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Le blog du Réseau Bazar BHV

Analyse d'un sujet qui inquiète : Le BHV Marais et Shein & 3 articles

4 Octobre 2025 , Rédigé par Les federateurs du reseau Bazar Publié dans #BHV news

Les articles sur Shein au BHV fusent de partout, je vous fais part de mon analyse à ce jour.

A la suite de cette analyse, suivent 3 articles de Presse.(Communiqué Caisse des dépôts, un article : le Parisien, un article le Figaro) . C'est un peu long, mais je crois que chacun pourra se faire une opinion.

Analyse d'un sujet qui inquiète : Le BHV Marais et Shein

1. Un projet économiquement attractif, pour SGM), mais socialement controversé

  • Shein, mastodonte de la fast fashion, cherche à s’implanter physiquement en France avec un magasin permanent au BHV Marais.
  • Pour la Société des Grands Magasins (SGM), cela pourrait redynamiser un lieu emblématique et fragilisé.
  • Mais cette arrivée s’accompagne de critiques massives : atteinte au commerce local, conditions de travail opaques, impact environnemental.

2. L'intervention de la Caisse des dépôts : un signal politique fort dont certains articles sont joints ci-après.

  • La Caisse des dépôts, bras financier de l’État et acteur de l’intérêt général, refuse de cautionner le projet. Elle envoie un message clair : l’argent public ne doit pas appuyer des entreprises controversées.

On rappellera qu’Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique de la France, était Directeur de la Caisse des dépôts avant de laisser sa place à Olivier Sichel Directeur général délégué. Pour mémoire, son père Alfred Lombard fut cadre dirigeant aux Nouvelles Galeries.

  • Cela met à mal le plan de financement du rachat immobilier,  (Prêt prévu de 350 millions sur 600) montrant à quel point les critères éthiques prennent de l’importance dans les décisions économiques publiques.

3. Un choc des visions du commerce

  • D’un côté, la rentabilité et la modernisation rapide (symbolisée par Shein et la SGM).
  • De l’autre, la défense du commerce de proximité, de l’environnement, et d’un modèle économique plus soutenable, défendu par des élus, fédérations et citoyens.

En conclusion :

Les points positifs de cette prise de position

  • Elle montre que les institutions publiques ne veulent plus être complices de modèles économiques contestés, même indirectement.
  • Elle contribue à ouvrir un débat public sain sur les critères d’implantation des grandes enseignes en France.
  • Elle rappelle que les valeurs d’un territoire (comme le Marais) comptent autant que la rentabilité commerciale.

Le point le plus ambigu

  • Le refus de la Caisse des dépôts ne règle pas le problème structurel du BHV Marais, qui reste un lieu commercial en difficulté.

CD

Analyse d'un sujet qui inquiète : Le BHV Marais et Shein & 3 articles

Communiqué de Presse de la Caisse des Dépôts.

Paris, le 2 octobre 2025

 À la suite des informations parues dans la presse concernant un projet commercial associant la Société des Grands Magasins (SGM) et l’entreprise Shein, le groupe Caisse des Dépôts souhaite apporter les précisions suivantes.

Le projet de foncière actuellement en négociations entre la Banque des Territoires et la SGM ne concerne en aucun cas ce partenariat commercial. Il s’agit d’un projet de foncière immobilière (dont la SGM serait majoritaire) permettant l’achat des murs du BHV Marais, projet immobilier distinct, inscrit dans un projet de transformation durable de l’actif, visant à conforter les commerces de proximité au cœur de Paris.

Le groupe Caisse des Dépôts tient à préciser qu’il n'a jamais été informé des projets commerciaux de la SGM avec l'entreprise Shein avant les informations parues dans la presse ce jour et qu’il n’y est pas favorable.

