La petite histoire du BHV 10/12
Pauvre Pauline…
Cette femme, mère d’Yvonne et May est la victime de ses deux gendres dont je vous laisse découvrir la suite.
Pendant ce temps-là, la vie suit son cours au BHV…qui se modernise, crée des réclames et des catalogues
Mode et Evolution du grand Bazar de l'Hôtel de Ville 1904
Pauvre Pauline…
La presse de 1920 : le « courrier Français » décrira les actions des deux frères Lillaz : invraisemblables à l’égard de leur belle-mère. … »
Les deux gendres, Paul qui a son entreprise de tunnel en faillite et Henri noceur et joueur qui a emprunté à la Banque Nationale de Crédit, font tout pour la faire passer pour folle et ainsi récupérer le patrimoine et la fortune !
Les deux frères ont été jusqu’à la faire séquestrer, l’enfermer, lui voler son journal intime, violer sa maison, espionner ses conversations téléphoniques ; Ils achetaient la justice et le silence de la presse.
Cette même presse qui finira par comprendre et dira de Pauline Becker : « L’inouï calvaire gravi par la pauvre Madame Becker est bien une des pages les plus dramatiques que pourra jamais concevoir un romancier. Car se représente-t-on l’angoisse de cette âme, seule au monde, trahie par les siens….. »
Pauline se remariera une troisième fois avec Paul Laveau, un de ses filleuls de guerre qui la soutiendra et l’aidera dans cette période difficile où elle écrira un livre pour expliquer ce qu’elle a vécu : « L’interdite ».
Dans une plaidoirie de juillet 1922 d’Albert Bourgoint déclame : « Mme Becker est préoccupée du bien qu’elle peut faire, elle a hérité d’une fortune considérable…. Elle a des filleuls dans les camps de prisonniers, elle en a qui sont dans les tranchées ; Elle correspond avec eux ; elle leur envoie à tous de l’argent, des lettres réconfortantes et des colis. Elle cherche, Messieurs par tous les moyens à ; leur remonter le moral et c’est ce qui va déclencher contre Madame Becker, les colères de ses enfants. Madame Backer…..a eu l’imprudence d’installer dans ce Bazar Paul et Henri Lillaz…. »
La petite histoire du BHV 9/12
L’étrange destin de Pauline née Ruel
Sa fille Pauline, vivra une étrange destinée.
Elle se marie à Henri Sunant (employé d’agent de change en 1876), qui décède en 1878. Sa fille Renée voit le jour en 1878 la même année que le décès de son père. Sa vie sera courte car elle ne vivra que jusqu’à l’âge de 11 ans.
Entre temps, Pauline se remariera avec Alfred Becker, artiste-peintre en 1880, un ami de son défunt mari. Yvonne nait en 1885 et Marguerite dit « May » naît en 1890. Pauline se retrouve à nouveau veuve en 1902, à l’âge de 46 ans.
Pauline dont la vie n’est pas loin de ressembler à « l’affaire Bettancourt de nos jours », décrira son père (Xavier Ruel) comme : « Un homme économe, autoritaire et têtu… Il affichait une extrême simplicité…. Nombreuses sont les œuvres charitables qu’il a fondées…. Et cette maison hospitalière de Cannes, dénommée « Villa Louise Ruel » en souvenir d’une de mes sœurs, morte jeune où de pauvres ouvrières parisiennes venaient au soleil du midi, rétablir leur santé. »
Sa fille Yvonne était : « Brusque et autoritaire, May : plus mondaine et plus câline. »
Yvonne épousera Paul Lillaz et May, en deuxième noces : « l’ambitieux et jouisseur » : Henri Lillaz.
Henri et May auront un fils dont le caractère sera aux antipodes de celui des parents : Georges.
Georges Henry Lillaz est né le 12 mars 1911 au domicile de ses parents, rue Galilée dans le 18éme: Henri est âgé de 30 ans et May Becker, âgée de 21 ans. Aimée de sa grand-mère qu’il chérira, il lui sera reconnaissant.
2014 05 19 Surprenant BHV!
