Où en est-on de Shein et du BHV Marais.
3 parties :
Communiqué de fin de négociations de la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts)(ci-dessous)
Analyse du BHV à ce jour
Article Challenges du jour
Analyse du BHV à ce jour:
L'arrivée annoncée de Shein au BHV et dans 5 magasins du Groupe SGM-GL : Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims) suscite de vives inquiétudes parmi les représentants du personnel.
Les espaces Shein ouvriront en novembre, d’après Frédéric Merlin, mais les conditions financières et les impacts sur les résultats des magasins restent flous. Les espaces seront gérés par une société distincte du Groupe SGM, sans implication directe des salariés des magasins.
Les conséquences de ce partenariat sont très incertaines : si cela peut attirer une nouvelle clientèle, Elle risque fort de provoquer le départ de marques existantes, déjà fragilisées par des retards de paiement. Nous n’en citerons que quelques-unes qui viennent de quitter le navire :
- AIME (cosmétique) — retrait annoncé, valeurs invocables.
- Talm — ne renouvellera pas le contrat avec le BHV à partir de 2026.
- Merci Handy — a rejoint le boycott.
- Le Slip Français — absent depuis ~15 jours (au moment des articles), après dix ans de partenariat ; des impayés évoqués.
- Farrow & Ball (peinture / décoration) — a quitté le BHV
- Swarovski (bijoux) — également parti.
- American Vintage (vêtements) — partie.
- Mariage Frères (thés) — a suspendu ses ventes via le BHV.
- Culture Vintage — citée comme s’étant désolidarisée.
- Maison Lejaby également confirmée partie.
- France Canapés
Le scénario catastrophe comme le retrait de la Caisse des Dépôts, communiqué en haut de page, va aggraver la situation financière d'une possible reprise du magasin.
On notera que les représentants du personnel déplorent le manque de communication de la Direction et demandent des réponses claires sur les impacts de cette collaboration. Ils restent mobilisés pour défendre les intérêts des salariés face à cette situation préoccupante.
Nous apportons tout notre soutien moral au Personnel.
Enfin
cet Article Challenges est très bien écrit et mérite d'être lu de tous nos lecteurs du Réseau.
Le BHV entre dans une tornade à l’issue incertaine, après le retrait de la Banque des territoires
Outrée par l’arrivée d’une boutique Shein au BHV, la Banque des Territoires met un terme à ses discussions avec Frédéric Merlin (SGM) en vue de racheter les murs du grand magasin. Le deal avait pourtant des airs de dernière chance pour l’entrepreneur, qui assure vouloir toujours racheter les murs.
Guillaume Echelard 8 octobre 2025 à 14h47
C’est un feuilleton qui n’en finit pas. La Banque des territoires a annoncé, ce mercredi 8 octobre, renoncer à racheter le bâtiment du BHV au côté de la Société des Grands Magasins (SGM) de Frédéric Merlin . Annoncé en février 2023, le rachat des murs auprès du groupe Galeries Lafayette a depuis été plusieurs fois repoussé. Trouver des financements est un défi de taille pour la jeune foncière, qui, étouffée par des taux d’intérêt qui flambaient, a essuyé plusieurs refus, dont celui de Natixis . Avant l’été, Frédéric Merlin, 34 ans, espérait enfin avoir trouvé un soutien de poids en la Banque des territoires (Caisse des Dépôts ), avec qui il devait monter une joint-venture afin de mettre les 300 millions d’euros nécessaires sur la table. Un soutien hautement politique, alors que le grand magasin, situé en face de la mairie de Paris, est un symbole local – voire national – du commerce.
Seulement voilà, là encore les discussions ont stagné pendant l’été. Et l’annonce surprise par Frédéric Merlin d’une alliance avec le décrié e-commerçant chinois Shein a fini de dynamiter le partenariat. La Banque des territoires, qui revendique « soutenir une économie responsable et de proximité » et a appris l’information par la presse évoque une « rupture de confiance ». La SGM estime, de son côté, que la Caisse des Dépôts a cédé aux « pressions politiques », mais martèle : « Le projet de rachat des murs se fera » avec « d’autres partenaires ».