A cet égard, nous rappelons que toute décision d’investissement de la Caisse des Dépôts et de ses filiales est strictement conditionnée au respect des valeurs qui fondent notre action : soutenir une économie responsable et de proximité, favoriser la transition écologique et accompagner les collectivités locales et les acteurs de terrain dans leurs projets à impact positif. Ces principes constituent un cadre incontournable, tout projet accompagné par la Caisse des Dépôts doit s’y inscrire.

Le Parisien du 03/10/2025

Ce vendredi, les rayons du Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV) à Paris (IVe) ont vu défiler les cartons, et des étagères se sont encore un peu plus vidées. Des marques présentes dans le grand magasin parisien depuis longtemps plient bagage. Et si certaines le font en réaction à l’arrivée prochaine de la marque d’ultra fast fashion Shein d’autres avaient déjà pris leur décision avant.

« On a décidé de partir il y a quinze jours », confie ainsi Guillaume Gibault, patron de la marque de sous-vêtements le Slip Français. « On travaillait depuis dix ans avec le BHV, ce point de vente a fait partie de nos dix meilleures boutiques. Mais on a couru après nos paiements depuis des semaines, les engagements commerciaux ne sont pas respectés. »

Dans son viseur, la Société des grands magasins (SGM) dirigée par Frédéric Merlin, propriétaire du BHV depuis novembre 2023. Celle-ci devrait des millions d’euros aux fournisseurs occupant ses rayons. Ces derniers mettent à disposition leur stock, leur personnel, et le BHV doit leur verser régulièrement le fruit de leurs ventes. Pour Le Slip Français, l’ardoise a atteint en septembre environ 120 000 euros : « On a passé des mois sans toucher un centime. »

Plusieurs départs ce vendredi

« On se demande si le buzz créé par l’annonce de Shein n’est pas destiné à cacher les impayés », soupire Cédric Dhalluin, dirigeant d’EMDE, entreprise d’encadrement présente depuis 24 ans au sein du grand magasin parisien. Lui estime que le BHV lui doit 240 000 euros. Depuis février, il n’a reçu aucun virement. « C’est catastrophique pour notre trésorerie. Fin août, nous étions à deux doigts de la cessation de paiement. »

« On est face à un cow-boy qui encaisse et ne reverse rien », assène la directrice d’une marque de prêt-à-porter masculin. Alors qu’elle relance constamment pour obtenir le versement des 240 000 euros que lui doit l’enseigne, la direction lui a promis fin septembre un virement immédiat. « J’ai les mails qui me confirment un paiement le jour même. Depuis, c’est silence radio et toujours pas d’argent en vue. » Sa marque a quitté le grand magasin ce vendredi.

Guillaume Alcan, cofondateur de la marque de baskets Odaje, a vidé son stand le même jour. « Nous avons plus de 100 000 euros d’impayés, c’est trop pour nous. Le dernier virement date du 7 août et, à ce moment-là, c’était un paiement des ventes du mois de mars. Mais ce qui a vraiment provoqué notre départ, c’est Shein. C’est en désaccord avec nos valeurs, nous sommes une entreprise B corp, ce non-respect du droit commercial et humain, ça ne nous va pas », souffle-t-il.

La patronne d’une petite marque d’accessoires de mode l’assure : elle va aller récupérer les derniers articles qui restaient encore sur une étagère au sein du prestigieux immeuble de la rue de Rivoli. « On a arrêté de remettre de la marchandise, alors qu’on recevait des avis de paiement… Mais rien sur notre compte. »

« On nous a expliqué qu’il n’y avait pas assez de comptables »

Plusieurs fournisseurs racontent l’ambiance surréaliste lors d’un webinaire organisé en juillet. « On nous a expliqué qu’il n’y avait pas assez de comptables pour faire les virements, raconte l’un d’eux. Que le nombre de virements était limité chaque jour. Tout était dingue. » Une autre décrit un Frédéric Merlin « légèrement mégalo, condescendant », qui évoque « un partenariat, sans doute Shein », et promet un échéancier de paiement. Il n’est pas respecté.