Voici 2 articles de presse que vous retrouverez dans la rubrique des pages
"Lu dans la presse"
Le premier article m'a surpris car l'article de ce blog : "côté maison de l'Express", comporte un langage pro, presque BHV.
Un peu plus... je l'aurais cru écrit par l'un d'entre-vous.
Le deuxième ...Gagner des places de cinéma dans un "dortoir-Cinéma-BHV "et en Pyjama, svp!... A suivre
Bonne Lecture !
CD
Mon coup de gueule
au BHV
Le bricolage une religion? Le BHV son temple… oui, c’était ce que je croyais et revendiquais. AVANT.
Mais la nouvelle communication du BHV… pondue par un stagiaire de com qui n’a pas dû mettre les pieds au sous-sol du BHV depuis son rachat, déclenche juste une grande colère en moi.
Car oui, pour mon magasin CULTE, mon magasin PREFERE, ma seule raison de vouloir revenir vivre à Paris… a vendu son âme au Diable (entendez les acheteurs qui réfléchissent en terme de marge et non en terme de produit)
Oui, avant le BHV était LA référence de bricolage dans Paris. On y trouvait TOUT. Du papier-peint haut de gamme à la vis improbable pour une serrure XVIIIème.
Aujourd’hui on y trouve des chaussures et des sacs à 2000€ pour séduire les touristes.
Ne nous leurrons pas, le virage que prend le BHV est d’être une Galerie Lafayette du dimanche pour les touristes en goguette.
Plus le temple du bricolage. C’est fini ça!
1- changement du nom: BHV Marais au lieu de BHV Rivoli
Une belle stratégie pour négocier à terme une ouverture le dimanche car la zone du Marais est considérée comme touristique et les commerces peuvent ouvrir le dimanche. Contrairement aux grands magasins des grands boulevards. Imaginez la manne financière des Japonais déversés par cars entiers aujourd’hui frustrés par la fermeture des Galeries de dimanche.
2- le déréférencement systématique des produits (le cœur du problème, car l’ouverture du dimanche m’arrangerait bien, s’il y avait toujours le rayon brico!)
Prenons au hasard les ampoules d’applique de salle de bains. Il reste au BHV 2 références fluorescentes à 19.90€
La référence à incandescence coûtait 5€ (désormais interdite pas les lobbys industriels)
La référence halogène (qui donne un bien meilleur teint) coûte entre 7 et 9€
Oui mais voilà… La marge sur 19.90€ est bien meilleure que sur 9€, c’est mathématique.
Donc le produit n’est pas référencé.
Pourquoi est-ce un mauvais calcul?
Parce qu’on ne vient pas au BHV acheter UNE ampoule.
On achète un luminaire, des rideaux et on passe se faire un petit plaisir au rayon parfums et on en profite pour refaire sa garde-robe.
Si le BHV ne cible que les touristes japonais qui se fichent des ampoules halogènes de salle de bains et si les parisiens découvrent d’autres lieux mieux dotés, le rayon bricolage verra son CA en baisse.
J’imagine le Conseil d’Administration: « le rayon bricolage ne marche pas, supprimons-le et remplaçons le par des corners à loyers fixes pour assurer la rentabilité »
J’ai pris l’exemple des ampoules parce que cela m’est arrivé le week-end dernier. En demandant la référence halogène, le vendeur m’a dit qu’il ne savait même pas qu’elle existait. Et que désormais les acheteurs commandaient des choses invendables (des lucioles en porcelaines trônaient pas dizaines sur une table de soldes).
Je vais faire le coup de « c’était mieux AVANT » car autrefois, les vendeurs pouvaient commander un produit qu’on leur demandait. C’était CA la valeur ajoutée du BHV. On y trouvait tout, et si le produit n’était pas dispo, le vendeur le commandait et vous le réservait.
Aujourd’hui, c’est: « Il devrait y avoir un arrivage dans 15 jours, repassez. »
Comment voulez-vous que les vendeurs soient motivés?
Comment voulez-vous que l’on ait ENVIE de venir au BHV?
En tant que professionnel, que pensez-vous que je préfère dire à mon client?
- La commande a été passée et le produit sera livré dans 15 jours.
