Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°75 l'année1954 3/3 : Souvenirs
11 Novembre 2021 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV d'hier
Souvenir quand tu nous tiens !
1954 : récit bien vivant de la fille d’un employé du BHV, Christiane Gravier. Elle nous raconte son expérience de cours de danse au BHV et de la fête de Noël pour les enfants du BHV. On adore.
" Mon père travaillait au rayon Papeterie – Rentrée des Classes d’un grand magasin parisien, le Bazar de l’Hôtel de Ville, au rez-de-chaussée près des grandes vitrines donnant sur la rue de Rivoli. Les enfants des employés pouvant profiter d’activités organisées par l’entreprise,
Il m’inscrit aux cours de danse.
Je fis donc aux environs de l’année 1954 l’expérience du travail en groupe, des répétitions accompagnées par une pianiste. Les morceaux de musique étaient inlassablement répétés, chaque exercice arrêté puis repris jusqu’à la maîtrise. L’entrainement à la barre, le professeur, les miroirs étaient pour moi un monde nouveau qui me plaisait.
La classe regroupait une vingtaine d’élèves d’âges et de motivations différentes. Quand je regarde les frimousses de mes petites compagnes de l’époque sur les photos du groupe, leurs caractères et pour certaines leurs façon d’être me reviennent à l’esprit … Le visage d’ange d’une blondinette aux anglaises, celui de la brune aux cheveux longs, les plus jeunes, timides, que l’on mettait au premier rang, celles qui avaient l’habitude de venir et qui nouaient les lacets de leurs chaussons de danse à toute vitesse dans les étroites cabines d’habillage que nous partagions à plusieurs.
Nous dansions aussi sur des chansons traditionnelles et à nos poignets furent noués des foulards de soie de toutes les couleurs qui virevoltaient à notre rythme pour un «Adieu foulard, adieu madras »
Nos danses faisaient partie du spectacle de Noël de l’entreprise. Moment exceptionnel et très attendu y compris des parents quand le grand jour arrivait car nous nous produisions sur une véritable scène avec musique, rideaux et projecteurs. Moments d’effervescence qui étaient précédés par toute une série d’événements …
Pour la confection du « tutu » la couturière prenait nos mesures, il y avait des essayages et nous étions heureuses de nous voir dans ce satin rose mauve chatoyant. Un ruban doré dans les cheveux. La coiffure bouclée serait faite par le coiffeur et j’avais exceptionnellement l’autorisation d’être maquillée ! Pour cette occasion on avait acheté une petite boite ronde de fard qui à l’ouverture laisse apparaitre un pinceau en demi-lune posé sur une poudre rosée délicatement parfumée et un petit miroir dans son couvercle.
Nous étions prêtes, nous avions bien répété. Nous étions dans les coulisses. Nous attendaient la scène et un public chaleureux dans cette salle de la rue Saint Dominique. Une fois en place et encouragées par le professeur de danse à demi-caché par l’arbre de Noël, nous attendions le signal pour débuter cette fois face à l’immense espace noir que sont les spectateurs quand le rideau se lève, les projecteurs nous mettraient alors dans la lumière mais feraient disparaître ceux qui nous regardent. Sensation unique.
D’autres numéros suivaient les petites danseuses, nous retournions en loge et nouvelle effervescence à l’issu des prestations, on regagnait les grands salons décorés pour Noël qui nous attendaient pour un goûter mémorable.
La salle de réception était immense et résonnait de nos cris et de nos rires, les longues tables étaient déjà chargées de gâteaux. Nous étions servies par une armée de mamans souriantes et au petit soin remplissant nos tasses de chocolat chaud.
Le « Père Noël » étant là … il était venu lui aussi sur scène pour les plus petits, nous allions selon notre âge choisir le jouet qui nous faisait plaisir. Il y avait une file d’attente pour les filles, une autre pour les garçons et devant les monceaux de paquets nous avions le temps d’hésiter. Une année ce fut la machine à coudre qui emporta ma préférence, plus tard je choisis le pyrograveur …
Cadeau dans les bras, on rejoignait notre famille et nous quittions cette atmosphère de fête, la chaleur de la salle, les lumières et l’agitation pour se retrouver sur le trottoir devenu noir et parfois luisant de pluie de la rue Saint Dominique. Le soir était tombé. Il fallait rentrer rue Saint Louis en l’Ile ignorant alors que ces souvenirs merveilleux resurgiraient plus tard lors d’une séance de maquillage, à l’ouverture d’une petite boîte de fards, éclairant un regard interrogateur contemplé dans le miroir …
Christiane GRAVIER
2021
Merci Christiane pour votre participation .
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