« Plus de 20 ans que nous sommes présents, rue de Rivoli, 35 000 euros d’impayés du magasin et cette année notre chiffre d’affaires a été divisé par deux, peste le dirigeant d’une marque de déco. Les rayons sont vides. Il y a des jours où mon vendeur ne parle à personne. Des clients me demandent si le BHV va fermer ! » Le malaise s’est aussi diffusé parmi le personnel du site, craignant pour l’avenir : dès 2024, les syndicats s’inquiétaient des retards de paiement.

À la mi-septembre, un mail annonçant un événement commercial au BHV est envoyé à l’ensemble des partenaires. La liste des destinataires est visible, et permet aux uns et aux autres d’entrer en contact. « On a pris conscience de l’ampleur du problème », glisse l’une d’entre eux, qui réalise aussi qu’elle n’est pas la seule à avoir saisi le tribunal pour tenter d’obtenir son dû.

Interrogée, la Société des Grands Magasins assure qu’elle continue « de travailler à la régularisation des retards » : « Nous ne nions pas la situation, bien au contraire, mais nous voyons la fin du tunnel avec notre chantier d’autonomisation qui sera complété en novembre, et nous donnera enfin nos propres outils de paiement. »

La Caisse des dépôts « jamais informée » de l’arrivée de Shein.

Mais l’affaire Shein pourrait compliquer les plans de la SGM. Dans un communiqué publié jeudi, la Caisse des dépôts, groupe d’investissement public censé soutenir la société dans l’achat des murs du BHV Marais, précise qu’elle n’a « jamais été [informée] » du partenariat avec le géant de l’ultra fast-fashion. Et souligne « que toute décision d’investissement (…) est strictement conditionnée au respect des valeurs » fondant son action — « soutenir une économie responsable et de proximité », « favoriser la transition écologique ».

Une piqûre de rappel saluée sur le réseau social LinkedIn par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, selon laquelle « les réactions courageuses et les désaccords profonds exprimés en réponse aux annonces de Shein envoient un signal fort » à ceux qui lui font une place sur le marché français.

 

Le Figaro du 04/10/2025 Par Enguerrand Armanet

Des députés demandent au premier ministre de bloquer l’installation de Shein au BHV et de finaliser la loi anti-fast fashion

Dans une lettre adressée à Sébastien Lecornu ce vendredi matin, les députés Anne-Cécile Violland (Horizons) et Antoine Vermorel-Marques (Droite Républicaine) réclament également la mise en œuvre au plus vite de la proposition de loi contre la «fast fashion».

Comment freiner l’implantation de magasins Shein dans les centres commerciaux ? Plusieurs députés ont adressé ce vendredi 3 octobre un courrier au Premier ministre Sébastien Lecornu, réclamant le blocage par la Caisse des dépôts du partenariat entre Shein et le BHV. «L’installation d’une marque comme SHEIN au cœur d’un espace commercial financé en partie par le contribuable nous paraît inopportune», écrivent les députés Anne-Cécile Violland (Horizons) et Antoine Vermorel-Marques (Droite Républicaine). «Nous attendons de la cohérence de la part du gouvernement», explique ce dernier au Figaro.

Bas du formulaire

«À quel moment un groupe français décide qu’il est normal de s’allier avec Shein pour couler la filière textile française, sacrifier notre santé et détruire l’écologie ?», questionnait dans une publication LinkedIn, Anne-Cécile Violland, jeudi 2 octobre. La député de Haute-Savoie rappelle notamment la condamnation récente de Shein à une «amende record de 40 millions d’euros pour pratiques commerciales trompeuses en France»«Selon l’OCDE, l’activité de cette même entreprise n’est pas conforme au droit français et européen», affirme-t-elle avant de saluer la position des Galeries Lafayette qui s’opposent au projet de la SGM, propriétaire du BHV et des cinq autres centres commerciaux concernés en province.

