france 4 sud-ouest
L’eau coule sous le pont de SAINTES 3 par Jean-Pierre Franssens
Nous quittons le secteur de Saint Eutrope par la porte Miegeville et ce pour rejoindre le centre de la ville. Rappelons-nous, que ce centre de 18 hectares a été ceinturé de remparts.
Il y a plusieurs lunes, il nous aurait fallu emprunter la porte nommée « Evêque » pour emprunter la voie, nommée ce jour, Saint Maur qui nous conduisait sur les quais de la Charente, place Blair. (Du nom d’un intendant du XVIIIème.)
Au 17 Rue Saint Maur, que nous découvrons sur les photos, se tenait le siège de la Juridiction Consulaire depuis 1763.

Ci-contre : l’Hôtel construit par François Mossion de la Gontrie en 1731 côté quai de la Charente.
Ce corps consulaire tenait audience à l' échevinage, que nous découvrirons très vite, jusqu’au second Empire. Ce sont eux qui en 1775 ont fait édifier le portail et la façade aux 6 pilastres ioniques.
A noter que c’est en cette rue que de nombreux membres de la cour audience, conseillers, substituts, greffiers, lieutenants avaient élus domiciles au XVIIème siècle.

Place Blair, 1791, un 1er juillet, la société des amis de la constitution œuvra à l’édification d’une pyramide nationale.
Celle-ci fut édifiée avec des frises, des chapiteaux tambours et colonnes d’ordre dorique, vestiges Gallo-romains. Une bouteille contenant la déclaration des Droits de l’homme fut enfouie en fondation.
Inauguration le 14 juillet 1791.
Sur la photo nous pouvons distinguer la flèche de Saint Eutrope.

L’hôtel Monconseil- du nom de Monsieur le Marquis Etienne Guinot de...- de l’aristocratie de Saintonge, fit bâtir en 1738 un somptueux hôtel, (photo6) sur les bords de la Charente.
En vue depuis la démolition des remparts.
Avant d’être un musée en 1992, nommé Dupuy-Mestreau, en collection d’Art régional,
Cet Hôtel abrita en 1810, le siège de la préfecture de la Charente Inférieure (future Maritime)
Suivons les quais rive gauche et nous atteignons les abords de la cathédrale Saint Pierre, trônant en ce centre-ville que nous allons parcourir.
Un nommé Pallais, premier évêque avait impulsé une première église au VI ème siècle. Au XIème un incendie va ravager et ruiner cet ouvrage. Reconstruite courant XIIème au terme de la guerre de cent ans, par des évêques de la famille Rochechouart.
Le clocher -Porche date de cette époque mais sa flèche prévue à 100 mètres n’a jamais été possible et ce, dû aux guerres de religion. Approchons…
Nous longeons le marché couvert récent et arrivons sur la place Saint Pierre sur les arrières et les flancs de l’église.



Cette place est aujourd’hui un parking et deux fois la semaine un marché jouxtant le bâtiment récent construit entre la cathédrale et la Charente (dommage !)
Auparavant comme vu sur la photo 11 il y avait arbres et maisons.
Et…..comme par hazard….la maison visible au premier plan était celle d’un nommé Joseph Guillotin, Docteur, né le 28 mai 1738 à Saintes. Il était professeur d’anatomie et député de Paris aux Etats Généraux.
Concernant la machine qui porte son nom, son projet de Loi était très clair ;

« Dans tous les cas où la loi prononcera la peine de mort, le supplice sera le même...le criminel sera décapité...par l’effet d’une simple mécanique ».
La machine va se nommer au départ Louison, mais, malgré ses vives protestations son nom lui sera attribué.
Docteur Guillotin s’est éteint à Paris en 1814 et sa maison fut démolie en 1962.
Pour la petite histoire (triste), la dernière femme guillotinée suite à un meurtre sur enfant, en France le fut à Saintes en 1943.
La Cathédrale Saint Pierre, entrons en ce lieu….






Aujourd’hui sur un bâtiment gallo-romain s’élève une cathédrale gothique flamboyante de 100 mètres de long dont le chevet repose sur des pieux de chêne.
Elle porte le titre de basilique mineure ce qui en fait la seconde basilique Saint Pierre du monde, après celle de Rome.
Comme cité précédemment la flèche de 100 m projetée a été remplacée par un dôme métallique à environ 65 mètres de haut.
Le portail, restauré au printemps 2002, est un ensemble de sculpture flamboyante. Les quatre voussures sont ornées de quarante-quatre statues qui représentent huit anges musiciens à l’intérieur, des saints et des prophètes de l’Ancien Testament sur la voussure extérieure.
Les quatorze niches vides le sont depuis les destructions des guerres de religion du XVIème Siècle,


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Le chœur date du XVIIème et il est aussi grand que la nef. Le maître-autel est recouvert de marqueterie de marbres polychromes.
Le Cymborium porté par quatre colonnes de marbre a été amené de l’Abbaye aux Dames -dont nous parlerons prochainement- et offert par Napoléon.
Le déambulatoire permettra la découverte de la chapelle du XVIème, Notre Dame des victoires, puis 3 chapelles de style gothique renaissance, elles aussi du XVIème siècle.
Au retour vers le porche, d’autres chapelles, la chapelle des fonds baptismaux (fermés d’une grille) et en fond un tableau du baptême du christ par une artiste de Saintes du XIXème siècle.
Et pour terminer, les deux bénitiers, coquilles d’huîtres géantes apportées du pacifique par l’Amiral Léopold Pallu de la barrière et offertes a la cathédrale en 1858.





Les orgues situées au-dessus du portail ouest, furent commandées au XVIIème siècle à Jean Oury de Poitiers. Il est, entre autre, orné de bouquets, d’un ange a la trompette et en haut, du roi David avec sa harpe.
Nous remarquerons, en fin de visite, une grande statue de St Pierre, réplique de la statue à Rome. Cette statue en plâtre peint, est au centre des listes de tous les évêques de Saintes, parmi lesquels on ne compte pas moins de onze saints. Cette liste est close car le siège de l’évêché a été transféré à le Rochelle en 1801.
Le cloître, accolé au mur sud de la cathédrale, est longé par une galerie couverte de style ogival. A noter : un édicule de style Renaissance à l’angle Nord-Est de la galerie.
En levant les yeux vers le toit de la cathédrale nous pouvons voir les arcs-boutants du XVème siècle témoignant de la hauteur qu’atteignait la nef, (non rebâtie), avant sa destruction.

