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Le blog du Réseau Bazar BHV

Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°94 -1969 Les Halles de Paris, année de son déménagement 2/4

29 Juin 2022 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV d'hier

Les Halles de Paris

Zone de chalandise très importante pour le BHV et la Samaritaine. Nous ne pouvions pas passer sous silence ce grand événement.

C’est en 1969, que les Halles de Paris déménagèrent sur Rungis. Les pavillons étaient voués à la démolition. C’est tout une zone attractive qui disparait jusqu’au remplacement par le Forum des Halles.

Remémorons « le Ventre de Paris » comme écrivait E Zola :

Entre 1852 et 1870, 10 des 12 pavillons imaginés par Napoléon III, dont l’architecte Baltard fut le concepteur, furent construits. Les deux derniers en 1935-1936.

On découvrait ainsi  les pavillons de la Boucherie, de la Charcuterie-Triperie, celui du Gibier-Volailles, 3 autres étaient destinés aux légumes, fruits, fleurs, puis celui de la Marée.

Les deux plus récents étaient BOF : Beurre-Œufs-Fromages. Leur architecture était de piliers en fonte et de couverture en verre

Un des 12 pavillons fut sauvé, démonté et reconstruit à Nogent sur Marne. Les anciens cadres se souviendront d'une réunion avec JL Servent.

Les Halles de 1856

 

Une certaine nostalgie s’empare de moi. J’y ai vécu des moments extraordinaires lorsque petites, ma sœur et moi, rendions visites à nos grands–parents.

Nous étions au 2 rue St Honoré, les fenêtres de chambres donnaient sur la rue des Halles. Autant vous dire que nos nuits se transformaient en spectacle grandiose; nous nous levions vers 2 h du matin, pour regarder l’agitation de la rue, camions, diables, ces hommes très forts qui criaient, mais on ne comprenait rien, marchands de lapins, de légumes...

Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°94 -1969 Les Halles de Paris, année de son déménagement 2/4Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°94 -1969 Les Halles de Paris, année de son déménagement 2/4

Les cagettes de fruits d’Omer Décugis qui étaient situés au rez-de chaussée montaient presque sous nos fenêtres du 1 er étage. A l’occasion, le patron nous donnait une orange lorsqu’il nous voyait : «  Tiens : c’est bon pour les petites !.. ».

A côté du 2 Saint Honoré

Sur les trottoirs les cageots déchargés s’étendaient du mur de l’immeuble à la chaussée.

Vers 5h du matin, tous les fruits colorés, vendus repartaient et les piles baissaient, au milieu des clameurs des Halles.

Nous repartions nous coucher !

Représentations église St Eustache
Représentations église St Eustache

Représentations église St Eustache

Le jour, nous allions parfois faire des courses aux Pavillons Baltard, près de l’église Saint Eustache. Fruits, poissons : des soles excellentes, et mêmes des fleurs.

Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°94 -1969 Les Halles de Paris, année de son déménagement 2/4
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Quelques fois nous rejoignions un membre de la famille qui tenait une boutique de location de diables : « Le diable jaune », il existait aussi « le diable bleu ».

Ces boutiques se trouvaient de l’autre côté du Bd Sébastopol : rue de la Reynie, près de la rue des Lombards, à côté du magasin de Peintures Thomlac.

Un homme sandwich avec sa publicité Thomlac sur le dos,  déambulait jusque devant le BHV. Il saluait le marchand de Lavande avec son âne devant la porte principale de la Rotonde et repartait.

Rangement des diablesRangement des diables

Rangement des diables

 La location de diable était pratiquée avant tout pour transporter les fruits et légumes des grossistes à leurs véhicules. Dans un deuxième temps, ils servaient à livrer les cours des Halles et épiciers.

Enfin, beaucoup de locataires s'en servaient comme étal pour vendre sur les marchés. Je me souviens de celui du marché d’Aligre qui était typique, où les diables étaient loués à l’année.

Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°94 -1969 Les Halles de Paris, année de son déménagement 2/4
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Mémoires : Le BHV à travers l'Histoire n°94 -1969 Les Halles de Paris, année de son déménagement 2/4

Cette vie des Halles était extraordinaire, il régnait une atmosphère très particulière. Nous nous arrêtions à la Boucherie Branly à l’angle de la rue Nicolas Flamel et Lombards.

L'ambiance aller bon train dans les cafés...

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Et bien sûr, si nous apercevions sur le chemin « ces dames de petite vertue » devant les Hôtels du quartier. Nous baissions la tête et poursuivions pour faire un tour au BHV, acheter quelques articles de bricolage.

Au retour, en passant rue des Halles, j’étais impressionnée par la boutique qui vendait des raticides, pièges etc, cette boutique existe encore et je la revois identique à mes jeunes années.

En face, à l’angle de la rue de Rivoli et de la rue des Halles, devant la terrasse d’un café : un marchand de marrons à l’ancienne, qui n’hésitait pas à faire déborder le cornet en papier journal, lorsque c’était pour un enfant. 

Plus loin sur le même trottoir, le magasin de lunettes Lissac et encore plus loin à l’angle de la rue de la Bourdonnais, un grand magasin de vêtements : Esders remplacé par C&A, de nos jours.

