux le BHV Paris en le comparant à MACY'S, 3éme lieu le plus visité à New-York. Grace à cette étude intéressante, Jean Delefosse nous permet de visualiser la gestion du GRAND-MAGASIN dans les années 1951-1952.
60 ans, déjà !...
Licencié en droit, diplômé de Sciences Po, Jean Delefosse entre en 1949 au BHV et fera comme bien d’autres, les différentes étapes évolutives du métier au BHV : Stage, secrétaire de rayon pendant quelques mois, chef de vente avant de finir à la Direction d’Exploitation et prendre sa retraite en 1983. C’est avec plaisir que j’ai pu converser avec Jean.
En 1951, l’opportunité lui est donnée, après avoir réussi et être arrivé premier à un concours d’Etudes commerciales de faire un stage chez Macy's à New-York.
A son retour au BHV au rayon Blanc, Jean Delefosse aura l’occasion de faire paraître un article dans le journal « Vendre. ». Article intéressant puisqu’il permet de connaître par comparaison, les points communs et les différences entre le BHV et le plus grand magasin du monde. En voici un extrait.
A Herald Square, au cœur même de Mahattan, Macy’s s’étend sur tout le Block formé par l’intersection de Broadway et de la Cinquième avenue par les 34 et 35e rues. Il dresse la masse de ses bâtiments sur une hauteur qui va de 10 étages dans la partie ancienne à 20 étages dans les additions plus récentes ; trois lignes de métro, quatre d’autobus et la Gare de Pennsylvanie facilitent l’accès du plus grand magasin au Monde.
Nous ne saurions mieux faire pour le situer que de le présenter à l’américaine par quelques chiffres :
Sur une surface de 185 000m² consacrée pour moitié aux services, pour moitié à la vente :
- 180 rayons offrent 400 000 articles à la convoitise
- de 150 000 visiteurs et réalisent environ
- 45 millions de débits annuels représentant pour 1950 :
- 175 millions de dollars (avec la parité du dollar de l’époque : 70 milliards de Francs : 10,7 milliards d’Euros !)
- Il ne faut pas moins de 11 000 employés, montant jusqu’à 21 000 en décembre.
- La circulation est facilitée par 58 escalators….
Avec sa pharmacie, sa banque, son bureau de poste, son restaurant, son bureau de tabac, son théâtre d’enfants, son centre d’enseignement ménager, son standard téléphonique (+ de 30 personnes avec 25 000 communications journalières), c’est une véritable petite ville.
Le rôle de l'acheteur
A…. L’acheteur achète pour un ou plusieurs rayons. Il jouit d’un prestige professionnel et social inconnus en France. Le titre d’acheteur aux USA est aussi envié et respecté que peut l’être en France, un titre de haut fonctionnaire. Le commerce de détail est une science qu’on apprend dans les universités et la plupart des acheteurs ont fait des études supérieures.
Quoi qu’il en soit la place paie.
Les méthodes d’achats ne différent pas sensiblement des nôtres.
Les acheteurs reçoivent périodiquement dans leur bureau du « sample room », une fois tous les quinze jours, tous les huit jours ou même deux fois par semaine s’il est nécessaire et selon la saison et les besoins.
Ils reçoivent aussi quotidiennement les fournisseurs déjà référencés au bureau ou sur le rayon. Bien entendu, ils se déplacent fréquemment.
Tout comme chez nous, ils établissent des prévisions semestrielles et reçoivent des crédits mensuels.
Rappelons que nous sommes en 1951-1952
…. Une particularité notable des méthodes d’achat me parait être la tendance à penser « Prix » plutôt qu’article….
En France, en général, on présente un article dont on discute ensuite le prix. Aux USA le processus est inverse : on fixe un prix et on y inclut un article dont les caractéristiques donneront matière à discussion.
Les prix de vente sont établis par l’acheteur ou ses adjoints dès le passage de l’ordre…
Les articles de nouveauté sont toujours soumis à l’approbation de la « stylist » dont les décisions sont pratiquement sans appel et souvent à celle du bureau des Standards qui contrôle la qualité marchande.
L’acheteur est aidé dans sa tâche par des états quotidiens, analogues aux nôtres quand au chiffre d’affaires réalisé, aux engagements, aux rentrées, etc… Mais aussi par les données quotidiennes du contrôle unitaire des ventes communiquées par le « Merchandise Control » qui assurent l’inventaire permanent du rayon.
Signalons encore, comme signe particulier :
Les nombreuses étiquettes indiquant la composition des tissus. (Inconnu à cette époque en France).
Quant au style de la confection féminine, c’est Paris qui donne le ton, mais le Paris de la Haute Couture.
La New-Yorkaise porte un vêtement proche de la Haute couture. Si malgré tout, la Parisienne demeure souvent plus élégante, c’est bien à sa manière de le porter, plus qu’à son vêtement lui-même…
Merci Jean Delefosse de nous avoir communiqué cette étude, si bien décrite. La conclusion est bien jolie!
Le grand Magasin BHV comme les autres grands magasins de Paris ne pouvaient pas se mesurer au gigantisme New-Yorkais.
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