- Je dois repasser dans 15 jours pour vérifier si le produit est arrivé. (et s’il ne l’est pas… je fais quoi?)
Autre exemple?
Les stickers et le papier-peint en rouleaux.
Vous aviez envie un week-end de refaire la déco de la chambre des gamins?
Direction le BHV, dans le panier, le papier-peint, la colle, des accessoires rigolos, des patères, des coussins et un jouet!
Ah oui, on trouve encore la colle à papier-peint au sous-sol, mais plus le papier (uniquement sur commande) difficile pour une envie pressante de déco.
Vais-je acheter la colle au BHV, me charger pour aller chercher le reste chez Leroy Merlin?
Non, je me simplifie la vie. J’achète tout au même endroit.
Voilà pourquoi le BHV est en train de mourir et de devenir un Disneyshop pour touristes…
Nous n’irons plus prier temple de la déco et du bricolage…
Non, nous n’irons plus…
http://blogs.cotemaison.fr/ladecodefelicie/2014/05/14/mon-coup-de-gueule-contre-le-bhv/
En Pyjama au BHV
Lu dans : Sortir à paris
Publié le 19/05/14 Par Maïlys C.
Regarder un film depuis un lit douillet : vous en rêviez, le BHV l'a fait ! Du 30 juin au 12 juillet 2014, 20 personnes pourront chaque soir s'installer dans les lits du cinéma du BHV pour regarder un film... gratuitement !
Le BHV Marais fait le buzz en proposant un cinéma éphémère où les spectateurs ne seront pas dans des sièges mais dans... des lits ! Du 30 juin au 12 juillet, par 2 ou par 4, vous pourrez vous allonger dans des lits et regarder des films, et ce, comble du rêve, gratuitement. Les invitations sont à gagner dès le 26 mai sur le site du BHV : préparez-vous à cliquer, car attention, les places sont peu nombreuses, 20 par soir !
Chaque été, à Paris comme dans de nombreuses villes du monde, c'est le même esprit : aller au cinéma, oui mais pas dans une salle banale ! Profitons de la légèreté des beaux jours pour aller voir des cinémas en plein air, comme à la Villette (voir notre article sur le programme de l'édition 2014), ou au parc du Domaine national de Saint Cloud pour le festival Films sous les étoiles. Gratuits, amusants, ludiques, on aime tous les cinémas en plein air.
D'autres idées fleurissent, comme pour le Cinéma Paradiso qui avait eu lieu en 2013 au Grand Palais : un drive-in géant dans l'un des plus beaux monuments de Paris, on croyait rêver. Cette année, ce sera donc le BHV Marais la star, avec son cinéma en forme de pyjama party. Oui, le pyjama sera la tenue obligatoire : si vous n'en apportez pas, on vous en prêtera un à l'entrée !
Alors n'oubliez pas de noter : le 26 mai, on s'inscrit et on croise fort fort les doigts pour être tirés au sort !
Informations pratiques :
Invitations pour 2 à 4 personnes à gagner dès le 26 mai sur le site du BHV
Du 30 juin au 12 juillet
Au BHV, 14 rue du Temple, Paris 4ème.
http://www.sortiraparis.com/loisirs/cinema/articles/72668-en-pyjama-au-cinema-du-bhv
La petite histoire du BHV 8/12
Evolution du BHV, avec la veuve de Xavier Ruel
Le 24 janvier 1901 est créée la société Veuve Ruel et Cie : Société en nom collectif au Capital de 11 millions de Francs, composée de :
son épouse Marie-Madeleine Ponducery-Ruel,
sa fille Françoise et son gendre Georges Viguier,
son autre fille Pauline et son deuxième mari Henri Becker,
ainsi qu’un neveu Henri Ruel.
En mai 1901 : Acquisition du n°5 rue des Archives.
1904 : Le BHV
Alfred Becker, l’époux de Pauline meurt en 1902. Georges Viguier, Me veuve Ruel et son neveu Henri restent seuls à la tête du Grand Bazar, jusqu’au 1er janvier 1911.