Face à la sortie du cloître, entre les deux grilles ouvertes, la sous-préfecture bâtie sur la place du synode en 1846.

Tout à côté l’hôtel de ville, inauguré en 1874 suite à la reconstruction après l’incendie en 1871 de l’ancien doyenné au chapitre épiscopal où depuis 1830, siégeait le pouvoir municipal transféré de l’échevinage.

Nous retrouvons la face nord de la sous-préfecture donnant sur une parcelle arborée qui comporte elle aussi une Histoire.
Tout d’abord, suivant les photos, le logement du gouverneur dominant la ville. Érigé en 1600-1610, il abrita l’administration de l’hôpital St Louis et est aujourd’hui « disponible » aux projets….à suivre.
Sur ces hauts de Saintes en place des châteaux et citadelles successives dont il ne reste que quelques longueurs de remparts, s’est construit dernièrement l’agrandissement de l’Epahd.
Sur cette hauteur, hors remparts, un nommé Bernard Palissy « chef » du mouvement y fonda en 1544 la première petite église protestante avec quelques fidèles. Saint Barthélémy, temples rasés, persécutions et il a fallu attendre 1898 pour que décision soit prise, sur l’élévation d’un Temple en lieu et place des premières constructions.
Le Temple érigé en 1905-1906 possède une façade qualifiée romano-byzantine avec des motifs rappelant l’Art nouveau et l’Art déco.
Le Temple sur le cours du nom de Reverseaux* se trouve dans la prolongation du bâtiment de la Banque de France.
*Jacques Guéau de Reverseaux dernier intendant ordonné en 1781 à qui l’on doit l’esquisse de la ville moderne. Il a été guillotiné à Paris en 1794.
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Nous voici revenus sur le square au fond duquel nous voyons un portail. Il s’agit du portail de l’ancienne chapelle des jésuites attenante au collège créé en 1610 et confié aux jésuites. En 1782 une chapelle bénédictine remplace celle des jésuites. Tout cela détruit dans les années 60 pour création d’un lycée.
Sur les photos jointes vous pourrez voir le fronton aux pilastres ioniques en harmonie avec la chapelle qui lui fait face en façade XVIIIème, aujourd’hui transformée en salle municipale.
Nous allons quitter cette place et rejoindre la rue piétonnière principale, nommée Alsace-Lorraine sur laquelle nous découvrons enfin « l’échevinage » tant de fois cité précédemment.
Sa partie la plus ancienne est du XVème, mais la façade est de 1761. La serrurerie est du XVIIIème. La tour, le beffroi élevé en 1552, à moitié détruit par un boulet au siège de 1570 et restauré plusieurs fois. Le beffroi symbolisait la puissance municipale face au pouvoir de l’église.
Aujourd’hui, en sa cour pavée nous pouvons nous détendre en consommant sous les parasols et visiter l’un des musées des Beaux-Arts.
Quoi de mieux pour clore cette partie 3. Terminons cet épisode par des photos de cet ensemble et je vous en promets encore de nombreuses anecdotes.
Bientôt nous traverserons la Charente par le pont Palissy.
Mais qui était donc ce Palissy ??? A bientôt… si vous le voulez bien...
L’eau coule sous le pont de SAINTES 2 par Jean-Pierre Franssens
Et voici la suite de ce reportage étonnant sur la ville de Saintes!
Santonum : SAINTES
Le développement important de cette cité a bien entendu, attiré des « visiteurs » et à cette époque : an 270, des « barbares se plaisaient » à envahir ce qui se stabilisait….éternel réflexe….Wisigoths aryens, puis Francs, Musulmans jusqu’à Poitiers-Vouneuil sur Vienne, fin 732, les vikings sur la Charente jusqu’à Taillebourg, et les Normands en 845.
Il fut donc décidé de se protéger. Pendant les années 284 à 476 un rempart défensif fut édifié avec comme entrée principale ce fameux pont déjà décrit et la porte, arc de Germanicus.
La cité s’était étendue sur une surface proche de 100 hectares mais elle n’était ceinturée que sur 18 hectares.
En même temps, le Christianisme est arrivé et nous allons découvrir, même hors muraille, les édifications de lieux de culte ainsi que le développement de la rive droite de la Charente.
Notons que c’est au cours de ces événements des IIIe et IVe siècles que le nom de SAINTES apparaît, remplaçant Santonum.
La visite commence par les monuments édifiés au début du deuxième millénaire
La basilique Saint EUTROPE est fondée en 1081 à l’instigation du duc d’Aquitaine et du Comte de Poitiers (sous le nom de Guillaume VIII). Elle est confiée à une vingtaine de moines de l’abbaye de Cluny qui y implantent un prieuré.
Cette basilique est classée en 1998 au titre des monuments historiques et au patrimoine mondial de l’humanité, par l’UNESCO.

La longueur actuelle du bâti est de 42 m avec une hauteur de voûte de 10 à 14 m sous la coupole de la croisée.
En 1803, l’église, considérée comme vétuste par le préfet, Guillemardet, est amputée de sa nef.
La longueur de l’église est de 75 m, c’est le plus grand édifice de la région et sa flèche s’élève à 80 mètres de haut.
Celle-ci construite pour la dévotion aux reliques du Saint par les foules de pèlerins de Compostelle, est considérée comme la crypte romane la plus grande d’Europe.
Au centre, le tombeau avec son inscription « EVTROPIVS » (forme d’écriture type IIIème siècle) (mais est-ce un cénotaphe ? (tombeau vide). A suivre… pages suivantes…..
A noter, sur les chapiteaux, le thème ornemental végétal d’inspiration gallo-romaine.
Sur 53 motifs aucun n’est semblable à un autre.

Au XVème siècle la construction d’une grande chapelle flamboyante dans le prolongement de la nef du chœur roman a fait perdre à celui-ci son abside et son déambulatoire. Le bras nord du transept a été remonté au XVème siècle à partir de ses fondements au niveau de la crypte afin de supporter le superbe clocher, gothique flamboyant, de 80 m, en place du clocher roman, grâce à la générosité de Louis XI.
Cette basilique conserve, le chœur gothique qui date du XVIe et sa façade actuelle, pastiche roman très sobre datant du XIXe. Ses vitraux sont issus des ateliers en la Maison du Verrier, Castel Gesta, « villa castellisée » édifiée par le peintre verrier Louis-Victor Gesta, fin XIXème au faubourg Arnaud Bernard de Toulouse et inscrite aux Monuments Historiques.