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Continuons jusqu’à la rue du Pont-neuf, vers la Seine nous trouvions la Belle Jardinière et sur la rue de Rivoli : les impressionnants magasins de la Samaritaine.

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Question Hygiène, il fut bien que les Halles déménagent, les rats se multipliaient dans ce secteur.

Mais quand-même, ce quartier qui allait en triangle du BHV à la Samaritaine et de la rue de Rivoli aux Halles et l’église St Eustache, avait je ne sais quoi, de magique, les couleurs des fruits et légumes, leur fragrance de fruits frais, leur senteur sucrée de fruits trop murs, l’ambiance peut-être... Puis il y avait le grand nettoyage du matin, qui durait quelques heures !...

Emile Zola nous l’a décrit, à lire ou à relire : le ventre de Paris.

Voici un extrait décrivant la halle aux poissons : « Ce tohu-bohu de paniers, de sacs de cuir, de corbeilles, toutes ces jupes filant dans le ruissellement des allées, l'occupaient (…), heureux de l'eau qui coulait, de la fraîcheur qui soufflait, passant de l'âpreté marine des coquillages au fumet amer de la saline. (…) les caisses de harengs saurs, les sardines de Nantes sur des lits de feuilles, la morue roulée, s'étalant devant de grosses marchandes fades (...) ».

On se retrouve pour Parly, la semaine prochaine.CD

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K
Bonjour Christine.<br /> Que de souvenirs me rappel ta publication.Je suis arrivée à Paris en 1967 et j'ai bien connu les halles.En sortant de discothèque avec les copains et les copines nous y allions manger la soupe à l'oignon en attendant l'ouverture du métro.<br /> Dans une ambiance extraordinaire de vie.J'étais impressionnée par tous les cris qui s'entremêlaient..<br /> J'ai pleuré la disparition de ce lieu de vie.<br /> Les halles sont partis mais il y a toujours des rats dans Paris<br /> <br /> .Je t'embrasse<br /> Nicole
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L
Merci pour ce sympathique commentaire ! Pour les rats.... Merci qui ? Me HI.......
G
Bonjour Christine , bonjour à tous merci Christine pour cet excellent récit très riche en photos nous replongeant avec une certaine nostalgie dans les souvenirs de notre enfance .<br /> Qui n'a pas connu et vécu cette ambiance avec ses odeurs ses bruits ses couleurs son langage ne peut comprendre ce qu'était les halles de Paris .<br /> Bien sûr il fallait moderniser vu la démographie et assurer une certaine hygiène mais chacun de nous pouvait accéder aux halles ce qui n'est plus possible à Rungis<br /> Je me souviens bien de cette réunion au pavillon Baltard car j'en possède encore le badge <br /> ( dans cette réunion une troupe de comédiens avait mimé avec humour les clients faisant une file d'attende dans le labyrinthe de sangles pour le passage en caisse à Rivoli .<br /> Je sais combien Christine se consacre pour nous faire ce Blog mais désolé Christine nous en voulons encore.<br /> Sincère amitié Georges.<br /> .
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L
Merci Georges.... mais le rythme diminuera bientôt... Vacances familiales obligent !... Bel été et amitiés.
A
Ah ! Les Halles ! J’ai habité Paris durant toutes les années 1950 et ma tante vivait rue Tiquetonne, non loin de là. A l’époque coin insalubre, des rats se faufilaient dans les caniveaux… Plus tard, je suis revenu mille fois dans le coin, pour une soupe à l’oignon et m’émerveiller devant l’agitation des commerçants locaux, piles de cageots sur les trottoirs, hommes poussant des diables chargés de nourritures diverses, bouchers aux tabliers ensanglantés charriant des quartiers de bœuf sur leurs épaules… Et marchande des quatre saisons repartant vers la rue Cadet avec leur voiture à bras, c’est-à-dire au pied de chez moi, La démolition/ déménagement des pavillons métalliques et ce TROU qui mit une éternité à être bouché ! Entré au BHV, le midi j’allais souvent y faire un tour en « inspecteur des travaux non finis », à moins que je ne tente d’apercevoir Marco Ferreri y tourner « Rêve de singe » avec Depardieu, à moins que ce ne soit « Touche pas à la femme blanche ! », je ne sais plus. Aujourd’hui encore, quand je vais à Paris, c’est soit vers le quartier des Halles, soit vers le quartier Latin et le Luxembourg qu’on peut me voir passer…
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L
Bonjour Antoine. On voit l'écrivain qui sommeille en toi! J'avoue que c'est un excellent complément à cet article. J'étais comme toi... à retourner voir ce trou qui me rendait très nostalgique! Amicalement
C
Une mine d or pour nos mémoires parfois défaillantes. Merci Christine
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L
merci Chantal, j'ai écrit cet article en fouillant dans ma mémoire, mais je revivais chaque moment!
M
Magnifique article...délicieuse nostalgie d'une époque révolue mais oh combien attachante bien que rude pour ces travailleurs des Halles.<br /> Merci pour ce reportage et la qualité du texte illustré par des photos particulièrement bien choisies.<br /> Amitiés.
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L
Merci Michel. Bel été! Amicalement
A
Toujours aussi bien raconté et documenté.... Merci Christine ! Alexandre.
Répondre
L
Merci Alexandre. Amicalement.<br /> <br />