Nous voyons apparaître alors, une nouvelle société en nom collectif : Madame Veuve Ruel, sa fille Françoise et sa petite fille Alice, son petit-fils Henri, ainsi que les gendres de Pauline Becker Henri Lillaz (époux de sa fille Marguerite et Paul (époux de sa fille Yvonne).
Cette année-là le n° 64 Rue de Rivoli et le 2 de la rue du Temple sont achetés à Monsieur Allez (Angle où il y eut le Restaurant « les Armes de la Ville », aujourd’hui devenu tristement une restauration rapide).
En 1911, dans le commerce, la journée de travail est de 11 h à 11h30 par jour.
De 1911 à 1913, les divers permis de construire permettent alors au nouveau projet d’aboutir sur un magasin flambant neuf avec charpente métallique et la rotonde surmontée d’un dôme et de sculptures.
1912 - 1913 : Les travaux
Les architectes en sont Granon et Roger. Le terrain mis à nu est creusé de 13 m en dessous du niveau de la chaussée, un système de pompage à air comprimé, est installé afin d’éviter les remontées des eaux de la Seine.
Pendant les 21 mois de travaux dirigés par l’architecte : A Roy, le magasin est resté partiellement fermé.
Le 6 octobre 1913, c’est l’inauguration du Grand Bazar de l’Hôtel de Ville.
Au moment des travaux sera retrouvée, dans le sous-sol, une stèle funéraire hébraïque du XIII ème siècle. (Visible au Musée Carnavalet)
A suivre...
La petite histoire du BHV 7/12
Décès du Fondateur du BHV : Xavier Ruel
Le 30 janvier 1900 à 4h1/2 du matin, Xavier Ruel meurt à Cannes à la Villa des Enfants.
Le 5 février 1900 eut lieu à Notre-Dame de Paris, une impressionnante cérémonie où les 800 employés du BHV assistaient, dont Monsieur Capoulin doyen des employés. Bien sûr le préfet de Police, les conseillers municipaux et généraux de Paris et les Hauts fonctionnaires de la Préfecture assistèrent à ses obsèques.
Xavier Ruel repose au Père Lachaise auprès de sa fille, sa femme et une de ses petites filles.
On peut lire dans l’Echo de Paris
« Monsieur Ruel, conseiller municipal de Paris, propriétaire du Bazar de l’Hôtel de Ville, vient de mourir à Cannes, dans une de ses fondations philanthropiques, la « Villa des Enfants ».
M. Ruel, qui avait à Paris, une haute situation commerciale avait eu des débuts fort modestes ; il fut placier en article de Bazar et sa femme tint une échoppe foraine dans un terrain vague du quartier de l’Hôtel de Ville.
Monsieur Ruel avait été élu conseiller municipal du quartier de Notre-Dame le 4 mai 1884.
Démissionnaire le 19 février 1986, il fut réélu le 17 mai 1887 et son mandat fut, depuis toujours renouvelé.
Il avait fondé un réfectoire populaire dans la rue de la Verrerie, un dispensaire dans l’île Notre-Dame et une maison d’hivernage pour les jeunes filles poitrinaires à Cannes. »
On peut lire aussi dans le petit Journal.
« Monsieur Ruel, qui depuis seize ans représentait au conseil municipal de Paris, le quartier Notre-Dame est mort d’une pneumonie, la nuit dernière dans sa villa de Cannes.
Xavier Ruel était né en 1822 à Annonay ; il avait débuté dans le commerce par les emplois les plus modestes. Avec quelques économies péniblement amassées, il ouvrit en 1846 à Lyon un petit établissement qui prospéra.
En 1854, Monsieur Ruel installait à Paris dans une boutique louée à la journée, un petit déballage qui réussit au point de devenir le Bazar de l’Hôtel de Ville. »
A sa mort, le BHV comptait 800 employés.
A suivre....
La petite histoire du BHV 6/12
Les acquisitions s’accélèrent….
En 1878, de locataire, Xavier Ruel devint propriétaire de tout l’immeuble du 54 rue de Rivoli et 1 rue des Archives.
L'hôtel de ville de Paris est en reconstruction depuis 1874 ( Il sera achevé en 1882).