Seulement voilà, Frédéric Merlin va devoir les trouver. Et d’ici là, le BHV bascule dans l’inconnu. D’autant que la réputation désormais sulfureuse du grand magasin ne risque pas de lui faciliter l’ouverture des portes des banques. « Si tout le monde sait que Frédéric Merlin va se crasher, personne ne va lui prêter d’argent » , résume un connaisseur du dossier. Certes, la SGM est soutenue de longue date par l’homme d’affaires lorrain Jean-Paul Dufour. Mais l’industriel va-t-il s’engager dans cet investissement risqué ? Et en face, le groupe Galeries Lafayette, propriétaire actuel, pourrait s’impatienter.
L’impatience des Galeries Lafayette
Les relations entre le vendeur et son potentiel acquéreur sont aujourd’hui considérablement dégradées : le non-paiement de bon nombre de fournisseurs par Frédéric Merlin (entre 15 et 20 millions, selon un des mécontents) pénalise le groupe Galeries Lafayette, qui distribue certaines marques communes avec le BHV. Et la tempête médiatique autour du partenariat entre Shein et les magasins de Frédéric Merlin (dont cinq franchises Galeries Lafayette) entache l’image du groupe. Celui-ci a d’ailleurs annoncé vouloir empêcher par tous les moyens l’arrivée des boutiques de l’e-commerçant chinois dans les magasins franchisés. De plus, le groupe attend de pied ferme le paiement du bâtiment du BHV : il a déjà dû céder une partie de ses actions Carrefour en 2024, en raison de l’absence de rentrée de cash.
Alors que l’opération aurait dû être bouclée fin juin, les Galeries Lafayette avaient autorisé un délai supplémentaire à Frédéric Merlin, mais dans l’espoir que les choses se concrétisent rapidement avec la Banque des territoires. La famille Moulin-Houzé-Lemoine va-t-elle se mettre en quête d’un nouvel acquéreur, alors que tout semble reparti à zéro ? « Tant qu’ils sont dans un schéma de promesse de vente, ils ne peuvent pas chercher un autre repreneur » , explique un expert du dossier. La famille se retrouvera toutefois face à un choix à un moment donné : proroger encore cette promesse, ou chercher de nouveaux investisseurs.
Un loyer de 15 à 20 millions d’euros
Sur le papier, trouver un autre acheteur pour les murs du BHV ne paraît pas insurmontable pour les Galeries. Certes, l’investissement est onéreux (300 millions pour 40 000 m2 ), mais il est rentable : le loyer est estimé de 15 à 20 millions d’euros par an. Seulement voilà, un acheteur doit avoir la garantie que Frédéric Merlin soit capable de payer son loyer.
Or, si le résultat brut d’exploitation est repassé dans le vert l’année dernière (à 10 millions d’euros), l’équilibre reste fragile, et le chiffre d’affaires peine à repartir. De quoi refroidir certaines ardeurs. « Mais si Merlin échoue en tant que locataire, le nouveau propriétaire des murs sera libre de trouver un nouvel occupant , se projette un expert de l’immobilier commercial. Et s’il cesse d’être locataire avant même la vente, alors les murs seront encore mieux valorisés. » Mais un tel schéma ouvrirait la voie à l’arrivée d’un investisseur qui aurait un autre but (hôtel, événementiel…) que de faire du BHV un lieu de commerce. La survie du plus parisien des grands magasins est menacée.
/image%2F0961441%2F20251008%2Fob_2d4aa3_communique-caisse-des-depots.jpeg)
/image%2F0961441%2F20251008%2Fob_bce5a0_angle-verrerie-temple.jpg)