La légende de la fontaine d’Eustelle. Situé dans l’enceinte des arènes avec un très faible débit ne servant pas à l’entretien des arènes.
La légende dit, que Eustelle disciple de Saint Eutrope, l’aurait enterré non loin de l’amphithéâtre et depuis une fontaine coule et son eau aurait des vertus miraculeuses.
« Si une jeune fille parvenait à former une croix avec des épingles à cheveux lancées dans le bassin, elle se marierait ... dans l’année »


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Voyons si la réalité a rattrapé la légende….
Les textes rapportent que Eutrope 1er évangélisateur du 1er siècle aurait subi le martyre pour avoir converti la fille du gouverneur romain de la ville et d’une mère d’une antique famille de druides, baptisée et nommée Eustelle : Estelle (étoile) en latin.
Condamnée à être lapidée, puis à être décapitée à la hache et enterrée par des fidèles non loin de l’amphithéâtre. Il est dit que ce serait Eustelle qui aurait géré cette affaire et refusé l’apostasie.
De ce fait, elle aussi, condamnée à être décapitée à son tour et, par son père.
Eustelle aurait donc rejoint, nous allons le voir, Saint Eutrope en son caveau.
J’ai retrouvé un mémoire 1845 sur « La découverte d’une sépulture chrétienne dans l’église de St Eutrope à Saintes . (*1)A-J Letronne nous dit, après les découvertes sous des pièces de monnaie or et argent, d’un sarcophage lors de travaux de restauration de l’église souterraine en l’année 1843.
Ce sarcophage porte toujours en la crypte, aujourd’hui le nom "EVTROPIVS" sur le petit côté du couvercle.
La recherche et les conclusions reposent sur des déductions plausibles. Le travail est énorme et je m’en tiendrais donc, après quelques précisions, qu’aux conclusions énoncées.
Ce sont Saint Palladius, évêque et Grégoire de Tours qui, après diverses invasions de ce 1er siècle auraient « récupérés » le caveau caché près d’Estelle et construit une première basilique pour honorer Saint Eutrope.
Hommage suivi en l’an 1096 lors de la prise en charge des clunisiens.
Ce sarcophage est un monument les plus anciens du christianisme.
Lors des guerres de religion, des fanatiques ont exhumés le corps du Saint et l’ont brûlé….y avait-il le corps d’Estelle ? Estelle a-t-elle réellement existé ?
Pour se soustraire de ces différentes profanations, quelques reliques furent déposées en 1040 par Geoffroy Martel à la trinité, abbaye de Vendôme. Le chef et divers os ont été déplacés à Bordeaux en 1571 à la cathédrale St André . Le 19 avril 1602 le chef et la relique reviennent à Saintes.

Au XIIe siècle cette église apparaît comme étant une importante halte « Jacquaire» sur la « via Turonensis » qui est la voie la plus occidentale conduisant a St Jacques de Compostelle.
Sur le guide des pèlerins il est écrit ; « Sur le chemin de St Jacques, à Saintes, les pèlerins doivent dévotement rendre visite au corps du bienheureux Eutrope, évêque et martyr ».
Pour la suite de notre visite, cette fois vers le "centrum de SANTONUM" nous allons emprunter la porte « MIEGEVILLE » « Miejo Vilo » en occitan, porte principale face au centre ville. 3e étape « Entrons en Saintes »
(*1) Sur « Persée » ,Mémoires de l’Institut National de France (pages 75 a 101)
L’eau coule sous le pont de SAINTES 1 par Jean-Pierre Franssens
Nous sommes heureux de retrouver Jean-Pierre. Il nous emmène à la découverte de la ville de Saintes en Charente.C'est une recherche remarquable que nous allons suivre pendant quelques semaines.
Dans bien des provinces nous retrouvons nos racines, romaines, gauloises, Judéo-chrétienne, à travers différents monuments antiques ou religieux. Jean-Pierre nous fait voyager dans le temps… de -20 avant Jésus-Christ, où la cité fut créée par Agrippa gouverneur sous l'empereur Auguste et devint pour quelques temps la capitale de l'Aquitaine gallo-romaine avant de devenir au IIIe-IVe siècle une petite ville chrétienne…
Merci à Jean-Pierre de nous faire connaître et apprécier la science et l'immense talent des architectes que Rome envoya en Aquitaine.
Chut !... Place à notre aimable collègue !
CD
L’eau coule sous le pont de SAINTES, Médiolanum-Santonum
Ça coule de source...là et par là, et aussi ici, n’est-ce pas...PALISSY … ? Bernard.

L’eau, source de vie, source de conflits, de survie, l’eau indispensable de tout temps et en tout lieu….Sources, vous allez être fortement sollicitées au rythme des lignes suivantes……...
Lorsque les romains au cours de leurs conquêtes en Gaule vinrent s’installer en Aquitania, les occupants « Santons » pour la plupart originaires de l’est subirent l’invasion et réussirent à s’intégrer et coopérer avec l’envahisseur. Un Empire Gallo-Romain se forma et, en ce qui concerne notre récit, une communauté importante se développa sur les bords de la « Carentonus» ou Charente : la « Civitas »-cité nommée « Médiolanum » (centre du territoire) dans un premier temps, puis, « Médiolanum Santunum » (devenu Saintes) aux alentours du IIIème siècle.

« Médiolanum » était devenue capitale d’un immense territoire qui s’étendait des Pyrénées aux rives de la Loire. Un réseau de voies romaines, reliait cette nouvelle capitale aux autres centres urbains. Nous avons vu et lu précédemment, les accès sur Pons et Jonzac vers les Pyrénées sans oublier la voie Agrippa (du nom du gendre de l’Empereur Auguste), qui partait de « Lugdunum » : Lyon, pour rejoindre notre « civitas Médiolanum » en Gaule « Aquitania », l’une des 4 grandes régions conquise par César avec, la lyonnaise et la Belgique. (La Narbonnaise était conquise depuis le 1er siècle avant J.C)
L’eau, jusqu’à l’arrivée de romains provenait de la rive gauche du fleuve et alimentait des puits et des fontaines de la communauté « Santonnaise ».. Celle-ci provenait de la seule source située en amont du village au lieu-dit Lucérat. Cette source ne permettait plus l’alimentation de cette nouvelle population car son altitude à 4,72 m et son débit, ne pouvait œuvrer par gravité. Surtout que vous allez le voir, nos romains étaient des grands consommateurs d’eau pour les bains et thermes.

Les ingénieurs romains se mirent donc à l’ouvrage et nous pouvons constater leurs techniques durables et efficaces au niveau de la conception d’aqueducs.
Tout d’abord trouver les sources et là, sur la rive droite, ils furent gâtés.
Le premier aqueduc (il y en eut 3) construit à la fin du 1er siècle avant J.C, aurait, d’après un archéologue : Jean Louis Hillairet, spécialiste des aqueducs de Saintes et toujours en cours de recherches, nécessité 4 années de travaux et 1100 ouvriers.

La première source de captage était située au lieu-dit FontMorillon, à Fontcouverte (6kms à l’est de Saintes). Cet aqueduc comprenait plusieurs ouvrages, le pont des arcs (sur le terrain du golf actuel), le tunnel nommé « les 9 puits », (qui en compte treize après recherches !), le pont de Haumont et à l’entrée de Saintes, un siphon.
La voie Agrippa, du nom de son concepteur, Marcus Vipsianus Agrippa, général et politique romain : de -63 avant J.C à -12 avant J.C, pénétrait en cette nouvelle « civitas » devenue première capitale de la Gaule-Aquitaine.

Mais il fallait traverser le cours de « Carentonus » et là, un notable « santon » romanisé, Caius Julius Rufus, fit édifier les deux arcs du pont en l’an 18, à ses frais. Il était dédié à l’Empereur Tibère, son fils Drusus et son neveu, fils adoptif, Germanicus.
L’arc est classé au titre de Monument historique par arrêté au 5 juillet 1905.



Les 3 sources……
Le sujet est vaste et toujours en cours, (par la société d’archéologie de Saintes avec J. L Hillairet), je resterais très modeste en vous amenant par voie d’eau sur notre programme Histoire avec au passage, quelques éléments permettant de cadrer la technicité et les magnifiques ouvrages de ces hommes, Celtes, Santons, Romains, aux environs des 2000 ans.
Ci-dessus, la première source, en l’an 20 avant J.C qui passait la Charente en siphons de plomb après un parcours de 6kms, un débit de 3000m3 jour et son arrivée à la cote 31m, lui permettant de fournir les fontaines et les espaces comme les Thermes que nous retrouvons ci-après.
Au début du siècle après J.C, le débit de ce 1er aqueduc s’est avéré très vite insuffisant par rapport a l’extension, je dirais « à la romaine « de Médiolanum », l’élue capitale.


Des nouvelles recherches en sources furent entreprises au Nord.
Par hauteurs, par fissures, ils trouvaient ces sources à des 6 à 8 m en nappes souterraines.
Le niveau au lieu-dit « la grand font » à Le Douhet, à 12 km de Saintes étaient à la cote 43 m, et l’aqueduc élaboré arrivait devant Saintes à 35 m soit une pente moyenne pour ce second circuit de 0,67 mm par mètre, et rappelons nous, il s’accroche et se dédouble sur le bois de la Tonne à la sortie du Golf de Saintes après les Arcs. Il fallut donc deux conduits de taille différente, compte tenu que le débit passe de 3 000 à 12 000 m3 par jour.
Non, je n’ai pas oublié la troisième source : « Vénérand » se situe entre Fontcouverte et Le Douhet, plus à l’Est, sa cote est de 47m environ, donc bonne pente, et son aqueduc va se raccorder au bois de la Tonne sur celui du Douhet..
Au total l’eau va parcourir 17 km en viaducs, surface couverte, ou en sous-sol en éléments maçonnés de moellons et couverts de dalles plates ou en briquettes en voûtes.
Précisons, comme vous pouvez le constater sur les photos jointes, que de grandes parties étaient creusées a la taille d’homme debout et que pour s’aérer tous les 16 à 32 m, des puits étaient creusés qui permettaient le transfert matériaux et outils et bien entendu, la descente et la remontée des piocheurs et maçons...


Dès lors, l’aqueduc alimentait tout « Médiolanum », fontaines, bassins, villas…..mais aussi, sur la butte au nord, trois thermes, dont il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges de Saint Saloine. L’aqueduc resta en service, plus de trois siècles.
Le développement, rive gauche à travers l’artisanat semble avoir été important si on en juge les pièces retrouvées en verrerie, poterie, métallurgie.
La ville va s’étendre jusqu’à 100 hectares et sa population fut supposée de 15 000 âmes, ce qui correspondait au remplissage de l’amphithéâtre construit sous le règne de Tibère et achevé sous le règne de Claude, environ l’an 40 après J.C.

La civilisation romaine a apporté ce nouvel art de vivre, hygiène et hydrothérapie. Un lieu de détente qui jouait un rôle social.
Saint Saloine, édifié sur un hectare environ, a été abandonné au déclin de la ville au IIIème siècle. La partie visible actuellement correspond au « caldarium » ou salle de bains chauds. Une église édifiée sur ce lieu a totalement été détruite et rasée au XVIIIème siècle.


Les thermes de Saint Vivien et de Saint Pierre ont totalement disparus. Seul un modeste mur reste près de la nouvelle église de St Vivien, sur laquelle nous reviendrons.
L’amphithéâtre, achevé sous Claude en l’an 40 a été construit, adossé au vallon appelé : « des arènes ». Les gradins sont en appui d’un côté et de l’autre ils ont nécessité la construction de murs d’appui. Ce système mixte est à rapprocher de ceux de Pompéi et Fréjus.
Sa dimension est de 126 m grand axe et petit axe 102 m.
En même temps que la cité, il fut abandonné au cours du III ème siècle car il se retrouvait hors des remparts de protection, que nous découvrirons très prochainement

Bientôt, cher lecteur, nous connaîtrons l’extension politique et religieuse de cette ville qui porte bien son nom, avec dès le deuxième millénaire ses édifices, ses monuments et la suite de son histoire qui, j’espère vous passionnera autant que moi…difficile de faire court sur le sujet...alors ? A bientôt !
Jean-Pierre
Ville de Jonzac, vue et racontée par Jean-Pierre Franssens 3/3
Retrouvons Jean-Pierre ....

Nous sommes sur la place du château où l'on peut admirer un grand nombre d'immeubles « dits bourgeois ». Marianne trône sur cette place de grande fréquentation et ou se trouve le bâtiment au coq d'or,
réservé à l'Hostellerie depuis 1908.
Sur son monumental balcon un nombre certain de personnalités reçues dans la ville, ont salué sur celui-ci.
Sur un vieux bâtiment on peut encore déchiffrer l'inscription «On loge a pied et a cheval », signe d'une ancienne auberge qui vers 1900 fonctionnait encore.

Et là, pour redescendre de ce Mont Balaguier par une ruelle
ancien chemin de ronde au nom de Champagnac, ruelle qui est en partie tunnel et servait souvent de protection au temps du Moyen Age…


Nous rejoignons ainsi la rue Sadi Carnot qui nous ouvre la rue des Carmes, qui nous mène, bien entendu, aux Carmes, notre nouveau but.
Nous découvrons, avec vous, la place soulignant divers bâtiments. Tout d'abord et en principal la façade et l'entrée du cloître des Carmes- appelé ainsi du fait des 4 moines contemplatifs de l'ordre des Carmes.

A sa gauche, un tribunal créé à la révolution avec ajout de prison et à droite, la Médiathèque.
Mais entrons si vous le voulez bien....
Une fois dans la cour intérieure et sous le déambulatoire nous rejoignons l'Histoire.
C'est le 2 octobre 1505 que le comte Jean de Saint-Maure-seigneur de
Jonzac de 1502 à 1527- fonda le couvent des carmes (4 moines) ! Et ce, l'année de son mariage avec Louise de Clermont Dampierre.
Durant les guerres de religion- 1568/1569- le couvent fut ravagé par les Huguenots


La chapelle et le cloître furent reconstruits, la première en 1637 et le second en 1657 et à la révolution le cloître, bien National, devint propriété de la municipalité.
On y installa le Tribunal d'instance, toujours existant aujourd'hui, dans l'ancienne chapelle. Depuis 1947 il n'y a plus la prison et les locaux réhabilités en 1976/78 en Musée d’archéologie, centre culturel qui accueille expositions et conférences en salles exceptionnelles.
Et il y a des artistes, que je connais bien qui y expose temporairement !...
Quelques salles d'exposition.
Ici, en cours, une exposition des « Peintres du Saintonge » au 1er étage de ce superbe couvent.
Les sœurs de la Sagesse sont arrivées à Jonzac en 1828 pour soigner des malades victimes dune épidémie. Ensuite, pour soigner les blessés de la Grande guerre les sœurs s'installent dans les bâtiments rue Taillefer .
Ceux-ci seront repris par les services municipaux, la communauté de communes et l'Agence des Archives départementales.
« Salles de lecture, conférences et expositions s'enchaînent en ses locaux.
Jonzac dans toute sa diversité.
Non loin, à quelques pas est le square Leclerc et là, un monument. Et nous voilà revenus au mi XXème.
Le square des Héros.
« 30juin 1944. C'est l'Histoire de 2 jeunes résistants, Pierre Ruibet et Claude Gatineau ; ils savent que malgré le débarquement du 6 juin, la guerre chez eux continue.
Dans la carrière d'Heurtebise proche est stockée la quasi totalité des munitions alimentant la défense du Mur de l'Atlantique. Pierre et Claude savent qu'il faut faire vite et faire sauter au péril de leur vie.
Pierre, désigné seul l'a fait. Il a craqué l'allumette, et durant 3 jours les explosions se sont succédées dans les galeries.
Le vacarme a dû couvrir le bruit de la rafale de l'exécution de Claude son ami et complice. »
Ce monument symbolise leur courage et leur sacrifice ; et les hommes et les femmes de Jonzac s'en souviendront toujours.
Nous voici bientôt au Terme de notre visite qui va s'avérer quelque peu survolée compte tenu de l'Histoire avec un « H » majuscule bien mérité de cette « bourgade » au cœur de la Haute Saintonge.
Jonzac continue de s'inscrire dans l'avenir en ce secteur des Antilles comportant, plan d'eau loisirs, thermes, casino, avancées en géothermie, moulins a eau et vent,, les carrières d'Heurtebize et enfin le site Gallo romain qui s'oppose gaillardement au Palais des Congrès, dernière élaboration de 2016/2017.
Ce grand module qui domine cette vallée de la Seugne est impressionnant et nous entraîne vers une forme de Progrès ouvert au contact a la réflexion, l'observation et la communication.
Entrons en ce hall de 600 m², qui dessert trois espaces de réservation ;
L'Agora, grande salle en gradins de 572 places configurée pour le spectacle ou l’événement.
Un Auditorium de 508 places avec équipements de pointe.
Un espace Séminaires de 374 m² avec 6 salles entièrement ouvertes sur l'extérieur et ouverte à la lumière.
Nous avons commencé avec le paléolithique et le gallo romain et nous terminons avec ce message des Jonzacais et des Jonzacaises :
« Réussir notre transition énergétique »
Terminer en vous offrant des fleurs sous le soleil, c'est smart....
J’espère que Noël aura été pour tous, un excellent et tendre moment d'affection en famille et je vous souhaite à tous ainsi qu’à vos proches une excellente et…calme année 2019.
Avec amitié sincère et à bientôt sur cette toile.
Jean-Pierre
Merci Jean-Pierre pour cette magnifique description de Jonzac, c'est une ville qui mérite de s'y arrêter.
Merci de ta fidélité et de tes bons voeux au Réseau.
Au plaisir de te lire...
Ville de Jonzac, vue et racontée par Jean-Pierre Franssens 2/3
La porte franchie- lors de notre ballade précédente, nous débouchons sur la place ou esplanade qui s'est élevée en pente douce vers le château.
C'était au Moyen-âge le cœur de la cité, le bourg du château où se déroulaient foires et marchés.
Ce château a échappé aux exactions des biens aristocratiques lors de la
Révolution


Nous reviendrons sur cette place où nombre de bâtiments nous inviterons à leurs souvenirs du temps passé, mais auparavant entrons par « le Chatelet » appelé aussi donjon et qui était protégé par des douves – comblées en partie- et un pont levis -disparu-


Sur la façade au dessus de la voûte se trouvent les armoiries de Renaud de Sainte Maure seigneur de Jonzac qui, après la guerre de cent ans fit reconstruire le château en 1449.
Oui, reconstruire, car le premier château était de 1059 et appartenait à l'abbé St Germain des Prés, dit de Paris depuis le don fait par Charlemagne en 812.
Ce sont les nobles de Rochandry -région Angoulême- qui furent les premiers seigneurs de Jonzac et ce jusqu'en 1370 où, par le mariage les Sainte-Maure arrivèrent.
L'offrande par les Rochandry à l'abbé St Gemain des prés de Paris en 1073 a été de 13 couteaux et une peau de cerf.
Durant cette guerre de 100 ans, Jonzac passa souvent aux mains des Anglais.


L'entrée franchie nous nous trouvons dans la cour d'honneur ou la tour polygonale d'escalier permettait d'accéder au chemin de ronde des remparts.
Au-dessus de la voûte, a voir une sculpture en pierre représentant en buste Louis XIII qui était Roi de France au moment ou Léon de Sainte -Maure devenait seigneur de Jonzac en l'an 1620.
Nous rencontrerons ce Léon par la suite.

La rénovation de 1620 apporta une modernisation des logis qui ont accueilli, en particulier le Roi Louis XIV,qui, lors de son voyage vers St Jean de Luz en juin 1660 y séjourna avec sa jeune épouse Marie Thérèse d'Autriche
Cette façade qui abrite aujourd'hui l'Hôtel de ville nous propose ses fenêtres a meneaux, ses gargouilles, ses cartouches des signes du zodiaque et son cadran solaire. En face sur l'aile sud est la sous préfecture.
Comme il est dit « La République a bel et bien remplacé l'ancien régime dans ce magnifique château, sans pour autant sacrifier son Histoire ».
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C'est en 1861 que la commune de Jonzac qui vient de racheter le château, décide de construire une salle de théâtre, une infrastructure culturelle parait-il très a la mode sous Napoléon III. Un théâtre a l'italienne qui a pour but de retenir la population « bourgeoise » et qui comporte 250 places avec ses loges à l'étage.
Grand succès qui dans le temps a connu quelques difficultés, mais la commune l'a entretenu contre vents et marées jusqu'à ce que les élus en 1979 décrochèrent son inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 6 mars. Et il est là,,,,(photo montage)
Toutes les salles type salles de conseil ou de mariage ont gardé une atmosphère de musée, musée ou l'on peut admirer entre autres œuvres, un magnifique tableau peint a l'huile sur toile de 200x140 cm, par J,Philippe Lescrinier en 1727.
Il représente les 5 enfants Louis Pierre Joseph d'Aubeterre, dernière lignée des « de Jonzac » qui eux-mêmes avaient succédé aux Sainte-Maure. Ils représentent les 5 sens.
De gauche a droite ; Théophile pour le geste du toucher, debout, François l’aîné des 5, le sens de la vue, Hubert, assis, chevalier de Jonzac représente le goût ensuite, en face, la plus jeune, Marie-Françoise une fleur a la main, nous indique l'odorat et enfin Michelle Julie symbolise l'ouïe.

Nous voici de retour sur la place du château où la statue de la République trône.
Marianne tient de la main gauche les tables de la Loi et de la droite tendue au dessus de son bonnet phrygien tend le flambeau de la Liberté.
Oeuvre commandée au sculpteur parisien Gustave Michel pour commémorer le centième anniversaire de la Révolution.
C'est Emile Combes, président du conseil et Maire de Pons, proche, qui l'a inaugurée en 1894.
Il n'en existe que 6 exemplaires en France .
Tiens ? L'hostellerie du coq d'or ...pause.
Troisième acte et final vers les Carmes, la Seugne et retour vers les Antilles. A bientôt.....
Superbe article de Jean-Pierre qui nous donne bien l'envie d'y passer!
Ville de Jonzac, vue et racontée par Jean-Pierre Franssens 1/3
Voici une ville intéressante, surprenante que Jean-Pierre Franssens, nous invite à découvrir.
Située en Charentes Maritimes à 90 km de Bordeaux ou 40 km de Saintes.
Merci Jean-Pierre pour cette belle invitation au voyage dans notre belle France.
Cette superbe station thermale décidée, projetée en 1986 a le bénéfice d'une eau géo thermale puisée a 1800 mètres : une eau qui, dans sa composition comporte 3 agréments ; ORL, rhumatologie, phlébologie. De plus, celle ci est à l’ origine de la création d'un réseau de chaleur urbain.
Cette eau est en effet a 62 degrés centigrades ce qui a permis de reproduire un climat tropical sous la vaste toile du complexe aquatique.

Et juste en face, en sortant du bain, surmontant la colline, un des deux moulins restants,
« Le Chatelet », moulin a vent qui produit encore la farine de blé, a l'ancienne.
Le second, un moulin a eau « chez Bret »,produit l'huile de noix. Il se trouve sur la Seugne :

Un affluent de la Charente de 80 kms qui a vu en ses courbes l'implantation de diverses peuplades au rythme des siècles et que nous rencontrerons....
L'aménagement des « Antilles » et du casino le jouxtant, lors de fouilles en sous-sol ont offert l'occasion en cette boucle de « la Seugne » de découvrir l'existence passée d'une « villa » de riches propriétaires terriens Gallo-Romains, « le Dominus ».

« La Villa »,-type- une propriété ferme comportant 3 bâtiments résidentiels d'environ 2100 m² avec jardin de 5000 m², une partie agricole de 16 500m² et plusieurs hectares de parcelles cultivées.
Pars Urbana, Rustica et Fruxtuaria
Les fouilles ont commencées en 2003.
Histoire :
Les cours d'eau étaient navigables grâce a des bateaux maniables. De ce fait, de nombreux ports existaient. Les cultures, arboriculture, viticulture,
Le territoire pratiquait l'élevage et produisait huile, vin et bijoux.
Il y avait extraction de calcaire, le marbre, fabrication de minerai de fer et enfin exploitation de la
Forêt qui, a cette époque était très dense.
Le commerce se pratiquait vers Saintes par le fleuve, mais aussi par les voies romaines Médiolanu…,Aginum (Saintes-Pons-Agen-Cahors) de largeur 5,70 m en gros cailloux « damés », bombées au centre pour chasser l'eau vers des fossés latéraux pouvant être existants.
Seuls les romains, mis a part quelques abris grottes du paléolithique, ont laissé des traces de leur passage.
Entre autre Jonzac, nom issu d'un quelconque consul romain « Juventius », puis, au IXème « Jovanciacum » nom consacré a Jove/Jupiter, déjà a la mode, au Xème siècle.
On désigne la ville sous le nom de « Joenzacus ». Ac signifiant habitation et lieu rempli de joncs, marécages existants, puis je suppose : le raccourci actuel Jonzac.
En ère mérovingienne, au temps de Clovis, tous les « Jonzacais » et toutes les « Jonzacaises », vivaient sur les deux collines dénommées « Montguimar » et « Balaguier ».
Sur le mont Guimar, en 2009, lors de travaux sur le parvis de l'église actuelle « Saint-Protais »
Une importante nécropole mérovingienne fut mise a jour avec grand nombre de richesses. Un tracé sur le parking actuel indique les lieux des divers sarcophages.
« Le Pseudo Turpin » (document historique (qualifié de vrai ou faux),ou légende?) demandé par les Rois d'Espagne Alphonse VI et de France, Louis VI aux pape Calixte II, l'abbé de Saint Denis et l'évêque de Compostelle : Un évêque nommé Turpin est chargé de rédiger la manière dont Charlemagne et ses chevaliers vinrent délivrer le tombeau de Saint Jacques ( de Compostelle) des mains des infidèles.
Le pape en profita lors de son pontificat pour instituer le fameux pèlerinage.
Lors de sa campagne espagnole, passa à Jonzac vers 812 et rencontra une troupe de Sarrazins. Beaucoup d'hommes périrent sur les deux monts de Jonzac.
Son fidèle chapelain Anthème -évêque de Poitiers- serait enterré sur le Mont Guimar, suite a son décès en Espagne.