En Février 1879, Nous sommes sous la 3éme république : "La Marseillaise" est reconnue comme notre Hymne National . (La première fois ne dura que 9 ans entre 1795 et 1804)
En 1883 (le 26 novembre) Xavier Ruel achète le 60 rue de Rivoli à Monsieur Roguet.
En 1884 Paris devient de plus en plus propre, c'est l'année où Monsieur Poubelle, préfet de la Seine décide par arrêté prefectoral de l'enlèvement des ordures ménagères, à condition qu'elles soient stockées dans un récipient fait de bois et de fer blanc.
1885, en avril et mai, Xavier Ruel prend possession du n°56 et du n° 62 de la rue de Rivoli.
1885 BHV
1889 : Acquisition du n° 9 rue du Plâtre à Paul Charles Guyot. Ce bâtiment connu de tous les anciens du BHV accueillera le service Formation et longtemps : le service comparaison afin d’élaborer les collections des rayons du BHV. Demain, au printemps 2016, il deviendra un lieu d’Art. Cette Fondation pour l’Art contemporain, Présidé par Guillaume Houzé, directeur du mécénat des Galeries Lafayette. Il souhaite « créer un lieu de vie, de paroles et d'idées » afin de « favoriser la rencontre des talents et des savoir-faire. »
1890 en décembre il acquiert auprès de M Gerbéron le n°58 rue de Rivoli.
1893 Le Bhv rénove , agrandit ses baies sur la rue de Rivoli.
1894 le 23 janvier, Xavier Ruel achète le n°45 de la rue de la Verrerie et en fin d’année le n° 5 de l’impasse du Coq St jean.
Le rythme s’accélère vivement sur deux ans :
En 1897 : rue de la Verrerie : le n°43 en février, le n°53 en avril et le n°51 en mai.
En 1898 : Entre janvier et avril : n°33, 35, 55 Verrerie,
En janvier les n° 6 et 8 de la rue du Temple ; les numéros : 8 et 10 impasse du Coq st Jean, ainsi que le n° 49 Rue de la Verrerie,
En mars, le n° 47 de la rue de la Verrerie et le n° 3 de la rue des Archives.
Je vous laisse imaginer!....
Xavier Ruel avait une autre face moins connue de sa personnalité : la Politique.
Le 4 mai 1884, il est élu conseiller municipal de Paris pour le quartier de Notre-Dame comme Républicain indépendant contre un Monsieur Guyot.
Il fut élevé « Chevalier de la Légion d’honneur » en 1893.
Paris progresse ...
Les travaux de la ligne de métro n°1 que vous avez fréquentée, commenceront en octobre 1898 pour s'achever en juillet 1900. Quelle aubaine pour le BHV.
A suivre.....
La petite histoire du BHV 5/12
Décès de la fille de Xavier Ruel et Cannes
1877 : Dans les mairies Françaises, le buste de Napoléon III est remplacé progressivement par notre "Marianne". Avec son bonnet phrygien : Elle symbolyse la Liberté comme l'esclave libéré dans l'Antiquité.
En 1877, le 16 décembre, les Ruel perdent Marie Louise, leur fille de vingt-deux ans, d’une tuberculose à Cannes.
Le couple décide d'acquérir une villa : la villa des Enfants ou Villa Louise Ruel, bd de la Croisette afin de recueillir d’autres jeunes filles « poitrinaires » comme on disait à l’époque.
Les Ruel avaient pour habitude de prendre des congés à Cannes, on retrouvera des traces de leur passage à l’Hôtel des Pins, grand édifice de style néoclassique de 3 étages de plus de soixante dix chambres et vingt salle de bains ! Les fenêtres de la façade principale s’ouvrent vers la mer.
Construit en 1880, l’établissement se verra ajouter une rotonde aménagée en jardin d’hiver et un superbe jardin.
Des illustres personnages y passeront : Tolstoï, Stravinsky, Fénelon ainsi que le baron Pierre de Coubertin.
L’hôtel fait faillite, acheté en avril 1889 par un créancier, il est acquis ensuite par Xavier Ruel qui possède déjà l’hôtel beau Rivage et la villa des Enfants ou Villa Daigremont achetée en 1881, qui d'Asile Louise Ruel deviendra un lycée de jeunes filles et à présent le collège André Capron, 6 avenue de Madrid à Cannes.