Mercredi, Shein et la Société des grands magasins (SGM) ont annoncé leur partenariat pour ouvrir progressivement six magasins physiques permanents, dont un au BHV Marais à Paris. Jusqu’ici exclusivement en ligne ou via des boutiques éphémères, Shein fait pourtant face à des critiques pour son impact environnemental et sur la filière française du prêt-à-porter. Une conquête de l’Hexagone par le géant chinois que la loi anti-«fast fashion» entend bien stopper, si le texte parvient à sortir à temps de la navette parlementaire.

Accélérer la procédure parlementaire

Les signataires de la lettre adressée à Matignon ce vendredi demandent ainsi la convocation rapide d’une commission mixte paritaire (CMP) afin de finaliser le projet de loi anti-«fast fashion», adoptée par l’Assemblée nationale en mars 2024 et le Sénat en juin 2025. «Cette étape est indispensable pour concrétiser l’engagement pris devant les Français de lutter efficacement contre les dérives de la fast fashion et de promouvoir une industrie textile plus responsable», écrivent les parlementaires.

Si le texte ne permet pas de bloquer l’installation par Shein de six magasins physiques permanents, dont un au BHV Marais à Paris, il entend «réduire l’impact environnemental de l’industrie textile». Entre 2010 et 2023, le nombre de vêtements mis sur le marché en France est passé de 2,3 à 3,2 milliards. Chaque année, plus de 48 vêtements par habitant sont commercialisés dans le pays, et 35 sont jetés chaque seconde, selon l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. «Aujourd’hui, ces géants de la mode ultra-éphémère envahissent le marché sans aucun contrôle. Il est urgent de fixer des règles et de les appliquer de manière stricte et efficace», insistait en juin Sylvie Valente Le Hir, sénatrice Les Républicains, chargée de présenter le texte au Sénat.

 

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D
Quand le BHV signait par une base line son territoire il affichait ses promesses pour ses clients : 'Le Grand Magasin de la Maison et des Loisirs', puis dans les années 80 'Votre Maison, Vos Loisirs', dans les années 90 'Comment ferait-on sans le BHV ? corrigé en "l'Esprit Bazar" ... après ? j'ai quitté l'enseigne en 2000. Depuis ? .... le magasin de Rivoli est repassé sur les fonds baptismaux pour devenir "Le BHV Marais", .......... et c'est dans un marais qu'il est difficile de ne pas s'enfoncer .......
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D
Pour justifier de ce plan de sauvetage d'une foncière qui a raté son opération immobilière, il sera facile d'entendre des arguments régulièrement empruntés et restitués de type : 'création d'emplois', 'captation d'une clientèle jeune et rajeunie', ' défense du pouvoir d'achat' alors que les raisons sont autres : manque de cash flows, territoire de marque BHV imprécis, législations française et européenne anti pratiques déloyales, et très engagées environnementale,...... peut être que le buzz revendiqué haut et fort fera rapidement 'pschitt"....
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F
Triste pour nous les anciens qui avons travaillé avec plaisir dans notre magasin qui montrait une image de qualité au niveaux des produits et du professionnalisme pour les vendre.<br /> Encore triste de voir son image se dégrader <br /> en vouloir vendre à moindre coût des produits bas de gamme fabriqués dans un autre pays où <br /> Les employés sont exploités dans tous les sens du mot!<br /> Que va t'il devenir en récupérant une clientèle jeune qui n'a aucun goût sur la qualité ?<br /> Nadine Fortin
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J
Excusez je voulais dire et votre personnel dans tou cela
J
Heureux d’avoir connu une tres belle époque où le commerce avait encore ce noble respect de la clientèle <br /> Mettre dans les mains de jeunes arrivistes incompétents dans la gestion une société de réputation <br /> Et au delà l’exploitation des fournisseurs à qui on tord le coup a coût de remise et dont les règlements de facture importent peu <br /> Monsieur aux dents blanches vous devriez avoir honte<br /> Et votre piétonnes dans tout cela <br /> JL Dieudonné