L'église se nomme Saint Protais et est classée XIIème siècle.
Ce fait lié au pseudo Turpin laisserait penser que sur ce Montguimar un édifice religieux a précédé l'actuel et il a été baptisé Saint Gervais. (Saint-Gervais et Saint Protais martyrisés en l'an 170 à Milan, sous l'empereur Néron).
L'église de pur style roman saintongeais nous propose son portail avec ses trois pleins cintres bordés de cordons sculptés et dessus ses quatre baies aveugles. Chose rare en ce style, les arcs reposent sur des colonnettes, avec sous les pinacles des lanternes qui abritent des visages humains.
Au XVème siècle, l'église connut un agrandissement sur les deux côtés.
Les guerres de religion ont laissé quelques traces et le clocher fut reconstruit en 1847/54
L'intérieur de l'église ordonnancée avec ses 3 nefs organisées en 5 travées séparées par des colonnes. L'abside propose une décoration ogivale a 3 lobes et les vitraux qui la compose laissent passer quelque lumières.


Les vitraux de Saint Jean et Saint Louis y figurent aux côté de Saint Anthème -évêque
de Poitiers- précité et un chanoine de Jonzac, Antoine Beaupoil de Saint-Aulaire (né en 1765) martyrisé lors de la Révolution.
L'orgue dit « de tribune » œuvre du grand facteur Gaston Maille, conçu en 1889 est inscrit a l'inventaire des Monuments historiques. Restauré récemment il est utilisé aujourd'hui à des concerts.
Rappelons que Gaston Maille est à l’origine de construction ou restauration de nombreuses orgues en Aquitaine.


Les Halles « à la Baltard » jouxtant curieusement l'église ont été construites en 1888/89.
Historique : C'est en 1759 que Pierre Bouchard d'Aubeterre décida de déplacer les vieilles halles de 1475 placées devant l'entrée du château sur le Mont Baliguier en face sur le Mont Guimar près de l'église, en lieu et place du cimetière Protestant.
Ce transfert rapportait au seigneur en avantage supplémentaire le renouvellement des droits de banc octroyés aux commerçants autorisés.
Dégradé au fil du temps, en 1888 la municipalité décida de son remplacement par une construction en fer et fonte style à la mode Baltard.
Ce marché a servi de salle des fêtes, aux réunions jusqu'en 1962 , puis ces réunions se virent transférées côté château...en face, sur le Mont Balaguier ou je vous emmènerais très prochainement.
Nous allons emprunter cette porte de la ville ouverture sur le Montbalaguier.
Un vestige intact de l'enceinte fortifiée qui, au XVIème siècle, protégeait le château et la cité.
On y voit quelques traces de la herse et les deux tours rondes qui l'encadraient ont disparu.
Cette porte est depuis le 25 novembre 1926 classée aux Monuments historiques.
Nous déboucherons sur la place, en pente douce vers le château, place où se déroulaient au Moyen- Age, foires et marchés.
Alors ?.....a très bientôt.....
Fête Soulac 1900
Imaginez-vous vivre, au siècle du créateur du BHV !
Tous les ans la petite ville Girondine de Soulac sur Mer, organise la fête 1900 le 1er week-end de juin.
Cette jolie ville de style néo-colonialisme est superbe en temps normal, mais elle prend une autre tournure avec sa fête!
Cette année, le petit train à vapeur est revenu. Sa locomotive est très gourmande !
1,2 t à 2 t de charbon aux 100 km et 15 à 20 m3 d’eau !... pour rouler à 80 Km/h…
Les voyageurs montent dans toutes les gares du parcours, costumés 1900 !
Le train est arrivé très en retard … On en a l'habitude! Les grèves des cheminots n’autorisant que tardivement son départ !
Monsieur le maire fit un discours d’accueil, vantant les mérites de ce moyen de transport !
C’est en 1874 qu’arriva à Soulac sur mer, le premier train, permettant aux bordelais de découvrir les bains de mer !
C’est un régal pour les yeux et nombreux sont ceux qui se prêtent à vivre un sympathique moment, habillés des vêtements d’époque.
Il règne une ambiance agréable … de Belle Epoque.
quelques exemples à travers tous les âges.
Durant tout le weekend, on s’amuse…manège, grande roue, balades en calèches...
et nombreux musiciens, de styles très différents....certains, plutôt XXIe siècle, nous jouent du "Johny" au saxo, trompettes ,tandis que l'orgue de barbarie jouent de vieux airs un peu plus loin.
Les animations de vieux métiers ou métiers d'art étaient présentes...
Comme le chapelier ou le maréchal ferrant.
Mais la dégustation de fromages pyrénéens attiraient bien des gourmets.
Spectacle cabaret, bal guinguette…Tout est fête!
Les voitures anciennes permettaient de faire un petit tour en ville ! De quoi faire plaisir aux passionnés du réseau.
Et si vous préférez d'autres moyens de transport.... Calèche, vélo, mobylette...
Voici un superbe moment, à partager!
Un petit arrêt devant le soleil couchant sur cette Belle-Epoque!
CD
Que la France est belle : En Limousin : Collonges la Rouge
Non loin de Sarlat la Canéda
Quittons le Périgord noir pour un petit crochet vers le bas Limousin à 50 km de Sarlat par des petites départementales étroites et sinueuses où la mousse pousse, au milieu de la chaussée, vu le peu de fréquentation ! Un vrai plaisir que beaucoup d’étrangers nous envient !
Arrivons à Collonges la Rouge. Joli village bâti en grès rouge des carrières locales au milieu de la verte nature et des châtaigniers.
L’église St Pierre a été construite au Xème et XIème siècle. Son tympan de calcaire blanc permet d’être sculpté, car plus difficile dans le grès rouge.
Observez bien ce clocher qui passera d’une base carrée, à une forme octogonale pour finir sur un cône pointu.
Superbe Piéta du XVIIème. beau retable en bois sculpté.
Au XIIIème siècle des pèlerins se rendant à St Jacques de Compostelle empruntent ce parcours et s’arrêtent dans la cité. La fin du XVIème siècle troublée par les guerres de religion verra l’église se partager entre les Catholiques et les Protestants.la fin du XIXème siècle marquera un coup d’arrêt dans le développement de Collonges, car après une période d’appauvrissement de la population (lorsque la Vicomté de Turenne fut vendu à la couronne de France alors que depuis 844 Collonges, elle en faisait partie et bénéficiait d’une autonomie fiscale). Marquée par des persécutions contre les Réfractaires, Collonges se meurt peu à peu et s’éteint avec le phylloxéra qui décimera ses vignes vers 1880.
Mais un homme en 1982, Charles Ceyrac, émet une idée géniale : créer une association des plus beaux villages de France, cette idée enthousiaste permettra de mettre en valeur et sauvegarder un patrimoine architectural et culturel extraordinaire.
La Halle abritait le marché au vin et un four à pain.
Lauzes ou ardoises extraites localement couvrent la plupart des maisons.
Maison Ramade de Friac aux deux tours
le porche de l’ancienne forge
le castel de Benges , Mairie
La chapelle des pénitents
Promenons nous dans le village....
Collonges! Classé parmi les plus beaux villages de France est un trésor qui mérite le détour !
Que la France est belle : le Périgord noir 6- Les jardins du manoir d'Eyrignac
Bonjour, merci de m'envoyer vos articles et photos à partager sur des beaux coins de France ou d'ailleurs!...En attendant... poursuivons notre petit tour dans le Périgord noir!...
Les jardins du manoir d’Eyrignac
Le manoir d’Eyrignac est aussi surnommé le manoir d’Artaban.
C’est en effet à un ancêtre des propriétaires : la famille Sermadiras que l’on doit la célèbre expression : « Fier comme Artaban ».
Le plus beau jardin du Périgord : 4 ha, 7 sources, un manoir, des fontaines est celui que nous avons décidé de visiter .Si vous aimez les sculptures végétales figuratives ou géométriques : boules, spirales, alors vous aimez l’art topiaire. Des ifs, des buis et de charmes, taillés à la main par six jardiniers, toute l’année.
Les jardins différents sont tous merveilleux et les photos parleront mieux que des textes !
Ces sculptures végétales perpétuent la tradition des jardins à la Française. Elles sont taillées avec des cisailles à main. Quant aux bordures, elles sont découpées avec des coupe-bordures et des ciseaux à gazon minutieusement, 12 fois par an (7 km linéaires)
Admirez la basse-cour « Art Topiaire » : moutons, poules, oies, lapins dans toutes les positions … écureuils...
Je vous laisse découvrir.... le jardin d'Ivresse avec ses vignes de toutes les régions, le jardin des files du vent… les jardins aux fontaines…
A bientôt pour vous faire découvrir Collonges la rouge pas très loin de ce Périgord noir! mais en Limousin!
Que la France est belle : le Périgord noir 5- Sarlat la Canéda
Sarlat
Sarlat : connue par « les fines gueules » : Foie gras d’oie ou de canard, confits, magrets, truffes, cèpes, châtaignes, noix, confits, pommes sarladaises ou boudin périgourdin…
La ville ancienne ouvre ses portes sur ses rues médiévales, ses hôtels particuliers gothiques ou Renaissance, ses maisons anciennes au toit de lauze, illuminés par le soleil et la pierre blonde…
... habitée à l’époque Gallo-Romaine, ce n’est qu’avec l’apparition d’un monastère de moines bénédictins que Sarlat devint prospère à la fin du VIIIème siècle (Charlemagne). Même histoire que ses consœurs, guerre de 100 ans, bataillée entre les rois de France et les rois d’Angleterre, les guerres de religions….Le règne d’Henri IV permet à Sarlat de retrouver un côté calme et paisible.
Sarlat la belle, un véritable trésor préservé de la démolition pour céder place au modernisme, vous étonnera.
Voici un patrimoine d’exception :
L’ancien évêché abrite l’office de Tourisme, L’hôtel d’Etienne de la Boétie (il y est né), le passage qui le sépare de l’hôtel de Maleville, la cathédrale …
La cathédrale,
L'église romane de l'abbaye bénédictine est devenue Cathédrale en 1317.
C'est en 1505 qu'un évêque confie au Maître d'oeuvre Esclache, la construction d'une nouvelle cathédrale. Faute de moyens financiers et interrompue par les guerres et les épidémies la construction traîne. Les voûtes seront construites en 1682.
Jolie Piéta dans une chapelle.
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L'orgue (JF Lépine) sur nid d'hirondelle figure parmi les plus beaux du 18ème siècle ----->
Curieuse Cathédrale Saint Sacerdos à l’allure massive, construite sur la base d’une ancienne église du XIIème siècle sera reconstruite et modifiée en plusieurs fois entre le XVème et le XVIIème siècle. Elle nous présente un mélange d’architecture romane sur la base et gothique méridionale.
Derrière la Cathédrale : la lanterne des morts.
Un peu plus loin la place de la Liberté ou place du roi et son Hôtel de ville.
L’ancienne église Sainte Marie a été revisitée par Jean Nouvel en marché. On attendra les photos de nos amis et collègues : Marie-Ange et Georges B. qui habitent à proximité.
La place du marché aux oies :
le manoir de Gisson et l’Hôtel de Vassal
La fontaine Sainte Marie, l’hôtel Plamon
Un petit tour à Sarlat by night!....
A suivre.... Une jolie promenade aux jardins d'Eyrignac