La famille Ruel vendra l'Hôtel des Pins en 1939.
A suivre....
La petite histoire du BHV 4/12
Les premières acquisitions de Xavier Ruel
En 1866, Xavier Ruel prend le bail de l’immeuble du 54 rue de Rivoli (dont le propriétaire était Monsieur Cibiel) et le 1 rue des deux portes saint Jean et nomme alors son magasin : Le Grand Bazar de l’Hôtel de Ville.
Avec le n° 1 de la rue des deux portes Saint Jean aujourd’hui comblé par l’édifice, il réserve à la vente : l’entresol, le RDC et le premier étage et loge du personnel dans les étages supérieurs.
Il y vend de la bimbeloterie, de la quincaillerie, des chaussures et des articles de Paris.
En 1867, il se lance en plus, dans le commerce de gros de tabletterie.
Les employés : A cette époque : La jeune fille après un stage d’apprentie au pair chez un commerçant peut se présenter dans un Grand Magasin. « Les demoiselles des magasins » sont payées avec un fixe et une guelte selon le type d’article. Elle gagne 150 à 200F par mois. Ce salaire peut être amputé d’amendes : pour retard, erreur de chiffre, de son code vendeur etc…
Ces amendes seront abolies en 1892 par la chambre des députés, mais le Sénat vote alors une loi qui limite le montant des amendes au quart du salaire perçu.
Le mariage d’un vendeur avec une vendeuse est une cause de licenciement. On ne tolère pas les femmes enceintes, celle-ci serrent leurs vêtements pour cacher leur état. Zola nous fait vivre dans son roman le Bonheur des Dames, la vie de ces femmes.
1871 la commune.
La période du siège de Paris et de la commune 1871 est une époque difficile.
Xavier Ruel, homme philanthropique qui se souvient de son enfance fait distribuer chaque matin 1000 livres de pain. Il organise des caisses de prêts de secours et de retraite pour ses employés. Xavier Ruel s’occupe des déshérités, il s’intéresse aux familles de ses employés, il fait des dons pour les naissances et les mariages.
Il fera distribuer aux nécessiteux de nombreux secours : charbon, couvertures, vêtements et chaussures.
Les dépendances rue du cloître Notre-Dame
Il fonde un dispensaire, rue du Cloître Notre-Dame.
En 1875, il crée au 18 rue de la Verrerie une pension alimentaire où l’on paie 40 centimes (6 euros environ ) le repas à 4 plats.
On achète le ticket chez les buralistes. Après enquête, il faisait distribuer aussi des cartes gratuites.
Une Société Sportive est créée à l’usage de ses employés.
Ce lieu qui abrite aujourd'hui le couturier Alaia sur sa droite et la grande salle, hébergeait sur la gauche : Le CE, des salles d'US BHV ainsi que des salles pour les représentants syndicaux...
De nos jours le 18 présente des expositions et défilés de mode
A suivre ...
La petite histoire du BHV 3/12
Le fondateur du BHV Xavier Ruel se fixe à Paris.
Je rapproche cet article car, le dernier était un peu court et je vous ai laissés sur votre faim!...
Nous sommes en 1852 : Lors d’un achat à bon prix de bonneterie dans la région parisienne, Xavier Ruel décide de se fixer à Paris.
Il entrepose sa marchandise dans un hangar près de Paris.
Prudent par nature, il ne se lance pas dans la location d’une boutique, mais recrute de pauvres hères comme camelots. La vingtaine de camelots se voit confiée quelques articles à vendre et ceux-ci revenaient chercher de la marchandise dès que cette dernière était vendue.
C’est là que, tel que nous en connaissons l’histoire, un des vingt courtiers faisait quatre fois plus d’affaires que les autres.
Xavier Ruel le suit et découvre qu’il est installé sur le trottoir de la rue de Rivoli, face à la place de l’Hôtel de ville. Le camelot n’étant pas un as de la vente, seul l’emplacement pouvait être la clé de la réussite.
Après réflexion, Xavier Ruel alla voir le propriétaire d’une maison en construction au coin de la rue des deux portes (Temple) et de la rue de la Tixanderie (Rivoli). C’est ainsi qu’il obtint l’autorisation d’installer un déballage dans une baraque.
Il loue ensuite en 1855 une partie de cet emplacement à la quinzaine. Il y ajoute de la bimbeloterie et place son épouse à la tête de la boutique afin de préparer un nouveau développement avec la quincaillerie.
Le petit bazar est alors très prospère et Xavier Ruel loue progressivement d’autres boutiques attenantes.
Xavier Ruel et son épouse habitent alors au : 12 rue du Bourg Tibourg. (Ceux qui ont bien connu ce quartier ont certainement déjeuner un midi au "Coude fou" à cette adresse.
En 1854 naquit Pauline. (Nous détaillerons plus loin, sa vie qui fait un peu penser à l’affaire « Bettancourt » d’aujourd’hui.)
En 1855 nait leur autre fille Louise qui décédera à l’âge de 22ans.
C’est là que nous retrouvons la petite histoire où les chevaux de l’impératrice Eugénie s’emballent, rue de Rivoli et pour la bonne fortune du fondateur, celui-ci se jette à leur tête et les maîtrise.
La récompense pour cet acte de bravoure lui permet d’agrandir son magasin qui devint : Le Bazar Napoléon.
La vie lui sourit, il continue à agrandir son magasin et à innover.
Il invente la présentation sur mannequin féminin ! Il crée des comptoirs à prix uniques : 0,05 ou 0, 10 ou 0, 50.
De 1865 au 31 décembre 1868, on trouve trace d’une association avec son frère Victor-Etienne, pour la vente en gros de jouets, des articles de Paris.
A suivre.....
La petite histoire du BHV 2/12
Les débuts de Xavier Ruel
Le 25 janvier 1849 il épouse Marie Madeleine Pontcerry (née le 7 septembre 1825) et s’installe comme quincailler au 5 rue du Bœuf, dans le vieux Lyon.
Il naitra 4 enfants de cette union :
Françoise en 1849, (le 7 décembre) qui épousera Georges Viguier.
Jacques René en 1850 décédé en bas âge.
Pauline en 1854 dont nous tracerons l’histoire de sa vie.
Louise-Marie en 1855 décédée en 1877 à 22 ans.
En 1852 Xavier Ruel a revendu son fonds de commerce. Il a alors 30 ans et Marie Madeleine : 28 ans.
N’oublions pas que de 1852 à 1870 nous assistons à un nouvel urbanisme commercial et de nouvelles méthodes de vente pendant que Paris connait un vaste chantier pendant près de 20 ans sous le Second Empire. Le préfet et Baron Haussmann avec Napoléon III ont transformé ce quartier médiéval du centre de Paris en grand axe dans la Capitale.
Tous les abords de l’Hôtel de ville sont nettoyés des constructions anciennes et la surface de la place est multipliée par quatre. Paris connait une période d’urbanisation sans précédent, tout à l’égout, adduction d’eau, réglementation de l’affichage et développement de grandes artères et suppressions de petites impasses.
C’est l’époque ou non loin de là, Baltard aménage les Halles, la rue des Halles rejoint la rue de Rivoli et le Chatelet. Tout ce quartier est transformé du faubourg Saint Antoine jusqu’à la Concorde
Politique sociale d’alors :
Dès 1841, le travail est interdit aux enfants de moins de huit ans.(Loi du 22 mars 1841) mais il fallut plus de vingt cinq ans pour en voir son application réelle.
L'dée de cette législation nous est venue d'Angleterre où les conditions de travail des enfants étaient très rudes.
L’enfant de 8 à 12 ans ne doit pas dépasser 8 h par jour pour et ne doit pas travailler la nuit. Le jeune de 12 à 16 ans pourra travailler jusqu’à 12 h par jour.
Je me souviens du poème de Victor Hugo! "Mélancholia" dont vous trouverez un extrait ci-dessous
En 1850, une journée de 13h est courte, la moyenne se situe à 14/15h par jour.
A suivre.....
Melancholia
(extrait)
... Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !